Nom commun : Thévétia du Pérou, Laurier jaune des Indes, laurier à fleurs jaunes, chapeau de Napoléon, localement aux Antilles Ahouaï, Bois à lait, en espagnole 'El Árbol de Ayoyote, Adelfa amarilla, Codo de Fraile, Hueso de Fraile, nommé par les anglophones 'Yellow Oleander, Lucky Nut' en japonais 'Kibana'.
Nom latin : Thevetia peruviana(Pers) K. Schum.*, n'est plus qu'un synonyme de Cascabela thevetia (L.) Lippold (1980), qui a pour synonymes Cascabela peruviana (Pers.) Raf., Cerbera peruviana Pers.*, Cerbera linearifolia Stokes*, Cerbera thevetia Linn, Thévetia linearis A. DC., Thevetia linearis Raf., Thevetia nereifolia Juss. ex Steud, Thevetia peruviana f. aurantiaca H.St.John .
Donné pour synonymes de Thevetia neriifolia var. hirsuta Müll.Arg., Thevetia neriifolia var. leucantha Müll.Arg., Thevetia neriifolia var. pubescens Müll.Arg.
famille : Apocynaceae.
catégorie : arbuste à écorce grisâtre (utilisable en haie).
port : ramifié, dressé, à couronne étalée, ou forme un buisson.
feuillage : persistant, coriace, brillant sur le dessus, revers terne.
Sur des tiges contenant une sève laiteuse toxique, verticille d'étroites feuilles linéaires, lancéolées de 5 à 16 cm x 1.5 à 3 cm de large, effilées en pointe à nervure centrale marquée et court pétiole.
floraison : de l'été à l'automne. Sous climat approprié (tropical) floraison tout au long de l'année, elle est éphémère, ne durant qu'une journée. Fleurs hermaphrodites, parfumées, visitées par les abeilles, les papillons, les souimangas (sunbird) et les colibris (humming birds).
En cime, fleurs à corolle de 4 à 6 cm, en forme d'entonnoir, spiralée, évasée, à 5 pétales à bord légèrement ondulé, 5 étamines et un long et fin style.
couleur : jaune orangé, couleur melon.
fruits : drupes vertes triangulaires de 3-4 cm x 2 cm, marron à maturité. Péricarpe ligneux, composé de deux carpelles séparés par une cloison ligneuse ailée, contenant chacun 2 graines aplaties, ovoïdes, logées dans des alvéoles, elles sont fortement toxiques.
croissance : rapide.
hauteur : 2 à 7 m.
plantation : au printemps.
multiplication : par semis au printemps, après avoir fait tremper les graines, dans de l'eau tiède entre 18 et 24 h, levée rapidement, ou par boutures à talon, en été.
Il peut fleurir dès la deuxième année, ne pas oublier de pincer pour favoriser la ramification, en cas d'oubli, la taille s'effectue à la fin de l'hiver.
sol : acide, neutre ou alcalin, fertile à riche, drainé, plutôt frais, mais accepte un peu de sécheresse, également en sol pauvre, mais il présente, un port plus aéré.
emplacement : soleil à l'abri des vents.
zone : 10-12, U-K hardiness H?, USDA zones 9-11.
origine : Amérique du Sud et Amérique centrale en zone tropicale, présent au Mexique, Guatemala, Bélize, Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Colombie, Venezuela, Guyane française, Surinam, Brésil, Paraguay, Argentine, Bolivie, Pérou, Equateur, les Caraïbes en République Dominicaine, Haitï et Cuba, consulter la carte.
Introduit et largement cultivé dans les régions tropicales.
entretien : peut se tailler, si vraiment nécessaire, après la floraison. Attention, la sève est toxique, elle peut chez certaines personnes provoquer des réactions dermiques, son bois dégage une odeur assez désagréable.
ravageurs : en Afrique, c'est la plante hôte de l'asclépiade vert Phymateus viridipes (Green milkweed locust), un criquet coloré qui se nourrit avec son feuillage, voir photos sur inaturalist.ca.
NB : son ancien nom e Thevetia est dédié au missionnaire André Thévet (1502-1592), aumônier de la reine Catherine de Médicis (1519-1589), qui participe à l'expédition de la flotte d'Henry II, commandée par le vice-amiral de Bretagne, Nicolas Durand de Villegaignon (1510-1571) en Amérique du Sud, parvenant au Brésil* en 1555.
C'est le franciscain Charles Plumier* qui en fait la première description, au cours de son voyage au Pérou entre 1696 et 1697.
Il est l'un des initiateurs de la classification des genres, qui a été reprise par Linné et il a initié, l'usage de dédier les genres, à des botanistes, naturalistes, médecins, etc.
Son nouveau nom Cascabelavient de l'espagnol cascabel, pluriel cascabeles qui désigne un grelot, faisant allusion aux graines contenues dans le fruit sec qui s'entrechoquent en émettant le son d'un grelot, c'est aussi le nom donné au crotale 'serpiente de cascabel, c'est aussi le nom donné à un petit piment mexicain rond et noir, guère plus gros qu'une cerise qui ressemble à un petit grelot.
Le genre Cascabela ne comprend que cinq espèces, qui, elles aussi, faisaient traditionnellement partie du genre Thevetia, tandis que le genre Thevenia, après cette révision, ne comprend plus que quatre espèces d'arbres ou d'arbustes persistants, deux autres noms demeurent non résolus, tous originaires de l'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud, en zone tropicale.
Propriétés et utilisations :
Attention, toutes les parties contiennent un latex âcre qui est extrêmement toxique dont l'ingestion peut provoquer: des nausées, des diarrhées, des vomissements, des états de somnolence et des troubles cardiaques.
Ce latex contient de la thévérisine et de la thévétine A et B, cette dernière entre dans la préparation de médicaments, pour traiter certaines affections cardiaques (cardiotonique).
Chez les Indiens d'Amazonie, les drupes, entre dans la préparation de breuvage rituel tel que l'ayahuasca qui était censé les protéger des mauvais esprits, les pointes de flèches étaient enduites du latex.
Selon les croyances locales, les graines étaient portées en amulette pour éviter d'avoir des hémorroïdes. Son bois toxique, dégage une odeur assez désagréable, certaines tribus utilisaient ce dernier pour la pêche, provoquant la tétanisation des poissons.
Des études ont permis de trouver que des substances extraites du feuillage (aucubine), auraient des propriétés insecticides et larvicides, efficaces entre autres sur la mouche domestique.
Autre espèce présente dans l'Encyclopédie :
- Cascabela thevetioides (Kunth) Lippold, anciennement Thevetia thevetioïdes Kunth, consulter sa fiche.
Les autres espèces de Thevetia et Cascabela :
- Thevetia ahouaï (L.) A. De Candolle., demeure dans le genre, il a pour synonymes, Cerbera ahouaï L., Thevetia nitida (H.B.K) DC., Cerbera nitida H.B. & K., Plumeriopsis ahouai (L.) Rusby & Woodson,Thevetia calophylla Miers , Ahouai nitida (Kunth) Pichon, se rencontre en Amérique tropicale et aux Antilles où il est appelé Ahouaï ou Bois à lait, 1 à 5 m de haut.
- Thevetia amazonica Ducke, pas de synonyme retenu, originaire de l'Amazonie depuis le centre-ouest du Brésil dans l'état du Tocantins et le nord du Brésil dans l'immense état du Parà et au Mato Grosso, jusqu'en Bolivie près des cours d'eau, arbuste de 2 m, aux feuilles étroites, linéaires et lancéolées, floraison jaune, voir planche herbier de Kew Garden.
- Thevetia bicornuta Müll. Arg., demeure dans le genre, mais à pour synonymes retenus Cascabela bicornuta (Müll. Arg.) Lippold et Thevetia paraguayensis Britton, se rencontre dans une bande centrale de l'Amérique du Sud, au Paraguay, ainsi qu'au nord-est et est de la Bolivie, à l'ouest du Brésil central et au nord-est de l'Argentine en zone tropicale ayant une saison sèche arbsute aux feuilles obovales, et fleurs jaunes, consulter l'herbier de Kew
Voir planche photo © Smithsonian Institution, NMNH, Botany.
- Thevetia neriifolia Juss. ex Steud.,pas de synonyme retenu Thévitie à feuilles de nerium, Laurier-rose.
- Cascabela gaumeri (Hemsl.) Lippold, autrefois Thevetia gaumeri Hemsl., qui a pour autres synonymes retenus Thevetia spathulata Millsp. et Thevetia steerei Woodson. , dédié au professeur George Franklin Gaumer*.
- Cascabela ovata (Cav.) Lippold, anciennement Thevetia ovata (Cav.) A. De Candolle, synonymes Thevetia cuneifolia (Kunth) A.DC, Thevetia plumeriaifolia Benth., Cerbera ovata Cav., Cerbera alliodora Willd. ex Roem. & Schult., Cerbera cuneifolia H.B. & K., Cascabela alliodora (Willd. ex Roem. & Schult.) Lippold, un arbuste 5 m.
- Cascabela pinifolia (Standl. & Steyerm.) LOAlvarado & Ochot.-Stand, synonymes retenus Thevetia peruviana var. pinifolia Standl. & Steyerm.,Thevetia pinifolia (Standl. & Steyerm.) JKWilliams.

Abréviation :
*Brésil en 1555, l'Amiral Nicolas Durand de Villegagnon, missionné par l'amiral Gaspard de Coligny (1519-1572), dirige une expédition en Amérique du Sud. Il parvient dans la baie de Guanabara, aujourd'hui Rio de Janeiro, en 1555, y construit sur une île, le fort Coligny, installe dès le début novembre 1555, une colonie protestante française dans la baie de Guanabara, voyage relaté par un jeune théologien Jean de Léry (1534-1613) qui les a rejoints en 1557 envoyé par Calvin pour fonder la "France Antarctique", établissement français, dans cette baie, de l’actuelle Rio de Janeiro, Il relate son voyage dans "Histoire d'un voyage fait en terre du Brésil autrement dit Amérique" concernant la navigation et choses remarquables vues sur mer par l'auteur. Le comportement de Villegagbon en ce païs là. Les moeurs et façon de vivre des Sauvages-Amériquains : avec un coloque de leur langage. Ensemble la description de plusieurs animaux, Arbres, Herbes et autres choses singulières du tout incogneues par deçà, (pas de faute), publié à La Rochelle par l'éditeur E.Chuppin en 1578, consultable en ligne à la Bnf, mais il a été mal numérisé, la partie interne n'est pas lisible, on devine les mots, la version en portugais BHLibrary.
Lire à ce sujet " 10 novembre 1555 Le rêve avorté d'une France antarctique" sur herodote.net, rédigé Fabienne Manière, superviseur au service d'archives historiques, aux Archives nationales de France (1790).
*Gaumer, médecin, naturopathe américain George Franklin Gaumer Kliero (1850 - 1929), également botaniste et zoologiste, il enseigne de 1882 à 1884, les sciences naturelles à l'Université du Nouveau-Mexique, puis il s'installe définitivement à Izamal, dans la péninsule duYukatán (Mexique), où il exerce, la médecine tout en collectant des spécimens de la flore et de la faune locale, montant ainsi d'importantes collections pour le compte du British Museum de Londres et du Field Museum of Natural History de Chicago. Soixante sept espèces végétales lui ont été dédiées sous la forme de gaumeri.
*Pers., abréviation botanique pour le botaniste, mycologue sud-africain Christiaan Hendrik Persoon (1761-1836), d'origine allemano-néerlandais, fondateur de la systématique en mycologie. Son herbier, racheté en 1825 a été inclus à l' Herbier national des Pays-Bas conservé à Leyde.
*Plumier, révérend père marseillais Charles Plumier (1646-1704), membre de l'Ordre des Minimes, élève de Joseph Pitton de Tournefort. Conformément à la mode qu'il instaure de donner le nom de personnes célèbres (botanistes, naturalistes, explorateurs..) à un genre, l'un d'entre eux d'ailleurs lui a été dédié Plumeriea.
Il participe à plusieurs expéditions aux Antilles françaises en 1689, puis entre 1693 et 1695 en Amérique centrale au cours desquelles il découvre de nombreuses espèces dont le genre Begonia qu'il dédie à Michel Begon, intendant des Galères à Marseille, au retour de ses voyages, il est nommé botaniste du Roi. On lui doit l'un des premiers herbiers de la Provence et du Languedoc.
*K.Schum. , abréviation botanique pour le botaniste allemand Karl Moritz Schumann (1851-1904. de 1880 à 1894 il est le conservateur du Botanisches Museum de Berlin-Dahlem, fondateur en 1892 de la Société allemande des cactus, auteur d'iconographie sur les Cactées, François Gagnepain lui dédie le genre Schumannianthus, Schumanniophyton, Schumannia dédiés par Hermann Harms et par Otto Kuntze et des espèces dédiées sous la forme schumannii, schumanniana, schumannianus.
*Stokes, abréviation botanique pour le médecin-botaniste Jonathan Stokes (1755-1831), resté célèbre pour ses travaux et essais cliniques sur l'utilisation de la digitale dans le traitement de l'insuffisance cardiaque.
natacha mauric © 07/10/2003 - ® Jardin! L'Encyclopédie
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