Bryonia dioïca  - Navet du Diable, Couleuvrée
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Nom commun : Bryone dioïque, Navet du diable, Navet galant, Navet fou*, Couleuvrée, Colubrine, Herbe aux femmes battues*, Herbe de feu, Feu ardent, Rave de serpent, Vigne du Diable, Vigne blanche, Anne de Bretagne dan son livre d'heures* la nommé Naveaulx sauvages, pour les les anglophones 'English mandrake, Wild vine, Wild nep', en allemand 'Rotfrüchtige Zaunrübe', en arabe et berbère 'Fachira, Fashiran, Gerioua, Aaneb el haya, en espagnol 'Nueza, Nabo del Diablo, Espárrago de nuez, Uvas de perro, Vid blanca', en italien 'Brionia comune, Vite bianca, Zucca selvatica', en portugais 'Briónia-branca, Nabo-do-diabo', en russe 'Brioniya dvudomnaya', en touareg 'Bouchecheu, Tara, Tselmoumi' .
    Nom latin : Bryonia dioïca  Jacq.*, elle est considérée par The Plant List comme étant un des synonymes de Bryonia cretica L. subsp. dioica (Jacq.) Tutin. qui a pour autres synonymes, Bryonia digyna Pomel, Bryonia lutea Bastard ex Ser., Bryonia nitida Link, Bryonia sicula (Jan) Guss., Bryonia tinei A.Huet ex Cogn., Bryonia acuta var. sicula (Jan) Fiori & Paol., Bryonia dioica var. digyna (Pomel) Batt., Bryonia dioica var. elongata Ten., Bryonia dioica var. lutea Ser., Bryonia dioica var. sicula Jan
    famille : Cucurbitaceae.
    catégorie : vivace herbacée grimpante ou rampante aux tiges sarmenteuses, à grosse racine charnue fusiforme et pivotante, à peau d'un blanc gris jaunâtre, à pulpe blanche nauséabonde d'où son nom Navet du Diable, d'environ 15 cm de long .
    port : élancé, étalé en tout sens, munie de longues vrilles poilues, opposées aux feuilles et fortement spiralées.
    feuillage : vert moyen à vert foncé, rugueux pourvu de courts poils. Sur de fines tiges anguleuses, des feuilles alternes, palmatilobées à 3 ou 5 lobes aigus à marge fortement dentée.
    floraison : du printemps à l'été, courant mai jusqu'en août, nectarifère visitée par des abeilles sauvages qui en sont les principales pollinisatrices.
    A l'aisselle des feuilles, grappe de petites fleurs campanulées étoilées, unisexuées à corolle à 5 lobes fortement veinés et légèrement poilus et 5 étamines.
    Les fleurs femelles, réunies en courte grappe, sont pourvues d'un style trifide et d'un ovaire, les grappes mâles sont plus longues et munies de 3 étamines aux anthères bifides, excépté une étamine, qui n'en a qu'un seul, toutes contiennent de l' acide phénolique et des avonoïdes.
    couleur : blanc verdâtre strié pour la fleur et jaune verdâtre pour le calice.
    fruits : grappe de jolies petites baies très toxiques de 5 à 7 mm, globuleuses, charnues et lisses, virant au rouge vif à maturité, contenant une pulpe mucilagineuse âcre et nauséabonde et de4 à 6 graines beiges, ovoïdes à elliptiques, photo de baies à la fin août de Andreas Rockstein © Flickr.
    croissance : rapide.
    hauteur : 3 à 6 m de long voir plus.
    plantation : au printemps, mais lui prévoir un emplacement définitif car sa racine est pivotante, elle était récoltée tous les 2 ans.
    multiplication : par semis.
    sol : indifférent.
    emplacement : mi- ombre à ombre.
    zone : 6 - 9, U-K hardiness H=6, USDA zone 5a- 9.
    origine : jusqu'à une altitude de 1300 à 1400 m, dans les buissons, broussailles, fossés, haies, taillis et talus de l'Afrique du Nord, de l'Asie occidentale, de l'Europe centrale et méridionale, présente sur le territoire français.
    entretien : sans, mais attention, en la manipulant, le suc âcre et nauséabond contenu dans la racine, peut provoquer, des dermites de contact, c'est-à-dire des irritations et même des brûlures.
    NB : son nom Bryonia désigne le genre en latin et en grec, vient du grec 'bryô' qui signifie pousser fortement, faisant référence à la vigueur de son développement et son nom spécifique dioïca vient du grec 'di' qui signifie deux, et 'oïkia' qui désigne la maison, ce qui signifie que chaque plante est unisexuée, les fleurs mâles ou femelles sont sur des pieds distincts.
    Elle fait partie des plantes dites, 'mauvaises herbes', mais on peut l'utiliser pour couvrir une clôture, une tonnelle ou la laisser grimper sur un tronc d'arbre, en tenant les enfants éloignés de ses baies toxiques, joliment colorées, qui contiennent du triterpène, des glucosides et des cristaux d'oxalate de calcium.
    Le genre établi par Tournefort* avec 7 espèces, comprend aujourd'hui, 9 espèces retenues avec 25 autres noms, considérés comme étant juste des synonymes et 57 autres noms demeurent toujours non résolus en 2022.
    Propriétés et utilisations :
    Attention, la plante dans son intégralité est toxique, elle contient entre autres des glucosides toxiques, comme la bryonidine et la bryonine, qui, en cas d'ingestion, suivant le dosage, peut être la cause d'empoissonnement grave pouvant être mortel.
    Dans les pharmacopées traditionnelles, depuis la nuit des temps, sa pulpe d'un blanc jaunâtre, était réputée pour ses propriétés diurétique, dépurative (cholagogue), calmante, laxative et vomitive. Il est fortement recommandé de ne pas l'utiliser, sans l'avis de personnes compétentes.
    Elle était prescrite par Hippocrate* et Pline l'Ancien*, pour traiter, les crises d'épilepsie et en usage externe, pour traiter les douleurs rhumatismales et les contusions, sous forme de cataplasme ou de friction.
    Depuis 1834, en homéopathie, la bryone est utilisée pour traiter les inflammations articulaires, les affections des voies respiratoires, les céphalées et les névralgies.
    Son activité biologique et les utilisations pharmacologiques, ont été testées, il en ressort que, certaines parties de la bryone, ont des effets antinociceptifs, antimicrobiennes, sur le diabète et troubles de la fertilité, ainsi qu'une activité anticancéreuse, antioxydante, hépatoprotectrice, hypercholestérolémie, l'ensemble de l'étude menée en Irak par Thamer Mouhi Jasiem, Rasha Eldalawy, Zahraa Abdul Elah Alnaqqash est consultable sur researchgate.net, publiée en février 2020 - Département de pharmacognosie et plantes médicinales, Collège de Pharmacie, Université Mustansiriyah, Irak.

    Annotations :
    *Anne de Bretagne, enluminure du Naveaulx sauvages qu'elle nomme Napus sylvestris dans le livre 'Horae ad usum Romanum, dites "Grandes Heures d'Anne de Bretagne" et l'enlumineur Jean Bourdichon (1457 ?-1521), édité de 1503 à 1508, ouvrage consultable à la Bnf.
    La Duchesse Anne de Bretagne 1477-1514), le 6 décembre 1491 à l'âge de 14 ans, épouse en catimini le Roi de France Charles VIII (1470 - 1498), puis le Roi Louis XII (1462-1515), lire "Détails sur la vie privée d'Anne de Bretagne, femme de Charles VIII et de Louis XII", d' Antoine Le Roux De Lincy, Bibliothèque de l'école des Chartes, année 1850, pp. 148-171, a consulter chez Persée.

    *Desf., abréviation botanique pour le médecin, naturaliste botaniste français René Louiche Desfontaines (1750-1833), il séjourne en Afrique du Nord où il étudie la flore, séjour relaté avec Peyssonnel dans 'Voyages dans les régences de Tunis et d'Alger', 2 volumes 1838 (téléchargeable en ligne), on lui doit de nombreux ouvrages, notamment "Expériences sur la fécondation artificielle des plantes" (1831). Des espèces lui ont été dédiées sous la forme de fontanesiana, fontanenesianus, fontanesii.

    Naveaulx sauvages
    Grandes Heures d'Anne de Bretagne
    *Herbe aux femmes battues, c'est aussi le nom donné au Tamus, le Raisin du Diable.

    *Hippocrate, Hippocrate de Cos (460-356 avant J.-C.), célèbre médecin itinérant de la Grèce antique, considéré comme étant le père de la médecine, car il met en place, la recherche des causes des maladies, après l'établissement d'un diagnostic établi sur le constat, des signes cliniques. Auteur de plusieurs traités de médecines dont le "Traité de l'ancienne médecine et les épidémies" (livres I et III).

    *Jacq., abréviation botanique pour le médecin, botaniste et philosophe viennois d'origine néerlandaise, Nicolas Joseph Von Jacquin (1727-1817), François Ier d'Autriche le nomme en 1752, responsable du Jardin Impérial de Schönbrunn, dont il initie le catalogue, et pour ce dernier, il entreprend entre 1755 et 1759, comme botaniste-collecteur, un voyage aux Antilles et en Amérique centrale. Le genre jamaïcain Jacquinia, d'arbustes persistants, de la famille des Theophrastacea, lui a été dédié par Linné.
    On lui doit sa monographie des Oxalis publiée en 1752, consultable en ligne à la BHL et de nombreux ouvrages, tel que 'Hortus botanicus vindobonensis' en 3 volumes, publié à Vienne de 1770 à 1776, 'Plantarum rariorum horti caesari schoenbrunnensis, publié à Vienne de 1797 jusqu'en 1804.

    *Navet fou, nom donné autrefois, dans les environs de Paris, à cause de l'agitation, qu'elle cause à ceux qui ont l'imprudence d'en manger, citation dans le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, volume 64 p 458, édité en 1878.

    *Pline l'Ancien, naturaliste et écrivain Pline l'Ancien, en latin Gaius Plinius Secundus ( 23-79 après J.C), auteur de l'Histoire naturelle, les livres XII à XIX sont dédiés à la botanique, et les livres XX à XXXII à la médecine ,de précieux recueils sur les sciences en général et de l'art de guérir, à partir des ouvrages de différents écrivains et médecins, qu'il a lu et compilé.
    L'ouvrage de référence qui durant des siècles a été considéré comme le symbole du savoir humain. Il est également connu sous le nom de Pline le Naturaliste.

    *Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), médecin, botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine, il fixe définitivement le genre Aphyllanthes. Il est l'initiateur, du premier système de classification des fleurs, sur leurs caractères constants, qui a été repris par la suite par Carlvon Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au jardin du Roy, c'est aujourd'hui le Jardin des plantes. En 1691, il devient académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696, docteur de la Faculté de Médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre "Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy" (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure), au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, aux préparations médicinales et aux plantes d'où, on les tire (Histoire abrégée des drogues simples). On lui doit l'acclimatation des térébinthacées, afin de ne plus dépendre, de l'Orient.
    natacha mauric © 18/06/2005 ® Jardin! L'Encyclopédie
    ® par la Société des Gens de Lettresont color="#ffeab0">Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.





compteur gratuit