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Ornithogalum arabicum |
Nom commun : Étoile de Bethléem, Ornithogale d'Arabie, Épi de Vierge* nommée par les anglophones 'Arabian starflower, Arab's Eye,Lesser Cape Lily All, Star of Bethlehem', en arabe 'Sasel Arabi, Salâl Arabi' et son nom en hébreux se traduit par Faucon de lait arabe
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Nom latin : Ornithogalum arabicum L.*, après la révision de 2012, a pour synonymes Ornithogalum latifolium L.*, Caruelia algeriensis Jord.*, Eliokarmos aureum Raf.*, Loncomelos latifolium (L.) Raf. , Melomphis arabica (L.) Raf., Caruelia arabica (L.) Parl., ICaruelia hipponensis Jord.*, Caruelia macrocoma Jord. , Caruelia ochroleuca Jord., Caruelia stenopetala Jord. , Melomphis patens Raf., Stellaris latifolia (L.) Moench, Ornithogalum arabicum var. algeriense (Jord.) Maire, Ornithogalum arabicum var. hipponense (Jord.) Maire, Ornithogalum arabicum var. macrocomum (Jord.) Maire & Weiller, Ornithogalum arabicum var. ochroleucum (Jord.) Maire & Weiller, Ornithogalum arabicum var. stenopetalum (Jord.) Maire & Weiller est illégitime Ornithogalum speciosum Salisb., ne sont pas valides Myanthe arabica (L.) Salisb. et Eustachys latifolia (L.) Salisb.
famille : Asparagaceae, pour certaines flores, Hyacinthaceae anciennement Liliaceae.
catégorie : vivace, bulbeuse, géophyte et xérophile, à gros bulbe ovale.
port : touffe basale de 5 à 6 feuilles dressées, puis étalées.
feuillage : caduc, vert clair, glauque. Rosette de fines feuilles rubanées et molles, de 20 à 25 cm x 2,5 cm, se fanant très rapidement.
floraison : longue et parfumée du printemps à l'été, selon climat, de mai jusqu'en juillet. Au sud de la France, c'est début mai.
Sur une hampe droite, cylindrique et pruineuse, corymbe pyramidal, d'une quinzaine de fleurs hermaphrodites, étoilées de 2,5 cm, en coupe évasée composée de 3 pétales disposés en quinconce avec 3 sépales ovales-oblongues, acuminés et veinés, se chevauchant, 1 style filiforme, 6 étamines à filet lancéolé, cernant un ovaire noir, sur un long et fin pédoncule vert jade , de 5 cm, à l'aisselle d'une bractée lancéolée, membraneuse et concave.
fruit : capsule oblongue, obtuse, déhiscente et anguleuse, à 6 faces, mais à 3 valves ayant 3 loges, contenant des graines anguleuses et noires.
Découvrir d'autres espèces du genre.
couleur : blanc brillant et veiné, filaments des étamines blancs, anthères d'un jaune orangé pâle, 1 style blanc, en coeur un ovaire noir et brillant ; les boutons floraux sont ovoïdes pointus d'un blanc lavé de vert.
hauteur : 0.30 à 0.62 m, inflorescence comprise.
plantation : au printemps, de préférence de mars à mai, sous climat approprié, à la fin de l'été, en prenant soin de planter les bulbes à 10 cm de profondeur, tous les 15 cm.
multiplication : par séparation des bulbilles, seulement tous les deux ou trois ans, après la fanaison, par semis en place au printemps ou à l'automne, mais il faut savoir que la levée est aléatoire.
sol : acide ou neutre ou alcalin, mais surtout très bien drainé.
emplacement : soleil, mi-ombre partielle sous climat très chaud, au minimum 4 heures de plein soleil par jour, se resserrer légèrement le soir.
origine : dans les steppes arbustives, les maquis méditerranéens et les friches, du pourtour méditerranéen et du Proche-Orient et Moyen-Orient notamment en Arabie, Syrie et en Israël, de rares stations dans les montagnes de Judée et les Hauts plateaux du Néguev, ainsi qu'en Égypte, autrefois dans la région d'Alexandrie.
Présente en France, dans quelques stations sablonneuses ou rocailleuses, dans le Var ainsi qu'en Corse*, où il figure, sur la liste des espèces protégées, par arrêté du 24 juin 1886.
zone : 9-11, U-K hardiness H1b, USDA zones 8b–11b, en extérieur à partir de 12°C avec une exposition abritée et très ensoleillée.
entretien : prendre soin de protéger les bulbes, sous un tas de feuilles mortes durant l'hiver, sous un climat trop froid ou humide, prendre soin de déterrer les bulbes à l'automne, les conserver au sec pour les replanter, dès la fin de l'hiver.
culture en pot : préparer un mélange de terreau, de sable grossier ou de perlite à parts égales. Arroser régulièrement tout au long de la période de végétation jusqu'à la fanaison, puis garder le bien au sec jusqu'à la fin de l'hiver.
maladies et ravageurs : exempt de maladie pour l'instant, fort convoité par les escargots (snails et non convoitée par les cervidés.NB : son nom, Ornithogalum, désigne le genre en latin et en grec, issu du mot 'ornitho', qui désigne l'oiseau, et de 'gala,' qui signifie lait, faisant allusion à la blancheur des pétales. Depuis l'Antiquité, le mot grec, 'Ornithogalen', désigne quelque chose de merveilleux et son nom spécifique arabicum précise son origine d'Arabie.
Théophraste de Dioscoride (40-90 ap. J.-C.), médecin pharmacologue et botaniste grec, dans "De materia Medica", rapporte que les bulbes étaient utilisés pour traiter les abcès et qu'ils étaient émétiques. Par la suite, on a raconté, qu'il était à l'origine de son nom, d'Ornithogale.
Ce genre comprend 217 espèces de bulbeuses à floraison printanières, originaires de l'Afrique du Nord, dont une endémique à l’Algérie, de l'Afrique australe, depuis l'Afrique du Sud jusqu'en Éthiopie et l'île de Madagascar, de l'Europe dont 12 espèces en France, présent entre autres dans le Caucase et TransCaucasie et Sibérie occidentale, également au Moyen-Orient et Proche-Orient jusqu'en Afghanistan, quelques-unes introduites dans nos jardins et pour certaines d'entre elles, cultivées intensivement comme fleurs à couper, car sa floraison s’étale sur plusieurs semaines.
Au jardin, cette étoile de Bethléem a sa place dans les massifs, les mixed-borders et dans les rocailles ou dans d'éphémères potées, près des cheminements et des ouvertures pour profiter pleinement de son voluptueux parfum.
- Ornithogalum arabicum 'Dubium' (douteux), de longues feuilles de 30 à 45 cm, inflorescence blanche en épis, à ne pas confondre avec l'Ornithogalum dubium qui a de larges feuilles et une floraison orange.
Autres espèces cultivées dans les jardins :
- Ornithogalum baeticum Boiss., l'Ornithogale bétique endémique à l'Espagne, à la province romaine Bétique qui correspond à l'actuelle Andalousie, consulter sa planche botanique, présente dans la péninsule ibérique Ornithogallum bourgaeanum Jord. et Ornithogalum divergens Boreau..
Consulter 'A part of a taxonomic revision of the Iberian and Balearic taxa of Ornithogalum l'article, publié en 2010 par Ana Juan, Mario M. Azorín et Manuel B. Crespo de l'Université d'Alicante.
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Étoile de Bethléem fructification |
- Ornithogalum balansae Boiss., de courtes grappes de fleurs blanches.
- Ornithogalum lacteum Jacq., synonyme retenu, Ornithogalum conicum Jacq. plus connue sous le nom de l'Ornithogalum narbonense L., la laiteuse ornithogale de Narbonne de 30 à 60 cm, une longue grappe dressée de fleurs blanches.
- Ornithogalum exscapum Ten., synonymes retenus, Ornithogalum bertolonii Jord. & Fourr., Ornithogalum nanum Spreng., c'est l'Ornithogale de Sardaigne, l'Ornithogale de Corse, poussant au ras du sol, ne dépassant pas 10 cm, touffe de feuilles étalées et présentant quelques fleurs solitaires, blanches sur un très court pédoncule à fleur de sol, dès le mois d'avril.
- Ornithogalum nanum Sibth. & Sm., comme son nom l'indique, une espèce naine, au ras du sol, ne dépassant pas 10 cm, formant une touffe de fines feuilles à nervure médiane plus claire et au centre un bouquet de minuscules fleurs blanches courant mai-juin, voir photo.
- Ornithogalum nutans L., synonyme, Ornithogalum boucheanum Asch., nommée 'Drooping star of Bethlehem' ou l'Ornithogale de Bouché, originaire de l'est de l'Europe présente de la Bulgarie jusqu'en Grèce ainsi qu'en Turquie, également en Ukraine, de 30 à 40 cm, des feuilles rubanées avec la nervure médiane argentée et présentant un épi dressé d'une quinzaine de fleurs parfumées et bicolores, blanche le long de la marge des pétales et la partie médiane est d'un vert argenté
illustration : bas de page, planche n°203, dans Élements de botanique ou méthode pour connaître les plantes de Joseph Pitton de Tournefort* (1656-1708), publié en 3 volumes, en 1694, consultable à la BnF, Éléments s'écrivait alors Élémens.
Dans l'abécédaire, consulter les quatre autres espèces d'Ornithogalum présents dans l'Encyclopédie.
Annotations :
*Bouché, dédié à un horticulteur, botaniste, entomologiste allemand, Peter Carl Bouché (1783-1856) qui, avec son frère Peter Friedrich Bouché (1785-1856), étaient des collecteurs et collectionneurs, auxquels un genre Bouchea a été dédié.
Il est le fondateur, en 1822, de la société des jardiniers du gouvernement royal de Prusse. Ses collections sont conservées au Deutsches Entomologisches Institut (DEI) de Müncheberg, à l'est de Berlin.
*Corse, autres espèces protégées, l'Ornithogalum exscapum Ten. subsp. Sandalloticum Tornadore & Garbari connu sous le nom d'Ornithogale sans tige et l'Ornithogalum corsicum Jordan & Fourr.
*Épi de Vierge, dans le bulletin trimestriel de la société horticole et d'arboriculture du 1 er septembre 1909.
*Jord., abréviation botanique pour le nom du botaniste lyonnais, Alexis Jordan (1814-1897), un botaniste célèbre réputé naturellement peu sociable que peu de botanistes pouvaient se flatter d'avoir rencontré. Il doit sa renommée à l'étude des espèces affines, c'est-à-dire qu'il établit une distinction entre les variations observées chez le même individu, suivant les stations qu'il occupe, et les variations des individus de la même forme, dues probablement à des métissages.
Sa vocation aurait été fortifiée par les encouragements et par les conseils qu'il aurait reçus de plusieurs savants affiliés à la Société Linnéenne. Il est le fondateur de l'école dite "Jordanienne" qui s'est opposée au classement de Linné qui admet la fixité de l'espèce.
A son sujet, le chercheur-enseignant Christian Bange a écrit, dans le bulletin de la Société Linnéenne de Lyon en 2004 :
"Tout en continuant d'étudier les « espèces affines » auxquelles il devait sa renommée, il avait depuis longtemps cessé de publier des travaux de botanique et de fréquenter ses confrères. Aussi n'y a-t-il rien d'étonnant à ce que, dans les notices nécrologiques qui lui furent alors consacrées, on l'ait présenté sous les traits d'un misanthrope".
Lire l'article du botaniste, géographe et explorateur Auguste Chevalier (1873 -1956) "L'oeuvre d'Alexis Jordan et la notion actuelle d'Espèce en systématique", publié dans le Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1923, 23 pp. 441-459, consultable chez Persée.
*L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnaeus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'une Flora lapponica. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
*Ornithogalum arabicum, à ne pas confondre avec Ornithogalum arabicum DC. , qui est synonyme de Ornithogalum thyrsoides Jacq. et Ornithogalum arabicum Brot., qui est synonyme de Ornithogalum narbonense.
*Raf., abréviation botanique pour l'excentrique naturaliste, linguiste et archéologue autodidacte français Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840), qui, dès 1802, séjourne et travaille en Amérique. Il est l'auteur de nombreux canulars.
En 1841, le botaniste britannique Thomas Nuttall lui dédie dans les Astéracées, un genre de chicorée Rafinesquia.
natacha mauric© 14.05.2009 ® Jardin! L'Encyclopédie
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