Anagallis arvensis - Mouron-des-champs, Morgeline
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    anagallis arvensisNom commun : Anagallide des champs, Mouron des champs (s'écrit aussi Mouron-des-champs), Mouron rouge, Faux Mouron, Morgeline mais aussi Fausse Morgeline, Herbe des verrues et Miroir du temps, nommé par les anglophones 'Scarlet Pimpernel'.
    Nom latin : Anagallis arvensis L.*, synonymes Anagallis repens DC.*, Anagallis phoenicea Scop.*
    famille : Primulaceae (tribu Anagallideae).
    catégorie : annuelle ou bisannuelle herbacée, toxique, très ramifiée.
    port : touffe étalée, rampante ou dressée.
    feuillage : caduc, épais, vert franc revers ponctué de petits points glanduleux noirs. Sur des tiges quadrangulaires, petites feuilles ovales sessiles, opposées ou verticillées par 3.
    floraison : du printemps à l'automne (mai/juin à octobre) nectarifère, pollinisée entre autre par les syrphes. Petites fleurs hermaphrodites solitaires de ± 12 mm, en coupe évasée à 5 larges pétales, marge faiblement ciliée en pointe, poils glanduleux sur le pourtour, calice à 5 lobes entièrement masqué par les pétales, 5 étamines et 1 style centrale tous hérissés de poils, long pédoncule axillaire. Les fleurs ne s'ouvrent qu'en présence du soleil entre 7 et 9 jusqu'à 14/15h, se fermant à l'approche des averses, ce qui lui a valu le nom de Miroir du temps.
    couleur : rouge brique, base des pétales tirant sur le magenta, étamines rose-rouge anthères jaune vif, ce sont les sous-espèces qui sont bleues, voire plus rarement .
    fruits : enchâssée dans le calice, petite capsule globuleuse de 3 à 5 mm à 5 divisions s'ouvrant horizontalement en deux (voir illustration), contenant une multitude de petites graines toxiques. Capsule nommée pyxide qui cocroissance : rapide.
    hauteur : 0.05 à 0.30 m.
    multiplication : par semis semis, la germination est aléatoire, la croissance des plantules assez lente.
    sol : riche à tendance argileuse.
    emplacement : soleil ou mi-ombre.
    zone : 4-10, U-K hardiness H5, USDA zones 3-9.
    origine : friches et décombres, lieux fertiles et cultivés de l'Europe méridionale dont l'Italie, la Sardaigne et la Sicile, présente en France dans les Alpes-Maritimes, jusqu'à une altitude de 1200m, l'Asie occidentale et l'Afrique du Nord, présente en Amérique du Nord*, excepté au Dakota du Nord, Nebraska, Wyoming et Manitoba, quasiment introduite et naturalisée sur l'ensemble du globe notamment en Afrique du Sud et Australie où semble-t-il, a été introduit vers 1840.
    entreten : sans.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie et ravageurs.
    NB : son nom Anagallis désigne déjà la plante en latin et en grec (Dioscoride la nommait ainsi), un mot qui viendrait de 'anagélaô' qui signifie éclater de rire, faisant allusion au fait que les Anciens lui attribuaient la propriété de soigner la mélancolie, et son nom spécifique arvensis signifie agraire, des champs.
    Ce genre comprend une vingtaine d'espèces d'annuelles, bisannuelles, de vivaces herbacées terrestres ou aquatiques dont certaines comme tenella et monelli ont leur place au jardin dans les bordures, parterres et rocailles, vasques, potées et suspensions, pour leur éclatante et longue floraison de la fin du printemps jusqu'aux gelées.
    Propriétés et utilisations :
    Le Mouron des champs dans son intégralité, contient des tanins, des anagallosaponines, des glucosides (Arvenin I et II), des triterpènes (cucurbitacine B) cytotoxiques qui à forte dose sont toxiques pour l'homme, les chevaux, les bovins et les ovins. Son ingestion, cause des irritations et des troubles digestifs, des troubles rénaux, des diarrhées, suivies de tremblements et de convulsions pouvant entraîner la mort.
    Quant aux graines, elles contiennent à forte dose, ces mêmes saponines hémolytiques, qui sont fort toxiques pour tous les oiseaux et les gallinacés.
    Il contient aussi des oxalates, qui peuvent chez certaines personnes provoquer des allergies cutanées.
    Lorsqu'il n'est pas en fleurs, ce faux mouron peut être confondu avec le Mouron des oiseaux (Mouron blanc) Stellaria* media.
    Il était autrefois prescrit dans les pharmacopées traditionnelles pour des vertus vomitives, chassant ainsi les humeurs, il était supposé, lutter contre la rage.
    Espèces à cultiver aux jardins :
    - Anagallis monelli L., synonymes Anagallis collina Schousb., Anagallis maritima Mariz & Samp., Anagallis linifolia L., Anagallis monelli subsp collina (Schousb.) Maire, Anagallide de Monel, Mouron de Monel (à tort Mouron de Monelli), Mouron à feuilles de Lin, nommé par les anglophones 'Italian Pimpernel' ou 'Flaxleaf pimpernel', originaire du sud de l'Europe (Espagne, Portugal, Italie (Campanie), Sardaigne et Sicile et Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye), présente en France dans les Bouches-du-Rhône, ± 20 à 50 cm de haut, feuilles lancéolées vert franc, fleurs d'un superbe bleu gentiane, base des pétales magenta, étamines blanc et rose, anthères jaune vif. Avec ses cultivars, il a sa place au jardin et dans les potées dès le printemps, semis entre 18 et 20°C, de janvier à début avril, compter une vingtaine de jours pour la levée, sol ordinaire bien drainé, éviter les expositions trop brûlantes, photo ci-contre.
    anagallis monelli C'est le médecin botaniste tounaisien Jean de Monnel (1577-1602), seigneur de Bouverix qui l'aurait découverte en Italie en 1562 et c'est son ami Jules Charles de L'Écluse* qui l'aurait nommé Monnelli, Monnel plus connu à son époque sous le nom de Johannes Monellus.
    L'Anagallis tenella Mouron délicat, Mouron grêle, nommé par les anglophones 'Bog pimpernel', vivace d'environ 10 cm, se distingue par une floraison campanulée rose et parfumée. Les anglophones lui ont fait aussi une place au jardin et dans les potées. Autrefois réputée pour ses propriétés astringentes et vulnéraires.
    Quelques autres espèces et sous-espèces :
    - Anagallis arvensis L. subsp. arvensis synonymes Anagallis caerulea L., Anagallis arabica Duby, Anagallis caerulea Lam., Anagallis carnea Schrank, Anagallis carnosa Kitt., Anagallis indica Sweet, Anagallis mas Vill., Anagallis platyphylla Baudo, voir l'illustration ci-contre.
    - Anagallis arvensis subsp. latifolia (L.) Arcang., synonymes Anagallis latifolia L., Mouron à larges feuilles, se rencontre en France dans les Alpes-Maritimes et en Corse, feuilles obovales vert franc, fleurs à marge ciliée bleu outremer, veinules longitudinales plus foncées, vers la base, un liseré bleu nuit, un filet rose foncé magenta puis blanc, 5 étamines blanches à la base, puis de couleur rose.
    - Anagallis parviflora Hoff. & Link, synonymes Anagallis arvensis L. subsp. parviflora (Hoff. & Link) Arcang., Anagallis arvensis L. var. micrantha Gren., Mouron à petites fleurs, fleurs à marge ciliée bleu roi et rose tirant sur le magenta à mi-pétale, étamines duveteuses roses, pétales à marge ciliée, sépales du calice disposés en quinconce.
    - Anagallis aquatica Erndl ex Ledeb., synonymes Anagallis maritima J.G.Gmel., plus connu sous le nom de Samolus valerandi L., Samolus aquaticus Lam., Samole de Valérand ou Mouron d'eau, vivace à souche fibreuse, de 20 à 60 cm, à rosette basale, inflorescence estivale blanche en grappe.
    - Anagallis crassifolia Thore, Mouron à feuilles charnues, se rencontre au sud-ouest de l'Europe (Portugal, Espagne, Sardaigne et France, dans les Basses-Pyrénées, dans les Landes et en Gironde), en Algérie et au Maroc, vivace herbacée de 5 à 15 cm, à feuilles épaisses suborbiculaires d'un vert franc brillant, aux fleurs solitaires blanches.
    - Anagallis centiculus Afzel, synonyme Centunculus minimus L., Centuncule aquatique, Mouron nain, présente en France sur l'ensemble du territoire, Corse incluse, dans les zones sablonneuses et humides ainsi qu'en Europe centrale, Algérie et Tunisie, annuelle de 8 cm, minuscules feuilles subsessiles ovales et fleurs blanches ou d'un blanc rosé, qui se distingue par une corolle à 4 pétales et calice 4 lobes.
    - Anagallis foemina Mill., synonyme Anagallis arvensis L. subsp. caerulea Hartm., Anagallis arvensis L. subsp. foemina (Mill.) Schinz & Thell., Anagallis caerulea Schreb., Mouron femelle, Mouron bleu, nommé par les anglophones 'Poorman's weatherglass', se rencontre en zone calcaire, annuelle de ± 15 cm de haut, fleurs aux pétales étroits ovales à marge ciliée, d'un bleu barbeau nacré, veinules plus foncées, base des pétales rose magenta et gorge blanche, calice à lobes lancéolés-acuminés, disposés en quinconce avec les pétales, se différencie par des capsules à 8 facettes.
    - Anagallis fruticosa Vent. Mouron fruticuleux donné par certains comme synonyme de Monelli, originaire du Maroc, ± 50 cm, des fleurs d'un rouge vif, base des pétales marquée d'un brun-violacé.
    - Anagallis minima L. Krause, nommé par les anglophones 'Chaffweed', fleurs blanches ou d'un rose très pâle.
    - Anagallis tenuicaulis Baker, Mouron courte-queue, endémique à l'île de Madagascar à minuscules fleurs étoilées, blanches.
    - Anagallis peploïdes Baker, Mouron faux-pourpier, endémique à l'île de Madagascar.
    - Anagallis pumila Sw., synonymes Centunculus pumilus (Swartz) Kuntze, Micropyxis pumila (Sw.) Duby, Mouron ou Centuncule nain, nommé par les anglophones 'Florida pimpernel', présente au sud de l'Afrique et en Floride.
    - Anagallis rubricaulis Bojer ex Duby, Mouron queue-rouge, endémique à l'île de Madagascar.
    - Anagallis tenuicaulis Baker, se rencontre au sud et à l'est de l'Afrique et sur l'île de Madagascar.

    Annotations :
    *Amérique du Nord, le genre y est représenté par 5 espèces.
    *DC., abréviation botanique pour Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841), botaniste et docteur en médecin suisse, qui occupe en 1880 la chaire de botanique à la Faculté de Médecine de Montpellier, on lui doit une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles.
    Des ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites. Auteur de 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses et 'la Théorie élémentaire de la botanique' (1813). Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes.
    En 1884, à Genève, le botaniste-taxonomiste suisse Robert Buser est nommé conservateur de l'herbier De Candolle (Herbier du Prodrome de Candolle) initié par ce dernier en 1824.
    *de L'Écluse, Jules Charles de L'Écluse, médecin, botaniste et humaniste de la Renaissance, plus connu sous le nom de Carolus Clusius (1526-1609), il fut le premier à introduire en Europe (aux Pays-Bas) la pomme de terre, sans oublier les tulipes.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757, nommé, Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie, qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède, et à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772.
    Son herbier, le plus riche de son époque contenait 7 000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum'.
    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    *Scop., abréviation botanique pour l'Italien Giovanni Antonio Scopoli (1723 - 1788), médecin, naturaliste et entomologiste qui durant ses études dans la ville d'Innsbruck étudie la flore du Tyrol puis celle de l'ouest de la Slovénie (Carniole) où il exerce sans enthousiasme la médecine tout en se passionnant pour les insectes et plantes.
    On lui doit de nombreux ouvrages d'entomologie et la parution en 1760 de 'Flora carniolica, exhibens plantas Carnioliae indigenas et distributas in classes, genera, species, varieties, ordine linnaeano', en 2 volumes, parus sous son nom latin Ioannis Antonii Scopoli, l'édition de 1771 est consultable en ligne.
    *Stellaria, Stellaria media c'est le véritable Mouron, véritable Morgeline de la famille des Caryophyllaceae.
    nmauric©26/09/2011 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    - nmauric©26/09/2011 - ® par la Société des Gens de Lettres - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.




compteur pour site web gratuit sans pub