Nom commun : Oeillet de Chine (Œillet de Chine), autrefois Oeillet de la Chine, Oeillet de la Régence, en chinois 'Shi zhu', nommé par les anglophones 'Chinese pinks, Indian pink, Japanese Pink, Rainbow Pink, French mignonette', en allemand 'Hedwigs nelken', en arabe 'Alqurnafil alsiyniu', en danois 'Kineser-Nellike', en espagnol 'Clavel chino, Claveles del poeta', en japonais 'Kanji', en portugais 'Cravina-da-Arrábida, Cravinhos-da-China', en finnois 'kiinanneilikka', en norvégien 'Kinesernellik', en russe 'Kitayskaya gvozdika', en suèdois 'Sommarnejlika'.
Nom latin : Dianthus chinensis L.*, synonymes Dianthus amurensis; Jacques*, Dianthus fischeri Spreng.*, Dianthus morii Nakai*, Dianthus sequieri Chaix, Dianthus subulifolius Kitagawa, Dianthus versicolor Fisher ex Link, plus la longue liste des sous-espèces.
famille : Caryophyllaceae.
catégorie : bisannuelle ou vivace herbacée cespiteuse de courte durée à tiges tétragones ramifiées, selon climat cultivée en annuelle.
port : trapu, touffu, évasé.
feuillage : caduc, vert jade à vert bleuté glauque; maculé de violet. Petites (3-5cm x 4mm) et étroites feuilles engainantes, lancéolées.
floraison : très longue du printemps à l'automne courant avril-juin et selon climat jusqu'en novembre, parfumée et nectarifère visitée par les colibris, les papillons et d'autres insectes.
Petites fleurs veloutés solitaires (± 4cm), ou panicules de 5 à 15 fleurs à 5 pétales ovales incisés, dentelés, frangés, base en forme d'onglet dans un calice aux sépales lancéolés. Les cultivars simples ou doubles la plus part du temps inodores.
couleur : divers tons de rose, rouge, pourpre, mauve, violet et blanc, uni ou bicolore, maculées, ponctuées, striées ou marginés, œil pourpre et/ou couronne concentrique (voir photo).
fruits : enchâssées dans un calice à 4 dents, capsules contenant de petites graines noires.
croissance : lente.
hauteur : 0.15 à 0.30m et plus en tout sens.
plantation : au printemps courant mai-juin ou à l'automne (septembre à novembre) selon climat, tous les 25 cm environ, en veillant à bien mélanger les différentes teintes.
Traditionnellement il est conseillé de les renouveler tous les 3 ans.
multiplication : par semis sous-châssis à l'automne, mis en place courant avril, par semis sous-châssis vers la fin février et début mars, compter 6-8 semaines pour la levée, repiquage en avril mai, floraison vers la fin de l'été, par semis à chaud à 20 - 22°C, compter pour la levée entre 5 à 6 jours, par semis en place en été (juin-août), un mélange des 2 donnent une floraison échelonnée de juin-juillet à septembre. Attention à la fonte des semis.
De la fin septembre au début mars, par bouturage à chaud entre 20 et 24°C de portions de tiges ramifiées dans un mélange sablonneux, compter pour l'enracinement entre 2 et 3 semaines et aussi par division du plant.
On augmenterait sa floraison dans le temps en supprimant dès leur formation les premières fleurs.
sol : profond assez léger, très bien drainé, alcalin et modérément riche en matière organique, tolère les sols argileux et le calcaire.
emplacement : soleil, une partie de la journée dans le sud éviter les expositions trop brûlantes l'après-midi ou mi-ombre.
zone : 7 - 10, une fois installé tolère la sécheresse et le sel mais il ne tolère pas la chaleur extrême. USDA Zone 6a - 9b.
origine : prairies, steppes et dunes sablonneuses, lisières de forêts, berges des cours d'eau et ravins de l'est, du centre et du nord-est de la Chine dans la province de Heilongjiang, Jilin, Liaoning, Hebei, Shandong, Shanxi, Shaanxi, Ningxia, Gansu, Qinghai et au nord-ouest au Xinjiang, naturalisé à l'est de l'Asie tempérée au Kazakhstan, en Mongolie-Intérieure, à l'extrême est de la Russie et en Sibérie, Corée du sud ainsi que dans les jardins de l'Europe et du Canada.
Consulter la carte de la Chine.
entretien : supprimer au fur et à mesure les fleurs fanées pour favoriser la floraison et la reprise l'année suivante.
culture en pot : arroser régulièrement en laissant sécher le haut du substrat entre 2 arrosages, et durant la période de croissance prévoir un apport d'engrais pour plantes fleuries tous les 15 jours toujours sur un substrat humide.
maladies et parasites : comme bien d'autres du genre, il est sensible à l'oïdium, rouille, pourriture blanche fusarium dianthi , verticilliose et fusariose uromyces caryophhyllum .
Sujet aux pucerons, thrips, chenilles tordeuses et chenilles de noctuelles, sous climat chaud et sec sujet aux araignées rouges. C 'est la plante hôte de la larve de la mouche de l'œillet. Mais il est dédaigné par les cervidés et convoité par les limaces et les escargots.
NB : son nom Dianthus  vient du grec 'Dios' qui désigne le Dieu Zeus (Jupiter) et 'anthos' qui désigne la fleur, au sens littéral fleur de Dieu, Fleur de Jupiter pour nous rappeler que les gracieux et parfumés oeillets dans la mythologie grecque étaient tous dédiés à Jupiter et son nom spécifique chinensis, pour nous préciser son origine chinoise, il y est considéré comme le symbole de l'amour pur, du talent, de l'audace et de la beauté féminine.
Introduit en France en 1713, pendant longtemps cet oeillet de Chine est surtout connu sous le nom d'oeillet de la Régence à cause de l'époque de son apparition et ce n'est que bien des années plus tard en 1753 que Carl Linné donne le nom botanique de Dianthus au genre; dans le langage des fleurs il est l'emblème de l'amour sincére.
La Régence est la période entre 1715 et 1723 où Philippe II, duc d'Orléans (le Régent), neveu de Louis XIV, exerce le plein pouvoir pendant la minorité du roi Louis XV, devenant en août 1723 le Premier ministre; sur cette période consulter le Larousse.
Au jardin l'oeillet de Chine a sa place dans les bordures, les plates-bandes et les parterres, les massifs, les mixed-borders, les talus et les rocailles ou simplement dans des potées pour animer les balcons, patios, terrasses et rebords de fenêtres.
Ce genre comprend environ 300 espèces originaires de l'Europe et de l'Asie tempérée et une seule en Amérique du Nord.


Tanaka Juuyoh © Ashikaga Flower Park

Propriétés et utilisations :
L'œillet de Chine est riche en eugénol, saponines, alcool phényléthylique* et salicylate de méthyle. Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, 'Herba dianthus' ou 'Qu mai', la plante entière ou les racines sontt réputées avoir des propriétés diurétiques et antibactériennes, prescrite pour traiter les troubles, les infections urinaires, les calculs, certaines tumeurs malignes et chez la femme traiter l'aménorrhée et la dysménorrhée, les sommités fleuries ou la fructification sont récoltées et séchées pour être utilisé en décoction simple ou associée à d'autres espèces.
Quelques sous-espèces :
- Dianthus chinensis L. f. albiflora Y.N.Lee, originaire de la Corée du sud et de l'est de l'Asie tempérée, floraison blanche.
- Dianthus chinensis. var. giganteus de 40 à 60 cm de haut, 2 à 3 fleurs veloutées d'un poupre assez foncé marginé de rose et liseré blanc.
- Dianthus chinensis. var. subgiganteus de 40 à 60 cm de haut, floraison printanière en racèmes de très petites fleurs tirant sur le rose indien.
- Dianthus chinensis. var. heddewiggii, (1859), l'Oeillet de M.Heddewig, célèbre obtention de l'horticulteur M. Ch. Heddewig ( Saint Pétersbourg) issue de graines en provenance du Japon, introduite via Saint Pétersbourg, port trapu, 15 à 20cm de haut, feuillage vert-bleuté, fleurs veloutées rouge carmin pourpré ou rose maculé d'un anneau blanc, vous trouverez commercialisé le cv 'Black & White' aux fleurs doubles chiffonnées très incisées-dentelées d'un rouge velours à pourpre très foncé presque noir, cerné d'un liseré blanc, superbe!
Il était d'ailleurs appelé l'Oeillet du Japon, floraison de juillet jusqu'en novembre, pour ce faire effectuer les semis à chaud en février. Autrefois pour le voir fleurir en serre ou à l'intérieur les semis s'effectuaient courant août septembre pour les voir fleurir en avril-mai, multiplication également par prélévement de rejets latéraux.
- Dianthus chinensis  L var. laciniatus  Kornicke, présent à Taïwan, au feuillage vert-bleuté à fleurs simples ou doubles blanche, rose ou pourpre.

Dans l'abécédaire consulter la liste des autres espèces de Dianthus présentes dans l'Encyclopédie.

Annotations :
alcool phényléthylique il a une odeur de rose, synthétisé en 1876 pour être utilisé comme arôme dans les industries de la parfumerie, de la cosmétique, le salicylate de méthyle aussi et comme arome dans l'alimentation, attention substance toxique.
*Jacques, abréviation botanique pour le pépiniériste rosiériste français Henri Antoine Jacques (1782-1866) a qui nous devons l'introduction des rosiers des îles Bourbons, obtenteur en 1828 du célèbre rose 'Félicité Auparavant à Neuilly, il exerce la fonction de jardinier en chef de Louis-Philippe d'Orléans (1773-1850), futur roi Louis-Philippe Ier. Jacques est l'un des fondateurs en juin 1827 de la Société horticole de Paris, en 1885 elle devient la SNHF la Société nationale d'horticulture de France qui perdure encore.
*L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'., son herbier, le plus riche de son époque contenait 7000 plantes.
A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède.
Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
*Nakai, abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste japonais Takenoshin Nakai (1882-1952), il travaille pour le compte du gouvernement, il effectue de nombreux séjours en Corée et il enseigne la taxonomie à l'Université impériale de Tokyo. On lui doit de nombreux ouvrages dont 'Flora Sylvatica Koreana' édité de 1916 à 1936, en 1927 'Lespedeza of Japan and Korea'.
*Spreng., abréviation botanique pour le médecin botaniste allemand Kurt Polycarp Joachim Sprengel (1766-1833), il enseigne la médecine en 1789, spécialiste de l'histoire de la médecine, auteur de nombreux ouvrages, sur cette histoire, il s'intéresse à la classification linnéenne. Il est élu membre de l'Académie royale des sciences de Suède en 1810, il échange de septembre 1818 à mai 1819 une correspondance sur des graines et des fougères planté à Liverpool avec l'éditeur, botaniste anglais William Pamplin (1806-1939) également pépiniériste à Chelsea.
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