Sassafras albidum - Laurier des Iroquois, Sassafras blanc
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    Annin & Smith of Boston
    Nom commun : Sassafras blanc, Laurier des Iroquois, nommé par les anglophones 'Common Sassafras, Ague Tree, Cinnamon Wood, Gumbo File, Mitten Tree, Saloop, Pablito Rose'.
    Nom latin : Sassafras albidum (Nutt.*) Nees*, synonymes Laurus sassafras L.*, Sassafras variifolium (Salisb.) Kuntze, Sassafras officinale Nees & Eberm., certains botanistes inclus Sassafras albidum (Nutt.) Nees var. molle (Raf.) Fernald.
    gravure : de Annin & Smith (1818-1837) graveurs à Boston, planche XXXV sous le nom de Laurus Sassafras dans 'American medical botany' de John Bigelow, vol. 2: t. 35 (1818).
    famille : Lauraceae.
    catégorie : arbuste ou arbre dioïque allélopathe à l'écorce toxique aromatique de couleur verdâtre virant avec le temps au brun grisâtre, brun rouge en se fissurant longitudinalement, aux rameaux verts, enracinement profond et pivotant, ses racines parfumées au printemps, il a tendance à drageonner.
    port : buissonnant, évasé, étalé en tous sens. Sujet simple, un port pyramidale, chez les vieux sujets, la cime est irrégulièrement arrondie.
    feuillage : caduc, vert franc virant au jaune safran, rose framboise, rouge-orangé à l'automne, revers glauque avec des nervures fortement marquées et une marge lisse. L'aspect et la texture font penser aux feuilles du figuier.
    Trois sortes de feuilles alternes de 15 x 10 cm, trilobées, bilobées, ovales à elliptiques.
    floraison : très courte, avant le feuillage, au début du printemps, courant avril, légèrement parfumée, nectarifère, visitée par papillons et par les abeilles.
    Des grappes axillaires de quelques petites fleurs apétales mâles plus grandes et des fleurs femelles.
    couleur : jaune beurre à jaune verdâtre progressivement en coeur.
    fruits : sur les sujets femelles, petites drupes ovoïdes, de 1 cm, d'un vert virant au bleu foncé brillant, pédicelles et pédoncules d'un rouge brillant. Des fruits consommés par les oiseaux et les animaux qui contribuent à la dissémination des graines, voir photo © Will Stuart dans Flickr.
    illustration : de Georg Dionysius Ehret (1708 -1770) dans 'Plantae selectae' vol. 7 (1750-1773) par le botaniste allemand Christoph Jakob Trew (1695 - 1769 ), contributed by the Missouri Botanical Garden, U.S.A.
    croissance : rapide chez les jeunes sujets, modérée par la suite.
    hauteur : 8 à 18/20 m dans son milieu naturel.
    plantation : à l'automne et en hiver et en toute saison si en conteneur. Bien choisir son emplacement, il n'aime pas être transplanté et il n'aime pas la présence des autres, les substances contenues dans son système racinaire perturbent la croissance des autres espèces.
    multiplication : par semis de graines fraîches, par prélèvements de drageons ou de racines au parfum acidulé.
    Georg Dionysius Ehret (1765)
    sol : riche, léger, frais, humide mais bien drainé, de préférence acide (Ph 6/7), il peut se cultiver dans de grandes vasques ou comportes.
    emplacement : soleil, mi-ombre, ombre, une plante pionnière qui accepte toutes les situations.
    zone : 6-9, USDA 4/9. Tolère aisément -15°C.
    origine : le long des cours d'eau, dans les plaines (plante pionnière), les clairières, lisières de forêts, bois de feuillus, haies bocagères de l'est et de l'ouest des États-Unis (présent du Maine jusqu'à la Louisine, de la Virginie jusqu'au Texas), bien souvent, c'est alors un arbuste de sous-bois, compagnon des charmes, des hêtres et des pins dans ces cas il fait partie de la strate arbustive ; consulter la carte des États-Unis.
    entretien : redémarre de souche, donc il peut être régulièrement recéper et trouver ainsi sa place dans la composition des haies libres.
    maladies et ravageurs : c'est la plante hôte de la chenille verte aux antennes oranges de l'élégant papillon glauque, Papilio glaucus (Eastern Tiger Swallowtai), le Tigré, aux grandes ailes jaune pâle strié et cerné de noir que l'on rencontre à l'est de l'Amérique du Nord.
    Depuis le 15 juin 2012, c'est le papillon officiel de l'état de la Caroline du Nord.
    Le dessin de John White (1566-1593) se trouve au British Museum consultable en ligne.
    Son écorce, ses branches, son feuillage et ses fruits sont consommés par l'ours brun, les cervidés, les petits rongeurs (castors, écureuils et lapins), le gibier et de nombreuses autres espèces d'oiseaux.
    NB : dans les lauracées, c'est un tout petit genre, qui n'a plus que trois représentants au sud-est de la Chine, dans l'archipel de Taïwan et en Amérique du Nord.
    Propriétés et utilisations :
    Le sassafras est cultivé depuis 1630 pour ses feuilles, son écorce et son bois. De tout temps, les Indiens utilisaient les feuilles pour faire un thé, comme épice, et sous forme d'infusion aux vertus médicinales. Broyées et déduites en poudre, elles sont toujours utilisées comme condiment dans la cuisine cajun. Une gelée épicée est préparée à partir d'un thé de feuilles assez fort mélangé avec du jus de citron, du sucre et de la pectine.
    Les bourgeons verts en hiver et les jeunes feuilles peuvent être ajoutés aux salades. Des thés sucrés sont fabriqués à partir de ses jeunes racines broyées.
    L'huile obtenue à partir de l'écorce est toujours utilisée dans la confection de la racinette (Root Beer), une boisson non alcoolisée fort répandue en Amérique du Nord et elle entre dans la fabrication de savons. Attention cependant, le safrole contenu dans le Sassafras est cancérigène, il est en principe retiré des produits qui en sont issus.
    Son bois clair au grain très fin et dur, en coeur d'un beau brun-orange, est recherché pour réaliser des boiseries dans la construction navale.
    Les autre espèces endémiques à l'Asie :
    • Sassafras randaiense (Hay.) Rehd.
    • Sassafras tzumu Hemsl., Sassafras de Chine, nommé par les anglophones 'Chinese sassafras, Cha mu', originaire de Chine à la floraison jaune pâle, feuilles à 3 lobes irréguliers tout feu tout flamme à l'automne, écorce gris foncé.

    Annotations :
    John White (1587)
    *Nutt., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste britannique Thomas Nuttall (1786-1859) qui émigra aux États-Unis pour y mener des études de botanique, il devait collecteur pour l'université de Philadelphie, on lui doit de nombreux ouvrages dont " The Genera of North American Plants" (2 vol. 1818).

    *Nees. abréviation botanique pour le botaniste-zoologiste allemand Christian Gottfried Nees von Esenbeck (1776 - 1858), il fut le fondateur et directeur du jardin botanique de l'Université de Bonn en 1818, on lui doit les premières descriptions des Gesneriaceae, on lui doit le nom de Sinningia dédié à son collaborateur Wilhelm Sinning.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnaeus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque contenait 7000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.
    natacha mauric © 21.09. 2014 ® Jardin! L'Encyclopédie
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