Lathraea clandestina - Lathrée clandestine
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    Nom commun : Lathrèe clandestine, La clandestine, Lathrèe écailleuse, Herbe cachée, Herbe à la matrice, en languedocien Chuquet*, en italien 'Latrea clandestina' nommée par les anglophones 'Purple Toothwort, Hidden Toothwort', en espagnol Yerba de la matriz, Yerba de madre, Madrona; en catalan 'frare d'estepa; en asturien 'calzone de cuquiellu, en allemand'Erdschuppenwure, Purpur Schuppenwurz, en néerlandais 'schubwortel '
    Nom latin : Lathraea clandestina  L.*, synonymes Clandestina rectiflora  Lam.*, Clandestina penduliflora  Lam, , Clandestina purpurea  Hill, invalide Clandestina clandestina  (L.) Huth, pas reconnu par The Plantlist Lathraea var pallidiflora  (Martin-Donos) Rouy
    famille : Orobanchaceae, dans certaines flores classée dans les Scophulariaceae.
    catégorie : vivace géophyte à rhizomes drageonnants, une parasitaire (holoparasite) dépourvue de chlorophylle, poussant et se nourrissant sur les racines dans les peupleraies, hêtraies et saulaies et certains feuillus comme l'aulne, buxus, carpinus, chêne, érable, if, noisetier, noyer, metasequoia, orme, rhododendron, et même trouver sur des gunnera, sans porter de tort à l'espèce hôte.
    Au large système racinaire blanc crème couvert d'écailles charnues, sessiles.
    Voir planche anatomique réalisée par Christabel King, Kew Science.
    port : étalé, compact dormant des coussinets.
    feuillage : dépourvue de chlorophylle, des feuilles réduites à des écailles charnues, suborbiculaires, concaves blanchâtre sur les rhizomes jaunâtres.
    floraison : abondante au printemps du mois d'avril jusqu'en juin, selon climat, au nectar au parfum désagréable très chargé en ammoniaque, uniquement visité par des insectes comme les bourdons qui pollinisent et les fourmis qui dispersent les graines. Amalgames de fleurs crochues qui apparaissent au coeur des écailles charnues blanches. Fleurs bisexuées dressées de 4 à 6 cm à corolle tubulaire bilabiée lèvre supérieure en casque, lèvre inférieure trilobée, 4 longues étamines crochues aux anthères bifides velues violettes, un long style bifide (2 stigmates) dans un court calice tubulaire à 4 lobes ovales, court pédoncule de 1 à 3 cm guère plus, également violet.
    couleur : violet pourpré, mauve, amèthiste ou rose, calice mauve ou rose lavé de blanc.
    fruits : capsules aplaties à 2 valves déhiscentes qui à maturité projettent 4 à 5 graines aux alentours.
    croissance : moyenne, elle a tendance à coloniser progressivement les lieux.
    hauteur : 8 à 10 cm jusqu'à 30 cm .
    plantation : de l'automne au printemps près des racines d'un arbre hôte en prenant soin de gratter un peu ses racines.
    multiplication : par division des touffes en prenant soin aux tiges cassantes et par semis de graines fraîches, compter une dizaine d'années pour pouvoir découvrir les premières colonies de fleurs, dans la nature elles semblent être véhiculées par les cours d'eau et dispersées par les fourmis.
    sol : alluvionnaire, argileux, limoneux, alcalin ou neutre, riche en azote.
    emplacement : mi-ombre, ombre.
    zone : 5-9, U-K hardiness H ??, USDA zones 5a-10.
    origine: endémique à l'Europe en zones humides, marécageuses, dans les bois de feuillus, dans les vallons frais et humides à proximité des cours d'eau et des rivières, présente en Espagne dans le pays basque dans la Cordillère Cantabrique, dans les Asturies et la Galicie, quelques stations en Italie versant romagnol des Apennins; en France présente dans les Pyrénées (Ariège, Aude, Haute-Garonne) jusqu'à la région du pays de Loire c'est à dire Mayenne, Orne et SartheLoire, Charente-Maritime, sud-est de la Bretagne Côte d'Armor, Morbihan, Belgique, Luxembourg présente dans les Ardennes et en Allemagne.
    Espèce protégée figurant sur la liste rouge régionale de la flore vasculaire de Bretagne, région centre, Alsace, Basse-Normandie, Bourgogne, Corse, Franche-Comté, Haute-Normandie, Ile de France, Limousin, Lorraine Midi-Pyrénées.
    Introduite et naturalisée en Grande-Bretagne via Kew Gardens* en 1888, naturalisé en 1908 dans le le comté de Cambridge, en 2002 largement présente sur le territoire britannique, au pays de Galles, au sud de l'Écosse et sud de l'Irlande et de là en Nouvelle-Zélande, présente en 1988, dans Flora of New Zealand, volume IV.
    entretien : pailler avec de la mousse pour protéger la floraison des gelées tardives.
    maladies et ravageurs : elle est exempte de maladies et ravageurs.
    NB : son nom Lathraea  lui a été donné par le botaniste britannique James Armitage, vient du grec 'lathraïos, lathra' qui signifie non visible, caché, clandestine faisant référence au fait que la majeure partie de la plante est cachée sous terre et son nom spécifiiue clandestina  vient du latin 'clandistinus' qui signifie qui se fait en cachette, clandestin.
    Ce genre ne comprend que deux espèces endémiques à l'Europe occidentale et 3 autres originaires de l'Asie.
    Elle semble trouver de plus en plus de place dans les jardins d'ornements formant des taches vilette rappelant les crocus, il est abondamment présent autour du lac du jardin botanique de l'Université de Cambridge et naturalisé dans le jardin des tourbières avoisinant la rivière cam.
    Illustration dans Curtis's Botanical Magazine par la londonien Christabel King (1950) qui réalise depuis plus de 40 ans des aquarelles et des gouaches pour le compte de du jardin botanique de Kew.
    Christabel King - Kew Science
    Autres espèces :
    - Lathraea japonica  Miq., synonymes Lathraea chinfushanica  Hu & Tang, Lathraea miqueliana  Franch. & Sav., Lathraea nakaharai  Makino, Lathraea japonica var. miqueliana  (Franch. & Sav.) Ohwi, originaire du Japon.
    - Lathraea purpurea  Cummins ex King, non résolu par The Plantlist originaire de l'ouest de l' Himalaya.
    - Lathraea rhodopea  Dingl., pas de synonyme, en anglais 'Rhodope Toothwort' en bulgare 'Rodopska gorska maïka, Gorska maïka' (Mère de la Forêt des Rhodopes, Mère de la forête) endémique aux Balkans, présente au sud de la Bulgarie et dans la partie centrale de la péninsule des Balkans,dans les Rhodopes (Macédoine orientale et Thrace) située au nord-est de la Grèce, Lathrée des Rhodopes, dans les futaies de frênes et sur les noisetiers,15 à 35 m de haut, de mars à mai, inflorescence dressée rose pâle à vieux rose, au calice poilu sur une tige rougeâtre écailles verdâtres une espèce non protégée.
    - Lathraea squamaria  L.*, synonymes Anblatum tournefortii  G.Don, Clandestina penduliflora  Lam., Clandestina squamaria  (L.) Legrand, Lathraea anblatum  L., Lathraea simplex  Gray, Squamaria orobanche  Scop., Lathrée écailleuse, Clandestine écailleuse, inflorescence en racème dressé d'un blanc rosé, figure sur la liste La Liste rouge de la Flore vasculaire menacée dans de nombreux départements français (Bretagne, région centre, Alsace, Basse-Normandie, Bourgogne, Corse, Franche-Comté, Haute-Normandie, Ile de France. Introduite à Kew gardens en 1834, peut se découvrir en saison près de l'Orangerie toujours près d'un Noyer d'Amérique.
    - Lathraea phelypaea  L. est rattaché au genre Cistanche , synonyme de Cistanche phelypaea  (L.) Cout., superbe Cistanque à fleurs jaune qui se rencontre dans les îles Canaries et en Afrique du Nord.
    Autres espèces d'Orobanchaceae présentes dans l'Encyclopédie :
    - Melampyrum velebiticum  Borbás ex Hand.-Mazz, Mélampyre du Vélébit, consulter sa fiche.
    - Orobanche amethystea  Thuill., l'Orobanche améthyste, consulter sa fiche.
    Annotations :
    Chuquet vient des langues de l'Occitanie, chuc en toulousais, tarnais et lotois 'tchuquer' qui signifie boire avec excès, tchuquer comme des outres, en espagnol chucar veut dire sucer, humer, savourer dérivant du latin ' sucus ' qui désigne le suc le jus, dans le cas de la lathrée écailleuse qui possède des suçoirs qui suçent la sève des racines hôtes avant de drageonner vers d'autres racines.
    *Kew Gardens toujours présentes près du près du cottage de la Reine-Charlotte, côté sud dans les massifs, au pied d'un grand noyer noir d'Amérique juglans nigra
    *L., L.f. abréviation botanique pour le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l ’espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica' et le récit de son Voyage en Laponie édité en 1738 (la traduction en français a été rééditée en 2002, éditions de la Différence). En 1738, il exerce la médecine durant trois ans, puis il l'enseigne durant une année à l'Université d'Uppsala, et par la suite jusqu'en 1772, il y enseigne la botanique. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier, le plus riche de son époque ne contenant que 7000 plantes.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste-biologiste-botaniste français Jean Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en établi les principes théoriques, voir Philosophie zoologique (1809) où il met en place une nouvelle classification pour les animaux; il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et végétaux qui sous l'influence de diverses conditions induisent des adaptations et modifications. Auteur 'Histoire des mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages.
    natacha mauric© 08/05/2018 ® Jardin! L'Encyclopédie
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Lathrée clandestine - Gave de Pau avril 2018





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