Marchantia polymorpha - Hépatique des fontaines
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    Hépatique des fontaines
    Marchantia polymorpha
    Nom commun : Marchante étoilée, Hépatique des fontaines, Hépatique commune, Marchantie polymorphe, par les anglophones 'Common Liverwort', en allemand 'Gemeinsame Lebermoos, Regenschirm Lebermoos', en espagnol 'Hepática de las fuentes', en italien 'Epatica comune', en chinois 'Xiào dî qiàn' (petit argent, Argent de la terre), en japonais 'Izumi zenigoke'.
    Nom latin : Marchantia polymorpha L.*, après révision en mars 2012, pas de synonyme retenu, mais certaines flores lui donnent pour synonymes, Marchantia alpestris (Nees*) Burgeff, Marchantia aquatica (Nees) Burgeff
    famille : Marchantiaceae*.
    catégorie : bryophyte*, thalle dioïque terrestre, au cycle de vie court, dépourvu de racines et sans tissus pour faire circuler la sève.
    Cormus constitué d'écailles chlorophylliennes, qui, se développent dans des corbeilles à propagules*, qui sont surmontées d'un parapluie digité de 8 à 9 branches, au bout d'un fin pédoncule de 3 à 10 cm de long sur 7 à 15 mm de large.
    Sous les branches de ce parapluie, sont suspendus à l'envers de nombreux petits sporophytes.
    port : compact, étalé.
    composition : un thalle, c'est à dire une tige feuillée à symétrie bilatérale et un sporophyte.
    Sur la face supérieure du thalle, sont présentes, de petites coupes évasées, en forme de couronne, contenant des petits fragments de thalles (propagules) capables de générer de nouvelles plantes, par bouturage.
    morphologie : des anthéridies et des archégones, se forment, dans ces curieux organes en forme de parapluie de 8 à 9 rayons digités :
    - les anthéridies, (gamètes mâles) se développent sur la face supérieure des anthéridiophores de forme étoilés, et sont par la suite dispersées par la pluie.
    - les archégones, (qui abritent les gamètes femelles) à la face inférieure des archégoniophores de forme digitée arrondie.
    illustration : du cycle de vie de la Marchantia polymorpha sur genomebiology © 2023 BioMed Central Ltd.
    couleur : divers tons de vert et de marron.
    fruits : capsules ovoïdes s'ouvrant jusqu'à mi-valves, laissant apparaître des spores jaunes et des expansions de la paroi allongées en spirales, les élatères. Ce n 'est qu'après une période de sécheresse que les capsules éclatent et libèrent leurs spores, voir photoas 1 et la 2.
    Un croisement génétique entraîne la formation de millions de spores, qui sont stables pendant > 1 an.
    croissance : lente à installer, puis recouvre rapidement le support, serait difficile à éradiquer au jardin.
    hauteur : quelques millimètres avec le 'parapluie' avoisine 1 cm.
    multiplication : reproduction asexuée, elle a besoin d'eau pour se reproduire, eau qui est également nécessaire à la photosynthèse, elle la puise, grâce à de minuscules poils (rhizoïdes) qui sont disposés à la face inférieure du thalle.
    Les propagules sont composées, de quelques cellules qui sont disséminées, elles assurent ainsi la multiplication végétative de l'espèce. Ces propagules végétatives, appelées gemmes, qui permettent une propagation clonale simple, peuvent être conservées 6 mois dans un milieu stabilisateur réfrigéré. Découvrir la croissance de l'hépatique (Growth of liverwort) en vidéo de DOE Joint Genome Institute.
    emplacement : sur les sols et les rochers excessivement humides, frais et ombragés.
    origine : présent des cours d'eau, dans les rizières, sur les sols frais, humides, au bord des étangs, sur les roches, dans les forêts, dans les jardins, à la base des murets, sur le sol, dans les serres et à la surface des potées.
    zone de rusticité : 7-9, U-K hardiness H , USDA zones 6b-9b, tolère aisément - 30°C.
    NB : le genre Marchantia enregistré en 1713 par botaniste français Jean Marchand qu'il dédie à son père Nicolas Marchant, directeur du Jardin botanique d'Orléans, initialement classé dans les lichens, et c'est Linné qui en fera la description et publication en 1753, et son nom spécifique, polymorpha vient du latin polymorphus, -a, -um, issu du grec 'poly' qui signifie beaucoup et de 'morphe' qui désigne une forme, polymorphe signifie de nombreuses formes variables.
    Son nom commun, hépatique, vient du latin 'hepaticus' qui vient du grec 'hepatikos' signifie appartenant au foie, tout ce qui a rapport avec le foie, mot venant du grec 'hepar' qui désigne le foie, est dérivé de sa forme, en forme de foie, que l'on retrouve chez toutes les hépatiques thalloïdes, cette similitude la prédisposant dans la médecine médiévale* à avoir le pouvoir de le guérir. Il en va de même pour les feuilles lobées au revers d'un brun rouge de l'Hepatica nobilis, l'Anémone hépatique, l'Hépatique à trois lobes.
    Marchantia polymorpha
    J.-C. Philibert (1754-1836)
    Ce genre après révision en 2012 ne comprend plus que 44 espèces originaires des zones tempérées de l'Afrique du Nord, de l'Asie et de l'Europe.
    illustration : n° 106, dessin original à la plume publié dans'Exercices de botanique, à l'usage des commençans...' par J.C. Philibert, pseudonyme pour Jean-Baptiste-Charles Legendre (1754-1836), Comte de Luçay, ancien conseiller au Parlement, édité à Paris en 1801, consultable à la Bnf, cliquer sur l'illustration ci-contre.
    Propriétés et utilisations :
    Elle est riche en matières organiques et riche en protéines, phosphore, fer et calcium.
    En Europe, au Moyen Âge, selon la doctrine des signatures, le Marchantia était considéré comme fort utile dans le traitement des maladies du foie.
    Fraîche ou séchée, elle fait partie de la pharmacopée chinoise, prescrite pour désintoxiquer et améliorer la circulation sanguine, traiter les brûlures, les morsures de serpent, la teigne et les ulcères.

    Article à consulter :
    Une journée dans la vie d'une Marchante étoilée, sur The Node.
    Les Bryophytes : Mousses, Hépatiques et Anthocérotes sont les plus anciennes lignées de plantes terrestres existantes et les Hépatiques, seraient les premières plantes à coloniser les milieux terrestres il y a plus de 480 millions d'années.
    Un monde bien souvent méprisé et détruit, autant que les mousses, qui elles ont pu trouver leur place dans certains jardins japonais ou d'inspiration japonaise, d'ailleurs au Japon, à l'ouest de Kyoto, un temple surnommé le Temple Kokedera (littéralement le temple des mousses), de son véritable nom Saihô-ji, un temple bouddhiste, bâti au 8e siècle, pendant l’ère Nara (710-794), entouré de plusieurs jardins, tracés en 1339 par le moine zen moine Musô Soseki (1275-1351), dont un jardin zen composé de 120 variétés de mousses qui avaient repris possession des lieux, au cours des siècles et ont été conservées au fil des ans par les moines. Ce lieu est d'ailleurs considéré comme le premier jardin de méditation zen, un paysage sec composé de rochers, représentant une cascade, un lieu qui a inspiré par la suite d'autres grands jardins à Kyoto, comme celui du Temple du Pavillon d'argent, le Ginkaku-ji, également classé au Patrimoine de l'Unesco, voir photo sur Flickr.
    Le lieu, situé sur les versants du Mont Arashiyama, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco avec sa maison de thé du 16e siècle. Pour préserver les mousses, depuis 1977, ce temple n’est plus en libre accès au public et les enfants de moins de 12 ans n'y sont plus acceptés, depuis le printemps 2019 et la visite se fait sur réservation*.
    Ou bien, vers Kusatsu, dans la région de la région de Nakanojo, dans la réserve naturelle d'Anajigoku, le parc de la mousse Chatsubomi (Chatsubomi Moss Park), où pousse une mousse en boule d'un vert foncé, rare nommée chatsubomi ou marigoké Jungelmannia vulcanicol qui pousse sur les rochers près de la source de Anajigoku qui signifie fosse de l'enfer, une source naturelle avec de l'eau d'une extrême acidité (pH 2.6-2.8, riche en fer et en soufre) qui ne convient qu'à cette mousse, un lieu inhospitalier, où rien d'autre ne peut vivre Flickr.

    Annotations :
    *Bryophytes, les Mousses, Hépatiques et Anthocérotes seraient les plus anciennes lignées de plantes terrestres existantes, il y a plus de 480 millions d'années et les Hépatiques, seraient les premières plantes à coloniser les milieux humides.
    *Bulliard, botaniste français Jean-Baptiste François Pierre Bulliard (1752-1793) sa biographie et son oeuvre, par la Société linnéenne de Lyon.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    Hépatique des fontaines
    Flora Parisiensis de Pierre Bulliard
    *Marchantiaceae, composée de 8 genres d'espèces : Bucegia 1 seule espèce acceptée, Dumortiera 1 espèce et 1 synonyme non résolu, Hygrophile 1 espèce et 1 synonyme non résolu, Marchantia, Marchantiopsis 1 seule espèce, Marchasta genre non résolu composé d'une seule espèce, Neohodgsonia 1 seule espèce et Preissia 1 seule espèce et 2 noms non résolus en 2020.
    les plus anciennes lignées de plantes terrestres existantes *Médecine médiévale, la médecine des signatures où l'aspect d'une plante qui correspond à la forme d'un organe du corps humain à des propriétés qui la prédispose à assurer sa guérison.
    *Réservation, uniquement par courrier postal, ni par téléphone, ni par internet et rédigée en anglais, à défaut du Japonais, en précisant le nom, le nombre de personnes et les dates et créneau horaire, écrire au moins deux mois avant le départ à l'avance avec une enveloppe timbrée pour la réponse, tout en sachant que le temple ne répond pas obligatoirement à toutes les demandes, surtout durant la haute saison. La ponctualité y est de mise, après l'heure, c'est plus l'heure et les portes seront fermées, le règlement du droit d'entrée s'effectue en espèces, découvrir le cérémonial d'une visite.
    natacha mauric© 06/04/2020 ® Jardin! L'Encyclopédie
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