Hepatica nobilis - Hépatique noble, Anémone hépatique
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Jardin botanique de Genève
    Nom commun : Anémone hépatique, Hépatique à trois lobes, Hépatique noble, Renoncule hépatique, Herbe du foie, Herbe de la Trinité*, nommée par les anglophones 'Common Hepatica, Liverwort, Liverleaf' ou 'Herb Trinity'.
    Nom latin : Hepatica nobilis Schreb.*, synonymes Hepatica triloba Chaix*, Hepatica hepatica Britton, Hepatica anemonoides Vest, Anemone hepatica L., Anemone praecox Salisb., Anemone triloba Chaix., pour l'Amérique du Nord synonyme de Anemone acutiloba (DC.) G. Lawson, Hepatica acuta (Pursh) Britton, Hepatica acutiloba DC., Hepatica triloba Chaix var. acuta Pursh.
    famille : Ranunculaceae.
    catégorie : vivace herbacée, velue à rhizome brunâtre et fibreux, aux fleurs apparaissant avant le feuillage.
    port : touffe dressée, évasée.
    feuillage : persistant à semi-persistant, légèrement coriace, vert foncé, brillant sur le dessus, revers pourpré. Il apparaît, après ou presque en même temps que la floraison, 3 à 6 feuilles à 3 lobes triangulaires, disposées sur le pourtour, sur un pétiole canaliculé.
    Selon la couleur des fleurs, le feuillage peut avoir des différences, dans les tonalités de vert et de brun rouge.
    floraison : une des premières qui fleurissent vers la fin de l'hiver, au début du printemps. Petites fleurs solitaires en coupe de 1.5 à 3 cm de Ø, au périanthe de 6 à 9 sépales pétaloïdes, sous la fleur, un involucre à 3 folioles sessiles, ovales, simulant un calice, sur un long pédicule.
    couleur : bleu violet à bleu pourpré, ou purpurine, au revers et à la marge, plus clairs, pouvant être blanc ou rose pâle, souvent lavé de blanc.
    fruits : petits fruits globuleux contenant des akènes pubescents, crochus et rattachés entre eux, par une petite partie charnue appréciée des fourmis qui en assurent la propagation.
    croissance : moyenne, après division, la reprise est lente, mais une fois installée, elle forme une belle touffe, lorsqu'elle se plaît.
    hauteur : 0.5 à 0.15 m.
    plantation : à l'automne , en prenant soin, de les espacer de 20 à 25 cm, à l'abri des gelées tardives ; bien choisir son emplacement, car elle n'aime pas être déplacée inutilement et bien souvent après division, il arrive qu'elle dépérisse.
    multiplication : par semis de graines fraîches ou semis à froid.
    Pour les cultivars, division des touffes au printemps, en éclatant les racines, en prenant soin de supprimer, s'il y en a lieu, les nématodes, puis, patienter pour la lente reprise et plusieurs années avant de les diviser à nouveau.
    sol : riche en humus, frais et bien drainé, avec une préférence pour le calcaire. Allergique aux sols acides, mais tolère des conditions légèrement acides ou légèrement alcalines.
    culture en pot : dans un mélange à parts égales de perlite, compost à base d'écorce et de terreau de feuille sans Ph acide.
    emplacement : mi-ombre, il lui faut un peu de soleil, mais sans excès.
    zone : 5-10, U-K hardiness H6, USDA zones 4a-9b, tolère aisément - 35 °C.
    origine : dans les sous-bois feuillus de l'Europe, Finlande, Suède et Sibérie incluses jusqu'à 2 000 m altitude (excepté l'Angleterre, l'Irlande, les Pays-Bas et le Portugal), à l'est de l'Amérique du Nord : Québec, Ontario, Manitoba, Nouveau-Brunswick et présent de la Nouvelle-Écosse jusqu'en Géorgie.
    En France, présente dans les Alpes, le Massif central et les Vosges. Figure sur la liste des plantes protégées (Arrêté du 3 avril 1990) pour la région de Haute-Normandie.
    entretien : juste un léger nettoyage des parties desséchées.
    maladies et ravageurs : exempt de maladies et ravageurs, sauf au printemps, lorsque les voraces limaces (slugs) et les escargots (snails) s'attaquent, sans vergogne, aux nouvelles pousses.
    NB : son nom Hepatica vient du latin 'hepaticus', un mot qui vient du grec 'hepatikos', qui signifie, appartenant au foie, tout ce qui a rapport avec le foie, mot venant du grec 'hepar', qui désigne le foie, faisant allusion aux feuilles lobées au revers d'un brun rougeâtre, rappelant la forme et la couleur du foie. Cette similitude la prédisposait dans la médecine médiévale* à avoir le pouvoir de le guérir. Cette division à trois lobes teintés de rouge brun a fait croire à ces anciens qu'elle avait des ressemblances avec ledit foie et qu'elle était propre à en guérir, ses maladies. Son nom spécifique, nobilis signifie noble et par extension parfaite.
    Anémone vient du grec 'anémos', qui désigne le vent, selon Pline*, l'Anémone a besoin du souffle du vent pour se déployer, et dans le langage des fleurs, l'anémone hépatique est le symbole de la confiance, puisque ses fleurs apparaissent avant le feuillage, faisant confiance au redoux. Le nom commun, d'Herbe de la Trinité, est également donné à la pensée sauvage, Viola tricolor.
    Autrefois, classé dans le genre Anemone, ce genre, comprend une dizaine d'espèces de vivaces, originaires des zones tempérées de l'Europe, de la Russie, de l'est de l'Asie et du nord-est de l'Amérique qui a deux espèces.
    Cette Hépatique à trois lobes est l'espèce idéale, pour être utilisée, en couvre-sol, dans les jardins ombragés, dans les sous-bois de feuillus, dans les rocailles ombragées ou simplement pour mieux en profiter, dans d'éphémères potées ou en association avec d'autres espèces.
    Parmi les nombreux cultivars, citons :
    - Hepatica nobilis 'Double White' aux fleurs doubles d'un blanc pur.
    - Hepatica nobilis 'Dalsland', aux fleurs doubles, rose fuchsia.
    - Hepatica nobilis 'Flora Plena', aux fleurs doubles d'un bleu cobalt.
    - Hepatica nobilis 'Gullmaj', fleurs semi-doubles, couronne de larges tépales arrondis d'un blanc bleu pourpré, au centre nombreux tépales très étroits d'un pourpre verdâtre, étamines blanches.
    - Hepatica nobilis 'Plena f.', aux fleurs doubles de couleur bleue ou rose.
    - Hepatica nobilis 'Flora Plena', aux fleurs semi-doubles d'un rose pâle, avec des étamines d'un rose carminé.
    - Hepatica nobilis 'Rubra Plena', des fleurs doubles, rose carmin.
    - Hepatica 'Benisudare', aux fleurs à deux rangs de tépales légèrement ondulés, rose carmin, velouté, moucheté de taches plus foncées, des étamines, carmin foncé, aux anthères mi-blanc, mi-rouge pourpre.
    - Hepatica 'Hakuji', aux fleurs semi-doubles sur deux rangs, tépales obovales, arrondis et d'un blanc pur, avec des étamines blanches, aux anthères d'un blanc crèmeux.
    - Hepatica 'Hyoujunka', aux fleurs simples à 7 tépales lancéolés arrondis d'un rose carmin avec la base blanche, des étamines blanches, aux anthères d'un violet foncé.
    - Hepatica nobilis var japonica 'Haru-matsuri', aux fleurs semi-doubles, tépales obovales, rose carmin griffé d'une ligne médiane blanche.
    - Hepatica nobilis var japonica 'Tousen', même forme, aux tépales parme griffés d'une ligne médiane blanche, feuilles aux lobes arrondis d'un vert légèrement rougeâtre.
    - Hepatica nobilis Schreber var. japonica Nakai f. variegata (Makino) Kitam, fleurs à 6 tépales blanc violet-parme, avec des étamines blanches, un involucre pubescent, lancéolé et d'un vert rougeâtre comme le pédoncule.
    Propriétés et utilisations :
    Cette annonciatrice du printemps était autrefois prescrite dans les pharmacopées traditionnelles, pour traiter les maladies du foie et les troubles respiratoires. L'hépatique des fontaines, qui est utilisée, dans les pharmacopées, est un lichen, Marchantia polymorpha, qui est connu aussi sous le nom de lichen étoilé ou marchante étoilée.
    Les autres espèces et leurs cultivars :
    - Hepatica acutiloba Schreb. var. acuta (Pursh) Steyerm., Hépatique acutilobée, nommée par les anglophones 'Sharp-lobed hepatica, Sharp-lobed liverleaf', originaire de l'est des États-Unis (Alabama, Géorgie, Maine et Missouri) ainsi qu'au Canada, dans les provinces de l'Ontario et du Québec. Environ 20 cm de haut, aux feuilles à trois ou cinq lobes aigus, involucre à 3 folioles aigus, des fleurs à 7 sépales pointus et d'un blanc pur, bleu-lavande, rose pâle ou encore d'un blanc lavé de mauve pâle ou de rose pâle. Floraison de mai à juin, selon climat.
    - Hepatica americana (DC.) Ker Gawl., synonymes Hepatica hepatica (L.) Karst., Hepatica triloba Chaix var. americana DC., Hepatica nobilis Schreb. var. obtusa (Pursh) Steyerm., Anemone americana (DC.) H. Hara, Anemone hepatica L., l'Hépatique d'Amérique, nommée 'American liverleaf' ou 'Roundlobe hepatica', aussi originaire de l'est des États-Unis (du Manitoba à l'Arkansas, de la Floride à la Nouvelle-Écosse) et du Canada (Ontario, Québec).
    Elle se différencie, par un feuillage marbré de vert plus clair ou carrément pourpré, à trois lobes obtus, un long pétiole et un involucre à trois folioles obtus. Une espèce ayant une préférence pour les sols plus acides.
    - Hepatica asiatica Nakai, originaire de la Corée dans la province de Kwangwoon et de Mandchourie, 9 tépales en quinconce mauve striés de lignes blanches, étamines blanches, involucre et tiges velues d'un vert pourpré.
    - Hepatica asiatica var. japonica, originaire du Japon, en altitude, aux fleurs d'un blanc pur, rose, violet pâle ou bicolore, au feuillage souvent moucheté, zones de rusticité 6-8.
    - Hepatica falconeri (Thoms.) Steward., synonyme Anemone falconeri Thomson, Hépatique Falconer*, originaire de l'Himalaya, présente au nord du Kazakhstan, ainsi qu'au Pakistan, serait assez proche de l'Hepatica insularis Nakai, Hépatique insulaire, qui est endémique à l'île de Cheju en Corée du Sud, environ 10 cm, des petites feuilles à trois lobes et des fleurs simples, à sept/neuf sépales étroits et d'un blanc pur.
    - Hepatica japonica 'Anjyu', aux fleurs bombées à très nombreux tépales rose violacé, lavé de blanc de plus en plus petit vers le centre pour finir blanc marginé de rose violacé.
    - Hepatica japonica 'Akanezora' entre trois grandes folioles pubescentes et triangulaires, vertes à marge légèrement rougeâtre, des fleurs semi-doubles, aux tépales lancéolés, violet parme avec une ligne médiane, griffée de blanc, les tépales du centre sont lavés de blanc verdâtre et des étamines blanches.
    - Hepatica japonica L., synonyme Hepatica nobilis Schreber var. japonica Nakai, originaire du Japon avec de nombreux cultivars.
    - Hepatica japonica 'Blue Sandan' fleurs semi-doubles, couronne de larges tépales lavande et courts tépales étroits verdâtre.
    - Hepatica japonica 'Hakurin' ou 'Hakurin senju', des fleurs semi-doubles, aux tépales triangulaires et d'un blanc lavé de rose violine, centre des tépales étroits, d'un blanc verdâtre.
    - Hepatica japonica 'Husei', de fines fleurs à deux rangs en quinconce de tépales obovales lancéolées, rose pâle, étamines d'un jaune verdâtre, tiges pubescentes rougeâtres.
    - Hepatica japonica 'Gosho-Zakura', des fleurs semi-doubles rose pâle, ceux du centre sont courts et frisés, étamines verdâtres.
    - Hepatica japonica 'Ginrin', double couronne de larges tépales obovales d'un blanc pur, plusieurs rangs de petits tépales chiffonnés et d'un blanc griffé, d'une ligne médiane d'un violet pourpre, des étamines d'un blanc verdâtre, légèrement visibles, des folioles pubescentes d'un vert rougeâtre.
    - Hepatica japonica 'Magma', des fleurs à nombreux tépales disposés en quinconce et d'un bleu-violet et un feuillage moucheté.
    - Hepatica japonica 'Murasaki shikibu', enchâssée entre trois grandes folioles pubescentes, vert clair, une fleur violette à couronne de larges tépales arrondis, avec autour, de nombreux petits tépales d'un blanc verdâtre à marge d'un violet parme.
    - Hepatica japonica 'Picotee', des fleurs simples, aux tépales obovales dans un parme lavé de blanc, vers la base et des étamines d'un parme plus soutenu.
    - Hepatica japonica 'Tinkinsyo', une couronne de tépales obovales arrondis et d'un blanc légèrement rosé, avec au centre, plusieurs rangs de minuscules tépales verdâtres.
    - Hepatica japonica 'Wakakusa', une couronne de larges tépales obovales et rose bonbon, nombreux rangs de tépales plus petits d'un rose verdâtre pour ceux du centre.
    - Hepatica maxima Nakai, serait endémique aux îles de Cheju et d'Ullung, en Corée du Sud, 20 à 30 cm, de larges feuilles à trois lobes ronds au revers pubescent, donnant à la marge un reflet argenté, des fleurs à six tépales d'un blanc pur ou d'un blanc rosé, des étamines d'un blanc pur et blanc verdâtre, large involucre pubescent.
    - Hepatica nobilis var. nobilis présente au nord de l'Europe jusqu'en Scandinavie ainsi qu'en Russie, présente en Espagne et Italie, environ 15 cm de haut, des fleurs à sept tépales, d'un blanc pur, dans divers tons de bleu, mauve ou rose, avec des étamines blanches.
    - Hepatica pubescens (M. Hiroe) Kitam, synonyme Hepatica nobilis Schreb. var. pubescens (M. Hiroe) Kitam, Anemone hepatica L. var. pubescens M.Hiroe, originaire du Japon, à six tépales arrondis d'un blanc pur, marginé de violet mauve, court involucre pubescent, des feuilles marbrées à lobes ronds.
    - Hepatica pyrenaica , synonyme Hepatica nobilis var. pyrenaica, endémique aux Pyrénées, un feuillage trilobé et marbré de vert jade surtout le long des nervures principales, avec des fleurs dans un pâle mauve délavé à violet mauve plus foncé vers la base et en coeur, avec des étamines et des anthères blanches.
    anemona hepatica
    Flora Graeca (1845-1877)
    - Hepatica transsylvanica Hépatique de Transylvanie, originaire de l'est de la Roumanie, dans les Carpates et à l'ouest, dans les Alpes de Transylvanie et en Hongrie, toujours dans les Carpates, environ 25 cm, feuillage d'un vert acide à trois/ cinq lobes à marge dentelée, des fleurs à neuf étroits tépales bleu pâle, des étamines et des anthères bleu pâle ou mauve pâle ou d'un blanc lavé de rose pâle.
    - Hepatica transsylvanica 'Alba', des fleurs simples d'un blanc pur.
    - Hepatica transsylvanica 'Blue Eyes', des fleurs doubles à larges tépales arrondis, d'un clair bleu-violet.
    - Hepatica transsylvanica 'Blue Jewel', des fleurs doubles à larges tépales arrondis d'un clair bleu-violet.
    - Hepatica transsylvanica 'Elison', couronne à tépales obovales, au centre plusieurs rangs de petits tépales étroits d'un mauve pâle.
    - Hepatica transsylvanica 'Rosea', des fleurs simples rose pâle, étamines jaune verdâtre, feuillage aux lobes refendus, vert acide.
    - Hepatica x média, serait une hybridation naturelle, originaire de Transylvanie, issue de croisement entre Hepatica transsylvanica et l'Hepatica nobilis, au feuillage pourpré, avec des fleurs, semi-doubles sur deux rangs, aux tépales obovales, violet parme, au revers, lavé de blanc, des étamines couleur parme aux anthères blanches.
    - Hepatica x média 'Ballardii', une obtention d'Ernest Ballard, de 1917, aux fleurs d'un bleu ciel.
    - Hepatica yamatuti Nakai, synonymes Hepatica henryi (Oliv.) Steward, Anemone yamatutae (Nakai) H.Hara, originaire du Japon, ainsi qu'au sud-ouest de la Chine, dans la province du Séchouan et plus au centre, dans celle de l'Hubei et à l'ouest dans la province du Shaanxi, jusqu'à 2 500 m d'altitude, environ 6 cm de haut, des fleurs simples, à neuf tépales en quinconce et d'un blanc rosé, marge irrégulière, à deux faibles lobes latéraux, nombreuses étamines verdâtres. Des folioles d'un vert acide, lobées et pubescentes.
    illustration : planche 13, drawing, vol 6 : Flora graeca by Sibthrop, J., Smith, J.E., (1845-1847), contributed by: Bodleian Library, University of Oxford, U.K.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de bulbeuses, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Chaix, abréviation botanique officielle, pour l'abbé, botaniste français haut-alpin Dominique Chaix (1730-1799), nommé curé du hameau des Baux, dans le Dauphiné. De 1766 à 1775, il herborise et correspond avec le médecin botaniste, Dominique Villars (1745-1814), dans le Champsaur et le Gapençais, pour établir la première flore du Dauphiné. Il initie en botanique, Dominique Villars, puis, il en devient le Maître et l'ami, de 1772 à 1799, il écrit 170 lettres pour nommer et classifier les plantes nouvelles pour établir la première flore du Dauphiné, que Villars publie (en trois volumes) sous le titre "Histoire des plantes du Dauphiné", qui est consultable à la Bibliothèque du Real Botánico Jardín de Madrid, RJB.
    Alors que toutes les lettres écrites par Chaix ont été conservées, bizarrement, aucune des réponses de Villars ne l'a été. Ces lettres de Chaix ont été publiées par Roger L.William pour la première fois, mais en traduction anglaise (The letters of Dominique Chaix, botanist-curé), et en édition critique. On y voit à l'oeuvre, un curé botaniste qui fit plus que dresser le catalogue des plantes de la région de Gap : les deux botanistes discutaient en permanence des espèces observées dans le Dauphiné. Il ne semble pas que les botanistes qui se sont occupés de la flore dauphinoise au XIXe siècle se soient intéressés à ces lettres.
    Le lecteur d'aujourd'hui s'enchante de ces longs développements sur la nature et les plantes alpines. Les philosophes et historiens des idées y découvrent sur le vif la passion de l'époque pour l'histoire naturelle en général et la botanique en particulier, qui devient peu à peu une science, précisément durant ces années-là qui voient également s'épanouir le «sentiment de la nature». Par toute l'Europe, les hommes de science et de plume s'affairent et s'exaltent. L'humble Chaix, qui toute sa vie durant oeuvra dans ses montagnes natales, loin des salons et des modes, collabore modestement, mais réellement à ce mouvement et livre dans ses lettres, et à son propre insu, une Profession de foi du vicaire dauphinois qui est d'une autre trempe que celle de son confrère savoyard, qui fait figure d'abbé de cour en regard de ce desservant des hauteurs où souffle un air qui rappelle davantage La symphonie pastorale. Les dernières lettres sont pathétiques : durant ses dernières heures, Chaix s'occupait encore de botanique à l'intention de Villars, quand il fut emporté à la fois par l'âge et par la cruauté de ces années terribles qui avaient cependant débuté bien différemment, non loin de là, à Vizille." Article de Jean-Pierre Deschepper, publié chez Persée, dans la Revue Philosophique de Louvain Année 2006 104-3 p. 614.
    Ces lettres rédigées pendant la Révolution française sont toujours éditées en langue anglaise.
    Le 18 décembre 1792 il écrit :
    "«faible pygmée en botanique, si j'osais rapporter quelque chose qui me regarde, je dirais que pour visiter, avec le citoyen Villars, les plantes de nos Hautes-Alpes, j'ai souffert avec lui plusieurs fois, et souvent dans le même jour, la fatigue, la sueur, le froid, le chaud, la faim, la soif, la pluie, la grêle, l'inhospitalité ; mais j'avouerai en même temps qu'entrainé par mon empressement, j'ai passé parmi ces alternatives, les plus doux moments de ma vie. Mon catalogue des plantes du gapençais, des plus rares de l'Embrunais et du Briançonnais, inséré dans le premier volume de l'histoire botanique du citoyen Villars, me met à l'abri de la présomption»., rapporter dans le Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes de janvier 1993, consultable à la Bnf.
    *Médecine médiévale, c'est la médecine des signatures où l'aspect d'une plante qui correspond à la forme d'un organe du corps humain à des propriétés qui la prédisposent à assurer sa guérison.
    *Hughes Falconer (1808-1865), un paléontologue, botaniste écossais qui oeuvre à partir de 1830, au Bengale, pour le compte d'une Compagnie danoise 'Ostindisk Kompagni'. En 1832, il est nommé, directeur du jardin botanique de Saharanpur, dans la province de l'Uttar Pradesh, au nord du Népal, puis, vers 1847, il est nommé professeur de botanique et directeur du jardin botanique de Calcutta.
    *Pline, naturaliste et écrivain Pline l'Ancien (23-79 après J.C), en latin Gaius Plinius Secundus, auteur de l'Histoire naturelle. Les livres XII à XIX sont dédiés à la botanique, et les livres XX à XXXII, sont dédiés à la médecine, ce sont de précieux recueils sur les sciences en général et de l'art de guérir à partir des ouvrages de différents écrivains et médecins qu'il a lus et a compilé.
    cet l'ouvrage de référence, qui durant des siècles, a été considéré comme le symbole du savoir humain. Il est également connu sous le nom de Pline le Naturaliste.
    *Schreb., abréviation botanique pour le médecin-naturaliste allemand Johann Christian Daniel von Schreber (1739-1810), qui fut professeur de médecine et de botanique à Erlangen, en Bavière, avant d'y devenir, le directeur du jardin botanique.
    En 1787, il est nommé membre de l'Académie royale suédoise des sciences. Son imposant herbier, riche en collections de l'Europe, de l'Australie, des Caraïbes et des îles du Pacifique et de l'Afrique du Sud, a été  racheté par le roi de Bavière, en 1813, pour initier l'Herbarium Regium Monacense qui est conservé à Munich.
    nmauric© 10/10/2008 ® Jardin! L'Encyclopédie
    - nmauric©10/10/2008 Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l’exploitation commerciale sont expressément interdites.




compteur de visite html