Viola tricolor - Pensée tricolore, Fleur de la Trinité
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Viola tricolor - Pensée sauvage Nom commun : Pensée tricolore, Violette tricolore, Pensée sauvage, Petite pensée, Fleur de la Trinité, Herbe à la Trinité*, Fleur de NotreéDame, Herbe la clavetée, nommée par les anglophones 'Johnny jumpup, Heartsease easy, Heart's délice, Tickle-my-fancy', en japonais 'Torikoröru shikö'.
    Nom latin : Viola tricolor L.*, synonymes retenus Viola tricolor var. arvensis (Murray) DC.*, Viola tricolor var. hortensis DC., sont acceptés Viola tricolor subsp. curtisii (E.Forst.) Syme, Viola tricolor subsp. subalpina Gaudin, Viola tricolor f. tenella (Muhl.) Farw., demeurent non résolus en 2021 Viola tricolor subsp. macedonica (Boiss. & Heldr.), Viola tricolor subsp. matutina (Klokov) et Viola tricolor var. nana DC.
    famille : Violacea
    catégorie : vivace pluriannuelle, bisannuelle ou annuelle à tiges anguleuses.
    port : touffe évasée, dressée et ramifiée.
    feuillage : caduc ou persistant, vert tendre à vert foncé. Deux sortes de feuilles, les inférieures ovales-lancéolées à marge largement dentée, les supérieures stipulées plus étroites et plus courtes, irrégulièrement crénelées.
    floraison : du printemps à l'automne, de mars/mai à la fin novembre selon climat, de saveur amère et légèrement salée (salicycate de méthyle), pollinisée par le abeilles.
    Sur long pédoncule, petites fleurs hermaphrodites, axillaires, solitaires de 2,5 cm, à 5 pétales arrondis, dans un calice à cinq lobes effilés.
    couleur : divers tons de bleu, blanc, jaune, violet voire violet noir pour le cultivar 'Bowles Black'.
    fruits : enchâssé au fond du calice poilu, une petite capsule ovoïde à 3 valves déhiscentes, chacune remplie de 3 rangées petites graines sphériques, brunes et brillantes, dispersées par les fourmis, après avoir été expulsées à maturité.
    récolte des graines : "la tige qui porte les capsules où sont renfermées les graines, est ordinairement tournée vers la terre, mais, qui, à une certaine époque, prend une position droite. Ce changement, indique la parfaite maturité des graines ; elle se reconnaît aussi avec une légère pression que l’on fait subir à l'enveloppe, qui doit être un peu cassante et à la teinte jaune d’or que prennent le pédoncule et le calice.
    C’est alors, qu’il faudra en enlever le fruit, avec le pédoncule coupé très bas, et visiter chaque jour les pensées, afin de ramasser les capsules, au fur et à mesure, qu’elles mûriront, car, si on laissait passer la maturité, les graines s’échapperaient elles mêmes des capsules et leur couleur brune donnerait beaucoup de difficultés à les retrouver sur le sol environnant" Jean-P. Barillet-Deschamps, jardinier en chef de la ville de Paris, 1869 - extrait de son ouvrage référencé ci-dessous.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.15 à 0.30 m.
    plantation : soit au printemps soit en automne avec une préférence pour ce dernier.
    multiplication : se ressème d'elle-même, sans devenir vraiment envahissante, par division des touffes ou semis à la fin de l'hiver ou au début du printemps.
    sol : humide mis surtout bien drainé et modérement riche, en matière organique.
    emplacement : soleil ou miéombre de préférence, mais l'ombre est tolérée.
    entretien : pas d'entretien particulier
    zone : 3/4-10, U-K hardiness H7, USDA zones 4a-9a, à l'abri des vents froids et violents qui maltraitent et déssèchent les fleurs.
    origine : dans les terres incultes de l'Europe et de l'Asie en zone tempérée, présente jusqu'en Sibérie.
    entretien : au jardin prendre le temps de supprimer les fleurs fanées pour favoriser la floraison.
    culture en pot : ne pas oublier pas d'effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs, tous les 15 jours, toujours sur substrat humide.
    maladies et ravageurs : peut être sujet à l'oïdium (powdery mildew), aux taches foliaires (pansy leaf spots) et à la rouille (rust) et subir les assauts des limaces (slugs), escargots (snails), pucerons (aphids) et à l'intérieur aux araignées rouges (red spiders) et subir les dégâts causés par les larves de la cécidomyie des violettes Dasineura odoratae (violet gall midge).
    NB : son nom Viola désigne les pensées et les violettes en latin, venant du grec 'ion' qui est le nom d'une toute petite fleur violet.
    Selon la mythologie grecque, Zeus, le roi des Dieux, amoureux et amant d'Io, une fort belle jeune fille, qu'il changea en une blanche génisse pour la protéger du courroux d'Héra, son épouse, et c'est pour nourrir Io que la viola fut créée.
    Ce genre comprend environ 550 espèces d'annuelles, de bisannuelles, de vivaces tapissantes caduques ou persistantes ou de souséarbrisseaux, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, dont une grande partie, présentes aux Amériques, dans la Cordillère des Andes, au Canada (26 espèces) et aux États-Unis (125 espèces), 4 espèces au Brésil et en France, seulement 19 espèces, environ 91 espèces pour l'Europe, 91 espèces en Chine dont 35 endémiques connues sous le nom chinois de de 'Jin cai ya shu', au Japon, elles sont nommées 'Miyama Sumire', 17 espèces et 8 sous-espèces, en Australie 13 espèces dont 3 introduites, 1 espèce sur l'île de Norfolk (au sud-est de l'Australie), en Nouvelle-Zélande, 3 espèces dont deux espèces y sont endémiques.
    La plupart des hybrides et variétés horticoles, sont issues de croisements entre les principales espèces Viola altaica, Viola cornuta, Viola lutea et Viola tricolor.
    viola tricolor
    Kurt Stueber ©
    Ces pensées, au jardin, entrent dans la composition de bordures, de plate-bandes, dans les parterres, rocailles et massifs tapissant sous le couvert de feuillus ou simplement dans des potées oy des vasques pour fleurir abondamment balcons, patios, terrasses et rebordd de fenêtre.
    Propriétés et utilisations :
    La pensée dans son ensemble contient des mucilages, saponosides, du tanin, des pigments, des caroténoïdes et flavonoïdes (rutosides), de la violanine, anthocyanosides (delfinidol) les vitamines C et E, et de l'acide salycylique, du salicylate de méthyle (anti-inflammatoire).
    Récoltée à la floraison, la pensée sauvage (plante) à des propriétés antiéinflammatoire, diurétique, émolliente, antiprurigineuse et dépurative (cutané externe), expectorante et sédative et depuis la nuit des temps, les pharmacopées traditionnelles et nos grands-mères confectionnaient avec les fleurs des infusions et avec la plante entière des décoctions purifiantes, diurétiques et expectorantes, onguents et pommades pour traiter divers maladie de peau (acné, gourme, croûtes de lait, dartre, eczéma, impétigo, prurits et psoriasis), ainsi que des sirops dépuratifs et laxatifs et, prescrite en infusion et/ou cataplasmes, pour traiter, les affections rhumatismales, les oedèmes et prescrite aussi pour traiter l'épilepsie.
    A la Renaissance, les médecins la prescrivait en décoction pour soigner la syphilis. En phytothérapie, la pensée sauvage est réputée comme étant un antihistaminique.
    Autrefois les fleurs étaient utilisées pour la préparation de teintures jaunes, verts et bleuévert.
    Les espèces de Viola présentes en France :
    - Viola alba Besser., Violette blanche, elle figure sur la liste des espèces menacées en France.
    - Viola arborescens L., Violette souséarbustive, endémique à l'Aude, les Bouches-du-Rhône et le Var est une espèce figurant depuis 1995, sur la liste rouge des espèces en voie de disparition, feuillage penné fleurs mauve pâle.
    - Viola argenteria Violette d'Argentera.
    - Viola arvensis Murray, Pensée des champs présente au nord et au centre de la France, se rencontre dans le Vaucluse et en Corse, pensée jaune pâle en coeur jaune vif, figure sur la liste des espèces menacées en France.
    - Viola bertolinii Pio Violette de Bertolon, n'existe plus sur le sol français.
    - Viola biflora Pensée à deux fleurs.
    - Viola calaminaria (DC.) Lej, la Pensée calaminaire à fleurs d'un jaune vif.
    - Viola calcarata L., Pensée des Alpes, Pensée éperonnée, petites fleurs violettes.
    - Viola canina, la Violette des chiens.
    - Viola cenisia L., Pensée du mont Cenis, Violette du mont Cenis, aux fleurs mauve soutenu.
    - Viola collina Violette des collines.
    - Viola cornuta Pensée cornue, Pensée à corne.
    - Viola corsica subsp. limbarae, endémique à la Sarde, à fleurs blanches ou d'un mauve améthyste.
    - Viola cryana Violette de Cry.
    - Viola diversifolia (DC.) W. Becker, Pensée de Lapeyrouse, aux fleurs mauve à gorge jaune, les pétales supérieurs sont très larges arrondis, petites feuilles couvertes de poils blancs.
    - Viola elatior Violette élevée.
    - Viola hirta L., violette hérissée largement présente sur le territoire français excepté dans le sud, sud-est et la Corse, petite violette, d'un violet foncé.
    - Viola hispida Lam. , synonyme Viola rothomagensis Violette de Rouen, Pensée de Rouen, endémique à cette région de Haute-Normandie crayeuse, c'est une espèce protégée, depuis 1982 et elle figure depuis 1995, sur la liste rouge des espèces en voie de disparition. Annuelle ou vivace de 5 à 15 cm de haut, floraison abondante d'avril à octobre, parfaitement adaptée à la sécheresse, fleurs violettes, pétale inférieur, griffé de noir, maculé de blanc, les latéraux griffés de noir.
    - Viola hymettia Boissf & Heldr., Violette du Mont Imetto, endémique aux Pyrénes-Orientales, figure sur la liste des espèces menacées en France.
    - Viola jordanii Hanry, Violette de Jordan, Violette de Provence, endémique à la région des Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Vaucluse et Var, figure sur la liste des espèces menacées en France., une violette aux feuilles en fer de lance, fleurs blanches trés barbues latéralement à reflets mauve très pâle.
    - Viola kitaibeliana Schult., Pensée de Kitaibel, Pensée naine, mauve pâle, blanche et jaunese rencontre dans le sud-est de la France dont Hérault et en Suisse.
    - Viola lactea Sm.
    - Viola lutea Huds, Pensée jaune des Vosges.
    - Viola mirabilis L. Violette admirable, Violette étonnante, une calcicole aux fleurs odorantes bleu pâle lavée de blanc, présente dans le nord-est, est et sud-est dont Haute-Savoie et du bassin parisien de la France.
    viola tricolor
    Kurt Stuber ©
    - Viola odorata L.
    - Viola palustris L., Violette des marais, à fleurs rosées griffées de pourpre présente en France excepté sur la côte atlantique de la Loire atlantique, aux Landes et en Provence-Côte d'Azur.
    - Viola parvula Schult., Violette naine.
    - Viola persicifolia Schreb. dite Violette à feuilles de pêcher, Petit muguet à deux feuilles, aux fleurs d'un bleu mauve pâle, présente dans les Ardennes, Loir et Cher, Yonne et Loiret, et se rencontre encore dans 3 ou 4 stations dans les zones alluvionnaires humides en Suisse occidentale, des tentatives de reintroduction y sont en cours.
    - Viola pinnata L, Violette à feuilles pennées, Violette pennée aux fleurs d'un bleu violet veiné de violet plus soutenu, gorge lavée de blanc, sur les deux pétales latéraux, des barbes blanches, pédoncule pourpré, feuilles découpées comme celles des anémones ou géraniums, présente dans les Alpes-Maritimes - Parc national de la Vanoise (Savoie), figure sur la liste des espèces menacées en France.
    - Viola pseudomirabilis H.J.Coste., Violette du Larzac, figure sur la liste des espèces menacées en France.
    - Viola pumila Chaix, Violette naine, de rares stations dans la vallée de l'Aube et dans le département des Ardennes et en Charente-Maritime.
    - Viola pyrenaica Ramond ex DC, ka Violette des Pyrénées.
    - Viola reichenbachiana Jord. ex. Boreau., synonymes de Viola silvatica Fries et Viola sylvestris Lam., Violette des bois, présente dans le nord et le centre de la France, au sud en Ariège et dans l'Aude, ainsi que dans le reste de l'Europe, une violette mauve p$ale.
    - Viola riviniana Rchb., Violette de Rivinius, Violette de rivin proche de Viola canina assez commune dans les bois aux fleurs violet mauve, éperon plus clair.
    - Viola rupestris F.W.Schmidt, la Violette des rochers, Violette des sables, Violette des rocailles, Violette rupestre à fleurs violettes.
    - Viola saxatilis Schmidt, synonyme Viola tricolor subsp. subalpina Gaudin, la Pensée des rochers, Pensée subalpine, se rencontre en altitude dans les pelouses et les rochers, fleurs tricolore pétales supérieurs mauve, les latéraux blanc, l'inférieur large et en avant blanc et jaune, très long éperon .
    - Viola suavis M.Bieb., synonymes Viola alba Besser, Viola beraudii Boreau, Viola pontica W.Becker, Viola sepincola Jord., Viola wolfiana W.Becker, Viola cyanea CDKelak., Viola austriaca A.Kern. & Jos.Kern., Viola tolosana Timb.-Lagr. Viola torresii Marcet, Viola stevenii Fauc., la Violette suave, nommée par les anglophones 'Russian violet', largement distribuée en Europe, dont la France (Alpes) et la Corse, jusqu'à une altitude de 1 600 m, petite violette mauve pâle à gorge blanche.
    - Viola thomasiana Song. et Perr., la Violette de Thomas, endémique aux Alpes.
    - Viola valderia, la Pensée de Valderia, au sud-est de la France, présente en Italie dans le Piémont, petite pensée mauve.

    Ouvrage : Les pensées : histoire, culture, multiplication, emploi par Jean-Pierre Barillet-Deschamps (1824-1873) jardinier en chef de la ville de Paris, ouvrage orné de nombreuses vignettes et 25 chromolithographie exécutées d'après les spécimens de F.Lesemann, jardinier en chef à Hietzing, près Vienne, tiré à 200 exemplaires à l'Imprimerie Impériale d'Autriche, publié sous la direction de J. Rothschild, Librairie de la société botanique de France, Paris 1869. Consulter l'ouvrage archive.org, contribution de la Lenhardt Library du Chicago Botanic Garden.

    Annotations :
    *DC., abréviation botanique pour Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841), botaniste et docteur en médecin suisse, qui occupe en 1880, la chaire de botanique à la faculté de médecine de Montpellier, on lui doit une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces doublant ainsi les familles.
    Des ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites. Auteur de 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses et 'la Théorie élémentaire de la botanique' (1813). Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes.
    En 1884, à Genève, le botaniste-taxonomiste suisse Robert Buser est nommé conservateur de l'herbier De Candolle (Herbier du Prodrome de Candolle), initié par ce dernier en 1824.

    *Herbe à la Trinité, c'est égalementle nom commun donné à l'Anémone hépatique, Hepatica nobilis.

    *L., abréviation botanique pour auparavant le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné auparavant Carl Linnæus (1707-1778), à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie- qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Durant une anné, à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, la médecine- puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    natacha mauric © 26.04 .2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
    ® par la Société des Gens de Lettres - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété; intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.




compteur de visite html