Mallotus japonicus - Mallotier du Japon
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    feuillaison du Mallotus japonicus au 20 avril in U-K
    Brighton Plant © Flickr
    Nom commun : Mallotier du Japon, en japonais 'Akamegashiwa (Akame-Gashiwa), Adsusa', en coréen 'Ye-deok-na-mu, Yedoek', en chinois 'Noboki', nommé par les anglophones 'East Asian mallotus, Food Wrapper Tree, Kamila tree' ( de l'urdu kamila, kamala).
    Nom latin : Mallotus japonicus (L.f.*) Müll.Arg.*, synonymes retenus après révision en 2012 Mallotus japonicus var. angustatus Koidz.*, Mallotus japonicus var. ochraceoalbidus (Müll.Arg.) S.M.Hwang, Mallotus nepalensis var. ochraceoalbidus (Müll.Arg.) Pax, Mallotus japonicus var. japonicus, Mallotus japonicus var. ochraceoalbidus (Müll.Arg.) S.M.Hwang, Croton japonicus L.f., Rottlera japonica (L.f.) Spreng.
    famille : Euphorbiaceae.
    illustration : planche 79, sous le nom de Rottlera japonica dans volume 1 de "Flora Japonica, sive, Plantae quas in Imperio Japonico collegit, descripsit, ex parte in ipsis locis pingendas curavit"; publié en 1870, par Fr. von Siebold* & J. Zuccarini*, contributed by Université of Tokyo, consulter original.
    catégorie : arbuste ou petit arbre dioïque au tronc rectiligne à l'écorce rugueuse brun alezan ou caramel, abondamment marquée en surface de fissures verticales qui s'entrecroisent, formant de petits losanges ; une ramification dichotomique.
    port : dressé, étalé en prenant de l'âge, aux branches dénudées avec juste en cime un bouquet de feuilles.
    feuilles : caduques, velues d'un vert moyen à plus foncé, virant progressivement au vert et jaune puis jaune à l'automne ; marge ondulée régulièrement dentelée, excepté une courte partie vers le pétiole pubescent et des nervures plus claires, saillantes sur le revers rosâtre à roussâtre, à cause de la couleur des poils sur un limbe plus pâle et cotonneux.
    Des feuilles alternes, ovales, acuminées à cunéiformes pour certaines, trilobées, de 20 à 25 cm x 12 à 15 cm de large, légèrement incurvées en forme de gouge.
    Les jeunes pousses sont couvertes de poils stellaires tomenteux qui se détachent au moindre frôlement ; elles offrent progressivement plusieurs tons de rose, rose vif, rose cuivré, à rouge cuivré, avant de virer au vert pourpré, puis vert ; long pétiole tomenteux d'un rose vert à rouge pourpré.
    floraison : au printemps courant mai, parfumée, pollinifère et nectarifère, visitée par les abeilles, colibris et par les papillons et bien d'autres butineurs dont les fourmis, car comme toutes les euphorbes, les fleurs ont des nectaires floraux* (petites glandes) qui produisent un nectar qui attirent un grand nombre d'entre eux.
    En cime, sur les sujets femelles, un racème dressé en forme de thyrse, à nombreuses petites fleurs apétales, au calice à 4 sépales.
    Les mâles sont alternes, sphériques, comme le mimosa, composées d'étamines mâles, voir planche botanique ci-contre.
    couleur : sur les sujets femelles, d'un rouge corail à orangé, pollen jaune pâle, sur les sujets mâles, elles sont rougeâtres.
    fruits : sur les femelles, enchâssées dans le calice, une capsule verte trigone déhiscente, hérissée de pointes molles, conservant les 3 stigmates, virant à l'ocre à maturité, contenant quelques graines globuleuses de 4 mm d'un violet noir brillant ; elles sont consommées par certaines espèces d'oiseaux tels que : la pie-bleue à calotte noire Cyanopica cyana, la tourterelle orientale Streptopelia orientalis, le rouge-queue aurore Phoenicurus auroreus et l'étourneau gris Sturnus cineraceus.
    Mallotus japonicus feuillage juillet
    Brighton Plant © Flickr
    croissance : très rapide.
    hauteur : dans son milieu naturel de 5 m à 10 m.
    plantation : selon climat au printemps ou à l'automne, prévoir les premières années une protection hivernale du pied et si nécessaire un voilage.
    multiplication : très facile par semis en place ou à chaud entre 18 et 20 °C, après un séjour au froid, puis dans de l'eau tiède, compter pour la levée au minimum 6 semaines, par boutures à talon à la sainte Catherine, mettre dans des pots individuels et profonds, car les nombreuses racines blanchâtres sont longues et filiformes.
    sol : tous légèrement acide ou neutre, riche en humus, frais, mais bien drainé.
    emplacement : dans le sud évitez les expositions trop chaudes l'après-midi, mi- ombre partielle surtout à l'abri des vents froids et desséchants, adossé à un mur ensoleillé.
    zone de rusticité : 7a - 9b, tolère aisément - 15 °C. U-K hardiness = 5, USDA zone 7-9.
    origine : au Japon, dans les vallées sur l'île principale de Honshu, au sud de la préfecture d'Akita, au sud de l'île d'Hokkaido, Shikoku, Kyushu et Okinawa, Taïwan et au centre de la Chine, introduit de longue date et naturalisé en zone tempérée sur la côte sud-ouest de la Corée et sur l'île de Wando.
    C'est une essence pionnière, qui pousse dans les friches et terrains vagues, consulter la carte de l'Asie.
    Il y est cultivé pour son écorce au goût amer, qui entre dans la composition de préparations dans les pharmacopées japonaises et chinoises, sous le nom de 'Yaodong, Jeokahchu', pour traiter de nombreux symptômes gastro-intestinaux, pour calmer les ulcères gastro- duodénaux et réduire l'acide gastrique.
    entretien : arroser régulièrement les deux premières années, puis en été. Au printemps, prévoir au pied un bon et épais paillage organique, pour conserver de la fraîcheur en été, le remplacer à l'approche de l'hiver et si nécessaire prévoir un voilage.
    maladies et ravageurs : Au Japon, c'est la plante hôte des larves orangées, d'un petit papillon endémique Deoptilia heptadeta, qui au printemps se nourrissent des jeunes pousses et qui creusent des galeries sur le revers des feuilles, laissant apparaître de larges nécroses foliaires, voir photo avec présence de la larve, source Hong Kong forum HKWildelife.net.
    NB : son nom Mallotus, Mallotier désigne le genre en latin, mot qui vient du grec 'mallïtos' qui signifie molletonné, et de 'mallos' qui désigne une mèche de laine, faisant référence à ses rameaux veloutés, ce nom a également été donné, à un genre de poisson (Osmeridae) dont font partie les capelans et les éperlans et son nom spécifique japonicus pour mettre en avant, le pays où il a été découvert, le Japon.
    Ce genre comprenait 390 noms d'espèces connues, après révision en 2012, seulement 122 d'entre eux ont été retenus avec 267 synonymes et 1 nom demeure à ce jour (avril 2022) toujours non résolus.
    Des espèces d'arbustes et petits arbres, majoritairement à feuilles persistantes et quelques espèces à feuilles caduques, principalement originaires du sud-est et de l'est de l'Asie tropicale et subtropicale, de l'Inde ( 22 espèces), Malaisie, Indonésie, Mélanésie, Nouvelle-Calédonie et l'Australie ainsi que leurs dépendances et 2 autres espèces originaires de l'île de Madagascar* et de l'Afrique tropicale, un certain nombre d'entre elles ont des propriétés médicinales, assez similaires dont le plus connu est :
    Mallotus japonicus femelle 11 août
    Brighton Plant © Flickr
    - Mallotus philippinensis, aux fructifications à poils rouges, portant le même nom de Kamala tree, ces poils rouges et l'enveloppe des fruits, contiennent de la rottlerine, qui a des propriétés médicinales et traite certaines infections cutanées et parasitaires; l'enveloppe poilu des fruits est récoltée pour être commercialisée, sous le nom de poudre de kamala, comme colorant alimentaire, comme conservateur et pour teindre les soieries et les laines en orange.
    Ce mallotier du Japon à sa place dans les jardins au climat océanique, en sujet isolé, ou entrer dans la composition de massifs arbustifs, à l'arrière-plan, dans les mixed-borders, également en lisière de sous-bois, sur les talus où peu de plante accepterait de s'y développer, ou tout simplement dans des vasques ou potées pour orner balcons, patios et terrasses.
    Propriétés et utilisations :
    Les jeunes pousses et feuilles sont comestibles, après avoir été blanchies, les grandes servent depuis toujours à emballer les aliments d'où son nom donné par les anglais ' Food Wrapper Tree', qui se traduit par arbre d'emballage alimentaire et les feuilles fraîches pilées, servent à confectionner, des cataplasmes pour soigner les enflures et réduire l'inflammation et la douleur.
    La surface des feuilles est ponctuée de glandes pellucides dont la substance attirent les fourmis.
    Les poils et l'enveloppe des fruits ont des propriétés médicinales et ils étaient autrefois utilisés par les teinturiers japonais, le bois est employé comme matériaux de construction et pour confectionner du charbon de bois.
    Cet arbre médicinal à croissance rapide est abondamment cultivé pour son écorce au goût amer, qui entre dans la composition de préparations réputées dans la médecine japonaise et chinoise sous le nom de 'Yaodong' ou 'Jeokahchu' pour traiter les symptômes gastro-intestinaux, la lithiase biliaire, prescrites pour calmer l'ulcère gastrique, l'ulcère duodénal, inhiber les sécrétions gastriques et soigner le foie.
    Cette écorce est riche en tanins, polyphénols et flavonoïdes tels que la bergènine et la rutine qui ont des propriétés anti-inflammatoire, anticancérigène et antioxydante et une activité anti - herpétique.
    Suite à des études qui ont été menées en 1990, au Japon, sur des phloroglucinols isolés et leurs dérivés, il a été constaté, qu'ils sont aptes à produire une cytotoxicité qui a la capacité d'inhiber la réplication du virus de l'herpès, consulter l'article Department of Virology, School of Medicine: Toyama Medical & Pharmaceutical University.
    Parmi les variétés et cultivars, citons :
    - Mallotus japonicus 'Variegatus', au feuillage panaché, marbré de 3 couleurs : vert soutenu, vert anis et blanc crème, voir photo.

    Annotations :
    *Koidz., abréviation botanique pour le botaniste japonais Gen-ichi Koidzumi ( 1883 - 1953 ), auteur de nombreuses monographies et d'articles sur les Acer, Morus, les Rosaceae et sur l'étude de la répartition des plantes à la surface de la terre (phytogéographie).
    *(L.f.) , Linnaeus filius abréviation botanique qui signifie pour le nom du fils du systématicien suédois Carl Von Linné*, appelé Carl von Linné le Jeune (1741-1783) , un naturaliste, botaniste suédois qui en 1771, est nommé par son père malade pour assurer sa succession à la chaire de médecine à l'université d'Uppsala, nomination qui provoquera des ressentiments de la part des autres professeurs qui eux ont obtenu leur titre, après avoir suivi le cursus et passé leur thèse.
    Mallotus mâle
    Flora japonica de Fr von Siebold
    Il hérite des volumineuses collections et l'abondante correspondance de son père qui sera vendu à sa disparition, par sa mère au botaniste britannique Sir James Edward Smith (1759-1828), qui heureusement léguera le tout à la Société linnéenne de Londres qu'il a fondé et présidé en 1788.
    Linné, le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l 'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica' et le récit de son Voyage en Laponie édité en 1738 (la traduction en français a été rééditée en 2002, éditions de la Différence).
    En 1738, il exerce la médecine durant trois ans, puis il l'enseigne durant une année à l'Université d'Uppsala, et par la suite jusqu'en 1772, il y enseigne la botanique. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier, le plus riche de son époque ne contenant que 7000 plantes.
    *Madagascar, Mallotus oppositifolius (Geiseler) Müll.Arg., connu localement sous le nom de l'Arbre de kisse kisse, largement répandu en Afrique de l'Est et de l'Ouest du Sénégal à l’éthiopie, et plus au sud présent jusqu’en Angola et au Mozambique, les feuilles ont aussi des propriétés médicinales, prescrites pour traiter la diarrhée et le ténia, en usage externe utilisées pour traiter les éruptions cutanés et les plaies.
    *Müll.Arg., abréviation botanique pour le botaniste suisse Johannes Müller Argoviensis (1828-1896), instructeur à Genève en 1868; à partir de 1871, il enseigne la botanique médicinale à l'Académie de Genève jusqu'à sa retraite.
    Il occupe la chaire en 1876 et prend sa retraite en 1889, conservateur de l'herbier Delessert et directeur du Jardin botanique de Genève jusqu'à sa disparition, président de la Botanical Société botanique de Genéve de 1878 jusqu'en 1882.
    Auteur de monographies sur des Resedaceae (1857), et il participe à la rédaction de Flora brasiliensis de Carl Friedrich Philipp von Martius, en 15 volumes publiée de 1840 à 1906, sur les Euphorbiaceae, les Characeae et les Apocynaceae dont un genre lui a été dédié les Argomuellera.
    *Nectaires floraux, lire la fiche explicative sur les nectaires extra-floraux sur Apistory.
    *Siebold, médecin et naturaliste bavarois Philipp Franz Balthazar von Siebold (1796-1866) qui vécut au Japon entre 1823 et 1830, on lui doit l'introduction en Europe, via ses établissements de Leide (Pays-Bas) de nombreuses nouvelles espèces de la flore japonaise dont les premiers hydrangea japonais en 1860 -1861. Auteur en collaboration avec le botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini (1797-1848) de la très célèbre Flora japonica, publiée entre 1835-1870, en 30 volumes, avec des illustrations d'artistes japonais tel que Keiga Kawahara, descriptions et dessins sont consultables sur le site de l'université de Kyoto. Abréviation botanique Sieb. & Zucc.
    natacha mauric © 16/01/2021 ® Jardin! L'Encyclopédie
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