Albizia julibrissin - Arbre à soie, Acacia de Constantinople
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    Albizia julibrissin 'Rosea' fin septembre
    Nom commun : Arbre à soie, Arbre à la soie, Arbre de soie, Acacia de Constantinople, Soie rose, nommé par les anglophones 'Silk tree'.
    Nom latin : Albizia julibrissin (Durazz.) Willd.*, synonymes Albizia nemu (Willd.) Benth.*, Acacia nemu Willd., Albizia nemu (Willd.) Benth., Feuilleea julibrissin (Durazz.) Kuntze, Mimosa julibrissin (Durazz.) Scop., Mimosa speciosa Thunb., Sericandra julibrissin (Durazz.) Raf.
    famille : Leguminosae, selon classification Fabaceae ou Mimosaceae.
    catégorie : arbre à l'aspect plumeux, aux ramifications étalés. écorce lisse, d'un brun clair, au système racinaire traçant.
    port : étalé, dense, cime applatie.
    feuillage : caduc, vert clair, se repliant la nuit. Grandes feuilles de 20 à 30 cm de long, alternes, composées, bipennées, formées de 8 à 14 paires de pennules comprenant chacune de 40 à 60 foliolules de 0,5 à 1 cm, falciformes, oblongues, ciliées à nervure pubescente et une glande basale.
    floraison : longue floraison en été (mi-juin à septembre suivant le climat), parfumée, pollynifère et nectarifère, visitée par les abeilles.
    Réunies en racèmes terminaux, sur de court pédoncule, petits capitules de 2 à 3 cm, hermaphrodites, semi-sphériques à très nombreuses étamines soyeuses et court périanthe, calice à 5 lobes effilés.
    couleur : blanc crème à rose pour les anthères et rose pour les étamines.
    fruits : étroites gousses de 10 à 15 cm, allongées et aplaties engainant une dizaine de graines de 6 à 12 mm, allongées et plates, mâturent en septembre, les gousses ouvertes persistent sur l'arbre durant l'hiver.
    Les graines sont toxiques pour l'homme et les animaux, elles contiennent comme d'autres espèces du genre des neurotoxines.
    croissance : rapide lorsqu'il est jeune, puis plus lente.
    hauteur : 6 à 10 m et plus, pour un large étalement, sous climat approprié.
    plantation : toute l'année en prenant soin de lui laisser suffisamment de place pour son étalement entre 5 et 6 m, loin des réseaux et pas trop près des constructions, à cause de sses racines traçantes.
    multiplication : par semis à chaud de 20 à 25 °C, à l'automne ou au printemps, après avoir fait tremper les graines dans de l'eau tiède durant 48 h, à partir d'un semis, la première floraison aura lieu 5 à 6 ans plus tard ; également par marcottage et greffage.
    sol : assez indifférent, acide, neutre ou calcaire, sablonneux ou caillouteux, mais surtout bien drainé en hiver et sec.
    emplacement : soleil, à l'abri des vents forts, pour protéger la floraison.
    zone : 8 - 10, U-K hardiness H4, USDA 6b-11, une fois établi, il est parfaitement adapté à la sécheresse et à la pollution atmosphèrique.
    origine : il serait originaire de Perse, il se rencontre de l'Asie Mineur à l'Asie du sud-est (de la Turquie en passant par l'Éthiopie et l'Iran), dans l'Himalaya (dont au Népal), jusqu'à l'est de la Chine, zn Mandchourie et au Japon; consulter la carte.
    Aujourd'hui l'Acacia de Constantinople est naturalisé dans de nombreux pays d'Europe ainsi qu'aux Amériques.
    entretien : les tailles sévères se font au détriment de la floraison, il faut savoir aussi qu'il redémarre de la souche, donc attention, une taille trop sévère peut provoquer le développement de nombreux rejets Il a tendance à se ressèmer facilement. Sa durée de vie est assez courte, compter une trentaine d'années.
    maladies et ravageurs : il peut subir les assauts des cochenilles (mealybugs) ou des vertes psylles (psyllids) dont le miellat favorise le développement de la fumagine (sooty mold).
    Il peut être sujet à la flétrissure verticillienne Verticillium dahlia, V. albo-atrum (verticilium wilt), une maladie cryptogamique due à des champignons présents dans le sol, qui, obstruent, progressivement dans les branches, le passage de la sève, provoquant le jaunissement, puis le flétrissement et le dessèchement du feuillage et des rameaux, consulter la fiche, source Phyto.qc.ca.
    Dans le sud de l'Europe, il est sujet à un minuscule psylle, un ravageur de 2 mm, l'Acizzia jamatonica, originaire de l'Asie, sa présence a été détéctée pour la première fois en 2001, dans le nord de l'Italie, présent dans le sud de la France, signalé dans le Vaucluse en 2004, en Languedoc-Roussillon en 2005.
    Ce ravageur, le colonise, depuis la ponte jusqu'au stade adulte, provoquant une dessication de l'ensembledu feuillage et ses fleurs, accompagné d'une importante production de miellat, pouvant entraîner dans le courant de l'été, une défoliation, qui peut être totale et favoriser ainsi, l'apparition de la fumagine, un champignon noir.
    Les pontes jaunes-oranges se trouvent sur le revers des folioles, les adultes sont de couleur jaune-verdâtre passant au brun-rosâtre, avant la période d'hibernation.
    Des prédateurs ont été identifiés et des études sont en cours, sur les possibilités de lâchers. Il semble que les coccinelles le soient, consulter la liste d'alerte de l'OEPP (format pdf).
    Il est recommandé d'éviter de garer, les véhicules sous l'un d'entre eux, au risque de les retrouver, couverts de ce miellat, qui attire abeilles et fourmis et qui est par la suite difficile à enlever sur les carrosseries.
    NB : son nom Albizia lui a été donné en 1772 par le botaniste Antonio Durazzini, en souvenir du naturaliste florentin Filippo degli Albizzi, qui le découvrit lors d'une expédition à Constantinople, en rapporta des graines à Florence vers 1740, puis diffusé dans le reste de l'Europe occidentale et aux Amériques.
    En France, à Paris, il aurait été introduit au Jardin des Plantes, vers 1804 ; son nom spécifique julibrissin serait un mot d'origine arabe 'djulâb' ou persane qui désigne l'espèce ('gul-âb' = l'eau de rose).
    Il est couramment utilisé sur le pourtour méditerranéen comme arbre ornementale, recherché pour son ombre légère, et de nos jours, il est surtout planté, pour fixer l'azote dans les sols et limiter l'érosion sur les talus et les versants pentus.
    Ce genre comprend 138 espèces d'arbres ou d'arbustes originaires des zones tropicales ou subtropicales du globe.
    Parmi les cultivars, citons:
    Albizia julibrissin fin septembre
    - Albizia julibrissin Durazz. f.albiflora, une forme qui se rencontre au Japon, et comme son nom l'indique sa floraison est blanche.
    - Albizia julibrissin 'Alba', à capitules d'un blanc pur.
    - Albizia julibrissin 'Ernest Wilson', un ancien cv, originaire de Corée, datant de 1918, à capitules d'un rose vif ; il tolère aisément jusqu'à -15 °C.
    - Albizia julibrissin 'Pompadour', à capitules rouge.
    - Albizia julibrissin 'Pendula', un cv originaire du Japon comme son nom l'indique, port pleureur à capitules rose vif. il est donné pour zones 6-10.
    - Albizia julibrissin 'Rosea' Mouiellefert, l'Acacia rose, plus rustique, de plus petite taille, des capitules d'un rose plus soutenu, les anthères sont pourprées. Ce Pink silk tree, a été primé par la RHS* avec The RHS Award of Garden Merit (AGM).
    - Albizia julibrissin 'Rouge de Tuillières', à capitules rouge.
    - Albizia julibrissin 'Ombrella' ou 'Bourbri', au port légèrement pleureur, présente de gros capitules d'un rose foncé, les anthères sont dorées, le feuillage est plus foncé ; il tolère aisément jusqu'à -17 °C, donné pour zones 7-10.
    - Albizia julibrissin 'Summer Chocolate', au feuillage vert lorsqu'il est nouveau, virant progressivement au pourpre, floraison en capitules roses courant juillet-août.
    Des cultivars à utiliser en sujet isolé, près des terrasses pour profiter de leur ombre légère ou dans les pelouses dans l'axe des points de vue pour profiter de leur belle allure et floraison.
    Propriétés et utilisation :
    L'écorce a des propriétés analgésique, anti-inflammatoire, antiparasitaire, astringente et diurétique et dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, cette écorce nommée 'He huan pi' est récoltée au printemps et à l'automne, puis séchée au soleil, pour être ensuite prescrite en décoction, seule ou associée à d'autres plantes pour drainer le foie, fluidifier le sang, diminuer les gonflements, pour traiter l'amnésie, les insomnies, les dépressions, les plaies, les abcès et les furoncles , car elle contient des tanins et des saponines.
    Les inflorescences récoltées au printemps, nommées 'He huan hua', seraient aussi prescites, pour traiter les dépressions.
    Son bois d'un brun rougeâtre veiné de brun noirâtre, était autrefois recherché pour une utilisation en marqueterie, toujours utiliser pour confectionner du mobilier, bien que, ses poussières sont reconnues être nocives.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres Acacia, Albizia et Mimosa, présents dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Benth., abréviation botanique pour le nom du botaniste britannique George Bentham (1800-1884), qui vécut en Languedoc-Roussillon, avant de devenir propriétaire du Domaine de Restinclières à Prades-le-Lez; il fut à l'origine de la réalisation de nombreuses flores, dont la première concernant les plantes de la région de Hongkong 'Flora Hongkongensis' (1861), suivie de 'Flora Australiensis' ( édition en 7vol. de 1863-à 1878).
    En 1826, il fait édité à Paris, le catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas-Languedoc', collectées par son père, lors de leur séjour à Montauban, puis à Montpellier.

    *Durazz., abréviation botanique pour le nom du botaniste italien Antonio Durazzini qui en fait la première description.

    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.

    *Willd., abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste prussien Carl Ludwig Willdenow (1765-1812), qui fut également apothicaire et docteur en médecine. En 1798, il enseigne l'histoire naturelle, en 1801 il est nommé, directeur du Jardin botanique de Berlin-Dahlem qu'il entreprend de remettre en état. En 1810, à l'Université de Berlin, il occupe la chaire de professeur de botanique. Son herbier riche de plus de 20 000 espèces, se trouve depuis 1818 au Musée botanique de Berlin où il constitue la base de l'herbier.
    Il fait la connaissance en 1788 d'Alexander von Humboldt, qui lui adresse ses collectes, dont il assure l'identification ; en même temps, il s'intéresse à l'influence du climat sur les plantes, il y consacre d'ailleurs en 1792, un ouvrage 'Grundriss der Kräuterkunde', qui est toujours réédité. Les botanistes lui ont dédiés 33 espèces de plantes et des espèces de champignons sous la forme willdenowiana et 73 sous willdenowii.
    On lui doit de nombreux ouvrages, dont 'Florae Berolinensis Prodomus' ( 1787) et son oeuvre de référence 'Hortus berolinensis sive Icones et descriptiones, plantarum rariorum vel minus cognitorum quae in Horto regio botanico berolinensi', première édition en 1803.
    natacha mauric© 01/09/2001 ® Jardin! L'Encyclopédie
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Albizia julibrissin





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