Rosmarinus officinalis - Romarin, Rose marine, Encensier
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    Nom commun : Romarin officinal, Herbes aux couronnes, Herbe aux troubadours, Encensier, Arbre de Marie, Rose de mer, Rose marine, Rose des marins, en Provence et dans le Languedoc : Encensier, Roumaniou* (Roumanis*), Roumanin, Roumanié, Roumarin, en Corse Rosumarinu, en italien Rosmarino, nommé par les anglophones 'Rosemary'.
    Nom latin : Rosmarinus officinalis L.*, Rosmarinus officinalis var. angustifolius (Mill.) DC*., Rosmarinus officinalis var. angustissimus Foucaud & E.Mandon, Rosmarinus officinalis var. latifolius (Mill.) DC., Rosmarinus officinalis subsp. laxiflorus (Noë ex Lange) Nyman, Rosmarinus officinalis var. palaui O.Bolòs & Molin., Rosmarinus officinalis var. prostratu Pasq., Rosmarinus officinalis var. rigidus (Jord. & Fourr.) Cariot & St.-Lag., Rosmarinus officinalis var. subtomentosus  Maire & Weiller, Rosmarinus officinalis var. tournefortii  Noë ex Jord. & Fourr., Rosmarinus officinalis var. trogloditarum  Maire & Weiller
    famille : Lamiaceae.
    catégorie : arbrisseau ou petit arbuste à souche ligneuse, à l'écorce grisâtre qui se desquame.
    feuillage : persistant, coriace, aromatique et insecticide, vert foncé, brillant sur le dessus au revers d'un blanc argenté. D'étroites petites feuilles linéaires de 1,5 à 4 cm x 1,5 à 4 mm, à marge recurvée.
    port : érigé.
    floraison : de l'hiver et de l'été avec une remontée à l'automne, parfumée, nectarifère et mellifère, visitée par les abeilles et certaines espèces de papillons.
    Dans le sud, en fleurs courant janvier-février, en courtes grappes axillaires de 5 à 10 fleurs d'environ 1 cm, à corolle bilabiée, celle du haut est bifide et celle du bas est trilobée avec le lobe du milieu, plus grand que les deux autres, 2 longues étamines saillantes et recurvées et 2 plus courtes.
    couleur : bleu-violet plus ou moins pâle ou foncé ou blanc.
    fruits : des akènes ovoïdes à trois faces, contenant des graines qui parviennent à maturité entre août et octobre.
    croissance : lente.
    hauteur : 1-1.50 m et plus.
    plantation : au printemps.
    multiplication : par bouturage de tiges aoûtées ou simplement par marcottage, plus rarement et moins évident par semis sous châssis froid, d’avril à juin dans un mélange sablonneux.
    sol : tous surtout bien drainé, une préférence pour les sols pauvres et calcaires.
    emplacement : soleil, mi-ombre.
    zone : 6/7-11, U-K hardiness H4, USDA zones 7b-11. Tolère sans problème -14°C, parfaitement adapté aux embruns et à la sécheresse une fois installé.
    origine : pourtour du bassin méditerranéen, le long du littoral, en garrigue ou dans le maquis.
    entretien : taille légère après floraison, ne redémarre pas sur le vieux bois. Mettre des gants avant de le manipuler, car chez certaines personnes, son contact peut provoquer des allergies cutanées.
    maladies et parasites : peut être sujet aux cochenilles brunes à carapace (scale insects). Les romarins peuvent être visités par un joli petit coléoptère aux reflets métalliques appelé, la Chrysomèle du romarin Chrysolina americana ainsi que par ses larves. Il est vraiment sans grand danger pour votre romarin, il est inutile de traiter, cela peut être toxique pour les abeilles et tous les autres insectes butineurs.
    Le 15 octobre 2015, la préfecture des Alpes-Maritimes avait pris l'arrêté d'interdiction de vente de 10 végétaux dont le romarin pour lutter contre la bactérie tueuse d'oliviers la Xylella fastidiosa*.
    Comme tous les autres, au potager, c'est un excellent compagnon répulsif qui éloigne principalement le papillon de la piéride du chou, les mouches des carottes, des haricots et des oignons ainsi que les larves et les chenilles (larvae and caterpillars) de plusieurs autres espèces d'insectes, sans oublier qu'il éloigne également les escargots (snails) et limaces (slugs).
    NB : son nom Rosmarinus vient du latin 'ros' mot qui désigne la rosée, et 'marinus', qui signifie mer, donc 'rosée de mer' faisant allusion à ses origines sur le littoral méditerranéen.
    Idéal pour être utilisé dans les jardins secs, les jardins de gravier et ceux en bord de mer, dans les bordures, plates-bandes, massifs, mixed-borders et rocailles ou dans des potées pour les balcons, les patios et les terrasses, près des ouvertures pour bénéficier de ses propriétés, sans oublier d'en mettre quelques pieds au potager.
    Propriétés et utilisations :
    Comme condiment, il entre dans la confection de pains, fougasses, pizzas, tartes , tourtes ou chaussons fourrés à la viande, dans les plats de légumes (chouchouka, frita, ratatouille, ..), de viandes rôties, grillades d'agneau et de porc, ou encore à l'intérieur des volailles rôties et dans les soupes.
    Frais ou séché, il entre dans la composition du célèbre bouquet garni et dans la préparation de marinades pour confectionner civets, daubes et ragoûts.
    Ses branches feuillues sont utilisées pour parfumer l'huile d'olive, les vins ou les vinaigres dont le fameux vinaigre des Quatre-voleurs*, ou taillées en pointe partiellement effeuillées, elles servent de tige pour les brochettes.
    Rosmarinus officinalis 'Blue Winter'
    Il peut aussi être incorporé en touche légère dans certaines confitures et gelées, après infusion, pour aromatiser aussi crèmes salées, sucrées et bien d'autres desserts.
    Des sommités fleuries est extraite, une huile essentielle aux propriétés antibactériennes, antifongiques, anti-microbiennes et toniques, qui est utilisée dans l'industrie cosmétologique et la parapharmacie, entrant dans la composition de crèmes, dentifrices, savons, shampooing et lotions capillaires. Dans l'industrie alimentaire, elle est utilisée dans la confection de bonbons, confiseries, boissons, etc..
    Cette huile essentielle agit sur les problèmes respiratoires, les douleurs musculaires, elle est réputée être un revitalisant pour l'épiderme et excellente pour combattre les pellicules. Il faut savoir que son utilisation est déconseillée aux bébés, enfants et aux femmes enceintes.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Rosmarinus officinalis ' Albiflorus', Rosmarinus officinalis var. albiflorus, 1m à 1.30 m et plus, floraison blanche courant février-avril avec une remontée en septembre-octobre.
    - Rosmarinus officinalis 'Blue Winter', 0.60 m, feuillage d'un vert bleuté, floraison dans deux tons de bleu dont l'un est électrique, photoci-dessus
    - Rosmarinus officinalis 'Majorca Pink' (Rose de Majorque), comme son nom l'indique, à fleurs roses, avoisinant les 0.80 m guère plus, feuillage vert moyen.
    - Rosmarinus officinalis 'Pointe du Raz', un romarin rampant de 0.50 m de haut, aux rameaux retombants et au feuillage d'un vert bleuté et floraison bleue.
    - Rosmarinus officinalis 'Prostratus', Rosmarinus officinalis var. prostratus, un romarin prostré de 0.30 m x au moins 1 m, floraison de l'hiver au printemps, remontée à l'automne, aux rameaux rampants, au feuillage vert foncé et une floraison d'un bleu pâle presque blanc vers la gorge.
    - Rosmarinus officinalis var.repens, au port rampant très étalé entre 2 et 3 m, ne dépassant pas 0.30 m de haut, floraison d'un bleu assez clair. Il est recherché pour habiller, le haut des murets avec ses rameaux retombants en cascade. Serait moins résistant.
    - Rosmarinus officinalis 'Tuscan Blue', 1.20 à 1.50 m et plus, floraison d'un bleu veiné de bleu plus foncé.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de romarin présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *DC., abréviation botanique pour le botaniste suisse, Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841) et docteur en médecine, qui occupe, en 1880, la chaire de botanique à la Faculté de Médecine de Montpellier, directeur du Jardin des Plantes. On lui doit une nouvelle classification des espèces expliquées dans 'La théorie élémentaire de la botanique' (1813), ainsi que les 7 volumes du 'Prodomus systematis naturalis regni vegetablilis' (1824-1841) où sont décrites 60 000 espèces, doublant ainsi les familles.
    Des ouvrages achevés par son frère et son petit-fils avec 80 000 plantes décrites. Auteur de 'Plantarum Succulentarum' (1799) ou l'histoire des plantes grasses et 'la Théorie élémentaire de la botanique' (1813). Il s'intéresse aux propriétés médicinales des plantes.
    En 1884, à Genève, le botaniste-taxonomiste suisse Robert Buser est nommé conservateur de l'herbier De Candolle (Herbier du Prodrome de Candolle) initié par ce dernier en 1824.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque ne contenait que 7000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.
    *Roumaniou, Roumaniou-couniou, c'est aussi le nom de l'asperge sauvage (couniou, counil) et le nom donné aux lapins qui en raffolent.
    *Roumanis, c'est aussi le nom donné à la fleur de l'aubépine.
    vinaigre des Quatre-Voleurs, composition : sommités fleuries de grandes absinthe, de petite absinthe, de romarin, de sauge, de menthe, de rue, 30 grs de chacun. Fleurs de lavande 125 grs. Calamus aromaticus, cannelle, girofle, noix de muscade, tranches de gousses d'ail, 15 grs de chacun. Camphre, 30 grs, le tout dissous dans 125 grs d'alcool dilué ensuite dans 8 litres de Vinaigre rouge.
    "Ce vinaigre a joui d'une très grande réputation dans les maladies considérées comme pestilentielles. On assure que la recette est due à quatre voleurs qui l'employèrent avec succès lors de la peste de Marseille* (1720), et qui furent, à cause de cela, grâciés. Quoiqu'il en soit, on l'a employé pour se préserver de ta contagion, en s'en lavant les mains et levisage, et on faisant des fumigations avec cet acide.
    A l'intérieur, il jouit des mêmes vertus que le vinaigre thériacal." Recette publiée, dans la septième partie, Vinaigres composés, page 331, dans le Nouveau manuel complet du vinaigrier et du moutardier du pharmacien, Jean-Sébastien-Eugène Julia de Fontenelle (1790-1842 , publié en 1854 par la Librairie Encyclopédique Roret (Paris), le consulter à la Bnf.
    *Peste de Marseille Découvrir l’histoire de la peste de 1720 qui a décimé la moitié de la population marseillaise, publié le 26 janvier 2018, par la rédaction de madeinmarseille.
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