Sutherlandia frutescens  - Baguenaudier d'Éthiopie
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    Baguenaudier d'Éthiopie
    Namaqualand en juillet/font>
    Nom commun : Baguenaudier d'Éthiopie, Senné vésiculé du Cap, en afrikaans il est appelé 'kankerbos, blaasbossie, blaas-ertjie (pois vessie), nommé localement par les anglophones 'Cancer bush, Cape bladder senna, Duck plant', ailleurs 'Balloon pea', en Australie :'Bladder senna (séné vessie), 'Cancer bush' (buisson du cancer), 'Duck plant' (plante du canard), en allemand 'Blasen-Strauch , Blasenstrauch, Gelber Blasenstrauch, Gewöhnlicher'.
    Nom latin : Sutherlandia frutescens ( L. ) R.Br.* ex W.T.Ait.*, devrait être appelé Lessertia frutescens (L.) Goldblatt* & J.C. Manning (2000), un seul synonyme retenu, Colutea frutescens L.* Medik* 1753.
    famille : Leguminosae, anciennement Fabaceae, la flore de Chine le classe dans les Sterculiaceae où il est nommé 'Yin ye shu shu'.
    catégorie : arbrisseau, petit arbuste de courte durée de vie.
    port : érigé, élancé, assez dégingandé.
    feuillage : persistant, aromatique et très amer, gris-vert foncé, duveteux, plus pâle sur le revers tomenteux, sur des tiges pubescentes et grises également amères, lui donnant un aspect argenté.
    Des feuilles composées étroites, alternes, imparipennées de 7 à 25 folioles oblongues à elliptiques de 3 à 13 mm x 2 à 5 mm, la terminale est plus grande, légèrement alternes en forme de cuillère, on a l'impression d'avoir un liseré gris sur leur pourtour.
    floraison : dans son milieu d'origine de juillet à décembre, sous nos climats sous serre à partir de mars, des grappes lâches axillaires, de fleurs papilionacées de 3 à 5 x 2 cm à l'étendard retroussé, dans un calice urcéolé, pubescent à 4 ou 6 courts lobes, fleur femelle à style très court, localement la pollinisation est effectuée par les souimangas (sunbirds) et les insectes et abeilles passent après l'intrusion des oiseaux nectarifères.
    couleur : rouge écarlate ou rouge orangé avec des marbrures blanchâtres vers la base des tépales inférieurs, dans un calice rouge lavé de vert.
    fruits : de légères gousses ovoïdes-oblongues, papyracées, vésiculeuses et translucides d'un vert acide, puis verte et rose, avant de virer au rouge écarlate à maturité, contenant dans chaque valve coriace, une rangée de 10 à 15 graines noires de ± 5 mm, légèrement aplaties et réniformes très dures, les gousses sont dispersées par le vent, mais elles flottent dans l'eau d'où le nom donné dans la province du Cap-Oriental, de Eendjes ou Eendjie qui désigne le caneton en afrikaans, où la fructification commence à rosir entre octobre et novembre, voir photo Hermanus Botanical Society.
    croissance : très rapide, mais de courte durée.
    hauteur : 1 à 1,50 m pour un étalement de 1 m.
    plantation : au printemps et à l'automne, sous climat doux et approprié.
    multiplication : par semis à chaud au printemps, après scarification des graines pyrophytes, la chaleur du feu active la germination, ou par boutures semi-ligneuse, en été, à l'étouffée.
    sol : tous, indifférent, même rocailleux, sec ou sablonneux.
    emplacement : plein soleil, supporte le vent.
    zone : 10-11, U-K hardiness H2, USDA zones ?, température minimale 0°C, ailleurs, à cultiver dans des potées qui sont rentrées à l'abri durant l'hiver, ou tenter de le cultiver en annuelle comme c'est le cas en Nouvelle-Zélande.
    origine : Afrique australe, en Afrique du Sud, au nord et à l'ouest de la province du Cap-Occident et le Cap-Oriental (Fernkloof Nature Reserve), d'où son nom de 'Cape bladder senna' ainsi que dans le désert du Karoo (sud des montagnes du Swartberg), notamment dans le parc national de Tankwa Karoo, dans la province côtière du KwaZulu Natal (ex-Natal) ainsi qu'au Namaqualand, dans les plaines côtières sablonneuses, gréseuses et schisteuses et sur les versants granitiques de la chaîne de montagnes du Kamiesberg, en Namibie et au Botswana, consulter la carte.
    Introduite et naturalisé au sud-est de l'Australie, dans l'État de Nouvelle-Galles du Sud et celui de l'Australie-Occidentale, où il fleurit d'août jusqu'en janvier, présent en Nouvelle-Zélande, dans les jardins de l'île du sud, où il est cultivé en annuelle, excepté au Botanic Garden's rock garden de Dunedin, où il est présent à l'abri, dans les collections Rock, Water & Alpine, comme le relate, le responsable des collections, Robyn Abernethy.
    entretien : arroser les premières années après la plantation, la taille, si nécessaire, s'effectue après la floraison.
    culture en pot : prévoir un mélange de bonne terre de jardin , enrichie de compost et de sable, sur un lit de gravier pour assurer un bon drainage.
    Arroser régulièrement, mais sans excès durant la période de croissance, effectuer tous les mois un apport d'engrais pour plantes à fleurs, toujours sur substrat humide pour éviter le dépôt blanchâtre en surface.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie, mais sous serre, peut être sujet aux araignées rouges (tétranyque) (red spiders), et au jardin, aux perce-oreilles (earwigs).
    NB : c'est le naturaliste allemand Johann Friedrich Gmelin qui lui donne le nom de Sutherlandia qui est dédié le genre au James Sutherland (1639–1719) qui participé, en 1675, à la création d'un jardin de simples attenant à l'Hôpital Trinity, à la demande d'Andrew Balfour (1630-1694) , l'un des fondateurs du jardin qui ensuite désigné intendant du Physic Garden (Royal Botanic Garden Edinburgh), il publie en 1686, le catalogue de Sutherland, l'Hortus Medicus Edinburgensisil, par la suite, en 1695, il obtient la chaire de botanique à l'Université d'Édimbourg, et son nom spécifique frutescens vient du latin 'frutex' qui désigne l'arbuste, signifiant arbustif.
    Aurait été rapporté en Europe, vers 1680, par les premiers explorateurs pour être cultivé à l'intérieur comme plante ornementale.
    Un arbrisseau pour les petits jardins méditerranéens, pour colorer les massifs arbustifs, l'arrière-plan des massifs fleuris, les rocailles et les talus, le long d'un muret encagnardé ou simplement dans des potées pour fleurir balcons, patios et terrasses abritées, sous climat approprié.
    Le genre Sutherlandia comprenait 82 noms d'espèces référencés, après révision en mars 2012 seulement 25 ont été retenus et 35 autres noms sont toujours non résolus, 35 espèces sont présentes en Afrique australe, aussi en Asie où 3 espèces présentes en Chine, également en Australie.
    Le nom de Lessertia est dédié au naturaliste, botaniste etpoliticien français Jules Paul Benjamin de Lessert (1773-1847), un baron d'Empire, spécialiste de conchyliologie, membre de l'Académie des sciences et le créateur, le 22 mars 1818, avec le duc François de la Rochefoucauld-Liancourt, de la Caisse d'épargne de Paris à l’hôtel Thoynard et par ailleurs Régent de la Banque de France, lire l'article sur le portail national des archives francearchives.
    Le genre Colutea (1789) comprend 127 noms d'espèces référencées dont seulement 30 sont retenus, le s 97 autres demeurent non résolus.
    Propriétés et utilisations :
    Figure dans la materia medica sud-africaine, son feuillage est utilisé traditionnellement par les guérisseurs comme tonique, pour les maux d'estomac, fièvres et traitement de la grippe, les pharmacopées sud-africaines la prescrivent en décoction pour laver les plaies et soigner les troubles oculaires, et, les premiers colons dans le traitement de la varicelle et des problèmes d'estomac et certains cancers avec une inhibition de la croissance des cellules cancéreuses.
    Des études ont été faites à Cape Town, menées initialement par le Missouri Botanical Garden, sous la direction du Dr Nigel Gericke avec une équipe scientifique sud-africaine, multidisciplinaire, qui attestent les propriétés médicinales (acides aminés - canavanine, terpenoides, pinitol), analgésiques, anti-inflammatoires, hypoglycémiques et antioxydantes, ayant des effets sur les problèmes d'estomac, les troubles menstruels et certains cancers internes, ayant une action immunologique, anti-virale et testé comme anti-rétrovirus, avec des essais cliniques en cours, dans le traitement du VIH/SIDA et pour des patients atteints de cancer, diabète, tuberculose et schizophrénie.
    Brighton Plants© Flickr - fin mars
    Autres espèces :
    - Sutherlandia microphylla Burch. ex DC., assez proche de l'arbustif, il fleurit en rouge écarlate en juin et juillet, feuilles et tiges broyées servent aussi à la préparation de décoction amère pour soigner également les fièvres et les plaies.
    - Sutherlandia montana Phillips & R.A.Dyer, synonyme retenu Lessertia montana, arbrisseau de 1 à 1,20 m, floraison d'un éclatant rouge vif au printemps et en été, photo ci-contre.

    Annotations :
    *afrikaans , une langue parlée en Afrique du Sud par les Afrikaners, qui est une langue d'origine germanique qui a ses sources dans le néerlandais, qui était parlée par les fermiers blancs, langue qui était enseignée durant l'Apartheid de 1948 à juin 1991, depuis il n'y a plus de langue officielle à proprement parlé, les principales sont le zoulou, le xhosa, l'afrikaans, puis l'anglais et 7 autres langues.
    *Ait., abréviation botanique pour le jardinier, botaniste écossais William Townsend Aiton (1731-1793), qui oeuvre au jardin de Chelsea, avant d'être chargé, en 1759, par la princesse de Galles (Augusta de Saxe-Gotha-Altenburg) (1719-1772) de gérer les collections, d'introduire de nouvelles espèces et de développer le jardin exotique de Kew House, date qui correspond à la fondation des Jardins botaniques royaux de Kew.
    Il est l'auteur du célébrissime "Hortus Kewensis, a catalogue of the plants cultivated in the Royal botanic garden at Kew" en 3 volumes, impr. Georges Nicol - 1789 (le volume 3 est consultable en ligne sur books.google.fr).
    *R.Br., abréviation botanique pour le chirurgien écossais Robert Brown (1773-1858), l'un des plus célèbres botanistes et naturalistes du Royaume-Uni, spécialiste de la description et classification des végétaux, car il s'intéresse à l'étude des pollens avec un microscope et il y découvre en 1827 ou 28, le mouvement de particules visibles qui s'entrechoquent avec les molécules invisibles en suspension dans le fluide interne des grains de pollen, cette marche aléatoire perpétuelle porte le nom de 'mouvement brownien', repris par la suite par les physiciens Delsault, Bachelier popularisé par Einstein.
    En juillet 1801, en compagnie du réputé illustrateur botanique Ferdinand Bauer, il embarque sur l'Investigator du navigateur cartographe anglais Matthew Flinders (1774-1814) pour explorer et collecter le long des côtes de l'Australie et en faire le tour à partir de Sidney, récit relaté dans 'Atlas to Flinders' Voyage to Terra Australis édité en 1814 à Londres.
    De retour à Londres en 1805, il s'attache à des publications dont une monographie sur les Proteaceae 'On the Proteaceae of Jussieu' présentée le 17 janvier 1809 (toujours diffusée) puis en 1810 'Prodomus florae Novae Hollandiae et Insulae Van-Diemen'.
    Il supervise l'herbier du British Museum. De 1849 à 1853, il assure la Présidence de la Société linnéenne de Londres où auparavant en tant que membre, il y présente ses mémoires, dont un sur ses Observations sur les organes sexuels et le mode de fécondation des Orchidées et des Asclépiadacées, en deux parties lues le 1 et 15 novembre 1815.
    *Conchyliologie, c'est une partie de la zoologie qui est consacrée à l'étude des mollusques marins et terrestres à coquille, environ 130 000 espèces dont certaines sont des espèces fossiles qui remontent au Cambrien, c'est-à-dire plus de 500 millions d'années.
    *Goldblatt, abréviation botanique pour le collecteur sud-africain Peter Goldblatt (1962-), qui à partir de 1962 collecte des plantes en Afrique du Sud, puis à travers le monde avant d'émigrer aux États-Unis, en 1972, où il exerce comme taxonomiste à l'Université du Missouri, puis à celle de de Portland, spécialistes des Iridaceae d'Afrique. On lui décerne en 1999, la médaille Herbert de l'International Bulb Society.
    Il est l'auteur de nombreuses publications et ouvrages sur les babiana, crocosmia, chasmanthe, freesia, glaïeuls, lapeirousia, watsonia d'Afrique australe, certains en collaboration avec le botaniste sud-africain John Charles Manning.
    * Manning, abréviation botanique pour le botaniste sud-africain John Charles Manning (1943-) qui a travaillé au Institut national sud-africain de la biodiversité, Kirstenbosch, en charge de l'Herbier de Compton.
    *Medik., abréviation botanique pour le médecin-botaniste allemand Friedrich Kasimir Medikus (1736-1808), directeur des jardins de Schwetzingen et de Mannheim, on lui doit de nombreux travaux sur les Apocynées, Asclépiadées et Malvacées et sur les champignons.
    Il fait paraître en 1771, l'Index plantarum Horti electoralis Manhemiensis', en 1786 'Theodora speciosa ein neues Pflanzengeschlecht' Bnfpuis entre autre 'Philosophische Botanik mit kritischen Bemerkungen' (Botanique philosophique avec des remarques critiques), édité en allemand (1789 -Mannheim), consultable à la Bnf et pour finir en 1800, un essai sur la culture des végétaux exotiques, qui renferme, en outre, un catalogue de tous ses travaux.
    nmauric ©31.08. 2001 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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