Ch. Reymond © Jardin des 5 sens - Ysoire

Nom commun : Angélique de Bohême, Angélique cultivée, Angélique vraie, Angélique des jardins, Archangélique officinale, Angélique officinale, Herbe des Anges, Herbe du Saint-Esprit nommée par les anglophones 'Angel's Herb', 'Root of the Holy Spirit','Garden Angelica'
Nom latin : Angelica archangelica L.*, synonyme Archangelica officinalis Hoffm.*, Angelica officinalis Moench.*
illustration : planche 81 de F.G. Kohl dans 'Die officinellen pflanzen der Pharmacopoea germanica für pharmaceuten und mediciner besprochen und duren originalabbildungen erläutert' (1891-1895), éditeur J.A. Barth - Leipzig, contributed by Universitäts und Landesbibliothek Düsseldorf, Germany.
famille : Umbelliferae.
catégorie : bisannuelle ou vivace, aromatique, de courte vie, herbacée, hygrophile et monocarpique, à racine fusiforme et charnue à nombreuses radicelles
feuillage : aromatique, vert granny-smith à vert plus foncé, revers blanchâtre. Grandes feuilles engainantes bipennées à tripennées à folioles ovales-lancéolées à marge denticulée sur les 2/3, pétiole canaliculé, les caulinaires sont sessiles et ventrues.
port : touffe dressée, rigide et ramifiée, à tiges creuses, épaisses, cylindriques, côtelées, d'un vert souvent lavé de rouge violacé.
floraison : en été de juin à septembre selon climat, pollinifère, visitée par les abeilles et les papillons. couleur : blanc vert à vert jaunâtre.
fruits : akènes ovales, ailés, membraneux, contenant une seule graine brune, aplatie d'environ 6 mm.
croissance : lente.
hauteur : 1.20 à 2 m.
plantation : à l'automne ou au printemps selon climat, en prenant soin de bien choisir l'emplacement, car son enracinement ne tolère aucun déplacement et respecter son large développement.
multiplication : par semis de graines fraîches en été, en espaçant les poquets de ± 0.90 m, compter pour la levée approximativement 3 semaines, veiller par la suite, à ne laisser en place que le plant le plus vigoureux et transplanter les autres ailleurs, aussi par séparation des rejets. sol : légèrement acide, fertile, profond et humide.
exposition : soleil léger, mi-ombre ou ombre.
zone : 8-9, U-K hardiness H6, USDA zones 4-9.
origine : berges des cours d'eau et zones marécageuses de l'Asie Mineure, nord de l'Asie centrale, Europe depuis la Laponie jusqu'aux Pyrénées, où elle aurait été introduite depuis la Syrie.
entretien : supprimer les fleurs pour éviter la montée à graines et lui prolonger un peu son existence. Les racines comestibles et aromatiques se récoltent la première année à l'automne, ainsi, elles sont nettement plus tendres, en profiter pour rabattre les tiges ce qui favorisera le développement de rejets ; les tiges à confire sont récoltées au printemps la deuxième année.
NB : son nom Angelica vient du latin 'angelus' qui désigne un ange ou de 'angelos' qui désigne un messager et pour son nom spécifique archangelica, une légende raconte que ce serait l'Archange Raphaël qui durant un songe aurait révélé à un moine les propriétés de la racine de l'angélique officinale pour lutter contre la peste pour qu'il la révèle au reste de l'humanité.
Introduite dans les jardins des simples et les jardins anglais vers 1568.
Ce genre comprend environ 50 espèces de vivaces présentes sur l'ensemble de l'hémisphère nord, principalement en zones fraîches et humides.
Propriétés et utilisations :
Toutes les parties de l'angélique sont comestibles et toutes ont des vertus thérapeutiques, le feuillage légèrement amer peut être consommé exactement comme les épinards ou ciselé comme le persil pour donner un petit goût musqué aux mets et les tiges peuvent être cuisinées comme la rhubarbe, mais depuis des siècles surtout utilisées une fois confites pour confire ou décorer les desserts, les brioches, les gâteaux et les pâtisseries, ou encore en confiseries.
Les graines ou les racines entrent dans la composition de vins, d'alcools blancs comme le Gin, le Vermouth, le Dubonnet, les célèbres liqueurs Bénédictine*, et les feuilles et les racines dans la Chartreuse et les divers Bitters pour les apéritifs.
Chez les apothicaires de la Renaissance, sa racine était appelée racine du Saint-Esprit que l'on retrouve chez les anglophones 'Root of the Holy Spirit', autrefois séchée, elle était utilisée pour confectionner des petits sachets pour aromatiser les armoires à linge.
Traditionnellement utilisée comme tonique général, l'angélique a des propriétés stimulantes qui lutte contre la fatigue physique et intellectuelle. La consommation, l'utilisation à des fins médicinales de l'Angélique et de l'huile essentielle (contient de la coumarine, photo sensibilisante) est contre-indiquée aux enfants, aux diabétiques et aux femmes enceintes, car l'huile essentielle peut s'avérer toxique pour l'enfant en gestation.


Friedrich Georg Kohl

Autre espèce présente dans l'Encyclopédie :
- Angelica sylvestris L., Angélique des bois, consulter sa fiche.

Annotations :
*Bénédictine, élixir élaboré en 1510 à partir de 27 plantes et épices, par un moine vénitien Dom Bernardo Vincelli de l'ordre des bénédictins au monastère de Fécamp (Normandie), à la Révolution la formule disparue durant la fuite des moines.
En 1863, dans la bibliothèque familiale, un négociant en vin fécampois M. Alexandre Le Grand retrouve un manuscrit qu'il finit par déchiffrer, puis à reconstituer la recette de Vincelli, il obtint de conserver sur l'étiquette les armes de l'abbaye bénédictine et les initiales ecclésiastiques D.O.M., 'Deo Optimo Maximo' qui signifie Dieu absolument bon, absolument grand.
*Hoffm., abréviation botanique pour le botaniste allemand Georg Franz Hoffmann (1760-1826), le spécialiste des lichens. De 1787 jusqu'en 1792, il est professeur de botanique, ensuite jusqu'en 1803, où il est nommé chef du département de botanique et directeur du jardin botanique de l'Université de Göttingen. L'année suite, il s'installe à Moscou où il assure la direction du Département de botanique à l' Université de Moscou, ainsi que la direction du jardin botanique.
Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont une flore allemande 'Deutschlands Flora, oder, Botanisches Taschenbuch' et d'autres sur les lichens.
En 1787, le botaniste-taxonomiste suédois Olof Swartz lui dédie le genre Hoffmannia dans la famille des Rubiacées et des espèces sous la forme hoffmannii, hoffmanniana, hoffmannioides.
*L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
*Moench., abréviation botanique, pour le botaniste allemand Conrad Moench (1744-1805), durant toute sa vie, il enseigne à l'Université protestante de Marbourg (Hesse- Allemagne), il est en total désaccord avec Linné à propos de la classification des plantes. On lui doit des ouvrages sur la systématique.
Un petit genre de 3 espèces présentes au sud de l'Europe, lui est dédié, Moenchia (Caryophyllaceae) par un autre opposant à Linné, le médecin botaniste allemand F.K. Medicus (1736-1808), ainsi qu'à une douzaine d'espèces spécifiques sous la forme moenchii, moenchia, moenchiana.
natacha mauric © 03/05/2002 ® Jardin! L'Encyclopédie
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