Melissa officinalis - Mélisse citronnelle, Thé de France
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    Mélisse Nom commun : Mélisse officinale, Mélisse citronnelle, Thé de France, Herbe au citron, Piment aux abeilles, Piment des mouches à miel, Poncirade et Citronnelle à ne pas confondre avec le (les) Cymbopogon citratus, nommée par les anglophones 'Lemon Balm, Common balm, Bee Balm, Sweet Balm, Lemon Balm'
    Nom latin : Melissa officinalis L.*
    famille : Lamiaceae.
    catégorie : vivace, herbacée rameuse à tiges quadrangulaires et système racinaire développé.
    feuillage : semi-persistant, gaufré aux nervures saillantes, légèrement velouté et poilu, vert foncé au revers plus clair, aromatique, dégageant lorsqu'on le froisse un parfum de citron, de menthe-citron à saveur un peu âcre et balsamique. Feuilles opposées, alternes, ovales à cordiformes de ± 7 cm, à marge dentelée.
    port : buissonnant, dressé.
    floraison : en été, courant juin- août, selon climat, nectarifère et mellifère. En cime, groupées en verticilles axillaires de 3 à 4 fleurs par feuille ; corolle tubulaire à 2 lèvres, la supérieure bilabiée et retroussée, l'inférieure à 3 lobes dont un plus large, calice tubuleux pubescent et 4 étamines courbes.
    couleur : blanc, blanc-crème à jaune pâle.
    croissance : rapide.
    fruits : akènes triangulaires ayant une face plus large.
    hauteur : 0,45 à 1 m.
    plantation : au printemps en prenant soin d'espacer les plants de ± 40 cm.
    multiplication : par semis de surface en place à l'automne, sous châssis à la fin de l'hiver, compter entre 10 et 15 jours pour la levée, ou encore de mars à mai en plein air dans un mélange légèrement sablonneux ou encore par division de touffes au printemps. Pour les cultivars, multiplication par bouturage et division.
    sol : léger, ph 6-8, bien drainé, redoute l'excès d'humidité.
    exposition : soleil ou mi-ombre, elle a besoin d'au moins 5 heures d'ensoleillement par jour, mais n'aime pas le plein soleil.
    zone : 5-10 , U-K hardiness H7, USDA zones 4a -9.
    origine : terrains incultes, pelouses, bois, buissons et taillis de l'Asie Mineure, de l'Asie Centrale et du sud-est de l'Europe (Europe centrale, bassin méditerranéen, Afrique septentrionale incluse), présente en France et en Corse .
    entretien : devient rapidement envahissante, si elle se plaît, si nécessaire, taille de mise en forme.
    maladies et parasites : les jeunes pousses sont convoitées par les limaces (slugs) et les escargots (snails).
    NB : son nom Melissa lui a été donné par Linné en 1751, il dériverait de celui d'une nymphe qui découvrit le travail des abeilles et fut ensuite métamorphosée en cet insecte. Pour la majorité des auteurs, il dérive du grec mélissa qui désigne l'abeille et désigne déjà l'espèce en latin 'melisphyllum, meliphyllon', mot venant du grec 'melisophyllon' qui signifie feuille d'abeille, 'meli' désigne le miel; elle est dédiée à la Déesse Diane, une légende voulait que sa présence au pied des ruches garantissait la pérennité des essaims.
    Ce sont les moines bénédictins qui l'introduisirent en Europe depuis le sud de l'Espagne ; en France, elle trouva sa place au Moyen-Age dans les jardins des Simples et les potagers pour son arôme et surtout pour ses vertus médicinales.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Melissa officinalis 'Aurea' la Mélisse dorée au feuillage maculé de jaune.
    - Melissa officinalis 'Lime' ou Melissa officinalis var. Lime, Mélisse limette , variété au parfum de citron vert limette.
    - Melissa officinalis 'Variegata', La Mélisse panachée, d'environ 60 cm de haut, Ø ± 30 cm, au feuillage panaché, maculé de jaune, à marge festonnée, il est conseillé de la rabattre régulièrement pour renouveler le feuillage qui avec le temps perd cette panachure.
    Propriétés et utilisations :
    Les feuilles à senteur de citron sont utilisées fraîches, congelées ou sèches comme condiment pour accompagner potages, ragoûts, viandes blanches (veau et volailles), salades et plats de légumes, elles aromatisent vinaigres et huiles, et entrent dans la fabrication de sirops, boissons rafraîchissantes et liqueurs comme la liqueur des Chartreux.
    Les feuilles à sécher, pour conserver un maximum de parfum et saveur, se cueillent de préférence le matin, juste avant la floraison, suivi d'un séchage rapide à l'ombre, pour ne pas perdre leur arôme, à utiliser rapidement dans l'année. Autrefois se confectionnait avec des petits sachets qui étaient glissés dans les malles de vêtements et les armoires à linge pour parfumer et protéger des mites.
    La Mélisse est utilisée dans l'industrie cosmétologique et parapharmaceutique dans la préparation de produits capillaires, crèmes, lotions et masques de soins, dans le temps utilisée en parfumerie
    Réputée depuis l'Antiquité pour ses vertus aromatiques et médicinales, Hippocrate, Dioscoride et Avicenne la recommandaient déjà pour ses propriétés calmantes, antispasmodiques, digestives et toniques. Riche en tannins, glucosides et flavonoïdes, les feuilles et les fleurs étaient prescrites en infusion pour calmer nausées et maux de tête, les feuilles fraîches froissées apaisent les douleurs et les irritations dues aux piqûres des insectes, aussi mélangées avec d'autres plantes à l'eau du bain à des fins relaxantes. Dès le Moyen-Age, la pharmacopée traditionnelle prescrivait des tisanes de fleurs pour traiter les dysménorrhées.
    La Mélisse contient à faible dose une huile très volatile composée d'aldéhydes, citronnellal, citral, des monoterpénols comme le citronnellol, du géraniol et du linalol aux propriétés anti-infectieuses (immunostimulantes) et antiseptiques ; cette huile essentielle qui est obtenue après distillation à la vapeur d'eau, a des propriétés antidépressives, rafraîchissantes et des effets bénéfiques sur certaines allergies et eczémas, très efficace dans les affections d'origine nerveuse (chocs affectifs, colère, chagrin, dépression, tristesse) réputée aussi chasser les sombres pensées et égayer la vie.
    <melissa officinalis Elle favorise la digestion et le sommeil, calme les spasmes et l'anxiété. C'est un sédatif doux, calmant, hypotensif, anti-inflammatoire et cholérétique. Elle est depuis tout temps indiquée pour soulager les céphalées et migraines, insomnies, les crises de nerf, ou encore pour régulariser la sécrétion de la vésicule biliaire, traiter l'estomac et les troubles menstruels.
    L'eau de Mélisse, plus connue sous le nom l'eau des Carmes Déchaux*, élaborée par un médecin en 1611, est réputée depuis plus de 400 ans, traiter, la nervosité, fatigue, refroidissement, troubles digestives et être tonique, composée de 14 plantes et de 9 épices (angélique, camomille, cannelle de Ceylan, coriandre, fenouil, gentiane, girofle, lavande, muguet, primevère, romarin, sauge, sarriette, thym, et 10 autres), les secrets de fabrication de cette préparation inventée et perpétuée sont aujourd'hui encore préservés par la famille Boyer et Renouard-Larivière par la famille Boyer et Renouard-Larivière.

    Annotations :
    *Déchaux ou Déchaussés, c'est-à-direchausses enlevées, sans bas, nus pieds, dans des sandales de cuir ou carrément pieds nus. L'ordre contemplatif des Carmes déchaux (obéissance, chasteté et pauvreté), devint un ordre à part entier le 20 décembre 1593, suite à la scission officielle entre les Grands Carmes et les Carmes déchaussés, suite à la réforme entreprise par sainte Thérèse d'Avila et l'espagnol saint Jean de la Croix, de restaurer l'idéal établi au XII e siècle par les ermites qui vécurent en terre Sainte sur le mont Carmel, dont 7 d'entre eux revinrent en France avec Saint Louis à son retour en 1254 de sa 7e croisade, pour établir cet ordre à Paris. En 1600, les Carmes Déchaussés furent divisés en 2 congrégations, l'une en Espagne et l'autre en Italie qui eu l'autorisation de fonder de nouveaux monastères et couvents en Europe, notamment celui de Paris en 1611 et celui de Charenton en 1617.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier 'Linnean Herbarium', le plus riche de son époque ne contenait que 7000 plantes, est conservé au Musée national d'histoire naturelle de Stockholm.
    natacha mauric © 16.07.2002 ® Jardin! L'Encyclopédie
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