Iris pseudacorus  - Iris des Marais, Iris d'eau
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    Shiro Kurita ©
    Nom commun : Iris faux acore, Iris jaune, Iris des Marais, Iris d'eau, Flambe d'eau, localement Glaïeul des marais ou Grande laiche (laîche), nommé par les anglophones 'Yellow Flag, Water-flag, Paleyellow Iris, Dragon flower, Shalder', en allemand 'Gelbe Fahne, Gelbe Iris, Wasserfahne, Wasser-Schwertlilie, Sumpfschwertlilie', en espagnol 'Bandera amarilla, Lirio amarillo, Azucena amarilla, Espadella', en italien 'Bandiera gialla, Giallo iris, Giglio acquatico, Bandiera d'acqua', en néerlandais 'Gele lis', en portugais 'Iris-amarelo, Bandeira-amarela, Flor-de-lis-amarela', en russe 'Zheltyy flag iris'.
    Nom latin : Iris pseudacorus L.* (1753), synonymes retenus Iris acoroides Spach.*, Iris lutea Lam.*, Iris paludosa Pers.*, Pseudo-iris palustris Medik.*, Iris palustrisMoench, Iris bastardii Boreau, Iris flava Tornab., Xyridion pseudacorus (L.) Klatt, Xiphion pseudacorus (L.) Schrank, Limnirion pseudacorus (L.) Opiz, Colchicum falcifolium Stapf, Moraea candolleana Spreng., et 19 autres retenus après révision du genre.
    famille : Iridaceae.
    catégorie : vivace paludéenne à rhizome ramifié et rampant.
    feuillage : persistant, vert franc. De longues et étroites feuilles engainantes, en forme de glaive, rappelant celle de l'acorus.
    floraison : du printemps au début de l'été, courant mai-juin, suivant le climat, jusqu'en juillet.
    En cime, entre deux bractées membraneuses, de 2 à 3 ou - fleurs inodores, hermaphrodites, dépourvues de barbes, 3 grands tépales externes, 3 tépales supérieurs plus courts et 3 petites pièces frangées.
    couleur : jaune vif avec une tache plus foncée, en partie centrale, des sépales, fréquemment veinés de marron-brun ou de violet. La pollinisation est effectuée par de petits insectes.
    fruits : capsules triloculaires, de ± 5 à 6 cm, allongées et retombantes, contenant des graines brunâtres.
    hauteur : 1m à 1.50 m
    plantation : à l'automne, pour une plantation en eau peu profonde, choisir la technique des paniers ou des pots immergés à - 30 cm, au grand maximum.
    multiplication : par semis de graines fraîches, qui est semble-t-il peu évident, surtout par fragmentation des rhizomes à la fin de l'été.
    sol : profond, humifère, acide, humide, mais il peut supporter un sol frais à modérément frais.
    emplacement : soleil, mi-ombre.
    zone : 5-9, U-K hardiness H5, USDA zone 6a-10a.
    origine : dans l'écozone paléarctique, de l'ouest et du centre de l'Europe (présent en France et en Corse), jusqu'en Asie orientale, dans les aulnaies-frênaies et les prairies à jonc, le long des ruisseaux et des rivières à débit lent et sur les berges des lacs, dans les forêts boréales, marécageuses d'aulnes en Sibérie, ainsi que dans les zones marécageuses de l'Afrique septentrionale, présent au Maroc et de l'Amérique du Nord, dans les prairies humides, les fossés, sur le rivage d'étang ou de lac en plaine ou en moyenne montagne.
    Introduit sur le continent nord-américain après le passage à Terre-Neuve l’explorateur Jacques Cartier* au havre Saint-Servan, le 12 juin 1534. Cette fleur de lys, personnifie la figure et la suprématie de François 1er qui pense qu'elle doit "aller à certaines îles et pays où l’on dit qu’il doit se trouver grande quantité d’or".
    entretien : sans, peut-être supprimer la fructification. Surveiller son développement, car il peut devenir envahissant.
    Vu sa situation immergée, il ne subit peu de dégâts, contrairement aux autres iris. Une situation trop immergée plus de 50 cm l'empêchera de fleurir.
    NB : son nom Iris vient du grec où il désignait déjà le genre et l'arc-en-ciel, pseudacorus vient de l'association de pseudos qui vient du grec 'pseudês' qui signifie menteur ou faux et de Acorus qui vient du grec 'akoros' (plante à racine aromatique) faisant référence à la ressemblance de ses feuilles avec celle du genre Acorus

    Armoirie - Baptême de Clovis par l'évêque Rémi à Reims
    La légende de Clovis Ier, le roi des Francs (465-511), raconte qu'en 507, subissant l'invasion des Goths, dans la plaine de Vouillé*, il remarque ces iris jaunes au milieu de la Vienne, il comprit qu'à cet endroit, les eaux étaient peu profondes, lui offrant ainsi un passage à gué pour contre-attaquer et vaincre Alaric II (484-507), le roi des Wisigoths.
    Y voyant un signe divin, il prit l'Iris des marais comme insigne en lieu et place de ses trois crapauds. L'armoirie figure au bas de l'enluminure représentant le baptême de Clovis, premier roi catholique à Reims , le 25 décembre 496, cliquer dessus pour admirer le manuscrit dans son intégralité, source Mandragore.bnf.
    Louis VII le Jeune (1137 à 1180), le reprit comme emblème héraldique, sur les bannières des Croisés (représentation de 3 Iris) et devint l’emblème des rois de France, il fut tout d'abord surnommé "la fleur de Loïs" qui devint au cours des siècles après de nombreuses altérations successives "la fleur de lis (lys)". Cette fleur de lys figure sur les armoiries de la ville de Québec, depuis 1868 et sur le drapeau de la province du Québec, depuis 1948, elle est le symbole de la présence française en Amérique du Nord.
    En 1991, il est devenu l'emblème de la région bruxelloise où autrefois, il occupait largement les zones marécageuses de la vallée de la Senne.
    Cet Iris jaune est la plante idéale pour les berges humides des étangs, des lacs et des cours d'eau, ou l'arrière-plan, dans les compositions au bord ou dans les bassins de lagunage et les piscines naturelles, car c'est une des plantes phyto-épuratrices*, utilisées pour le traitement des eaux.
    Chez les producteurs d'iris, ces iris d'eau sont commercialisés et livrés de mars à avril, puis de la mi-août à mi-novembre, il en va de même pour les iris japonais et les sibériens, les iris barbus le sont, du 20 juin au 31 octobre.
    Ce genre comprenait 1246 noms d'espèces connus après révision en 2012 seulement 362 noms espèces ont été retenus et 820 synonymes. Des espèces de vivaces bulbeuses avec ou sans barbe et des vivaces rhizomateuses, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Iris pseudacorus  'Alba', à fleurs blanches.
    - Iris pseudacorus  'Flore-Pleno', à fleurs doubles.
    - Iris pseudacorus  'Gigantea', plus de 2 m, portant de grandes fleurs jaunes.
    - Iris pseudacorus  'Golden Fleece' présente une macule plus foncée sur les tépales du bas.
    - Iris pseudacorus  'Roy Davidson', de 0.60 à 1 m, avec un feuillage aux nervures fortement marquées et une floraison, courant mai-juin d'un vif jaune, veiné de brun en coeur, il peut se planter en sol frais.
    - Iris pseudacorus  'Variegata', des feuilles d'un vert acide strié de jaune au printemps virant par la suite au vert franc, nettement moins vigoureux que les autres.
    - Iris pseudacorus var. bastardii commercialisé aussi sous Iris pseudacorus  'Bastardii', de 0.90 à 1.20 m, à large feuillage, courant juin-juillet, floraison d'un jaune pâle comme celui du Coucou des bois Primula elatior, le large tépale du bas est veiné de brun pourpre, suivant l'origien il peut être marbré ou strié de blanc.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces d'Iris ou de de bulbeuses, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Alaric II (484-507), le roi des Wisigoths.
    *Cartier, l navigateur, explorateur malouin Jacques Cartier (1491-1557), qui découvre le golfe du Saint-Laurent et le Canada, lors de son premier voyage commandité par François Ier en 1534.
    'Pour démontrer que le pays où il accoste appartient au royaume de France, il élève une première croix au havre Saint-Servan, le 12 juin 1534. La deuxième, est assemblée et plantée à Gaspé, le 24 juillet.
    Sur son « croisillon » a été fixé un « écusson en bosse, à trois fleurs de lys, et dessus, un écriteau en bois engravé en grosses lettres de forme, où il y a Vive le Roi de France. », extrait de l'article sur la Fleur de lys par Hélène-Andrée Bizier, dans l'Encyclopédie canadienne, en date du 7 avril 2016, Hist.Canada.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste, biologiste, botaniste français Jean-Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en a établi les principes théoriques, voir 'Philosophie zoologique', publiée en 1809, où il met en place, une nouvelle classification pour les animaux, qu'il transmet durant ses cours de zoologie.
    Le fondateur de la zoologie et de la paléontologie des Invertébrés, sur ce sujet, lire, l'ouvrage de Raymond Enay, professeur à l'Université Claude-Bernard, Lyon I, consultable à la Bnf, publié en 1990 chez Dunod, toujours commercialisé.
    Il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et des végétaux qui sous l'influence de diverses conditions et circonstances induisent des adaptations et des modifications de leur structure, qui seront alors transmises à leur descendance, des modifications morphologiques et psychologiques.
    L'auteur de 'Histoire des Mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages, et plusieurs volumes de l'Encyclopédie méthodique sont consultables en ligne à la BHLibrary.
    *L., abréviation botanique pour le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l ’espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale. Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica' et le récit de son Voyage en Laponie, édité en 1738, la traduction en français a été reéditée en 2002, aux éditions de la Différence.
    En 1738, il exerce la médecine durant trois ans, puis il l'enseigne durant une année à l'Université d'Uppsala, et par la suite jusqu'en 1772, il y enseigne la botanique. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède. Son herbier, le plus riche de son époque ne contenait que 7000 plantes.
    *Medik., abréviation botanique pour le médecin-botaniste allemand Friedrich Kasimir Medikus (1736-1808), directeur des jardins de Schwetzingen et de Mannheim, on lui doit de nombreux travaux sur les Apocynées, Asclépiadées, Malvacées et sur les champignons.
    Il fait paraître en 1771, l'Index plantarum Horti electoralis Manhemiensis', en 1786 'Theodora speciosa ein neues Pflanzengeschlecht' Bnfpuis entre autre 'Philosophische Botanik mit kritischen Bemerkungen' (Botanique philosophique avec des remarques critiques) édité en allemand (1789 -Mannheim), consultable à la Bnf et pour finir en 1800 un essai sur la culture des végétaux exotiques, qui renferme, en outre, un catalogue de tous ses travaux.
    *Pers., abréviation botanique pour le botaniste, mycologue sud-africain Christiaan Hendrik Persoon (1761-1836), d'origine allemano-néerlandais, fondateur de la systématique en mycologie. Son herbier, racheté, en 1825, a été inclus à l'Herbier national des Pays-Bas qui est conservé à Leyde.
    Phyto-épuratrices, les plantes fréquement utilisées : Acorus calamus (Acore odorant), Alisma plantago-aquatica ( Plantain d'eau), Caltha palustris (Populage des marais), Carex grayi, pendula, pseudocyperus (Laîche massue, pendante, Laïche faux souchet), Cyprerus alternifolius, longus (Souchet, faux Papyrus), Glyceria maxima (Glycérie aquatique), Juncus effusus (Jonc épars), Hippuris vulgaris (Pesse d'eau), Lythrum salicaria (Salicaire commune), Mentha aquatica (Menthe aquatique), Phalaris arundinacea (Baldingère faux-roseau), Phragmites australis (Roseau à balais), Ranunculus flammula (Renoncule flammette), Sagittaria latifolia, sagittifolia (Sagittaire), Schoenoplectus lacustris (Schénoplecte des lacs), Sparganium erectum Rubanier d'eau), Typha angustifolia, gracilis, latifolia.
    *Spach., abréviation botanique pour le botaniste français Édouard Spach (1801-1879), aide naturaliste au Musée d'histoire naturelle, puis en 1854 il est nommé conservateur des galeries de botanique, auteur de nombreuses monographies dont 'Histoire naturelle des végétaux. Phanérogames', publiée de 1834 à 1848, en 3 volumes, consultable en ligne à la Bnf.
    *Vouillé, découvrir l'enluminure du 15e siècle, le peintre miniaturiste et enlumineur anonyme, Maître de Marguerite d'Orléans (1401-1499), sur la bataille de Vouillé (507), consultable sur le Portail biblissima.fr, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits de Paris.
    Le Livre d'heures de Marguerite d'Orléans, réalisé par 3 enlumineurs entre 1423 et 1426, est un recueil contenant les prières et les rituels qui rythment les heures de la journée et le calendrier annuel des fidèles selon la liturgie catholique. Celui de Marguerite d’Orléans (fille du duc Louis Orléans et de Valentine Visconti) est peut-être un cadeau de mariage commandé en 1426 par son époux, Richard d’Étampes (fils du duc de Bretagne).", feuilletable à la Bnf ou mois par mois avec des explications Bnf.
    Les Editions du Cerf/Bibliothèque nationale, ont entrepris une collection de reproductions enluminures sous le titre Mémoire des couleurs, qui démarre en en 1991 avec le premier volume : Les Heures de Marguerite d'Orléans, en 240 pages avec 97 planches couleurs accompagnées d'une introduction et des commentaires de l'historien de l'art allemand Eberhard König (1947-), le spécialiste des manuscrits enluminés et des incunables.
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