Lonicera japonica - Chèvrefeuille du Japon 'Halliana'
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    Lonicera japonica var. halliana
    Nom commun : Chèvrefeuille du Japon 'Halliana', autrefois, s'écrivait Chèvre-feuille, et nommé Arbre d'or et d'Argent, Clématite du Japon, en japonais il est appelé 'Suikazura' qui signifie sucer le nectar ou 'Kingin hana' qui se traduit par fleur d'or et d'argent ou 'Shuï màn' (guirlande d'eau), pour les anglophones c'est 'Hall's Japanese honeysuckle, Japanese honeysuckle Halliana' et, en chinois 'Ren Dong, Jïn yîn huä' (fleur d'or et d'argent).
    Nom latin : Lonicera japonica Thunb.* (1784), 'Halliana', donné pour synonymes de Lonicera japonica var. halliana (Dippel) G.Nicholson* (1896), Lonicera flexuosa var. halliana Dippel (1889), Lonicera japonica f. halliana (Dippel) H.Hara (1952) et 23 autres qui sont consultables à l'Inpn.
    famille : Caprifoliaceae.
    catégorie : arbuste à souche ligneuse, aux tiges sarmenteuses, avec de jeunes rameaux d'un brun rougeâtre et des nouvelles pousses pubescentes à l'enracinement profond.
    port : grimpant, ramifié, étalé.
    feuillage : sous climat doux, persistant, ailleurs, semi-persistant, vert vif à vert plus foncé, poilu le long des nervures et sur le revers, certains d'entre eux sont glanduleux. Des feuilles opposées, oblongues à lancéolées, de 3 à 8 cm x 2 à 4 cm, souvent en forme de gouge.
    floraison : longue du printemps à l'été, en trois vagues de mai jusqu'en octobre, parfois dès le mois de mars, parfumée, faisant songer au parfum de l'oranger, nectarifère, abondamment visitée par les abeilles, les bourdons, les colibris et passereaux nectariniidés et certaines espèces de papillons. Comme pour les fleurs des sauges autrefois, les enfants suçaient la base sucrée des fleurs (nectar), d'où son nom anglais de honeysuckle.
    A l'aisselle des feuilles supérieures, paire de fines et étroites fleurs tubulaires, de 3 à 5 cm, à corolle bilabiée la partie supérieure est à 4 lobes, celle du bas est recourbée ; avec dans une gorge poilue, 5 longues étamines recourbées et un style saillant dans un court calice à lobes triangulaires, dans des bractées foliaires.
    couleur : d'abord blanche, puis, un à deux jours plus tard jaune pâle et blanc, étamines blanches aux anthères jaunes.
    fruits : des baies globuleuses vertes de 5 à 7 mm, virant au bleu-noir brillant à maturité en octobre, qui sont toxiques, mais qui sont consommées par les oiseaux qui assurent la dispersion des graines ovoïdes et brunes de 3 mm, qui sont considérées aussi comme toxiques, mais toutes les deux, baies et graines figurent dans la pharmacopée traditionnelle chinoise depuis des siècles.
    croissance : vigoureuse une fois établi, progression à surveiller.
    hauteur : 3-6 jusqu'à 10 m et plus, en tous sens.
    plantation : à l'automne pour lui laisser le temps de bien s'installer, prévoir pour le faire grimper sur un treillis, une clôture, une pergola, une palissade ou une autre structure, fournissant une source d'ombre à l'abri des vents. Le positionner près des ouvertures et des cheminements pour profiter de son parfum.
    multiplication : par semis dès maturité des graines ou après avoir fait tremper les graines dans de l'eau tiède, pendant 24 heures avant de semer, compter pour la levée une dizaine de jours. Aussi par boutures à talon en été (certains jardiniers préfèrent les réaliser au printemps entre février et mars), des portions de tiges de 1 à 2 ans comprenant deux noeuds et en rassemblant 5 à 6 boutures par godet ou encore, par marcottage, ce qu'elle fait naturellement.
    sol : tous, sans exigence, de préférence, pas trop riche en humus, frais et bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre partielle. Il a besoin d'au moins 6 heures d'ensoleillement pour fleurir abondamment et pour embaumer un peu plus.
    zone : 5-10, U-K hardiness H5, USDA zones 4-11. Tolère aisément -25 °C et plus, parfaitement adapté au marin et à la sécheresse.
    origine : est de l'Asie, au nord du Japon, au sud de l'île d'Hokkaido, sur l'île principale d'Honshü, la plus petite d'entre elles, l'île de Shikoku et au sud-ouest sur celle de Kyüshü, sur les escarpements pierreux, dans les broussailles et bois clairsemés, jusqu'à 1 500 m en Chine, dans les provinces du nord et de l'est et sur l'île de Taïwan, ainsi qu'en Corée.
    entretien : après la plantation, tout au long de l'année, effectuer des arrosages réguliers à réduire dès l'automne.
    Si besoin, rabattre un peu les longues tiges qui ont poussé l'été, après floraison, au niveau des bourgeons foliaires. La taille principale peut être effectuée de décembre à fin février, en supprimant les vieilles tiges, cachées sous la masse du feuillage.
    maladies et ravageurs : comme les autres, il est sujet aux pucerons (aphids), aux thrips (fringe-winged insects), sensible à l'oïdium (powdery mildew), qui, peut provoquer, la chute des feuilles et à la maladie des taches foliaires (leaf spot), sous serre à l'aleurode (glasshouse whitefly). Sensible à la maladie du plomb, une maladie fongique due au Chondrostereum purpureum, (silverleaf), consulter sa fiche technique sur Ephytia.

    Lonicera japonica
    Poésie :
    Le fort offre au faible un appui
    Du plus grand l’ombre tutélaire
    Sert le plus humble aimé de lui.
    Ils naissent, ils meurent ensemble ;
    Les biens, les maux sont de moitié,
    Et le code qui les rassemble,
    C’est la concorde et l’amitié.
    Oui, déjà déployant sa feuille
    Qu’attire l’amoureux ormeau,
    Le voluptueux Chèvrefeuille
    Roule en spirale un long rameau
    A l’entour du jeune arbrisseau
    Qui, paré, sourit à l’accueille.
    Auteur ?????

    NB : son nom Lonicera lui a été donné par Linné* en souvenir du médecin-botaniste allemand Adam Lonitzer (1528-1586), qui publie divers ouvrages sur les plantes. Les sages-femmes de son époque lui doivent la première utilisation de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea) à des fins médicinales, pour accélérer la délivrance, lire à ce sujet un article, format pdf.
    Son nom spécifique, japonica pour nous préciser son origine japonaise, 17 espèces portent le nom halliana et 4 hallianus tous sont dédiés au médecin américain George Rogers Hall (1820-1899), qui, à la fin de ces études, en 1846, entreprend un voyage en Chine, s'installe et exerce à Shanghai, tout en collectant de nouvelles espèces.
    En 1855, il se rend au Japon, où il se consacre à la collecte de nouvelles espèces, qu'il adresse aux pépiniéristes américains, notamment les premiers chèvrefeuilles japonais et le célèbre pommier japonais à fleurs doubles qui portera son nom et bien d'autres espèces 'exotiques'.
    Ce vigoureux chèvrefeuille est à faire grimper sur des clôtures pour former un écran visuel et abrité des vents, à palisser contre un mur ou comme couvre-sol, sous le couvert d'arbustes en surveillant son emprise.
    Ce chèvrefeuille du Japon, comme d'autres d'ailleurs, est localement employé pour limiter l'érosion des sols, car son enracinement est profond.
    Introduit en Grande-Bretagne vers 1806 et naturalisé depuis. En Irlande du Nord, il est considéré comme une espèce non-indigène, envahissante, sa vente n'est pas interdite, mais ce serait un délit de la planter ou de la laisser pousser à l'état sauvage. Elle figure dans l'annexe 9, de la UK Wildlife & Countryside, à télécharger en format pdf.

    Ce genre comprend entre 180 et 200 espèces répertoriées de grimpantes ou d'arbustes caducs, persistants ou semi-persistants, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, en Asie tempérée, dont 88 de Chine, en Amérique du Nord, en Afrique du Nord et en Europe, dont 9 espèces présentes en France.
    espèce type : Lonicera japonica Thunb.* (1784), synonymes retenus, Lonicera chinensis P.Watson (1825), Lonicera cochinchinensis G.Don (1834), dont dans la flore japonaise Lonicera nigra Thunb. (1784), Lonicera shintenensis Hayata (1920), Lonicera miyagusukiana (Makino) Ohwi (1936), et 38 autres majoritairement sous la forme var. et f.
    Introduit en Amérique du Nord où il est considéré comme une espèce envahissante. Pour la flore de Chine var. japonica a des fleurs à corolle blanche puis jaune et blanche et var. chinensis a une corolle violette à l'extérieur, blanche à l'intérieur. Ce chèvrefeuille est nommé en chinois Rëndöng, il est la fleur de la ville d'Anshan, capitale chinoise du fer et de l'acier, située dans la province du Liaoning, au nord-est de la Chine, édifié en 1919 par le Japon, consulter l'article sur l'histoire de ce combinat métallurgique, dans l'encyclopédie universalis.fr.
    Propriétés et utilisations :
    Les chèvrefeuilles contiennent de la lutéoline, un flavonoïde aux propriétés antioxydanes, un régulateur du système immunitaire, c'est aussi un pigment jaune ; et aussi de l'inositol, un glucide bénéfique pour le cerveau et le système nerveux et de l'acide chlorogénique, aux propriétés anti-inflammatoires, adoucissantes et détoxifiantes, ayant des effets sur les pharyngites.
    Dans la médecine traditionnelle chinoise, les parties utilisées sont les bourgeons floraux fermés, les feuilles, les tiges et les racines selon les prescriptions. Les baies y sont réputées comme étant diurétique et les fleurs y sont réputées pour ses propriétés calmantes, connues sous le nom de 'Jïn yîn huä'. Traditionnellement les gens utilisent souvent les fleurs ou les boutons floraux séchés pour faire un thé qui traite les maux de gorge et pour prévenir les infections des voies respiratoires supérieures.

    Dans l'abécédaire, consulter les onze autres espèces de chèvrefeuilles persistants ou semi-persistants, grimpants ou arbustifs, qui sont présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    Baies de Lonicera japonica
    *Dippel, abréviation botanique pour le botaniste, dendrologue allemand Georg Heinrich Léopold Dippel (1827-1914), fils d'un réputé forestier royal bavarois. Il étudie en Bavière à l'Académie de foresterie d'Aschaffenburg, puis, à partir de 1869, il enseigne la botanique, l'histologie cellulaire et la zoologie à l'Université technique de Darmstadt, dans le Land de Hesse.
    Il est auteur de nombreuses publications botaniques et scientifiques dont en 1889 'Handbuch der Laubholzkunde. Beschreibung der in Deutschland heimischen und im Freien kultivierten Bäume und Sträucher. Für Botaniker, Gärtner und Forstleute' 1889 (Manuel de science du bois dur. Description des arbres et arbustes originaires d'Allemagne et cultivés à l'extérieur. Pour les botanistes, les jardiniers et les forestiers), en 2016 paraissait sa 36e édition, ainsi que son ouvrage sur le microscope et son application 'Das Mikroskop und seine Anwendung' publié en 1867, réédité en trois langues en 2010.
    En tant que dendrologue, on lui doit l'introduction de nombreuses espèces nord-américaines et mexicaines et le botaniste taxonomiste russe-allemand Carl Johann Maximowicz* lui dédie le genre Dipelta dans les Caprifoliaceae.

    L. abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linneaus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi de la publication de Flora lapponica'. Il enseigne à l'Universitéd'Uppsala durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède.

    *G.Nicholson, abréviation botanique pour le botaniste horticulteur George Nicholson (1847-1908), on lui doit plusieurs parutions du 'Dictionnaire pratique d'horticulture et de jardinage' en 5 volumes, publié de 1892 à 1899, suivi du 'Dictionnaire illustré du jardinage ; une encyclopédie pratique et scientifique de l'horticulture pour les jardiniers et botanistes' en 5 volumes, en collaboration avec J.W.H. Trail et J.Garrett (Royal botanic gardens, Kew), publié à Londres de 1884-1901, consultable en ligne sur The Online Books Page.

    *Thunb., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste explorateur suédois Carl Peter Thunberg (1743- 1822), à qui l'on doit la publication de Flora japonica en 1784, suivie de Flora capensis (1807-1812). Un genre riche de 200 espèces lui a été dédié Thunbergia et 261 espèces et sous-espèces sous la forme thunbergii.
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