Solandra maxima - Grande solandre, Bol d'Or
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Solandra maxima en septembre à Nairobi
    Esin Üstün © Nairobi en septembre
    Nom commun : Solandre, Grande Solandre, ainsi nommée par Jean-Baptiste de Lamarck dans l' Encyclopédie méthodique: Botanique, volume 3, partie 2. A la Réunion, c'est le Bol d'or, ailleurs la Tasse d'Or, Liane trompette.
    Les anglophones la nomme 'Cup of Gold Vine, Chalice Vine, Hawaiian lily', en espagnol, selon le pays 'Copa de oro, Cáliz de vino, Árbol del Viento, Bolsa de Judas, Bolute', en allemand 'Cup für Gold Rebe, goldenen Kelch Rebe, Hawaiianische Lilie', en portugais 'Copo da videira do ouro, Ca videira de cálice dourada, lírio havaiano'.
    Nom latin : (Sesse & Moc.*) PS. Green, synonymes retenus Solandra hartwegii C.F. Ball., Solandra nitida Zucc., Solandra selerae Dammer ex Loes., Datura maxima Moc. & Sessé ex Dunal
    famille : Solanaceae.
    catégorie : arbuste grimpant aux tiges souples, à l'écorce ocre clair, qui développe des racines aériennes, d'une durée de vie, pouvant dépasser la quarantaine d'années.
    port : grimpant ou érigé, assez aéré.
    feuillage : en cime persistant, coriace, vert moyen, brillant sur le dessus, nervure médiane plus claire, marge ondulée. Grandes feuilles alternes oblongues, elliptiques de 6 à 18 cm x 3-9 cm, légèrement récurvées. les nouvelles feuilles sont violacées, voir photo ci-dessous, au Conservatory of Flowers, San Francisco, California, U.S.A.
    floraison : de la fin printemps à l'été, le soir, elle exhale un parfum sucré, rappelant la noix de coco vanillée, dont la pollinisation est assurée par les chauves souris et certaines espèces d'oiseaux.
    Très grandes et larges fleurs à corolle tubulaire épaisse fortement veinée à 5 lobes retroussés, 5 étamines courbes aux anthères bifides et 1 style simple.
    Chaque fleur ne dure qu'un à deux jours et s'ouvre, en début de soirée, voir l'éclosion d'une fleur en vidéo, baisser le son avant de visionner.
    couleur : jaune nervuré de marron pourpre, étamines jaunes, anthères d'un jaune plus pâle, style jaune à la base puis pourpre. En se fanant, la couleur jaune change. Il existe une forme à fleurs blanches.
    croissance : moyenne.
    fruits : enchâssées dans les calices, de coriaces baies globuleuses de 5 à 7 cm.
    hauteur : 2 à 4 m en climat tempéré, voire plus dans son milieu d'origine, pouvant atteindre entre 10 et 12 mètres.
    plantation : au printemps.
    multiplication : semis à chaud au printemps, par bouturage de tige à l'étouffée en été, par marcottage au printemps.
    sol : drainé, riche, humifère, frais, acide ou neutre ou alcalin, accepte le calcaire.
    emplacement : soleil léger, mi-ombre.
    zone : 10-11, U-K hardiness H1a, USDA zones 10b -11b, ailleurs à cultiver sous serre ou dans une véranda.
    origine : Mexique, en Amérique centrale au Belize, Guatemala, Honduras, El Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Cuba et Puerto-Rico, au nord de l'Amérique du Sud, en Bolivie, Pérou, équateur, Colombie, Venezuela, en face République de Trinidad-Tobago, puis en Guyane française, au nord et au sud-est du Brésil, à Cuba, en Jamaïque, sud-ouest des Caraïbes, Haïti et en République dominicaine et à Porto-Rico, consulter la carte.
    Introduite et naturalisée en Californie et Floride, aux îles Canaries, au Maroc, dans le Pacifique à l'île Maurice, aux îles Fidji, îles Cook et l'île australien de Norfolk.
    entretien : à palisser durant la croissance, éventuellement, taille légère, veiller à se laver les mains après l'avoir touché ainsi que les stensiles utilisés, car cette liane est toxique dans son intégralité.
    NB : décrites et étudiées pour la première fois, par le botaniste et médecin espagnol Francisco Hernández (1515-1587) qui s'était penché, durant sa mission de sept années, au Mexique et aux Antilles, que lui avait été confiée par le Roi Philippe II, à propos des plantes médicinales et/ou des 'liturgiques' des Chamans, afin de rapporter de nouvelles espèces médicinales en Espagne.
    Le genre Solandra a été dédié au botaniste et savant suédois Daniel Solander* et son nom spécifique maxima signifie le plus grand.
    Il comprenait 26 noms d'espèces connues, après la révision en 2012, seulement 10 noms ont été acceptés avec 8 synonymes retenus et 7 noms demeurent non résolus depuis.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Solandra maxima 'Variegata', les jeunes pousses sont violettes ainsi que le pétiole des feuilles. Feuilles vert de gris irrégulièrement marginé de crème ,nervure médiane partiellement violine, cliquer sur la photo pour les découvrir.
    Propriétés et utilisations :
    Toutes les parties contiennent de l'atropine, elle est à manipuler avec prudence. C'est une solanacée, dont les propriétés particulières étaient déjà connues des Aztèques et d'autres civilisations précolombiennes, sous le nom, de 'hueipatl, itzucuatziqui', utilisées à des fins médicinales et religieuses, mais également, prescrite en médecine traditionnelle par les Amérindiens bien avant l'arrivée des Espagnols.
    Autres espèces :
    - Solandra boliviana Britton ex Rusby, pas de synonyme retenu, une épiphyte endémique à la Bolivie entre 2 000 et 2 500 m d'altitude.
    - Solandra brevicalyx Standl., pas de synonyme retenu.
    - Solandra grandiflora Sw., un synonyme retenu, Swartzia grandiflora (Sw.) J.F.Gmel., de mêmes caractéristiques, mais à fleurs plus allongées et plus claires.
    - Solandra guerrerensis Martinez, pas de synonyme retenu, présente dans l'État côtier du Guerrero, au sud-ouest du Mexique, sur le Pacifique.
    - Solandra guttata D. Don, pas de synonyme retenu, présente au Mexique, de grandes et longues fleurs de 20 à 23 cm, jaune pâle veiné de marron violacé.
    Un spécimen est à découvrir au Fairchild botanical garden de Miami, voir photo de Skylark sur The National Gardening Association.
    - Solandra longiflora Tussac, pas de synonyme retenu, à fleurs blanches au fond de gorge jaunâtre, veiné de 10 stries pourpres.
    - Solandra nizandensis Matuda, pas de synonyme retenu, est originaire du Mexique où elle est nommée Flor de Chichi, Corneto figure sur la liste rouge des espèces menacées, depuis 2020.
    - Solandra paraensis Ducke, pas de synonyme retenu, une liane endémique au Brésil, voir planche herbier.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de grimpantes, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Moc, abréviation botanique pour Josepho Mariano Mociño (1757-1820), assistant de Sessé ,nommé officiellement en 1791, botaniste de l'expédition au Mexique et Guatemala et responsable des collections.
    Une partie de ses herbiers, récoltés tout au long de ses expéditions à Cuba, Puerto-Rico, au nord-ouest de l'Amérique, Amérique centrale et Mexique et ses illustrations sont rassemblées dans le Lambert's Herbarium, rattaché à l'herbier Delessert, qui sont conservés au British Muséum et à Kew Garden, référencés sous le nom de l'Herbier Pavón, il y a eu vraiment de malencontreux mélanges, entre ces collections.
    En 1813, fuyant la guerre d'Indépendance en Espagne, il se réfugie à Montpellier, auprès de De Candolle. Leur herbier, 'Flora de Guatemala' a été inclus dans l'herbier général du Jardin botanique de Madrid, dès 1820.
    Conservatory of Flowers, San Francisco, California, U.S.A.
    Zoya Akulova.© U. of California, Berkeley
    *Sessé, abréviation botanique pour le médecin militaire, naturaliste aragonais Martin de Sessé y Lacasta (1751-1808). En 1787, il est nommé Directeur de l'expédition scientifique en Nouvelle Espagne (Mexique et Amérique centrale), son assistant est José Mariano Mociño. Au Mexique, en 1788 il entreprend la création du jardin botanique de Mexico et il initie l'enseignement de la botanique à l'Université, trois ans après, il se consacre totalement à la botanique et c'est ainsi, que pour le compte, du Roi Charles III d'Espagne, il monte une expédition scientifique qui parcourt 6 années durant le Mexique, Cuba, le Costa-Rica et la Californie y collectant des milliers d'espèces relatées dans 'Catalogo de animales y plantas Mexicanas', éditée en 1794. Ces collections, il les ramène en Espagne, en 1803 et ce n'est que bien après sa mort, que paraissent ses oeuvres maitresses 'Flora Mexicana' et 'Plantae Novae Hispaniae', réalisées en collaboration avec Mociño et sont publiées en 1888 et 1889, rééditées en 1894 à Mexico, consultable en ligne à la BHLibrary.
    *Solander, botaniste suédois Daniel Solander (1733-1782), qui étudie les sciences naturelles à Uppsala sous la direction du célèbre Carl Linné* qui l'envoie en Angleterre en 1760 pour diffuser son enseignement Systema Naturae* dans le monde anglo-saxon, quatre ans après son arrivée, il devient un membre de la Royal Society of London.
    Il participe en 1768 à l'expédition menée par James Cook sur l'Endeavour, traverse le Pacifique, découvre la Nouvelle-Zélande vers 1769. Il est aussi le secrétaire, le conseiller scientifique et le bibliothécaire du jeune Joseph Banks (1744-1820).
    De nombreuses espèces lui ont été dédié sous les formes solandriflora, solandri, solandra, solandriana, solanderi, solandroides, solandroketmia. Abréviation botanique officielle Sol.
    Lire 'Daniel Solander et l'Australie' pdf.
    *Linné, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale. Abréviation botanique officielle L.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'., son herbier, le plus riche de son époque contenait 7 000 plantes.
    Il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède.
    Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
    nmauric ©20/06/2002® Jardin ! L'Encyclopédie
    nmauric ©20/06/2002 ® par la Société des Gens de Lettres - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.




compteur de visite