Stephanotis floribunda- Stephanote, Jasmin de Madagascar
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    Stephanotis floribunda en septembre Nom commun : Stéphanote à fleurs nombreuses, plus connu sous le nom de Jasmin de Madagascar, localement Liane de cire, nommée par les anglophones 'Madagascar Jasmine, Bridal wreath, Wax flower, Hawaiian wedding flower'.
    Nom latin : Stephanotis floribunda A.Brongn.*, que l'on doit nommer maintenant Marsdenia floribunda (Brongn.) Schltr., autres synonymes retenus, Ceropegia stephanotis Poir. ex Decne. Isaura alliacea Steud., Isaura allicia Comm. ex Lam.
    famille : anciennement Asclepiadaceae, maintenant Apocynaceae.
    catégorie : arbuste (liane) pourvue de longues vrilles, volubiles, qui s'enroulent autour d'un support.
    Attention, elle contient un latex toxique, qui peut provoquer, chez certaines personnes, des dermites de contact.
    feuillage : persistant, coriace, vernissé, vert foncé à vert émeraude, nervure médiane plus claire. Des feuilles opposées, ovales à elliptiques de 10 cm, légèrement repliées, en forme de gouge.
    port : grimpant, étalé.
    floraison : du printemps à l'automne, de juin jusqu'en septembre, parfumée, nectarifère.
    Réunies en bouquets terminaux et axillaires des fleurs, à épaisse corolle tubuleuse, d'environ 6 cm à 5 lobes effilés, à l'intérieur velu.
    couleur : blanc pur cireux.
    fruits : d'un vert pruineux, de gros fruits déhiscents ovoïdes de 8 à 10 cm, des côtes qui, à maturité, s'entrouvrent pour libérer des centaines de petites graines marron à aigrettes très soyeuses, la dissémination est effectuée par le vent et par l'eau. Son fruit est semblable à celui de l'Araujia sericifera.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 3-5 m.
    plantation : au jardin, sous climat approprié, au printemps, ailleurs, à cultiver dans des potées que l'on rentrera durant l'hiver à, entre 12 et 14 °C.
    multiplication : par semis à chaud au printemps, pour la levée compter 2 à 3 semaines, ou par boutures en été à l'étouffée.
    sol : drainé, frais, humifère.
    rempotage : si nécessaire, il s'effectue au début du printemps.
    emplacement : au jardin, mi-ombre lumineuse, ombre légère du milieu du printemps à l'automne. A l'intérieur, à placer en situation lumineuse, mais tamisée à l'abri des courants d'air froid.
    zone : 10-11, U-K hardiness H1B, USDA zones 10a-11b, minima requis aux alentours de 4 ou 5 °C.
    origine : Madagascar. Introduite dans les serres du Musée d'histoire naturelle de Paris, vers la fin de mai 1834, voir texte ci-dessous.
    entretien : taille éventuelle de mise en forme en hiver, en rabattant les tiges dégarnies, au jardin prévoir un paillage pour conserver le pied au frais.
    Durant la période de végétation, éviter de le déplacer, car cela peut provoquer, la chute des boutons floraux, durant cette période de croissance (mars à août) effectuer des arrosages réguliers avec une eau à température ambiante, de préférence non calcaire, avec un léger apport d'engrais pour plantes à fleurs, environ tous les 15 jours, veiller à ne pas laisser stagner de l'eau dans le dessous de pot et laisser ressuyer le substrat entre deux arrosages.
    Vers la fin de l'été, diminuer progressivement les arrosages et durant l'hiver, le conserver dans une pièce fraîche, si possible, entre 12 et 14 °C.
    maladies et ravageurs : peut être sujet aux araignées rouges (red spiders) lorsque l'atmosphère ambiante est trop sèche, aux cochenilles (scale insects), ainsi qu'aux pucerons (aphids).
    NB : le genre Marsdenia est dédié au linguiste, explorateur irlandais William Marsden (1746-1836), qui travaille, à Sumatra pour le compte dans la Compagnie britannique des Indes orientales, il publie des ouvrages sur l'Indonésie et sur la numismatique ; son nom spécifique floribunda signifie très florifère, avec de nombreuses fleurs. Il a été primé par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM)
    Son ancien nom Stephanotis vient du grec 'stephané', qui désigne une couronne, une guirlande, qui sert à faire des couronnes, faisant allusion au nombre et à la beauté des fleurs que produisent les plantes de ce genre, l'adjectif stéphanoïde signifie qui à la forme d'une aigrette, faisant référence aux soyeuses aigrettes.
    Un genre qui ne comprenait que cinq espèces de vivaces grimpantes à souche ligneuses, originaires des zones en zone tropicales de Madagascar, de l'Afrique et de l'Asie.
    Son nouveau genre Marsdenia comprend environ 150 espèces originaires de l'Afrique, de l'Asie, des Amériques, de l'Australie et de Madagascar en zone tropicale, mais, il semble qu'il n'a guère de succès auprès des amateurs et des jardiniers, qui restent fidèles à son ancien nom de Stephanotis.
    - Stephanotis floribunda 'Variegata' ou Marsdenia floribunda 'Variegata', au feuillage irrégulièrement panaché de blanc-crème.
    Stephanotis floribunda
    Fig. 1. Corolle ouverte pour en faire voir intérieur velu.
    Fig. 2. Couronne staminale et pistil.
    Fig. 3. 1 Anthère par M.P. Bensa
    illustration : peintes d'après nature par M. P. Bensa, peintre de S.A.R. Madame Duchesse de Berry, figurant dans l'Herbier général de l'amateur, contenant la description, l'histoire, les propriétés et la culture des végétaux utiles et agréables par Mordant de Launay et Loiseleur-Deslongchamps, deuxième série, tome 2, 1841 à Paris ; l'ensemble de l'Herbier est consultable à la Biodiversity Heritage Library BHLibrary.
    Cette illustration, est accompagnée du texte suivant : "Il y a quelques années, le Muséum reçut de M. Bélanger*, une plante vivante qui lui avait été donnée, au jardin botanique de l'île Bourbon, sous le nom d'Asclepias odoratissima et comme venant de Madagascar ; cette plante grimpante s'est développée avec vigueur dans la serre chaude, et vers la fin de mai 1834, elle s'est couverte de fleurs qui, par leur nombre et leur grandeur, la pureté du blanc de leur corolle, et l'odeur suave qu'elles répandent, deviendront l'un des plus beaux ornements des serres chaudes. L'aspect seul de ces fleurs, leur longue corolle tubuleuse et hypocratériforme, montraient immédiatement que cette plante avait été rangée à tort dans le genre Asclepias ; mais l'examen des étamines prouvait qu'elle appartenait à la famille des Asclépiadées et non à celle des Apocynées dont elle avait plutôt l'apparence.
    L'organisation de la fleur la rapprochait surtout des genres Pergularia et Marsdenia, tels qu'ils ont été définis par M. Brown*; mais elle en différait cependant par des caractères assez importants pour que je fusse disposé à le considérer comme type d'un nouveau genre, lorsque l'examen de l'herbier des îles Australes d'Afrique, de Dupetit-Thouars*, me montra que le genre Stephanotis, établi par lui dans ses Nova gênera Madagascariensia, mais décrit d'une manière trop incomplète à quelques égards pour qu'on pût déterminer ses rapports avec les autres genres d'Asclepiadacées, ne diiïérait pas gènériquement de la plante du même pays que l'on cultivait dans nos serres.
    Dupetit-Thouars, en établissant ce genre, n'a rien dit relativement, soit au nombre des espèces qu'il avait observées, soit aux caractères qui les distinguent ; mais son herbier renferme, sous cette étiquette de genre, deux espèces bien différentes l'une de l'autre et de celle que j'ai observée vivante, toutes trois sont au contraire parfaitement identiques par leurs caractères génériques. >BR> Le genre, Stephanotis comprend donc trois espèces bien distinctes, toutes trois grimpantes, à fleurs blanches et originaires de Madagascar.
    Je n'ai pas conservé à la plante cultivée au Jardin du Roi, le nom spécifique d'odoratissima, parce que ce nom, propre à la distinguer des Asclepias qui sont généralement inodores, indique un caractère qui ne lui est probablement pas spécial lorsqu'on la compare aux autres espèces de Stephanotis.
    - Stephanotis Thouursii tube de la corolle peu à peu développé supérieurement.
    - Stephanotis acuminata tube de la corolle non renflé à la base et resserré vers le haut.
    - Stephanotis floribunda ...
    Le genre Stephanotis diffère du Pergularia par l'absence des laciniures intérieures de la couronne et par le tube de la corolle non urcéolé, du genre Marsdenia, R.B., par la corolle non urcéolée ou subrolacée, mais longuement tubuleuse et hypocratériforme.
    Annotations :
    *Bélanger, botaniste et voyageur Charles Paulus Bélanger (1805-1881), il quitte la France en 1825 pour les Indes orientales, arrive en mars 1826 à Pondichéry où il est, en charge du jardin royal de Pondichéry, il y assure la création d’un jardin botanique et gère les différents herbiers qui présentent à l'époque, plus de 1 200 nouvelles espèces qu'il fera parvenir aux musées nationaux. Pour tous ces travaux, il reçoit en 1832, la croix de chevalier de la Légion d’honneur, puis en 1850, durant plus de 30 ans, il est le directeur du jardin botanique et zoologique de Saint-Pierre de la Martinique, et le commissaire des expositions coloniales de Paris.
    Membre de la Société botanique de France en 1857, il sera promu officier de la Légion d’honneur en 1878.

    *Ad. Brongniart, botaniste et paléontologue français, Adolphe Théodore Brongniart (1801-1876), abréviation botanique officielle : Ad. Brong, spécialiste dans l'étude et la recherche des graines fossiles et des végétaux silicifiés, suivies de publications référencées dans data.bnf.

    *M.Brown, abréviation botanique R.Br., pour le chirurgien écossais Robert Brown (1773 - 1858), l'un des plus célèbres botanistes et naturalistes du Royaume-Uni, spécialiste de la description et classification des végétaux, car il s'intéresse à l'étude des pollens avec un microscope et il y découvre en 1827 ou 28, le mouvement de particules visibles qui s'entrechoquent avec les molécules invisibles en suspension dans le fluide interne des grains de pollen, cette marche aléatoire perpétuelle porte le nom de 'mouvement brownien', repris par la suite par les physiciens Delsault, Bachelier popularisé par Einstein.
    En juillet 1801, en compagnie du réputé illustrateur botanique Ferdinand Bauer, il embarque sur l'Investigator du navigateur, cartographe anglais Matthew Flinders (1774-1814) pour explorer et collecter le long des côtes de l'Australie et en faire le tour à partir de Sidney, récit relaté dans Atlas to Flinders' Voyage to Terra Australis édité en 1814 à Londres.
    Dès son retour à Londres, en 1805, il s'attache à des publications dont une monographie sur les Proteaceae 'On the Proteaceae of Jussieu' présentée le 17 janvier 1809 (toujours diffusée) puis en 1810 'Prodomus florae Novae Hollandiae et Insulae Van-Diemen'. Responsable de l'herbier du British Museum. De 1849 à 1853, il assure la Présidence de la Société linnéenne de Londres où auparavant en tant que membre, il y présente ses mémoires, dont un sur ses Observations sur les organes sexuels et le mode de fécondation des Orchidées et des Asclépiadacées, en deux parties lues le 1 et 15 novembre 1815.

    *Descaine, célèbre botaniste, pomologue français Joseph Descaine (1807-1882), qui débute au Muséum de Paris en 1833, où il est nommé, l'assistant naturaliste de Bernard de Jussieu en charge des herbiers, il enseigne de nombreuses années avant d'être titulaire de la chaire de culture en 1851, puis Directeur des cultures du Muséum. En 1864, il est élu président de l'Académie des Sciences, puis en 1880, il est nommé membre de la Société Royale de Londres.
    Auteur de nombreuses publications scientifiques et il participe à la rédaction de la Revue horticole et du Bon jardinier, auteur du fort célèbre "Jardin fruitier du Muséum publié de 1858 à 1875, grand ami du botaniste G.Thuret.
    Notice historique, lire l'éloge rédigé par M.Berthelot, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, lue à la séance publique du 18 décembre 1893, consultable en format pdf.

    *M. Decaisne vient d'en découvrir dans les Herbiers du Muséum une quatrième espèce, qu'il se propose de publier incessamment sous le nom de Stephanotis grandiflora. Elle vient de Madagascar." Ad. Brongniart*, Ann. sc. nat., 1837

    *du Petit Thouars, botaniste, collecteur français Louis Marie Aubert du Petit Thouars (1758-1831), spécialiste des fleurs tropicales et des orchidées des îles de Madagascar, Maurice et de La Réunion. Directeur des Pépinières impériales du Roule, Paris. Membre de l'Académie des sciences, lire son éloge historique, lu par le sécrétaire perpétuel M.Flourens de l'Académie des Sciences, lors de la séance publique, du 10 mars 1845, format pdf.
    Il est l'auteur de 'Genera nova Madagascariensia, secundum methodum Jussiaeanam disposita' publié en 1820, consultable à la BnF.

    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
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