Scabiosa atropurpurea  - Scabieuse pourpre noire
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    Scabiosa atropurpurea © Shirö Kurita*
    Nom commun : Scabieuse pourpre noir, Scabieuse pourpre foncé, nommée par les anglophones 'Egyptian Rose, Mournful Widow (veuve triste), Pincushion Flower' (coussin à épingles), en japonais 'Seijoou matsmushisou, Seiyou Matsumushisou.'
    Nom latin : Scabiosa atropurpurea (L.) Greuter & Burdet, synonymes retenus, Scabiosa atropurpurea subsp. maritima (L.) Arcang. (1882 - Flora italiana), Scabiosa maritima var. atropurpurea (L.) Gren., Asterocephalus atropurpureus (L.) Spreng.*, Columbaria atropurpurea (L.) C.Presl, Cyrtostemma atropurpureum (L.) Spach
    famille : Dipsacaceae.
    Herbrium : from Kew's Herbarium.
    catégorie : vivace herbacée à courte vie.
    port : touffe buissonnante érigée, bien arrondie pour certains cv.
    feuillage : caduc.
    floraison : qui fleurissent de la circonférence vers le centre durant au moins 16 semaines, du milieu de l'été à l'automne de juillet à octobre, nectarifère, certaines d'entre elles sont légèrement parfumées, visitée par les abeilles, bourdons et surtout par les papillons.
    couleur : rouge violacé à pourpre foncé, et même franchement plus rouge, voir photo ci-dessous. Les bourgeons sont noirs et progressivement rouge foncé.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 0.30-0.75 m, selon variétés.
    plantation : au printemps et à l'automne prévoir 30 à 45 cm entre les plants.
    multiplication : par semis à chaud, de février jusqu'en avril entre 18 et 21°C, dans un substrat maintenu humide. Compter pour la levée entre 10 et 12 jours. Aussi par division au printemps et prélèvements de boutures basales.
    sol : léger, humifère, neutre ou alcalin, plutôt frais, mais bien drainé, parfaitement adaptée au calcaire.
    emplacement : plein soleil.
    zone : 7-11, U-K hardiness H4, USDA zones 6b-9b. Tolère jusqu'à - 15°C pour l'espèce type, parfaitelment adaptée à la sécheresse, Indice 4, c'est-à-dire au moins 4 mois sans eau.
    origine : sud de l'Europe, depuis l'Afrique du Nord, la péninsule ibérique zt la France, jusqu'en Grèce et Turquie, introduite aux Amériques ainsi qu'au Japon au début de la période Meiji* où elle porte également le nom de veuve triste, veuve en deuil.
    entretien : il faut prévoir des tuteurs ou cerclages selon la hauteur. Elle n’a pas besoin de beaucoup d’eau pour prospérer, arroser jusqu'à l'établissement.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie et ravageurs.
    NB : son nom Scabiosa désigne le genre en latin, mot venant de 'scabiosus' qui signifie rugueux, galeux, dérivé de 'scabies' qui désigne les gales, les aspérités, faisant référence au fait que les scabieuses dans les pharmacopées traditionnelles étaient réputées pour soigner la gale, et son nom spécifique atropurpurea signifie pourpre foncé venant de 'atro' noir et de 'purpureus' pourpre.
    Ce genre comprend environ 80 espèces d'annuelles, bisannuelles ou vivaces, originaires des zones tempérées du globe, dont près de 40 espèces rien qu’en Europe, un genre proche des Knautia qui sont parfois donnés en synonyme.
    Louis van Houtte* en 1857, dans le le volume 12, de Flore des serres et des jardins de l'Europe, écrivait :
    "Les Scabieuses que nous cultivons le plus habituellement dans nos jardins sont des variétés de diverses couleurs du Scabiosa atropurpureaL., espèce si anciennement cultivée qu'on en ignore même la patrie ; elle serait, dit-on, originaire de l'Inde. On sait que ce sont des plantes bisannuelles, que l'on sème en mai-juin et qui fleurissent l'année d’après.
    Parmi les semis de M. Döller, jardinier de M. le comte de Schoenborn, Vienne, en Autriche, il s'est trouvé, à sa grande surprise, une plante donnant des capitules de fleurs d'un cramoisi presque noir, reflété de feu et dont les fleurons étaient doubles. M. Döller en a coupé les branches qu'il a eu l'amabilité de nous envoyer.
    Cultivée à la manière des Géraniums, c'est réellement une charmante plante.
    On la soumet à une taille sévère et on obtient, vers la fin de l'été, en automne et jusqu'en hiver, des fleurs d'autant plus recherchées que ce sont presque les seules de la saison. Leur couleur est si belle ! C'est du velours noir à reflet de feu. Bouturer au printemps. Nous la mettrons en vente dès le 1er septembre, en de jolis exemplaires.
    Cette scabieuse à sa place au jardin dans les massifs, mixed borders, plates-bandes, sans oublier au potager pour avoir d'excellentes fleurs coupées que l'on peut conserver approximativement deux semaines en changeant l'eau du vase. Les fleurs montées en graines sont souvent utilisées pour composer des bouquets de fleurs séchées.
    Scabiosa atropurpurea © Shirö Kurita*
    Dans le langage des fleurs, la scabieuse symbolise la tristesse et dans la symbolique des végétaux funéraires, celle du souvenir lors de l'envoi de fleurs à la suite d'un décès, les autres fleurs privilégiées étant lis, dahlias, lilas, roses, des chrysanthèmes, pensées et violettes, de couleur blanche si le défunt était un adolescent (fille ou garçon) ou un enfant.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Scabiosa atropurpurea  'Ace of Spades', 60 cm fleurs doubles presque noires anthères roses.
    - Scabiosa atropurpurea  'Black' ou 'Black Night' fleur bombée, d'un velouté rouge cramoisi presque noire.
    - Scabiosa atropurpurea  'Beaujolais Bonnets', couleur beaujolais évidemment, certains la donne pour caucasica.
    - Scabiosa atropurpurea  'Blue Beau', annuelle de 60 cm, fleur bleu-mauve en coeur plus clair.
    - Scabiosa  'Blue Cockade', floraison d'un bleu-violet.
    - Scabiosa atropurpurea  'Chile Black', 50 à 80 cm, pourpre foncé.
    - Scabiosa atropurpurea  'Chile Sauce', fleurs très bombées, grenat foncé, anthères d'un blanc rosé.
    - Scabiosa atropurpurea  'Derry Black', 50 à 60 cm, pourpre foncé, anthères blanc crème.
    - Scabiosa  'Dwarf Double' 45 cm à fleurs doubles parfumées de coloris variés : blanc ou rose ou bleu ou violet.
    - Scabiosa atropurpurea  'Fata Morgana', annuelle de grande taille entre 60 et 90 cm, floraison de juin jusqu'en août dans un jaune crème abricoté.
    - Scabiosa  'Ticky', 0.45 m de coloris variés : blanc ou rose ou bleu ou violet.
    - Scabiosa atropurpurea  'Snowmaiden, Snow Maiden', une annuelle de 50 cm à 1 m, à fleurs bombées d'un blanc pur.
    Quelques autres espèces :
    - Scabiosa graminifolia  Scabieuse à feuilles de graminée, vivace persistante, H 0.30 m, fleur violet en été.
    - Scabiosa lucida , Scabieuse luisante vivace à feuilles argentées, H 0.20 m, fleur violet clair en été.
    - Scabiosa stellata , Scabieuse étoilée, annuelle érigée, H 0.50 m, fleur bleue en été.
    Quelques autres espèces de Scabieuses ou de Knauties présentes dans l'Encyclopédie :
    - Knautia arvensis  L., synonyme Scabiosa arvensis L., Knautie des champs, Fleurs des Veuves, consulter sa fiche.
    - Knautia macedonica  Griseb., Knautie de Macédoine, consulter sa fiche.
    - Scabiosa caucasica  M. Bieb, Scabieuse du Caucase, consulter sa fiche.
    - Scabiosa columbaria  L., Scabieuse colombaire, Colombière à petite tête, Bonnet bleu et ses hybrides, consulter sa fiche.
    - Scabiosa cretica   L., aujourd'hui nommée Lomelosia cretica  ((L.) Greuter & Burdet, consulter sa fiche.
    - Scabiosa ochroleuca  L., Scabieuse à fleurs de lait, consulter sa fiche.
    Découvrir également
    - Cephalaria gigantea  (Ledeb.), Céphalantaire, Scabieuse géante,consulter sa fiche.

    Annotations
    *Indice, indices de résistance à la sécheresse : indice : 1 - jusqu'à 1 mois sans eau, indice : 2 - jusqu'à 2 mois sans eau, indice : 3 - jusqu'à 3 mois sans eau, indice : 4 - jusqu'à 4 mois sans eau, indice : 5 - jusqu'à 5 mois sans eau, indice : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, correspond à des zones désertiques.
    *Kurita, botaniste-biologiste, généticien japonais Shirö Kurita (1936-2019), qui, en 1958, est professeur au département de biologie de l'Université de Chiba, nommé professeur émérite, en 2001. Docteur en sciences, Université métropolitaine de Tokyo de 1949 à 2011.
    Il y mène des recherches sur les fougères, puis, sur les amaryllidacées japonaises, qui se reproduisent sans produire de graines, en divisant les bulbes, il a publié l'histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998), hélas, son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et d'autres.
    *ère Meiji, se situe entre 1868 et 1912, sous le règne restauré de l’empereur Mutsuhito (1868-1912) qui démarre après l'abdication du dernier shôgun Tokugawa Yoshinobu en décembre 1867, qui se caractérise par l’ouverture du pays aux influences extérieures et l'affirmation de sa présence et puissance sur la scène internationale et l’abolition des anciens statuts sociaux.
    *Spreng. abréviation botanique pour le médecin botaniste et historien allemand Kurt Polycarp Joachim Sprengel (1766-1833) à partir de 1789, il enseigne à l'université de Halle-sur-Saale (land de Saxe-Anhalt ) tout en effectuant des recherche en médecine et botanique. Il est le spécialiste de l'histoire de la médecine, auteur de nombreux ouvrages, sur cette histoire, il s'intéresse à la classification linnéenne.
    Auparavant en 1785, il est nommé directeur du jardin botanique de Halle, dont il assurera, la renommée, jardin qu'il fera découvrir à Johann Wolfgang Von Goethe, sa biographie, source le Larousse.
    Scabiosa atropurpurea © Shirö Kurita*
    Sprengel est d'ailleurs séduit par la théorie de Goëth exposée dans son "Essai sur la métamorphose des plantes", initié lors de son périple italien en 1786, publié en 1790, consulter la traduction de 1829, à la BnF.
    En 1810, il est élu membre de l'Académie Royale des Sciences de Suède, il échange de septembre 1818 à mai 1819 une correspondance sur des graines et des fougères plantées à Liverpool avec l'éditeur-botaniste anglais William Pamplin (1806-1939), également pépiniériste à Chelsea.
    *van Houtte , Louis Benoît van Houtte (1810-1876) éest un horticulteur belge qui travaille au Jardin Botanique de Bruxelles entre 1836 et 1838 et est surtout connu pour sa célèbre série de plantes, surnommé le Prince des horticulteurs du XIXe siècle, auteur de Flore des Serres et des Jardins de l'Europe, des numéros sont consultables en ligne à la Bnf.
    Horticulteur. - Créateur de l'École d'horticulture de Gentbrugge, fondateur de la revue "L'Horticulteur belge : journal des jardiniers et des amateurs" et directeur de l'Institut horticole du gouvernement à Gand.
    Au début de sa carrière, van Houtte a travaillé à Bruxelles pour le ministère des Finances et a occupé ses loisirs sur des activités botaniques. Il était en bons termes avec des hommes comme Parmentier, Edouard Parthon de Von (1788-1877), D’Enghien et se lia d'amitié avec des jardiniers locaux. Avec Charles François Antoine Morren, van Houtte fonde L'Horticulteur Belge (1833-1838), un magazine botanique mensuel, en novembre 1832. Van Houtte ouvre également une boutique de semences et d'outils de jardin.
    Dévasté par la perte de sa femme avec laquelle il n'était marié que depuis peu de temps, il part au Brésil chercher des orchidées pour Parthon de Von et le roi de Belgique. Il part pour Rio de Janeiro le 5 janvier 1834, mais en raison du mauvais temps et d'une escale à Maio dans les îles du Cap-Vert, il n'est arrivé qu'en mai 1834.
    À son retour de son expédition de 1834-1836 au Brésil, van Houtte fonde l'Ecole d'Horticulture et crée également en 1839 une pépinière à Gentbrugge près de Gand avec son partenaire Adolf Papeleu. Les connaissances botaniques, le sens des affaires et la facilité linguistique de Van Houtte ont conduit à son succès commercial et à la fonction de maire de Gentbrugge.
    Au plus fort de la folie européenne des orchidées en 1845, il envoya des collectionneurs de plantes en Amérique pour rechercher des orchidées et d'autres plantes exotiques. Van Houtte a produit des plantes pour les conservatoires européens et, avec l'aide d'Edouard Ortgies, a cultivé la première Victoria Lily sur le continent. Dans les années 1870, la pépinière de van Houtte était florissante, couvrant 14 hectares et comprenant 50 serres. L'entreprise a été exploitée par le fils de van Houtte, à sa mort en 1876.
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