Asclepias curassavica - Asclépiade de Curaçao
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    Nom commun : Asclépiade de Curaçao, Fleur de sang, Ipéca bâtard, nommé localement aux Antilles 'Zèb-Man-Boivin' (Herbe de Mme Boivin), 'Quadrille', 'Herbe-à-Ouatte, Calypso, Zeb-Papiyon', en Nouvelle-Calédonie c'est l'Herbe à gendarme*, à Cuba 'Tapafrio' et par les anglophones 'Scarlet milkweed, Silkweed, Swallow-wort, Red-head, Blood flower, Indian root, West indian Ipecacuanha, Wild Ipecacuanha'.
    Nom latin : Asclepias curassavica L.*, synonyme Asclepias curassavica Blanco.
    famille : Asclepiadaceae
    catégorie : vivace à souche ligneuse souvent cultivée en annuelle, sa durée de vie est assez brève, contenant un latex blanc irritant et toxique.
    port : touffe érigé.
    feuillage :persistant ou non persistante selon le mode de culture et le climat, d'un vert moyen à vert foncé, revers à reflets bleutés nervures saillantes. Longues feuilles opposées, oblongues à lancéolées de 10 à 15 cm, pourvues d'un court pétiole.
    floraison : longue floraison de la fin du printemps à l'automne (juin-octobre). Ombelles terminales axillaires composées de 5 à 10 petites fleures bisexuées, nectarifères, visitées par de nombreux insectes, dont les abeilles, bourdons, guêpes, mouches, coléoptères, colibris et de nombreux papillons, c'est d'ailleurs, comme les autres du genre, la plante hôte et nourricière du Monarque* Danaus plexippus, D.menippe et D. chysipus, de ses pontes sur le revers des feuilles, des larves et des chenilles, voir des photos et sa fiche descriptive, sur le site du mnhn, Musée national d'histoire naturelle de Paris.
    Corolle étoilée à 5 lobes elliptiques, récurvés, en son centre, un gynostème proéminent, calice à 5 lobes.
    couleur : rouge orangé vif et jaune orpiment pour le gynostème, les boutons floraux sont rouges.
    fruits : follicules de 5 à 8 cm, déhiscents, glabres et dressés en forme de navette, contenant de nombreuses graines de 0,8 cm, aplaties d'un brun rougeâtre, pourvues de longues aigrettes soyeuses et blanches, dispersion par le vent. Autrefois, c'était un des jeux favoris, des enfants, de les libérer et les regarder flotter dans les airs. Les fruits servent à confectionner des petits bouquets ressemblant à des oiseaux verts.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.9-1.2 m Ø 0.70m, et plus sous climat approprié.
    plantation : au printemps en prenant soin de laisser au moins 50 cm de distance.
    multiplication : division en automne, bouturage de tiges aôutées, semis sous châssis courant février ou carrément en place au printemps après les gelées, germination entre 5 jours et 3 semaines, en prenant soin de faire tremper les graines durant 24 heures dans une eau tiède avant de les semer.
    sol : plutôt humide.
    emplacement : soleil ou mi-ombre.
    zone : 9-11, U-K hardiness H1C, USDA zones 8a-11, parfaitement adaptée à la sécheresse. Tolère sur de courte période - 5 °C.
    origine : Amérique du Sud, en zone tropicale et subtropicale et aux Caraïbes, aujourd'hui, naturalisée dans le sud des États-Unis, en Afrique, en Australie et certaines pays d'Europe.
    Introduite en Nouvelle-Calédonie vers 1860, où depuis 1905, elle est considérée comme une plante envahissante à détruire.
    entretien : pour favoriser la floraison, supprimer les fruits, elle peut se tailler pour la ramifier, elle s'utilise en fleurs coupées en prenant soit de laisser sécher l'entaille.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie et ravageurs pour l'instant, mise à part plusieurs espèces de Monarque.
    NB : son nom Asclepias, lui a été donné en souvenir d'Asklêpios*, connu des latins sous le nom d'Esculape,, qui fut, dans la Grèce mythologique le Dieu de la médecine. Le nom latin Aesculapius) est par contre, lié au Marronnier d'Inde et son nom spécifique curassavica pour préciser son origine, Curaçao, une des île des Antilles, anciennement néerlandaises.
    Ce genre comprend environ 120 d'espèces de vivaces herbacées, sous-arbrisseaux, arbrisseaux ou arbustes persistants ou caducs, principalement originaires majoritairement de l'Amérique du Nord, dont 4 présentes au Québec*, et dont un bon tiers d'entre elles, sont les plantes hôtes du légendaire Monarque* essentiellement, le long des côtes atlantiques pour pouvoir, effectuer les migrations du Canada jusqu'au Mexique et quelques-unes de l'Afrique et une autre de Chine.
    En France, vous pouvez admirer au Jardin botanique de Lyon (Parc de la Tête d'Or), une fort belle collection d'Asclépiadacées, riche de plus ou moins 42 espèces, représentées, par plus de 275 taxons.
    Comme bien d'autres espèces du genre, c'est une adventice toxique notamment pour les chevaux et bovins qui peut vraiment devenir envahissante, dans des pays comme l'Espagne où sont entreprises, depuis plusieurs années, des campagnes d'éradication.
    C'est sous le règne de Charles IV, qu'elle dut découverte entre 1757 et 1798, lors de l'Exploration botanique des îles sous le vent' (Cuba, Puerto Rico et les îles sous le vent), décrite par le botaniste-médecin Martín de Sessé (1751-1808), nommé en 1788, Directeur du Jardin botanique de Mexico et le botaniste-chimiste cubain José Estevez y Cantal (1771-1841), puis, expédiée avec 500 autres espèces médicinales vers l'Espagne, pour y être cultivée dés 1803, au jardin sous le nom de 'bandera española', puis commercialisée dans le reste de l'Europe.
    L'Asclépiade de Curaçao est idéale pour entrer dans la composition des rocailles, des massifs et mixed-border, dans les jardins secs ou ceux sous climat approprié, ailleurs, elle est a cultiver soit en annuelle, soit dans des potées que l'on protège durant l'hiver.
    illustration : planche 116 de J. Th. Descourtilz dans "Flore médicale des Antilles ou Traité des plantes usuelles des colonies françaises, Anglaises, Espagnoles, et Portugaises", vol. 2 (1822) par M.E Descourtilz.
    Parmi la centaine de cultivars, citons :
    J.T. Descourtilz
    - Asclepias curassavica 'Apollo Orange' (1995), une obtention hollandaise de Kees & Elisabeth Sahin et Bejo Zaden B.V., 0.70 m, longue floraison de mai à octobre, boutons floraux rouges, gynostème orange, une fois installée, excellente résistance à la sécheresse.
    - Asclepias curassavica  'Apollo Yellow' (1990), même obtention hollandaise, 0.70 m , longue floraison de mai à octobre d'un beau et brillant jaune d'or, à aussi une excellente résistance à la sécheresse.
    - Asclepias curassavica  'Beauty' des boutons floraux et corolle rouge vif, gynostème jaune pâle.
    - Asclepias curassavica  'Kiki', boutons floraux et corolle d'un jaune orangé, gynostème jaune vif.
    - Asclepias curassavica  'Lutea' d'un jaune vif, feuillage vert clair.
    - Asclepias curassavica  'Red' ou 'Red Butterfly' aux boutons floraux rouge- rose, corolle rouge corail, gynostème jaune vif, floraison vert la fin du printemps.
    - Asclepias curassavica  'Silky Gold' 0.90 à 1.20 m Ø 0.70, feuillage vert jaune nervures plus claires, boutons floraux d'un jaune pâle et corolle jaune d'or et gynostème jaune légèrement orangé.
    - Asclepias curassavica  'Silky Red' boutons floraux et corolle d'un rouge brillant et gynostème jaune orangé
    - Asclepias curassavica  'Silky Deep Red' et 'Deep Red', 0.90 à 1.20 m de haut Ø 0.70m, feuillage d'un beau vert sombre (Deep Red feuillage tirant sur le vert bronze) , boutons floraux et corolle d'un rouge grenat, gynostème jaune citron.
    - Asclepias curassavica  'Silky Mix' ou 'Silky Formula Mix', attention dans ce cas, il s'agit de graines de trois cultivars en mélange : 'Deep red', 'Scarlet et 'Gold'.
    - Asclepias curassavica  'Silky Scarlet' de petite taille environ 40 cm, rouge et jaune.
    - Asclepias curassavica  'Silky Yellow' boutons et corolle jaune d'or et gynostème jaune-orangé.
    Propriétés et utilisations :
    Comme toutes les autres espèces du genre, le latex, qu'elle contient, peut provoquer, chez certaines personnes, des irritations dermiques, mais dans les pharmacopées traditionnelles sud-américaines dont celle des Mayas, ce suc est réputé pour ses propriétés diurétique, émétique, expectorante, purgative et verrucide.
    Les graines contiennent des substances qui ont des propriétés cardiotoniques.

    Dans l'abécédaire, consulter les trois autres espèces présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations:
    *Herbe à gendarme, En Nouvelle-Calédonie, on raconte aux voyageurs que : "Des aigrettes d' Asclepias auraient été employées par un gendarme, venant de Tahiti à Pont-des-Français vers 1860, pour bourrer un coussin ou un oreiller. Échappées du coussin, des graines se seraient semées et la plante se serait peu à peu naturalisée. Cette tradition fournirait aussi la source de l'appellation commune de la plante en Calédonie, l'herbe à gendarme(s)", extrait de l'article L'«Asclepias curassavica» et son introduction en Nouvelle-Calédonie, publié en 1968 par K.J.Hollyman, dans le Journal des la Société des Océanistes, consultable chez Persée.
    *Monarque, la consommation des asclépiades le rendent toxique, le protégeant ainsi, des divers prédateurs, notamment des oiseaux.
    Il est présent aux Antilles. Les changements climatiques affectent à la fois, les territoires nord-américains, les migrations et leurs lieux d'hivernage au Mexique, ayant un impact sur l'ensemble des colonies de Monarques. Des campagnes de sensibilisation et réintroduction, des Asclepias sont en cours, au Québec, avec la mission Monarque, où il suffit de trouver l’asclépiade, et de vérifier la présence de monarques, puis noter les observations et partager les données sur le site Internet ou voir la Vidéo.
    *Sklêpios, fils du dieu Apollon et de la nymphe Coronis, fille du roi des Lapithes, dans les légendes il avait la réputation de ressusciter les morts, il est représenté avec un bâton sur lequel s'enroulent des serpents.
    Pline le considérait comme l'ancêtre des Apothicaires car il avait une grandes connaissances des plantes médicinales il fut à l'origine de la création des Asclépiades, écoles de médecine où fut enseignée la vraie médecine fondée sur l'observation clinique.
    *Québec, y sont présentes, naturellement, 4 espèces, la plus courante est l'Asclepias syriaca, puis, l'Asclepias incarnata, moins connue l'Asclepias exaltata et l'Asclepias tuberosa var. interior qui est une espèce désignée menacée dans la province.
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