Papaver orientale - Pavot d'Orient
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    Papaver orientale
    univ-lyon1 © Joël Reynaud
    Nom commun : Pavot d'Orient, Pavot du Levant, Pavot de Tournefort*nommé par les anglophones 'Oriental Poppy', en allemand 'Oriental poppy', en arabe 'Alkhashkhash alsharqiu', , en chinois 'Guï jiézïgui, Guï yîgsu' (Moutarde fantôme, pavot fantôme), en espagnole 'Amapola oriental', en italien 'Papavero orientale', en japonais 'Onigeshi' (Pavot démon), en néerlandais 'Oosterse papaver', en norvégien 'Orientalsk valmue', en portugais 'Papoula oriental', en russe 'Vostochnyy mak', en suédois 'Orientalisk vallmo', en turc 'Oryantal hashas, Gelincik orientale'.
    Nom latin : Papaver orientale  L.*, synonymes Papaver orientale var. intermedium  Grossh., Papaver orientale var. lasiothrix  Grossh.
    famille : Papaveraceae.
    catégorie : vivace herbacée drageonnante, cultivée également en biannuelle.
    feuillage : caduc, vert soutenu, velu, couvert de poils blancs. De grandes feuilles profondément pennées, les basales sont plus grandes.
    port : rosette basale suivie de tiges dressées formant une touffe buissonnante.
    floraison : du printemps courant mai-juin au début de l'été, pollinifère, visitée par les abeilles et certaines espèces de papillons comme le Machaon Papilio machaon et le Flambé Iphiclides podalirius.
    Des fleurs solitaires de 10 à 20 cm en coupe à 4 pétales ondulés et 2 sépales, disque de 8 à 18 stigmates filiformes, un long pédoncule soyeux.
    Des boutons floraux ovoïdes, hérissés de poils, inclinés vers le sol, se redressant juste avant l'éclosion.
    couleur : rouge orangé maculé de noir.
    fruits : capsules vertes, obovales glabres, aplaties sur le dessus, contenant des graines minuscules, réniformes, évacuées au gré du vent par les ouvertures.
    Elles sont souvent utilisées dans les compositions florales séchées.
    hauteur : 0.50 à 0.90 m et plus.
    multiplication : par semis d'avril à juillet à peine couvert, levée en 1 semaine ou par semis de graines fraîches en place à l'automne, également, par division de la touffe au printemps ouprélèvement de rejets à l'automne et courant février, et aussi par bouturage de racines de la fin de l'automne au début de l'hiver.
    sol : léger, surtout bien drainé, fertile, léger à tendance calcaire.
    emplacement : soleil, à l'abri des vents pour protéger ses fleurs.
    plantation : 40 cm entre les plants, compter selon le cv entre 3 et 5 plants au m², pour les cv. de grandes tailles, la distance de plantation (Dp) est de 60 à 80 cm.
    origine : Asie Mineur et centrale et sud-est de l'Europe du Caucase Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, en Russie, depuis la république de Karatchaïévo--Tcherkessie, jusqu'à l'Ossétie du nord, nord-est de la Turquie, dans la chaîne Pontique, jusqu'au nord-ouest de l'Iran, et depuis la Mer Caspienne jusqu'au Kurdistan, consulter la carte.
    zone : 3-9, U-K hardiness H7, USDA zone 3a-9b, aux hivers peu humides, parfaitement adapté à la sécheresse.
    entretien : supprimer au fur et à mesure les feuilles jaunissantes et les fleurs fanées, prévoir un paillage (copeau, chanvre ou lin) de quelques cm afin de conserver le substrat humide.
    Pour les utiliser dans la composition de bouquet, il faut les cueillir le matin, encore en boutons, non épanouis, mais bien gonflés, passer rapidement l'extrémité des tiges coupées qui sécrètent un latex poisseux, sous la flamme d'un briquet ou les plonger dans de l'eau bouillante quelques secondes. Placer le bouquet à l'abri des courants d'air, loin d'une source de chaleur ou d'une corbeille de fruits contenant des pommes ou des bananes, sans oublier de changer l'eau du vase régulièrement pour les conserver plus longtemps.
    maladies et ravageurs : peut subir les assauts des pucerons et peut être sujet au mildiou du pavot Peronospora arborescens (downy mildew) ainsi qu'à la hernie du chou* Plasmodiophora brassica (cabbage club root), une maladie fongique qui infecte les racines en formant dessus des galles surtout sur les crucifères. Dédaigné par les cervidés et les lapins.
    NB : son nom Papaver vient du latin ou il désigne le pavot et son nom spécifique orientale pour nous préciser son origine orientale, c'est celui que l'on nommait autrefois pavot de Tournefort*.
    Ce genre comprend environ cinquantes espèces d'annuelles, de bisannuelles et de vivaces originaires principalement de l'Afrique, de l'Eurasie en zone tempérée et juste deux espèces originaires des États-Unis et de nombreux cultivars et hybrides à fleurs simples ou doubles, rouge, jaune, orange, rose, blanc, à pétales frangés etc...
    Un certain nombre d'entre elles, contiennent de fortes concentrations d'alcaloïdes narcotiques et de la thébaïne* et selon le pays, leur culture est en principe interdite par les lois en vigueur sur les stupéfiants et les psychotropes comme le très proche rouge vermillon Papaver bracteatum.
    Parmi les hybrides et cultivars, citons :
    - Papaver orientale 'Allegro' de grosses fleurs d'un rouge écarlate en coeur macules noires.
    - Papaver orientale bracteata, touffe de grosses fleurs d'un somptueux rouge brillant avec une large macule noire en coeur, photo dans Flickr.
    - Papaver orientale  'Brilliant', 80 cm, de mai à juillet, grosses fleurs doubles chiffonnées d'un rouge écarlate, macule presque noire en forme d'ongle à la base des pétales légèrement ondulée, couronne d'étamines pourpre noir.
    - Papaver orientale  'Central Park', 80 cm, de mai à juillet, de grosses fleurs doubles chiffonnées, rose framboise, lie de vin en coeur.
    - Papaver orientale 'Curlilocks', avoisine 70 cm, courant mai-juin de grosses fleurs doubles chiffonnées à marge frangée en dents de scie d'un éclatant vermillon orangé, à la base des pétales, un onglet presque noir, et une grande couronne d'étamines d'un pourpre foncé quasiment noir.
    - Papaver orientale 'Harvest Moon', un peu plus petit, avoisine 70 à 80 cm, d'un vert moins foncé, de grosses fleurs chiffonnées courant mai-juillet d'un orange virant en coeur au rouille.
    - Papaver orientale 'Helen Elisabeth', 80 cm de haut, de mai à juillet, grosses fleurs doubles chiffonnées, d'un rose pâle saumoné, lie de vin en coeur.
    - Papaver orientale 'Manhattan' 70 à 80 cm, de mai à juillet, de grosses fleurs doubles chiffonnées, rose lilas à lie de vin, macules en forme d'ongle pourpre, couronne d'étamines lie de vin foncé.
    - Papaver orientale 'Patty's Plum', poussant moins bien que certains, mais il est réputé, car il en vaut la peine, pour sa couleur, photo ci-contre.
    Papaver orientale 'Patty's Plum'
    Brighton Plants ©
    - Papaver orientale 'Perry's White', 80 cm, port buissonnant, feuillage d'un vert foncé, courant avril/maijusqu'en juillet, de grosses fleurs blanches en coeur macules framboisées ou lie de vin et des macules noires, des étamines lie de vin, centre vieux rose.
    'Picotee', 60 à 70 cm, de mai à juillet, de grosses fleurs blanches doubles à marge ondulée, ourlet d'un liseré d'un orange saumoné, couronne d'étamines très foncée.
    - Papaver orientale 'Rosenpokal', 60 à 80 cm, courant mai à juin, de grosses fleurs doubles chiffonnées d'u rose saumon, en coeur large couronne d'étamines lie de vin foncé.
    - Papaver orientale 'Royal Chocolate Distinction' (2014), 60 et 70 cm, feuillage d'un vert tirant sur le gris, de la mi-juin à mi-juillet, de grosses fleurs doubles à marge ondulée de ± 15 cm d'un rouge pourpre framboisé à rouge marron, macule pourpre presque noire, couronne d'étamines lie de vin légèrement bleuté.
    - Papaver orientale 'Turken Louis', 80 cm, grosses fleurs aux pétales frangés rouge vif, en coeur des macules noires.
    - Papaver orientale 'Royale Wedding', également commercialisé sous 'Checkers', 'Choir Boy', 80 cm, de grosses fleurs aux pétales d'un blanc pur, vers la base des pétales, une macule en forme d'ongle pourpre très foncé, s'éclaircissant sur les bords en virant au framboisé en coeur, des étamines lie de vin presque noir, une photo dans Flickr.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de pavots présentes dans l'Encyclopédie :

    Annotations :
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    Il enseigne à l'Université d'Uppsala, à partir de 1741, durant une année, la médecine puis, la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    Hernie du Chou, consulter la fiche technique sur phytopath.ca.
    *thébaïne, en chimie, c'est un alcaloïde proche de la codéine et de la morphine, qui est présent dans l'opium, utilisé depuis l'Antiquité comme analgésique, médicament et substance psychoactive récréative.
    Son nom fait référence à la ville commerçante, dans l'Égypte Antique et dans la religion égyptienne, c'est le nom d'une triade divine.
    *Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) médecin, botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine, il fixe définitivement le genre Aphyllanthes monspeliensis, l'initiateur du premier système de classification des fleurs sur leurs caractères constants, repris par Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé, professeur de botanique au jardin du Roy (aujourd'hui le Jardin des plantes), en 1691, académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696 docteur de la faculté de médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV il entreprend un voyage de deux ans aux pays du Levant qu'il relate en deux volumes publiés en 1717 sous le titre 'Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy' (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure) au cours de ce séjour il s'intéresse aux drogues, préparations médicinales et plantes d'où on les tire (Histoire abrégée des drogues simples). On lui doit l'acclimatation des térébinthacées afin de ne plus dépendre de l'Orient.
    natacha mauric © 23/11/2000 ®Jardin! L'Encyclopédie
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