Nom commun : Prunelle, Brunelle à grandes fleurs, nommée par les anglophones 'Self heal', en néerlandais 'Snoeien van Bijenkorfje' ('Bijenkorfje' c'est la ruche), Brunel, Heelkruid genoemd (guérisseuse)
Nom latin : Prunella grandiflora (L.) Jacq.*, synonymes retenus, Prunella alpina Timb.-Lagr., Prunella grandiflora (L.) Schöller, Prunella grandiflora var. alpina Nyman, Prunella grandiflora var. hastifolia (Brot.) Nyman, Prunella grandiflora var. incisa Lej. & Courtois, Prunella grandiflora subsp. pyrenaica (Gren. & Godr.) A.Bolòs & O.Bolòs, Prunella grandiflora var. pyrenaica Gren. & Godr., Prunella hastata Spreng., Prunella hastifolia Brot., Prunella speciosa Wender., Prunella tournefortii Timb.-Lagr., Prunella transsilvanica Schur, Prunella vulgaris var. grandiflora L.
famille : Lamiaceae.
catégorie : vivace herbacée, bisannuelle, aux tiges stolonifères, souche traçante.
port : en dense couvre-sol, dressé puis étalé et rampant.
feuillage : persistant à semi-persistant. Petites feuilles de 2 cm oblongues à lancéolées, vert foncé à marge festonnée.
floraison : en été, de juin, jusqu'en septembre, nectarifère, visitée par les abeilles qui assurent la pollinisation.
Cours épis de petites fleurs hermaphrodites, bilabiées à lobes ciliés en partie basse, pourvues de bractées foliaires poilues, 2 paires d'étamines soudées entre elles, 1 style bifide, calice poilu.
couleur : bleu violet à rose violacé.
fructification : des akènes allongés de 1,5-2 mm.
croissance : rapide.
hauteur : 0.15-0.35 m en tous sens.
plantation : à l'automne ou au début du printemps, en espaçant les plants d'environ 25 cm, compter de 9 à 11 plants par m².
multiplication : elle se ressème et se marcotte spontanément, par division des touffes au printemps ou à l'automne, mais surtout par marcottage spontané et semis spontané.
sol : presque tous les types de sol acide, neutre ou calcaire, avec une préférence pour le calcaire, riche en humus, frais et humide, mais bien drainé.
emplacement : soleil, mi- ombre.
zone : 4 - 8, U-K hardiness H=3, USDA zones 5a-9b, tolère aisément jusqu'à - 28 ºC, une fois installée supporte des périodes de sécheresse, adaptée aux vents marins et à la pollution atmosphèrique.
origine : Europe centrale et Europe méridionale, jusqu'au Caucase en zones calcaires et sèches, largement répandue en France.
entretien : éliminer au fur et à mesure les fleurs fanées afin de prolonger, la floraison et éviter la montée en graines et les semis spontanés, en cas d'extrême sécheresse, penser à l'arroser, il est conseillé de raser les touffes à la fin de l'été.
Au jardin, arroser.
maladies et ravageurs :exempt pour l'instant de maladies et ravageurs.
NB : son nom Prunella est le nom latin de la brunelle, c'est le diminutif de 'prunum' qui désigne la prune faisant référence à la couleur violette, il a été donné par le botaniste allemand Tragus (Jérôme Bock) et c'est celui qui a été accepté par Linné*, que certains auteurs comme Gaspard Bauhin* et Tournefort* nommaient par contre Brunella, nom latin qui aurait une origine germanique bräune, parce qu'elle était utilisée pour soigner une maladie qui portait ce nom en allemand et qui signifie brun, c'est également le nom donné à la fauvette d'hiver, l'accenteur mouchet Prunella modularis, et son nom spécifique grandiflora vient du latin 'grandis' qui signifie grand et de 'flor, flora' qui désigne la fleur, donc à grandes fleurs.
Ce genre mellifère comprenait 95 noms d'espèces connues, après révision, en 2012, il ne comprend plus que 13 noms d'espèces et 72 autres noms sont considérés comme étant justes des synonymes et 10 autres noms demeurent toujours non résolus en 2022.
Cette prunelle est une alpine adaptée à la sécheresse qui permet de réaliser dans les rocailles, des tapis denses couverts de fleurs durant tout l'été, mais elle trouve également sa place dans les bordures et sur le devant les massifs, en situation mi- ombragée aussi sous le couvert des arbres.
Parmi les cultivars, citons :
- Prunella grandiflora 'Alba', de 15 - 30 cm de haut, croissance rapide, floraison d'un blanc pur, courant juillet-août.
- Prunella grandiflora 'Altenberg Rosa', 10 à 25 cm de haut, longue floraison de juin à septembre, d'un rose soutenu lèvre supérieur d'un rose plus foncé que la lèvre du bas, calice dans un ton plus foncé, tolère aisément -15 °C.
- Prunella grandiflora ‘Bella Deep Rose’®, une obtention de Ernst Benary Samenzucht (Benary®), environ 15 cm de haut, longue floraison d'un rose soutenu de juin à septembre selon climat.
- Prunella grandiflora 'Freelander Blue', de 15 - 30 cm de haut, croissance rapide, floraison courant juillet-août d'un beau bleu violacé.
- Prunella grandiflora Loveliness, est une série qui se décline en blanc et en rose pâle, feuillage semi-persistant, de 20 cm de haut, Ø 1 m.

Annotations :
*G.Bauhin, célèbre naturaliste, professeur de botanique Gaspard (Caspard) Bauhin (1560-1624)
*Crantz., abréviation botanique pour le médecin obstétricien-botaniste autrichien Heinrich Johann Nepomuk von Crantz (1722-1799), on lui doit de nombreux ouvrages en médecine et sur l'hygiène et des ouvrages en botanique 'Classis cruciformium emendata cum figuris aeneis in necessarium instit. rei herbariae supplementum' (Leipzig-Kraus - 1769), flore sur la famille des Crucifères, consultable en ligne.
*Jacq., abréviation botanique pour Nicolas Joseph Von Jacquin (1727-1817), médecin, botaniste et philosophe viennois d'origine néerlandaise, François Ier d'Autriche le nomme en 1752 responsable du Jardin Impérial de Schönbrunn, dont il initie le catalogue, et pour ce dernier, entre 1755 et 1759, il entreprend comme botaniste-collecteur, un voyage aux Antilles et en Amérique centrale. Un genre jamaïcain d'arbustes persistants de la famille des Theophrastacea, lui a été dédié par Linné sous le nom de Jacquinia.
On lui doit sa monographie des Oxalis publiée en 1752, consultable en ligne à la BHL et de nombreux ouvrages tel que 'Hortus botanicus vindobonensis' en 3 volumes, publié à Vienne de 1770 à 1776, 'Plantarum rariorum horti caesari schoenbrunnensis, publié à Vienne de 1797 jusqu'en 1804.
*L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757, Carl Linnæus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'., son herbier, le plus riche de son époque contenait 7000 plantes.
En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède et à partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772.
Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', consultable en ligne à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
*Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) médecin, botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine, il fixe définitivement le genre Aphyllanthes monspeliensis, il est l'initiateur du premier système de classification des fleurs, sur leurs caractères constants, qui a été repris par Linné.
Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au jardin du Roy (aujourd'hui Jardin des plantes), en 1691, académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696 docteur de la faculté de médecine de Paris.
En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre 'Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy' (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure) au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, préparations médicinales et plantes d'où, on les tire (Histoire abrégée des drogues simples). On lui doit l'acclimatation des térébinthacées afin de ne plus dépendre de l'Orient.
natacha mauric © 10/10/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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