Aspidistra elatior - Aspidistre élevée
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    Nom commun : Aspidistra commune, Aspidistre plus élevée, Belle-mère, Langue de belle-mère, Plante de belle-mère, Plante en fer forgé, en japonais 'Haran' (ce prononce hâra ne), en chinois 'Yï yè làn' (Orchidée à une feuille), nommée par les anglophones 'Cannon-ball plant, Iron plant, Cast-iron, Bar room plant'.
    Nom latin : Aspidistra elatior Blume*, synonymes Aspidistra lurida Ker Gawl*, Plectogyne variegata Link.*
    famille : Convallariaceae (Liliaceae).
    catégorie : vivace herbacée à rhizomes écailleux et noueux, cultivée comme plante d'intérieur.
    feuillage : persistant, coriace, luisant, vert foncé, marge légèrement ondulée. De longs pétioles érigés de + ou - 35 cm et grandes feuilles elliptiques ou lancéolées de 20 à 45 cm x 8 à 10 cm, en forme de fer de lance, d'où son nom en anglais. Les jeunes feuilles sont d'un vert vif, fonçant avec le temps.
    port : touffe érigée puis évasée.
    floraison : de la fin de l'hiver au début du printemps. Sur les sujets âgés, presque au ras du sol, dressées vers le ciel, fleurs hermaphrodites, campanulées, hexagonales Ø 3 cm à 6 à 8 lobes triangulaires et de 6 à 8 étamines, la pollinisation serait parait-il effectuée par les diverses espèces de gastéropode (escargots (snails) et limaces (slugs)).
    couleur : l'extérieur est plus foncé que l'intérieur, violet marginé de blanc crème virant au brun pourpre en fin de floraison.
    fruits : des petites baies sphériques.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 0.30 à 0.60 m et plus, envergure de 0.35 à 0.50 m.
    plantation : au printemps, en extérieur, sous climat doux.
    multiplication : début du printemps, par division des touffes en prenant soin de bien prendre un rhizome pourvu de trois à cinq feuilles pour assurer une bonne reprise ; maintenir le substrat humide et vaporiser les feuilles, les 3 à 4 premières semaines pour limiter, le déficit hydrique durant le développement racinaire.
    sol : frais, humifère, bien drainé.
    emplacement : lumière vive, à l'extérieur, à l'abri des vents forts et desséchants.
    zone : 8-11, U-K hardiness H3, USDA zone 7a-10b, tolère jusqu'à -20 °C, parfaitement adaptée à la pollution urbaine, à la sécheresse, aux écarts de température.
    origine : Japon sur la péninsule d'Osumi par la suite, introduite, dans le sud de la Chine, présente à Taïwan et dans l'île d'Hainan.
    culture en pot : rempoter tous les deux ans, dans un pot large, mais peu profond, dans un mélange de terreau, un peu de tourbe et du sable, un lit de perlite ou gravier au fond du pot pour le drainage.
    entretien : au jardin, arroser après la plantation et laisser vivre, une fois installé, car il est sans exigence et facile à vivre, juste supprimer les feuilles desséchées.
    Dans les potées, arroser sans excès. Durant la période de végétation, d'avril à septembre, effectuer un apport d'engrais, toutes les deux semaines, à l'automne, réduire les arrosages et stopper la fertilisation.
    Pour les variétés panachées, réduire l'apport d'engrais qui, en cas d'excès, fait disparaître les panachures, même chose lorsqu'il y a trop de luminosité.
    Il est recommandé de ne pas laisser stagner de l'eau, dans les dessous de pot, cela risque de provoquer des marques brunes sur le feuillage.
    Ne pas utiliser de produit lustrant, nettoyer régulièrement les feuilles avec une éponge humide trempée dans un mélange d'eau additionnée d'un fond de bière éventée pour la brillance.
    maladies et ravageurs : à l'intérieur, l'aspidistre peut être sujet aux araignées rouges (red spiders), et à une variété de cochenille blanche Pinnaspis aspidistra (mealybugs), aux thrips (thunder flies) et à l'extérieur, les jeunes pousses et les fleurs, sont convoitées par les limaces (slugs) et les escargots (snails) et peuvent subir du printemps jusqu'à la fin de l'été, des ravages, sur le bord des feuilles, provoqués par l'otiorhynque de la vigne Otiorhynchus sulcatus* (Black vine weevil) et par ses larves qui se nourrissent avec les rhizomes, voir photo © H.Bouyon - INPN.
    Aspidistra elatior var.variegata
    Mary E. Eaton
    illustration : planche 603 de l'aquarelliste Mary E. Eaton*, dans Addisonia : illustrations en couleur et descriptions populaires de plantes, volume 18 (1933-1934), contributed by New York Botanical Garden, consultable en ligne à la BHL.
    NB : son nom Aspidistra vient du préfixe grec "aspis =idos", qui désigne un petit bouclier faisant allusion à la forme de la fleur, et son nom spécifique elatior signifie plus élevé, plus grand.
    Rapporté de Chine en 1824, par John Damper Parks, un jardinier anglais qui y fut mandaté par la Royal Horticultural Society pour collecter de nouvelles espèces de chrysanthème, nous lui devons l'introduction d'un rosier thé, remontant, de couleur jaune pâle Rosa odorata var ochroleuca, une obtention des sélectionneurs chinois, que John Lindley* lui dédia en lui donnant le nom commun de 'Parks' Yellow Tea-scented China', ainsi que celle du premier Banksia jaune Rosa banksiae var. lutea.
    Ce robuste Aspidistra réputé "se nourrir de négligence, de fond de bière et d'eau de vaisselle" devint rapidement la coqueluche des clubs, des halls, des cours et des escaliers des demeures victoriennes avant d'envahir les demeures et lieux publics de toute l'Europe ; il a été primé à plusieurs reprises par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM).
    Mais, il faut songer à l'installer au jardin, dans les bordures, le long des allées ombragées, dans les massifs, au pied des bambous, en compagnie d'espèces adaptées à l'ombre sèche ou simplement, dans des potées pour animer en toute saison, balcons, patios et terrasses.
    Tombé un peu en désuétude, il semble revenir à la mode, notamment chez les fleuristes qui utilisent ses grandes feuilles, d'un beau vert brillant, pour confectionner des collerettes autour de compositions florales avec des Amaryllis ou d'autres grandes fleurs.
    Ce genre comprend huit espèces de vivaces persistantes, rhizomateuses, originaires de l'Asie, depuis la chaîne de l'Himalaya jusqu'au Japon.
    Parmi les cultivars et les autres espèces, citons :
    - Aspidistra elatior var. variegata aux feuilles panachées de blanc ou de crème, striures longitudinales, irrégulières, un sol trop riche, réduit les panachures, illustration ci-contre.
    - Aspidistra elatior 'Asa Ahi', aux feuilles d'un blanc crème vers la base, puis vert anis ou l'inverse sur une bonne moitié de la longueur, les nouvelles pousses sont entièrement vertes, elles mettent environ deux ans pour devenir bigarrées.
    - Aspidistra elatior 'Lennon's Green', une obtention américaine (Floride), aux feuilles d'un vert plus pâle, nettement plus étroites et effilées.
    - Aspidistra elatior 'Maculata', aux feuilles d'un vert très sombre, presque noir, maculé de petits points blancs.
    - Aspidistra elatior 'Milky Way' (Voie lactée) plus trapu, aux longues étroites feuilles d'un vert moyen constellées de petits points et traits d'un blanc, voir photo.
    - Aspidistra elatior 'Okamé', proche de variegata, aux feuilles panachées de blanc ou de crème, striures longitudinales, irrégulières.
    - Aspidistra elatior 'Sekko Kan', aux feuilles ayant le limbe blanc, nervure médiane, marge soulignée d'un liséré vert, irrégulièrement striées de vert.
    - Aspidistra elatior 'Snow Cap', feuillage vert foncé, brossé en pointe de blanc sur 1/3 de la longueur, voir Flickr.
    - Aspidistra crispa 'Golden Freckles' aux étroites feuilles d'un vert anis, froissées comme du papier crépon.
    - Aspidistra punctata Lindl., originaire de l'est de la Chine, dans les provinces côtières du Guangdong et à Hong Kong, aux grandes feuilles, voir l'illustration n° 5386 de Walter Hood Fitch, publiée dans Curtis's Botanical Magazine Collection Kew, lithographie.
    - Aspidistra psichanensis 'Crispa', aux feuilles d'un vert vif, maculé de points d'un vert plus vif.
    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, les rhizomes frais ou séchés entrent dans la préparation de mélanges de plantes ; ils sont réputés pour fluidifier le sang, prévenir les thromboses veineuses et pour soulager la toux. Prescrit aussi pour traiter les ecchymoses et les hématomes, les douleurs musculaires, les lombalgies et les rhumatismes.

    Annotations :
    *Blume, abréviation botanique pour le botaniste germano-hollandais Carl Ludwig Von Blume (1796-1862), il s'intéresse à la flore des Indes orientales néerlandaises et à celle de Java.
    *M.E.Eaton, Mary Emily Eaton (1873-1961) aquarelliste anglaise, qui réalise la plupart des illustrations pour la revue Addisonia, à partir de 1911, durant 21 ans, elle travaille pour le compte du New York Botanical Garden. Célèbre pour ses aquarelles qui illustrent le réputé 'Cactaceae' de Nathaniel Lord Britton & Joseph Nelson Rose (1919 -1923).
    *Ker Gawl., abréviation botanique pour le botaniste, archéologue britannique John Bellenden Ker Gawler (1764 - 1842), son soutien à la révolution française fait qu'il quitte son poste de capitaine dans l'armée en 1793, à partir de cette date, il exerce la botanique.
    Le genre Bellendena (famille des Proteaceae), lui a été dédié en 1810, par Robert Brown (1773-1858).
    On lui doit des ouvrages de référence : Recension Plantarum, édité en 1801, Select Orchideae, en 1816 et Iridearum Genera' en 1827. Entre-temps, de 1815 à 1824, en collaboration avec John Lindley (1799-1865), il fait paraître une revue illustrée 'Botanical Register'.
    *Link., abréviation pour le médecin, botaniste-naturaliste allemand Johann Heinrich Friedrich Link (1767-1851), il commence par enseigner, en 179,2 dans la plus ancienne Université d'Europe du Nord, l'Université de Rostock, dans le département de chimie, botanique et zoologie (Mecklembourg - Poméranie occidentale).
    Un séjour de deux ans au Portugal, l'oriente définitivement vers la botanique et à partir de 1811, à l'Université de Breslau, il y enseigne la botanique et la chimie. En 1815, il est nommé, professeur d'Histoire Naturelle, Directeur du jardin botanique de Berlin et conservateur de l'Herbier, puis membre de l'Académie des Sciences de Berlin.
    Il entreprend la description des Echinocactus et des Melocactus à partir de 1827. On lui doit de nombreux ouvrages dans différents domaines, dont une Flore portugaise, éditée à Berlin (1809-1840), qui sera longtemps un ouvrage de référence.
    Otiorhynchus sulcatus, initialement nommé Charançon à corselet sillonné, nommé en anglais Vine Weevil.
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    natacha mauric © 20/06/2001 ® Jardin! L'Encyclopédie
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