Nom commun : Fallopie de Boukhara, Renouée de Boukhara, Renouée de Bal'dzhuan, Renouée du Turkestan, Vrillée du Turkestan, Vrillée de Bal'dzhuan, noms cités par l'INPN), nommée par les anglophones 'Russian Vine, Silverlace Vine', en allemand 'Schlingknöterich'.
Localement en persan, elle est appelée Gol-dar-e Tajiki, Lédar tadjik*, ce qui signifie littéralement "fleurie tadjike". En ouzbek, c'est "Tojikiston guldori", qui à une signification, similaire fleur du Tadjikistan ou fleur de laine de Boukhara, qui fait allusion à la ressemblance entre ses fleurs blanches et la laine, en Israël, c'est le vilebrequin Bukharit.
Nom latin : Fallopia baldschuanica Regel* Holub, 1971, synonymes retenus, Bilderdykia baldschuanica (Regel) D. A. Webber, Reynoutria baldschuanica (Regel) Shinners, autrefois, Polygonum baldschuanicum Regel.
famille : Polygonaceae.
catégorie : volubile vivace à souche ligneuse au système racinaire étendu et très ramifié.
port : rampant ou grimpant.
feuillage : caduc, vert sombre. Petites feuilles alternes, ovoïdes, ou triangulaires, en forme de coeur allongé et pointu.
floraison : longue de l'été à l'automne, nectarifère, visitée entre autres par les abeilles, les colibris et certaines espèces de papillons, comme le cuivré commun Lycaena phlaeas ( small copper) , l'observer sur le mnhn.fr.
En partie terminale, à l'aisselle des feuilles, inflorescences de 5 à 15 cm, en épis. Minuscules petites fleurs hermaphrodites solitaires ou regroupées par 2 - 3.
couleur : blanche virant au rose au moment de la fructification.
croissance : très rapide, peut atteindre 4 à 5 m en une saison.
fruits : petits fruits triangulaires (akènes), ailés d'un blanc rosé.
hauteur : 12 - 15 m et plus, pour un étalement de 4 à 8 m. Si vous en plantez plusieurs, compter au minimum 3 à 4 m d'espacement.
plantation : au printemps ou bien à la fin de l'été.
multiplication : par semis et boutures de tiges aoûtées ou encore par marcottage en été.
sol : tous, frais, riche, bien drainé.
emplacement : soleil ou mi-ombre, à l'abri du vent. Une exposition trop chaude, peut endommager le feuillage.
zone : 4-10, U-K hardiness H7, USDA zones. Tolère - 20 °C. Attention, sensible aux périodes de gel un peu trop prolongé.
origine : Tadjikistan présent de l'Asie Centrale, du sud de la Russie, Sibérie, Afghanistan, Pakistan, Turkestan, Ouzbékistan, notamment vers le centre où, au sud, se trouve la ville de Boukhara.
entretien : surveiller son développement, car elle peut devenir envahissante. Rabattre un peu tous les 2 à 3 ans, pour diminuer le volume du branchage. La taille s'effectue en hiver. Les tiges florales peuvent être utilisées dans la composition de bouquet.
NB : le genre Fallopia est certainement dédié au plus célèbre chirurgien et anatomiste italien du 16e siècle Gabriello Fallopio, ou Fallopia (1523-1562), qui a étudié les organes reproducteurs ainsi que l'oreille, puis enseigné à l'Université de Ferrare et son nom commun de Renouée fait référence à l'aspect de la tige aux noeuds très renflés.
Son nom commun Renouée de Boukhara fait allusion à cette ville de plus de 2500 ans, Boukhara, citée médiévale d'Asie centrale, située sur la route de la soie, où se trouvent des chefs d'oeuvres de l'architecture musulmane, des caravansérails et plus d'une centaine de médersehs* et depuis l'an 907, le plus ancien et célèbre mausolée, cubique, de l'émir perse Ismaël Samani (Ismaïl ibn Ahmad), le fondateur de la dynastie Samanide*, il est situé dans la partie historique de Boukhara. Le centre historique est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, depuis 1993.
Bal'dzhuan est le nom d'une agglomération, située dans la province Khatlon au Tadjikistan, voir la carte.
Les renouées, ainsi que les liserons, sont, en terre angevine, nommée vrillée, mot venant de vrille, faisant allusion aux tiges qui forment des vrilles pour s'accrocher, en s'enroulant en spirale, autour d'un support, leur permettant ainsi de grimper et s'étaler, aux dépens des autres.
Ce genre comprend moins de dix espèces de vivaces ligneuses à tiges rampantes, volubiles ou d'annuelles herbacées, originaires des zones septentrionales tempérées.
Cette Renouée de Boukhara, a trouvé sa place, dans les jardins persans et ouzbeks pour courir sur des pergolas, recouvrir un belvédère, dissimuler un mur, une clôture peu attrayante ou occulter un endroit disgracieux.
En France, elle est référencée dans la liste hiérarchisée des plantes envahissantes de Nouvelle-Aquitaine, dans la liste d'observation, consulter le pdf de 172 pages, des Conservatoires botaniques nationaux (CBN).
Quelques autres espèces :
- Fallopia aubertii (L. Henry) Holub., synonymes, Bilderdykia aubertii, Polygonum aubertii L. Henry, originaire de Chine, caduc, 10 à 12 m de long sur 8 m, feuilles caduques, nettement plus large et cordiforme, qui est adaptée aux sols alcalins. Des fleurs blanches, nectarifères et pollinifères.
Elle figure sur la liste d'observation des plantes exotiques de Nouvelle-Aquitaine, zones 4-10.


Fallopia akènes vers la fin de l'été

Au Royaume-Uni, où elle a été introduite, comme plante ornementale au coeur de l'année 1894, elle s'est rapidement naturalisée et propagée, d'où son surnom de 'Mile a minute plant' (plante à un kilomètre par minute), Aubert's knotweed, Russian Vine, Chinese fleece vine' et comme d'autres renouées, 'Silver Lace Vine'.
Une vagabonde envahissante qui recouvre dans certaines régions, arbres et arbustes, les étouffant et allant jusqu'à endommager les haies, les lignes électriques et téléphoniques, ainsi que la structure des divers supports qui cèdent sous son poids, une réelle menace pour la biodiversité.
Il en va de même en Irlande du Nord où a été mis en place un service CEDaR où l'on peut s'enregistrer en ligne pour l'ensemble des espèces envahissantes, ici ou là (CEDaR Online Recording).

- Fallopia cilinodis Greene, synonymes retenus, Reynoutria cilinode (Michx.) Shinners, Polygonum cilinode Michx., Tiniaria cilinode (Michx) Small., la Renouée à noeuds ciliés, présente au Canada, une vivace grimpante aux tiges pubescentes pourvues de cils aux entre-noeuds et rouges, aux feuilles cordiformes, rougeâtres sur le revers, grappes lâches blanches, système racinaire rhizomateux et ramifié, considérée dans les cultures comme une mauvaise herbe.

- Fallopia convolvulus(L.) A. Löve, synonyme Bilderdykia convolvulus Dumort., Polygonum volubile Gilibert, Reynoutria convolvulus Shinners, Tiniaria convolvulus Webb et Berthelot, la Renouée liseron, Renouée faux liseron, Vrillée sauvage, annuelle de 0,20 à 1 m, volubile ou rampante. Fleurs blanchâtres, des fruits en forme de petits trigones noirs, qui sont consommés par les oiseaux.

- Fallopia dumetorum (L) Holub. synonymes Polygonum dumetorum L., Bilderdykia dumetorum (L.) Dumort., Renouée des haies.

- Fallopia japonica (Houtt.) Ronse Decraene, Renouée du Japon, en anglais 'Japanese Knotweed', consulter sa fiche.

- Fallopia multiflora (Thunb. ex Murray) Czer, synonyme retenu, Polygonum multiflorum Thunb., la Renouée à fleurs. Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, les racines sont utilisées avec d'extrême prudence (dosage) pour leurs propriétés stimulante, anti-inflammatoire, antioxydante, cardiotonique, énergisante, vasodilatateur, hypocholestérolémiante (He Shou Wu), zones 4-9.

- Fallopia sachalinensis (F. Schmidt Petrop.) Ronse Decraene, la Renouée de Sakhaline, devenue presque aussi envahissante que la Renouée du Japon. Découverte au début de la guerre de Crimée (1853-1856), par un médecin de la marine russe, en 1853, et par la suite, en 1876, c'est un médecin français, M. Barthe qui la fait parvenir avec ses autres collectes, au musée national d’histoire naturelle (Mnhn), où, elle est présente, dans l'herbier de l'époque, puis d'autres, qui ont permis, après étude, de découvrir que la renouée du Japon était stérile, avant l'arrivée de la Renouée de Sakhaline, et ce serait le pollen de cette dernière qui aurait permis la fécondation entre elles
C'est le jardinier, paysagiste Édouard André* qui rapporte dans une revue horticole qu'en 1888, qu'il en a planté deux espèces côte à côte, Reynoutria sachalinensis et Reynoutria japonica, présentées toutes deux, comme plante fourragère, haie rideau pour les apiculteurs, d'abri pour les chasseurs, une source de nectar pour les abeilles, et une plante fixatrice pour les dunes et les talus sablonneux, et là, elles s'hybridaient et les horticulteurs proposaient des variétés mâles stériles et d'autres hermaphrodites, mais aussi, sans le savoir des hybrides fertiles. Cultivée dans de nombreux jardins botaniques de l'époque et aperçue en 2004, au jardin botanique de Montpellier, où elle était nullement envahissante.
Depuis, elle s'est échappée des jardins et elle est source de problèmes en Europe du Nord et il en est de même aux Amériques, dans les mêmes zones, le long des cours d'eau, en lisières des forêts qui déjà en 1995, étaient perturbées par deux renouées agressives qui détruisent les groupements spontanés, Reynoutria japonica et Reynoutria sachalinensis, ainsi signalés dans le rapport de l'Académie de l'agriculture cette année-là.
En Lorraine, le conservatoire botanique de Nancy diffuse une liste des diverses espèces invasives à ne plus planter afin de protéger la biodiversité.

- Fallopia scandens Holub., Polygonum scandens L. var. scandens, Bilderdykia scandens (L.) Greene, Reynoutria scandens (L.) Shinners, Tiniaria scandens (L.) Small.

- Fallopia x bohemica une hybride issue de croisement entre Fallopia sachalinensis et Fallopia baldschuanica ou Fallopia aubertii que l'on peut trouver sous le nom de Fallopia japonica × sachalinensis ou Fallopia x conollyana.

Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de grimpantes présentes dans l'Encyclopédie.

Annotations :
*André, l'architecte paysagiste tourangeau, Édouard François André (1840-1911), botaniste, théoricien, auteur d'ouvrages horticoles et rédacteur en chef de la revue belge L'Illustration horticole, de 1870 à 1882, pour devenir la même année, rédacteur en chef de la Revue horticole. De 1892 à 1905, à l'École nationale d'horticulture de Versailles, il est professeur d'architecture des jardins et des serres.
Découvrir sa vie et l'étude critique de son oeuvre, dans le Dictionnaire critique des historiens de l'Art, rédigé par l'historienne de l'art, Stéphanie de Courtois, publié en mars 2020 sur l'inha.fr - Institut National d'histoire de l'art.
*Holub, abréviation botanique pour le botaniste-taxonomiste tchèque Josef Ludwig Holub (1930-1999).
*médersehs, pluriel de médersah, signifie en arabe, une école, nom donné à l'école coranique, s'écrit aussi madrassa.
*Regel, abréviation botanique pour Édouard August von Regel (1815-1892), jardinier puis botaniste allemand qui s'initie en travaillant au jardin botanique de Göttigen avant de s'installer en Russie en 1885. Nommé en 1875, directeur du Jardin Impérial botanique Pierre Le Grand à Saint-Pétersbourg, situé sur l'île de Vorony, jardin aujourd'hui rattaché à l'Institut botanique Komarov*.
Deux genres, lui ont été dédiés, Neoregelia de la famille des Bromeliaceae et Regelia un genre australien de la famille des Myrtaceae.
*Samanide, dynastie Samanide (874-999/1004), d'émirs perses, consulter, son histoire, La Revue de Téhéran, n° 141, août 2017 (magazine iranien en langue française) par Babak Ershadi.
*Tadjik, ce sont des persans issus d'une ancienne émigration iranienne depuis la Perse, des descendants des vrais Persans. Découvrir leur histoire, sur universalis.fr.
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