Chimonanthus praecox- Chimonanthe précoce
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    début janvier au Japon © Siro Kurita*
    Nom commun : Chimonanthe précoce, Chimonanthe odorant, Chimonanthe du Yunnan, en chinois 'là méi' (douce hiver), nommé par les anglophones 'Sweet winter, Wintersweet', en japonais 'Röbai' qui se traduit par prune d'hiver, parce que la texture épaisse et cireuse de la fleur semble avoir été recouverte de cire, souvent traduit par piment japonais, en allemand 'Chinesische Winterblüte' (Fleur d'hiver chinoise), en espagnol 'Calicanto de invierno, Calicanto del Japón, Masacar', en grec 'Cheimonanthós', en italien 'Calicanto d'inverno, False Calicanto, en portugais 'Quimonanto'.
    Nom latin : Chimonanthus praecox (L.*) Link.* (1822.), synonymes Chimonanthus fragrans Lindl.*, Calycanthus praecox Linn., Chimonanthus grandiflorus Steud., Chimonanthus parviflorus Rafin., Chimonanthus yunnanensis W.W.Smith., Meratia praecox Rehder & Wilson, Meratia fragrans Loisel., Beureria praecox Kuntze
    Dans la flore de Chine Chimonanthus baokanensis D. M. Chen & Z. I. Dai, C. baokanensis var. yupiensis D. M. Chen & Z. I. Dai, C. praecox var. concolor Makino; C. praecox var. grandiflorus (Lindley) Makino, C. praecox var. intermedius Makino, C. praecox var. reflexus B. Zhao, C. yunnanensis W. W. Smith, Meratia praecox (L.) Rehder & E. H. Wilson, Meratia yunnanensis (W. W. Smith) S. Y. Hu. et Butneria praecox (L.) C. K. Schneider.
    famille : Calycanthaceae, vient du grec 'kàlix' qui désigne le calice et 'ànthos' qui signifie fleur.
    catégorie : arbuste à l'écorce d'un brun grisâtre, craquelée et fissurée, chez les vieux sujets, aux rameaux d'un brun rougeâtre.
    port : érigé, ramifié, étalé, de forme arrondie.
    feuillage : caduc, légèrement coriace et rugueux, vert clair puis vert plus foncé, brillant, aux nervures plus claires et poilues sur le revers, virant au jaune vert puis, d'un éclatantjaune d'or à l'automne.
    Les jeunes feuilles d'un vert acide sont fortement nervurées et gaufrées avec un limbe légèrement bombé et un large, mais court pétiole d'un vert souvent lavé de rose cuivré.
    De longues feuilles acuminées, opposées, oblongues-elliptiques à ovales-elliptiques de 7 à 15 cm et des bourgeons foliaires à écailles.
    floraison : avant la feuillaison, dans son habitat d'octobre à mars, en Europe, de la fin de l'automne au début de l'hiver, de novembre à février/mars, suivant le climat, parfumée, offrant une senteur de jacinthe ou de miel, nectarifère, visitée par les abeilles, les bourdons, les colibris.
    Sur les branches et les rameaux de l'année précédente, petites fleurs hermaphrodites, axillaires, pendantes de 2,5 cm, formées de 15 à 27 tépales épais et cireux et de 5 à 8 étamines, aux anthères bifides, dans un calice presque sessile, aux sépales écailleux et ovales. Boutons floraux globuleux.
    couleur : jaune soufre soutenu à jaune auréolin pour l'espèce type, à jaune pâle translucide, griffé et veiné de pourpre à la base des tépales internes, anthères d'un jaune orangé.
    fruits : nucules pubescentes, urcéolées et coriaces, pourvues d'akènes poilus, contenant chacun une graine elliptique à réniforme de 1 à 1,5 cm qui contient un alcaloïde toxique en cas d'ingestion, la calycanthine ; des graines d'un brun acajou au taux de germination élevé en quelques semaines. Parviennent à maturité vers la fin juin.
    croissance : lente.
    hauteur : 2.50 à 4 m, pour un étalement de 1.50 à 3 m.
    plantation : de l'automne au printemps, hors période de gel.
    multiplication : par semis de graines, dès maturité, sous châssis à froid, il faudra patienter entre 5 et 7 ans pour admirer la première floraison ; et par marcottage, par boutures de tiges aoûtées, à l'étouffée à 20-25°C, mais il paraît qu'elles sont difficiles à s'enraciner.
    sol : tous, même calcaire, humifère, frais, mais bien drainé, il est sensible au stress hydrique.
    emplacement : soleil ou mi-ombre, à l'abri du vent, éviter les expositions trop brûlantes en été, qui provoquent des brûlures et un dessèchement partiel du feuillage.
    zone : 6-10, U-K hardiness H5, USDA zone 6a-9b, tolère les embruns, sous climat très froid, le mettre à l'abri d'un mur chaud et abrité, pour protéger sa floraison, du gel.
    origine : en altitude entre 500 et 1 100 m, dans les forêts du centre, de l'est et du sud de la Chine, largement distribué, dans les provinces du Yunnan, Guizhou, Séchouan, Henan, Hubei, Hunan, Anhui, Zhejiang, Shaanxi, Fujian, Jiangsu, Shandong et Jiangxi, présent en Corée, consulter la carte.
    entretien : arroser les premières années après la plantation, et prévoir au début un paillis, pour protéger le système racinaire. Si une taille est vraiment nécessaire, elle s'effectue de préférence, après la floraison, en mars. Autrefois, les rameaux fleuris étaient appréciés comme fleur coupée, en Chine ils sontt d'ailleurs cultivés à cet effet et au Japon, ils sont ceuillis et mis dans des vases, au moment des célébrations du Nouvel An, car ils sont le symbole de bonne chance.
    NB : son nom Chimonanthus vient du grec 'Kheimon', qui désigne l'hiver et 'anthos' qui signifie fleur et praecox signifie en latin précoce.
    Ce genre comprend 6 espèces d'arbustes caducs ou persistants, tous sont originaires de Chine. Il fut introduit comme plante ornementale en Angleterre vers 1766, et au Japon, c'est durant la période Edo*, qu'il a été amené depuis la Chine à travers la Corée, sous le règne de l'empereur Go-Mizunoo (1596-1680) au cours de laquelle, son épouse Tokugawa Kazuko* (1670-1678) il était une des rares espèces horticoles de qualité que l'on ne pouvait apercevoir que dans les jardins prestigieux, selon le botaniste japonais Siro Kurita*, on le trouve sur l'île de de Honshu, au Jardin botanique de Kyoto, aux abords, côté sud de l'antique temple bouddhiste de la bonne Lumière : Zenko-ji à Tatebayashi, dans la préfecture de Gunma et celui de Nagano.
    Au nord-est de l'Italie, dans la région du Frioul-Vénétie Julienne, se trouve un grand spécimen aux troncs multiples dans le jardin de la Villa Coronini Cronberg, à l'arrière d'un édifice de trois étages, voir photos © Andrea Moro, Universita di Trieste.
    Parmi les cultivars et hybrides, citons :
    Chimonanthus praecox à la mi-juin
    Chimonanthus praecox 'Grandiflorus', de plus grandes fleurs pendantes, jaune pâle lavé de rouge, sur le revers, primé par la RHS* en recevant l'Award of Garden Merit (AGM).
    Chimonanthus praecox var. grandiflorus 'Concolor' à fleurs d'un beau jaune citron, son feuillage à l'automne vire au jaune d'or un peu pâle.
    Chimonanthus praecox var. grandiflorus 'Luteus' à fleurs jaune d'or, griffé de pourpre.
    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, l'écorce, les racines et les feuilles, sont utilisées pour soigner la grippe et les rhumatismes et les fleurs pour traiter la toux, les inflammations et infections de la gorge. Des fleurs, est extraite une huile utilisée en parfumerie en Asie, elle contient un alcaloïde, la calicanthine, qui est une substance hautement toxique, proche de la strychnine, qui a des effets sur le système nerveux central et peut provoquer une paralysie et des convulsions, c'est le principale alcaloïde de la famille des Calycanthaceae, qui a des effets antifongiques et des tests sur les effets sur le système nerveux, ont été effectués, sur des rongeurs et la blatte américaine Periplaneta americana. Ils contiennent deux autres alcaloïdes, la chimonanthine, présent dans les feuilles et de la folicanthine.
    Quelques autres espèces :
    - Chimonanthus caespitosus T.B.Chao, Z.X.Chen & Z.Q.Li, il est donné par certaines botanistes, comme synonyme du Chimonanthus praecox (L.) Link.
    - Chimonanthus campanulatus R.H.Chang & C.S.Ding, environ 3 - 5 m de haut, arbuste à feuilles persistantes et branches légèrement pubescentes, fleurs jaunes sans parfum.
    - Chimonanthus grammatus M.C.Liu, persistant, de 4 à 5 m, à fleurs jaunes.
    - Chimonanthus nitens Oliver, synonymes Meratia nitens Rehder & P.Wils., en japonais Tokiwaronai, en anglais 'Evergreen Chimonanthus', originaire de Chine, en zone montagneuse et calcaire jusqu'à 2 500 m, dans les provinces de l'Anhui, Fujian, Guangx, Guizhou, Hubei, Hunan, Jiangxi, Shaanxi, Yunnan et Zhejiang, arbuste de 2 à 6 m, au feuillage persistant, vert foncé, brillant, de 3 à 13 cm x 2 à 5 cm, quasiment à l'aisselle de toutes les paires de feuilles, petite fleur de 1 cm, aux tépales filiformes et translucides d'un jaune très pâle quasiment blanc crème dans son habitat en fleurs d'octobre à janvier, introduit au Japon au 17e siècle. A découvrir au jardin botanique d' Iturraran,dans le parc naturel de Pagoeta, au nord du pays basque espagnol, Guipuscoa, photo dans Flickr.
    - Chimonanthus salicifolia S.Y.Hu, Chimonanthe à feuilles de Saule, se rencontre en Chine, dans la province du Kiang-Si, il est semi-persistant.
    - Chimonanthus zhejangensis M.C.Liu , Chimonanthus du Zhejiang à feuilles persistantes.

    Annotations :
    *Edo la période Edo va de 1603 à 1867, Edo est le nom d'un hameau perdu dans la plaine de Mussashi appartenant à une famille de guerriers du même nom qui y fit construire un château autour duquel se développe une agglomération, c'est le Shogunat des Tokugawa qui ferme le Japon aux influences étrangères, les européens sont expulsés et le christianisme est réprimé, lorsque l'ère Tokugawa prend fin Edo est rebaptisée Tokyo, consulter cette période sur herodote.net.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    *Link., abréviation pour le médecin, botaniste-naturaliste allemand Johann Heinrich Friedrich Link (1767-1851), il commence par enseigner en 1792 dans la plus ancienne Université d'Europe du Nord, l'Université de Rostock dans le département de chimie, botanique et zoologie (Mecklembourg- Poméranie occidentale). Un séjour de deux ans au Portugal, l'oriente définitivement vers la botanique et à partir de 1811 à l' Université de Breslau, il y enseigne la botanique et la chimie.
    Chimonanthus praecox 'Grandiflorus'
    En 1815, il est nommé professeur d'Histoire Naturelle, Directeur du jardin botanique de Berlin et conservateur de l'herbier, puis membre de l'Académie des Sciences de Berlin. Il entreprend la descriptions des Echinocactus et les Melocactus à partir de 1827. On lui doit de nombreuses ouvrages dans différents domaines dont une Flore portugaise édité à Berlin (1809-1840) qui sera longtemps un ouvrage de référence.
    *Lindl., abréviation botanique pour le botaniste britannique John Lindley (1799-1865), l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge, assistant de Bank's, nommé en 1822 secrétaire de la Royal Society of Horticultur.
    Spécialiste des orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell lors de ses 3 expéditions en Australie orientale vers 1838 et par la suite celles découvertes en Australie occidentale par Drummond et Molloy. En 1838, son intervention permis de sauver Kew garden de la destruction.
    *RHS, The Royal Horticultural Society, La Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    petite-fille de Tokugawa Ieyasu . Elle était une figure particulièrement importante et influente dans les premières décennies de la période Edo , en particulier en termes de liens et de relations impérial-shogunat et de mécénat artistique. *Tokugawa Kazuko, la petite-fille de l'éminent Sengoku, Tokugawa Ieyasu (1543-1616), fondateur du shogunat de Tokuwaga, elle a été mariée pour des raisons politique à l'âge de 14 ans, à l'empereur Go-Mizunoo (1611-1629), qui a été obligé de la prendre comme épouse en 1620, une figure importante et influente dans les premières décennies de l'ère Edo, dans les relations impériales avec le shogunat et le mécénat artistique, à sa retraite, elle pris le nom boudhiste de Tôfukumon'in. Ils ont eu trois filles et c'est l'aîné qui assure la succession en devenant en 1629, l'impératrice Meishô (1623-1696), lorsqu'il a abdiqué, bien qu'il ait eu des fils avec d'autres époux, à son tour elle abdicte en 1643, en cédant la place à un demi-frère, l'empereur Go-Kômyô (1633-1654).
    natacha mauric © 11/01/2004 ® Jardin! L'Encyclopédie
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