Hippophaë rhamnoides - Argousier faux-nerprun
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    Hippophae rhamnoides Nom commun : Argousier faux-nerprun, Argouset, Baie aux faisans, Bourdaine marine, épine marante, Griset faux-nerprun, Olive du Nord (ou Sibérie), Saule épineux, nommé par les anglophones 'Sea buckthorn, Sallow thorn, Swallow thorn, Willow thorn', en allemand 'Sanddorn, Fasan beer, Haffdorn, Seedorn', en chinois 'shâjî' (argousier) , danois 'Havtorn' (tour de mer) , en espagnol 'Espino amarillo, Espino falso', en italien 'Olivello spinoso', en japonais 'Shïbakkusön', en portugais 'Espinheiro-marítimo'.
    Nom latin : Hippophae rhamnoides L.*, considéré comme synonyme de Elaeagnus rhamnoides (L.) A.Nelson, qui a pour synonymes Argussiera rhamnoides (L.) Bubani, Hippophae angustifolia Dippel., Hippophae littoralis Salisb., Hippophae rhamnoides L., Hippophae taurica Dippel, Hippophaes rhamnoideum (L.) St.-Lag., Osyris rhamnoides (L.) Scop., Rhamnoides hippophae Moench, une variante orthographique Hippophae rhamnoidea St.-Lag. et non résolu en 2020 Hippophae sibirica Steud., consultable sur The Plant List.
    famille : Elaeagnaceae.
    catégorie : arbuste épineux, dioïque, à l'écorce lisse et d'un brun rouge. Chez les jeunes sujets, avec une tendance écailleuse et d'un gris argenté. Sur son système racinaire, se développent des nodules, contenant 5 bactéries du genre Frankia* qui fixent l'azote dans le sol.
    port : très ramifié, dense, évasé.
    feuillage : caduc, vert foncé, glabre, revers argenté. De fines petites feuilles alternes de 2 à 6 cm, linéaires, lancéolées, à court pétiole.
    floraison : au début du printemps, courant mars-avril, avant l'apparition du feuillage. Des grappes axillaires, d'insignifiantes petites fleurs, visitées par les abeilles et certaines espèces de papillons. Il est, d'ailleurs, la plante hôte pour les larves du Sphinx de l'Argousier Hyles hippophaes.
    couleur : jaune pâle pour les femelles et marron pour les mâles.
    fruits : au début de l'automne, sur les pieds femelles, des argouses, petites drupes ovoïdes de 6 à 8 mm, jaune à jaune orangé à maturité, pourvues d'un noyau dur, ovoïde, contenant une graine.
    Très décoratif, ils peuvent rester en place, tout au long de l'hiver, si le gibier et d'autres oiseaux, ne les ont pas repérés et dégustés avant. La récolte est difficile à cause des épines, elle débute, en octobre.
    croissance : rapide.
    hauteur : 3 à 4 m.
    plantation : à l'automne, loin des autres, car il émet des rejets, compter un pied mâle pour 5 femelles.
    multiplication : par
    semis à chaud (18 ~ 25 ° C) au printemps (très aléatoire sur le sexe), il faut auparavant tremper les graines dans de l’eau durant 24 heures, plus simple par prélèvement de rejets, de racines et par bouturage si l'on souhaite obtenir un sexe bien déterminé.
    sol : indifférent, même pauvre, sablonneux, caillouteux et salin. Il se développe même en zone désertique aride.
    emplacement : plein soleil, c'est sa seule exigence.
    zone : 2-9, Hardiness H7, USDA zones 3-8, tolère allégrement - 40 °C et + 40 °C en été, il supporte la pollution atmosphérique, le vent, les embruns et la sécheresse.
    origine : Asie centrale et occidentale, Afghanistan, Inde, Cachemire, Kazakhstan, Kirghizistan, Mongolie, Pakistan, Ouzbékistan, Russie, Tadjikistan et Turkménistan, dans la région autonome Ouïghour du Xinjiang et celle de Mongolie-Intérieure, au Tibet, en Chine dans les provinces du Gansu, Hebei, Shaanxi, Shanxi, Sichuan, Xinjiang, Yunnan, Scandinavie sur la côte, Royaume-Uni sur la côte, en Europe centrale et septentrionale jusque dans les Monts Altaï, jusqu'à une altitude de 1 800 m, dans les éboulis et le long des torrents.
    En France, il se rencontre sur littoral de la Mer du Nord et de la Manche, dans les Alpes et dans la vallée du Rhône.
    Introduit et naturalisé au Canada dans la province du Québec, en Alberta et surtout au Saskatchewan, où il est cultivé, ainsi qu'en Colombie-Britannique. La Faculté de l'agriculture à l'Université de Laval a développé une quarantaine de cultivars femelles et une dizaine de mâles, sélectionnés pour leur résistance aux maladies et leur fructification.
    entretien : arroser les deux premières années après la plantation, pour lui permettre de s'installer, en période de sécheresse, pour assurer une bonne fructification, il faut maintenir le sol frais durant la floraison.
    Supprimer les drageons, qui vont avoir tendance à coloniser l'espace. Il ne faut pas s'inquiéter si les ramifications basses ont tendance à se dégarnir, puis, dépérir, c'est tout à fait normal, car elles ne supportent pas d'être à l'ombre.
    Il a tendance à émettre des rejets, il peut même devenir envahissant. Important à savoir, pour une taille éventuelle, que la floraison, a lieu sur les branches de l'année précédente.
    maladies et ravageurs : exempt de maladies et ravageurs, quoique, les arboriculteurs craignent l'arrivée des vols d'étourneaux au début de l'automne.
    NB : son nom Hippophae viendrait du grec 'hippophaes', qui désigne, peut-être l'espèce et son nom spécifique, rhamnoides pour indiquer, sa ressemblance avec le nerprun, le Rhamnus.
    Idéal pour créer des haies défensives, brise-vents ou des haies libres, pour stabiliser des remblais et fixer les dunes, ou simplement, en sujet isolé, dans un jardin pour y apporter, une note colorée en hiver et attirer les oiseaux.
    Ce genre comprenait 19 noms d'espèces référencés, depuis la révision en 2012, il ne comprend plus que 6 espèces, 2 synonymes et 11 autres noms demeurent non résolus à ce jour, originaires de l'Asie et de l'Europe.
    Vous pouvez admirer, les collections, des diverses variétés, aux jardins botaniques de Toulouse ou celui de Strasbourg.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Hippophae rhamnoides 'Hergo', sujet femelle au feuillage très étroit, aux baies globuleuses d'un orange foncé.
    - Hippophae rhamnoides 'Leikora', sujet femelle, au feuillage un peu plus large que 'Hergo', abondante production de baies, il serait peu drageonnant.
    - Hippophae rhamnoides 'Pollmix', arbuste pollinisateur à planter avec des sujets femelles.
    - Hippophae rhamnoides 'Solo', arbuste autofertile ayant une excellente tolérance au sel, parfaitement adapté au sol salin.
    Propriétés et utilisations :
    Les baies d'argousier ont une teneur élevée en vitamine C*, le double des fraises et 10 fois plus élevée que les airelles rouges ou les myrtilles, elles sont riches en provitamine A (provitamine A (bêta-carotène 11 mg/100g), vitamine B1), B2, B9 et E un anti-oxydant liposoluble comme la vitamine A qui protège le corps contre les radicaux libres, riches en acides gras polyinsaturés, oméga* 3, 6, 7 et 9, en flavonoïdes, oligo-éléments et tanins.
    De plus, ce sont les seules petites baies qui contiennent du lycopène, l'un des antioxydants les plus puissants, la même quantité que la tomate, l'une des plus riches.
    En phytothérapie, le jus ou le sirop d'argousier fait partie des espèces prescrites pour lutter contre l'athérosclérose, pour régler les troubles digestifs, c'est aussi un excellent tonique qui est réputé renforcer les défenses naturelles.
    Traditionnellement, ces baies charnues sont utilisées fraîches, congelées ou séchées pour confectionner des confitures, compotes, gelées, bonbons fourrés, jus, sirops et liqueurs en mélange avec d'autres fruits et du vin en Finlande, ainsi que du vin de glace d'argousier en Chine.
    Sur l’île de pêcheurs de Bornholm, au large du Danemark, l'épouse d'un pêcheur, propriétaire d’une petite fumerie traditionnelle de poisson, en fin de saison, fume du gros sel pendant une trentaine d'heures et fait sécher des baies d'argousier au four durant 2 jours et réduire le tout en poudre, un mélange qui accompagne bien les mets végétariens.
    De ces graines est extraite une huile adoucissante et restructurante, pour la peau, riche en vitamine E, en oméga-3 et 6, en caroténoïdes et phytostérols, elle est utilisée dans l'industrie pharmaceutique pour réaliser des préparations pour traiter principalement les problèmes oculaires, les dermatoses et les brûlures notamment celles dues aux radiations.
    Les autres espèces conservées :
    - Hippophae goniocarpa Y.S. Lian et coll. ex Swenson et Bartish., n'a pas de synonyme, un petit arbre de 6 à 7 m à l'écorce claire, fructification globuleuse orange, son milieu naturel, les rives des cours d'eau entre 2 500 et 3 500 m d'altitude, au sud-ouest de la Chine, dans la province du Séchouan et au nord-ouest sur le plateau tibétain dans la province du Qinghai où, il est connu, sous le nom de 'léng guô shäji' = Argousier, dans la flore de Chine, il serait issu d'hybridations spontanées, dans son milieu, entre Hippophae neurocarpa × H. rhamnoides subsp. Sinensis et il aurait gagné son titre de noblesse, voir photo, source PPBC*, banque de photos végétales de Chine.

    - Hippophae gyantsensis (Rousi) YS Lian, un seul synonyme Hippophae rhamnoides subsp. gyantsensis Rousi, une découverte récente de 1988, entre 3 500 et 4 000 m, dans les lits asséchés des cours d'eau et sur les rives au nord de l'Himalaya dans la région autonome du Tibet (Xizang), nommé localement 'Jiängzi shäji', l'argousier du Gyantsê, petit arbre de 5 à 8 m, à ramure d'un brun grisâtre, des feuilles linéaires, oblongues, tomenteuses à poils roux, sur le revers et des drupes cylindriques, voir photos sur PPBC*.

    - Hippophae litangensis Y.S. Lian et XL Chen et Swenson et Bartish, n'a pas de synonyme, l'argousier du Litang en chinois ' li tang shäji'. Son nom fait référence au district du Litang où il croit, au Séchouan sur un plateau du même nom à partir de 3 700 m, un arbuste qui serait un taxon, qui proviendrait, d'une hybridation entre Hippophae neurocarpa subsp. stellatopilosa et Hippophae rhamnoides subsp. yunnanensis.

    - Hippophae neurocarpa S.W. Liu et TN H, un seul synonyme Hippophae neurocarpa subsp. neurocarpa, découvert en 1978, dans les vallées des mêmes régions tibétaines et séchouannaises que les précédents, en chinois 'lei guô shäji' = Argousier côtelé, faisant référence à ses drupes à 5-7 crêtes, un petit arbuste ne dépassant pas 3.50 m, la flore de Chine retient 2 sous-espèces, voir photos PPBC*.

    - Hippophae salicifolia D. Don, synonymes Hippophae rhamnoides Linnaeus subsp. salicifolia (D. Don) Servettaz., Elaeagnus salicifolia (D. Don) A.Nelson, Argousier à feuilles de Saule, originaire de l'Asie dans la chaîne de l'Himalaya, entre 2 800-3 500 m d'altitude, le long des berges caillouteuses, des cours d'eau du Bhoutan, du nord de l'Inde, du Népal et au sud, de la région autonome du Tibet (Xizang), en chinois 'Lîù yè shàjî' (lîù désigne le saule, yè la feuille, shàjî l'argousier), au port pendant, de 2 à 3 m, pouvant atteindre de 10 à 15 m de haut dans son milieu naturel, sa fructification globuleuse de 3 à 5 mm est d'un jaune orangé, virant au rouge foncé.

    - Hippophae tibetana Schltdl., un seul synonyme Hippophae rhamnoides subsp. tibetana (Schltdl.) Servettaz, l'Argousier tibétain, voir photos sur PPBC*.

    Annotations :
    *Frankia, ces bactéries ont des cellules qui sont spécialisées pour la fixation de l'azote, elles pénètrent dans les espèces, via leurs poils racinaires, puis, les racines et vivent en symbioses actinorhiziennes avec certaines espèces comme l'argousier, l'aulne glutineux, le verge, le filao, le myrte des marais, voir croquis symbiose actinorhizienne Frankia-Alnus d'Adrien C Pozzi, décembre 2014 sur researchgate.net.

    *L., abréviation botanique pour auparavant le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné auparavant Carl Linneaus (1707-1778), à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Ill enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis, la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.

    *oméga-3, un acide gras polyinsaturé qui a un effet hypocholestérolémiant, ce qui peut réduire le risque de maladie cardiovasculaire.

    *oméga-6, c'est également un acide gras polyinsaturé dont on a besoin et que le corps ne peut pas produire lui-même.

    *PPBC, banque de photos végétales de Chine (PPBC) a été officiellement créée en 2008, c'est la photothèque établie dans l'Herbier par l'Institut de botanique de l'Académie chinoise des sciences de Pékin

    vitamine C c'est probablement l'antioxydant le plus connu, elle est également appelée acide ascorbique. Elle augmente la capacité d'absorption du fer dans le corps. Elle contribue à renforcer les vaisseaux sanguins, la peau, les dents et le squelette. En cas de manque de vitamine C, des symptômes tels que la fatigue, l'altération de la cicatrisation des plaies et une sensation de faiblesse physique peuvent apparaître.
    *vitamine E un excellent antioxydant qui protège le corps contre les substances nocives (radicaux libres), elle a un effet positif sur les caillots sanguins et la calcification interne, elle peut augmenter le taux d'oxygène dans le sang. Pour augmenter, l'effet de la vitamine E, la vitamine A peut-être prise en même temps. Cela donne aux muscles, une meilleure absorption de l'oxygène.
    natacha mauric ©14/09/2005 ® Jardin! L'Encyclopédie
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