Incarvillea delavayi  - Incarvillée de l'Abbé Delavay
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    Incarvillea delavayi Rose
    Nom commun : Incarvillée de l'Abbé Delavay, Incarvillée de Delavay, Incarvillée rose, en chinois 'hong bo luo hua' (hong = rouge), nommée par les anglophones 'Hardy gloxinia'.
    Nom latin : Incarvillea delavayi Bureau & Franch.* (1891), pas de synonyme retenu.
    famille : Bignoniaceae.
    catégorie : vivace herbacée à racines tubéreuses, charnues en forme de navet, les premières pousses sont couleur endive avec la base lavée de violet pourpre.
    port : touffe compacte, élancée, légèrement évasée.
    feuillage : caduc, il se dessèche au coeur de l'été, vert foncé, gaufré par les abondantes nervures. De grandes feuilles de + ou - 20 cm, souvent imparipennées, à folioles de 2 à 3 cm, sessiles, acuminées, elliptiques-lancéolées à marge dentelée et ondulée. Il ressemble à celui de certaines fougères.
    floraison : du printemps à l'été, de la fin avril à juillet, selon la période de plantation et le climat. En cime, sur d'épaisses tiges cannelées, plus longues que le feuillage, racèmes, de 2 à 6 fleurs tubulaires en forme de trompette, corolle à 5 lobes refendus, à marge ondulée et gorge veinée, dans un calice effilé en pointe.
    couleur : suivant le cultivar, divers coloris de rose plus ou moins soutenu, rose magenta, rose pâle ou blanc, gorge lavée de jaune et blanc et des étamines jaune d'or.
    fruits : des capsules de + ou - 5 cm, déhiscentes à 4 valves contenant des petites graines.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.30 à 0.60 m pour un étalement d'environ 0.30 m.
    plantation : au printemps, de mars jusqu'en mai, ou à l'automne, selon climat, entre 4 à 10 cm, en prenant soin de les planter verticalement, la pointe vers le haut, tous les 40 cm. Certains jardiniers ne sont pas d'accord avec cette technique.
    Bien choisir son emplacement, car elle n'aime pas être bousculée.
    multiplication : éviter la division qui risque de perturber son développement, donc principalement par semis en place à l'automne ou bien, à l'étouffée, au printemps, en recouvrant légèrement les graines et en maintenant le substrat humide. Repiquer en place, au début de l'été. Patienter jusqu'au printemps suivant, pour peut-être, admirer sa première floraison.
    sol : riche, humifère, profond, frais et surtout très bien drainé durant l'hiver.
    culture en pot : , elle peut, aisément, se cultiver dans des potées, en prenant soin, de l'arroser que durant la période de croissance et bien respecter la période végétative, dès l'été, c'est-à-dire au sec.
    emplacement : soleil partiel ou mi-ombre lumineuse.
    zone : 6-10, U-K hardiness H5, USDA zones 5a-9b, tolère aisément -14°C.
    origine : en altitude jusqu'à 3 800 m, dans le centre et est de la Chine, ouest de la province du Séchouan et nord-ouest de celle du Yunnan, consulter la carte de la Chine.
    entretien : juste supprimer les fleurs fanées, au fur et à mesure, pour limiter la fructification. Prendre soin de marquer son emplacement, afin de ne pas mutiler les navets, d'un coup de pioche.
    Il n'est pas utile de les déterrer et les rentrer durant l'hiver. Bien qu'elle soit très rustique, prévoir un léger paillis, sous climat un peu rude.
    maladies et ravageurs : peut être sujet aux attaques de pucerons verts (aphids), et grignotée, au printemps, par les limaces (slugs) et les escargots (snails) en présence, d'une humidité excessive, elle est sensible aux maladies fongiques.
    NB : son nom Incarvillea est dédié au missionnaire jésuite Pierre-Nicolas Le Chéron d'Incarville (1706 -1757) passionné de botanique qui à partir de 1740 séjourne en Chine et fait parvenir des spécimens à Antoine et Bernard de Jussieu, au Muséum de Paris, et son nom spécifique Delavayi lui a été donné en souvenir de l'Abbé Delavay* qui avec d'autres espèces, l'introduisit en France au cours de l'année 1890.
    Ce genre comprend une vingtaine d'espèces de vivaces ou d'annuelles, toutes originaires de l'Asie centrale et orientale, en zone tempérée, dans la chaîne de l'Himalaya, et ce, jusqu'au sud de l'Extrême-Orient russe.
    Cette Incarvillée rose est parfaite pour être utilisée dans la composition des massifs fleuris, dans les bordures et les plates-bandes, dans les rocailles ou simplement dans des potées, pour fleurir, bacons, patios et terrasses.
    Ses racines tubéreuses dégageraient une odeur au même titre que Fritillaria imperialis la Couronne impériale, ou Euphorbia lathyris, l'épurge, c'est un répulsif naturel contre les taupes.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Incarvillea delavayi  'Alba' ou 'Snowcap' à fleurs blanches.
    - Incarvillea delavayi  'Bees Pink', environ 35 cm, des fleurs d'un rose pâle avec un fond de gorge, jaune orangé avec un anneau blanc.
    - Incarvillea delavayi  'Snowtop', environ 40 cm, à fleurs blanches avec une gorge jaune beurre et des boutons floraux beurre, photo du bas.
    Autres espèces :
    - Incarvillea altissima  Forrest, en altitude, jusqu'à 2 800 m, originaire du sud-ouest de la province du Séchouan et du nord-ouest du Yunnan ainsi qu'au Xizang (Tibet), 2 m de haut avec une floraison rose fuchsia.
    - Incarvillea arguta  (Royle) Royle, environ 1.5 m, floraison rose fuchsia.
    - Incarvillea dissectifoliola  Q. S. Zhao, présente dans la province du Séchouan, 50 à 80 cm, avec une floraison pourpre.
    - Incarvillea beresowskii  Batalin, synonyme Incarvillea longiracemosakii  Sprague, présente, dans les provinces du Xinjiang, nord-ouest du Séchouan et au Népal, 1 m, avec une floraison d'un rose soutenu.
    - Incarvillea compacta  Maximowicz, synonyme Incarvillea bonvalotii  Bureau & Franchet, présente au Népal, sud du Gansu, au sud-ouest du Séchouan, Xizang (Tibet) et nord-ouest du Yunnan en altitude, vers 2500 m, vivace de 20 à 30 cm de haut, fleur solitaire rose pourpré.
    - Incarvillea forrestii  Fletcher, originaire du sud-ouest de la province du Séchouan et nord-ouest de celle du Yunnan, touffe de 30 à 60 cm avec une floraison d'un rouge pourpré.
    - Incarvillea mairei  (H. Léveillé) Grierson, synonyme Incarvillea grandiflora var. brevipes  originaire de l'Himalaya, touffe d'environ 20 à 30 cm, à floraison estivale, courant juin-juillet, d'un rouge pourpré avec une gorge lavée de jaune.
    Incarvillea delavayi  'Snowtop'
    - Incarvillea potaninii  Batalin, originaire de Mongolie, touffe de 20 à 25 cm de haut à floraison estivale rouge.
    - Incarvillea sinensis  Lamarck, en basse altitude, jusqu'à 3 800 m, largement répandue dans les provinces du centre et de l'est de la Chine, port buissonnant, 80 cm, à floraison magenta et une gorge d'un jaune orangé.
    - Incarvillea younghusbandii  Sprague, originaire des provinces du Qinghai et Xizang (Tibet), de 20 à 25 cm, à floraison estivale rouge.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres bulbeuses, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Abbé Delavay, missionnaire jésuite français (1834-1895) qui séjourne en Chine, dès 1867. Collectant dans la région de Canton pour le compte du RHS*, courant 1881-82 il se rendit au nord-ouest de la province du Yunnan, collectant plus 1 500 nouvelles espèces cette fois-ci pour le compte du Musée d'Histoire Naturelle de Paris adressées à 4 reprises au botaniste français Adrien Franchet*, on lui doit les plus grandes collections de son époque.
    *Franch., abréviation botanique pour le botaniste et taxonomiste français Adrien René Franchet (1834-1900), nommé en 1881, directeur du laboratoire de phanérogamie du muséum d'histoire naturelle de Paris, qui rassemble plus de 3 797 nouvelles espèces en provenance de la Chine et du Japon, adressées par les 4 missionnaires collecteurs : le Père Armand David, par le missionnaire jésuite Jean-Marie Delavay, depuis la province du Yunnan, par Guillaume Farges et J.A. Soulié, qui donnèrent, par la suite, ces publications 'Plantae Davidianae ex Sinarum imperio', G. Masson, Paris, (1884-1888), Plantae delavayanae (1890) et 'Plantas Yunnanenses' (Bourloton - 1886).
    En résumé, les contributions apportées par Franchet à nos connaissances sur la flore asiatique sont très grandes. On en jugera par ce seul fait que le nombre des espèces chinoises, actuellement connu, se rapproche de 7 000, si elles ne dépassent pas ce chiffre ; or, plus de 1 200 d'espèces nouvelles chinoises ont été décrites par Franchet. On lui doit, la connaissance de près du cinquième de la flore de Chine. Il a décrit neuf nouveaux genres : Souliea (Ranunculacées), Dipoma, (Crucifères), Delavaya (Sapindacées), Dactylea (Ombellifères), Nouelia (Composées), Omphalogramma (Primulacées), Schistocaryum (Boraginacées), Nomocharis (Liliacées) et Fargesia (Graminées).
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch 'en l'honneur de James Veitch*, qui est décernée à des jardiniers, des collecteurs, des botanistes ou des scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.
    natacha mauric© 25.11.2007 ® Jardin! L'Encyclopédie
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