Babiana rubrocyanea - Fleurs de Babouin
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    Nom commun : Babiane, Fleur de Babouin, Babiane rouge bleue, occasionnellement à tort Freesia bleu, nommée par les anglophones 'Wine cup, Wine Cup Babiana, Baboon Flower', localement en africaner 'Rooyblou Bobbejaantjie, Bobbejaantjie' ou 'Rotstert', en japonais 'Hozakiayame'.
    Nom latin : Babiana rubrocyanea (Jacq.) Ker Gawl.*, synonymes retenus, Babiana rubrocoerulea Rchb.*, Ixia rubrocyanea Jacq., Ixia cyanea Pers.*, Babiana stricta var. rubrocyanea (Jacq.) Baker, Gladiolus rubrocyanus (Jacq.) Vahl, est invalide Acaste venusta Salisb. et illégal Ixia africana Hornem. ex Roem. & Schult.
    famille : Iridaceae (Crocoideae).
    catégorie : vivace bulbeuse géophytes, à cormes comestibles à tunique fibreuse, les tiges et les feuilles sont velues.
    croissance : lente.
    feuillage : caduc qui dépérit en été, vert pâle, pubescent sur les deux faces, nervures saillantes, aspect plissé. Des feuilles opposées, engainantes, en forme de sabre.
    floraison : parfumée durant 2 à 3 semaines, de la fin de l'hiver jusqu'au printemps (février-mars à juin selon climat), nectarifère, pollinisée et visitée par les abeilles et certaines espèces de scarabées.
    Sur des tiges d'un vert violet, épis de 4 à 14 petites fleurs hermaphrodites de 2 a 3 cm, entre deux bractées herbacées, périanthe tubulaire, corolle à 6 sépales ovales-elliptiques se chevauchant, 3 étamines et un style trifide.
    couleur : bleu outremer, 2 tons de rouge cerise et rouge framboise séparés par un liseré à 3 dents et des étamines d'un rouge plus clair.
    fruits : des petites capsules à trois lobes, d'un brun brillant à maturité, petites graines noires anguleuses très dures.
    hauteur : 0.15 à 0.30 m.
    plantation : de la fin de l'été au début de l'automne, tous les 10 à 15 cm, à 15 cm de profondeur en choisissant bien l'emplacement.
    multiplication : tout au long de l'année par semis à chaud 20 °C, compter 4 et 8 semaines pour la levée, sous climat approprié, semis en place, à l'automne vers 13 et 15°C, patienter jusqu'au printemps suivant ou encore par division et ce, tous les 2 ou 3 ans.
    sol : léger, bien drainé, à tendance sablonneuse, sec en été.
    culture en pot : choisir un pot large et surtout profond, car les cormes ont tendance à descendre, prévoir un mélange de terre, compost et une double dose de sable assez grossier.
    emplacement : soleil, dans un coin bien abrité des vents froids et bien encagnardé.
    zone : 9-11 en zone tempérée, U-K hardiness H1C, USDA zones 8-11, tolère jusqu'à -5 °C, parfaitement adaptée à la sécheresse estivale et aux hivers chauds, un peu plus humides, de type méditerranéen.
    origine : Afrique du Sud, au sud-ouest de la province du Cap et au Namaqualand, dans une zone climatique proche du climat méditerranéen, consulter la carte.
    entretien : hors période de végétation et floraison, respecter la période de dormance, en supprimant, après la floraison, les hampes florales sans toucher au feuillage. Les arrosages sont réduits, les potées sont conservées à une température avoisinant les 15 °C durant tout l'hiver.
    NB : son nom Babiana vient de l'afrikaner 'Bobbejaantjie', signifie petit babouin, nom donné aux babouins Chacma* Papio ursinus parce qu'ils ils sont friands des bulbes qu'ils repéraient et déterraient aisément en période de floraison, et son nom spécifique rubrocyanea vient du latin 'ruber' qui désigne la couleur rouge et 'cyanea' vient du grec 'kuaneos' qui désigne la couleur bleue.
    Une élégante bulbeuse à cultiver dans les rocailles et dans les plates-bandes, sur le devant des massifs ou pour bien profiter de sa floraison, dans des potées que l'on rentre en serre froide l'hiver.
    Ce genre comprend entre 70 et 80 espèces de vivaces bulbeuses, originaires de l'ouest de l'Afrique australe, une cinquantaine d'entre elles, dans les zones arides de l'ouest et sud-ouest de la province du Cap-Occidental (49 espèces) et du Namaqualand qui est formé du nord-ouest de l'Afrique du Sud (61 espèces), du sud de la Namibie et du sud du Zimbabwe.
    Certaines espèces du genre sont confondues avec les Geissorhiza, notamment Babiana rubrocyanea qui l'est avec Geissorhiza radians, voir photo du milieu.
    Ils sont répertoriés en 7 sous-groupes, c'est un genre souvent donné, à tort, comme synonyme de l'Ixia, certaines espèces ayant été initialement décrites et rattachées à ce genre ou à celui des Gladiolus. La plupart des hybrides commercialisés sont issus de divers croisements à partir de Babiana stricta et d'autres comme la rouge Babiana villosa, qui a été introduite par le médecin naturaliste écossais Patrick Russel (1726-1805).
    Introduite pour la première fois, avec plus de 400 espèces nouvelles au Royal botanic garden de Kew vers 1775, par Francis Masson (1741-1805), l'un de ses premiers collecteurs de plantes en Afrique du Sud qui participe de 1772 à 1774 à la deuxième expédition du Capitaine Cook*, avec Carl Peter Thunberg*, les premiers à découvrir le Namaqualand, en novembre 1774.
    Vers la fin de l'hiver, on peut découvrir quelques espèces du genre au Parc de la Tête d'Or à Lyon, dans les serres du jardin botanique, où elles sont présentées au public, durant leur période de floraison avec d'autres géophytes d'Afrique du Sud.
    Propriétés et utilisations :
    Autrefois, au printemps, les populations autochtones, puis, les premiers colons consommaient les cormes bouillis.
    Quelques autres espèces :
    - Babiana angustifolia Sweet, synonyme Babiana pulchra (Salisb.) G.J.Lewis, environ 30 cm de haut, de longues feuilles anguleuses vert franc, des fleurs en coupe, irisée de bleu mauve, à la base des tépales, un onglet irrégulier d'un bleu violet foncé, photo 3 en fleurs au Japon début mai.
    - Babiana blanda (L.Bolus) G.J.Lewis Babiane attrayante, fleurs en coupe d'un blanc lavé irisé de mauve ou rose pâle.
    - Babiana cedarbergensis G.J. Lewis, la Babiane de Cedarberg*, de 15 cm, feuillages longues et étroites, des fleurs parfumées aux tépales en lanières à marge ondulée, avec un petit filet en cime, pour les 3 supérieurs, mauve pâle, la base est plus foncée, pour les trois autres, les deux latéraux, la partie centrale est maculée de jaune pâle avec une marque violette à la base, celui du centre est pourvu d'un onglet violet à liseré blanc.
    - Babiana disticha Ker-Gawl., considérée comme synonymes de Babiana fragrans (Jacq.) Ecklon, Babiana plicata Ker-Gawl., 15 à 30 cm de haut, lilas mauve, bleu violet à bleu pâle ou blanc, tépales obovales, fait penser à cedarbergensis, juste une macule jaune moins grande.
    - Babiana ecklonii Klatt, 15 cm de haut, tépales lancéolés étroits très effilés d'un mauve foncé, deux tépales latéraux ayant en partie basse, une macule blanche.
    - Babiana framesii L.Bolus., des fleurs bleues avec une macule blanche.
    - Babiana nana (Andr.) Spreng., connue des anglophones sous le nom de 'Yellow Baboon-root', naturalisée à l'ouest de l'Australie, dans la région de Perth, où elle est considérée comme un alien, de 10 à 0.35 cm de haut, des tépales elliptiques bleu-violet, base rouge-violet foncé, deux tépales latéraux maculés d'un onglet blanc.
    - Babiana odorata L.Bolus, la Babiane parfumée, de 10 - 15 cm de haut, le feuillage est plus court, agréablement parfumées, des fleurs dans un dégradé de jaune pâle, les 3 tépales du bas sont plus foncés, des anthères bleues.
    - Babiana pygmaea (Burm.f.) N.E.Br., une espèce menacée dans son aire, qui est très limitée au nord-ouest province du Cap-Occidental et au Swaziland (Darling et Malmesbury), 12 cm de haut, en forme de coupe à large tépales ovales jaune citron, base des tépales d'un brun rouge foncé.
    - Babiana ringens, de très courtes fleurs à larges tépales, ceux du bas d'un jaune vif ceux du haut ayant la base jaune virant au pêche avec une ligne médiane plus foncée.
    - Babiana regia (G.J.Lewis) Goldblatt & J.C.Manning, de larges tépales d'un bleu-violet, vers la base, une tache hexagonale dans deux tons de rouge séparés par un liseré blanc
    - Babiana ringens (L.) Ker Gawl., donné pour synonyme de Antholyza ringens L., connue des anglophones sous le nom de 'Rat's Tail Babiana', au feuillage d'un vert soutenu, en forme de fer de lance, nettement plus grand que les large fleurs d'un rouge cramoisi, formant une spatule à la base étroite, dans un dégradé de rouge orangé pour finir vers la base au jaune citron, voir l'illustration du bas.
    - Babiana salteri G.J.Lewis, de larges feuilles lancéolées et 'un vert foncé, des fleurs à tépales en lanières étroites, les 3 supérieurs sont dans un dégradé de mauve plus clair vers la base, virant au jaune, les deux latéraux en partie base sont d'un jaune pâle et blanc, vers la marge, la base est griffée de violet, le central est mauve pâle griffé sur la ligne médiane de mauve foncé.
     Babiana angustifolia
    Shirö Kurita* (1936 - 2019)
    - Babiana sambucina (Jacq.) Ker Gawl. , perdu au milieu de longues feuilles d'un vert acide, de courtes fleurs à tépales spatulés mauve avec une ligne médiane plus foncée, avec une marge ondulée à liseré blanc, la base des deux tépales latéraux est griffée d'un large trait fuchsia, large tache blanche, celui du centre à une large griffure angulaire d'un violet foncé
    - Babiana socotrana Hook.f. endémique à l'île de Socotra (Somalie) est depuis 2003-04, l'unique représentante d'une nouvelle espèce Cyanixia socotrana (Hook.f.) Goldblatt & J.C.Manning.
    - Babiana stricta (Aiton) Ker Gawl., 20 à 40 cm, au feuillage lancéolé, tôt au début du printemps, courant mai, des épis de fleurs d'un bleu uni. Il existe des cultivars comme 'Purple star', aux fleurs d'un rose violacé soutenu.
    - Babiana thunbergii Ker Gawl, feuillage en fer de lance, vert sombre, des épis horizontaux, des fleurs dressées d'un rouge corail, une particularité, des étamines plaquées en partie supérieure et elles sont plus longues que les tépales, ceux du bas sont verts et leur marge est lavée de jaune verdâtre.
    - Babiana tubulosa (Burm.f.) Ker Gawl., connu des anglophones sous le nom de 'White Baboon root', originaire de l'ouest de la province du Cap, le long de la côte, de petite taille fleurs blanches avec la gorge et les trois tépales du bas griffés d'un onglet pourpre.
    - Babiana unguiculata G.J.Lewis, Babiane ongulée, originaire du nord-ouest de la province du Cap, de petite taille, feuillage très fin et plus long que les fleurs d'un jaune vif, les tépales du haut sont plus larges, les étamines et les anthères sont également jaunes.
    - Babiana vanzyliae L.Bolus, environ 15 cm, voire un peu plus, à très courtes fleurs à tépales lancéolées-elliptiques d'un jaune éclatant, floraison un peu plus tardive que les autres, courant avril-juin, selon climat.
    - Babiana villosa (Aiton) Ker Gawl., Babiana punicea Eckl., Gladiolus latifolius Lam. donné comme synonyme de Ixia villosa Aiton, Ixia punicea Jacq, Babiane velue, un peu plus grande que les autres, feuillage vert franc, fleurs en coupe à larges tépales d'un beau rouge framboise à rouge sang étamines et anthères foncés.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de bulbeuses présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *babouins Chacma, est le plus grand babouins de l'Afrique australe , consulter l'article dédié à cette espèce sur Futura.

    *Cedarberg, Massif montagneux, situé à la limite nord de la province du Cap, qui est réputé pour ses peintures rupestres bochimanes, c'est une véritable limite climatique.

    *Expédition de James Cook relaté dans 'Travels at the Cape of Good Hope, 1772-1775 par Carl Peter Thunberg, 1793-1795 Londres, réédité en 1986 Van Riebeeck Society, Cape Town, voir page 178 Googlebook.

    Babiana ringens
    Hortus Camdenensis
    *Ker Gawl., John Bellenden Ker Gawler ou Ker Bellenden (1764-1842), botaniste britannique, son soutien à la Révolution française fait qu'il quitte son poste de capitaine dans l'armée en 1793 et à partir de cette date, il exerce la botanique.
    Il est connu pour ses descriptions d'espèces, publiées dans la très célèbre revue mensuelle 'Curtis's Botanical Magazine', éditée par John Sims de 1790 à 1826, 479 cahiers avec des planches botaniques qui furent longtemps l'une des principales références en botanique.
    En 1810, le botaniste écossais Robert Brown lui dédie dans les Protacées, l'unique espèce endémique à la Tasmanie Bellendena montana, voir photos, source gbif.org.
    De 1815 à 1824, en collaboration avec le botaniste britannique John Lindley (1799-1865) il participe à la publication d'un magazine d'horticulture illustré l' Edwards's Botanical Register', qui est connu aussi sous 'Botanical Register'.
    On lui doit des ouvrages de références 'Recension Plantarum édité en 1801, 'Select Orchideae' en 1816 puis en 1827, il fait paraître 'Iridearum Genera cum Ordinis Charactere Naturali Specierum Enumeratione Synonymisque' ouvrage toujours édité.

    *Kurita, botaniste-biologiste japonais Shirö Kurita (1936 - 2019), 1958 professeur au département de biologie de l' Université de Chiba nommé professeur émérite en 2001. Docteur en sciences ( Université métropolitaine de Tokyo (1949-2011). Il y mène des recherches sur les fougères puis sur les amaryllidacées japonaises qui se reproduisent sans produire de graines en divisant les bulbes, il a publié l'histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998), hélas son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et bien d'autres.

    *Pers., abréviation botanique pour le botaniste, mycologue sud-africain Christiaan Hendrik Persoon (1761-1836), d'origine allemano-néerlandaise, fondateur de la systématique en mycologie. Son herbier, racheté en 1825, a été inclus à l'Herbier national des Pays-Bas conservé à Leyde.

    *Rchb., abréviation botanique pour le botaniste, zoologiste allemand Heinrich Gottlieb Ludwig Reichenbach (1793 -1879), il enseigne l'histoire naturelle à Dresde, fondateur de son jardin botanique et directeur du Musée zoologique au palais Zwinger.
    Auteur de nombreux ouvrages sur les plantes, vers 1843, il entreprend de réaliser de superbes planches d'illustrations de la flore allemande et helvétique (Icones florae Germanicae et Helveticae), un ouvrage achevé par son fils Heinrich Gustav*, des illustrations éditées en 10 volumes, sous le nom de 'Iconographia botanica seu plantae criticae' à Leipzig de 1823 à 1832.
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