Urospermum dalechampii  - Urosperme de Daléchamps
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    Nom commun : Urosperme de Daléchamps plus rarement écrit Daléchamp, Lampistrelle, Chicorée amère, Arrucat*, Catatrufa, Morre de porc, Quinine, en Corse nommée 'Accuza barba, et par les anglophones 'Golden-fleece', en arabe 'Belrhen'.
    Nom latin : Urospermum dalechampii (L) Scop*. ex. F.W. Schmidt, synonymes Arnopogon dalechampii (L.) Willd.*, Tragopogon dalechampii (L.) Kuntze*
    famille : Asteraceae.
    catégorie : vivace xérophile pubescente aux tiges creuses.
    port : touffe trapue dressée, évasée à rosette basale.
    feuillage : caduc, vert tendre, coriace, velouté, aromatique, comestible au goût d'amande amère. Feuilles opposées, les basales sont roncinées pennatifides, les caulinaires sont engainantes ovales-lancéolées à marge fortement échancrée avec la nervure édiane partiellement violacée vers la tige.
    floraison : au printemps, d'avril jusqu'en juin, selon la latitude et le climat, nectarifère et pollinifère, visitée par les abeilles, d'ailleurs sa pollinisation est principalement effectuée par les abeilles et les bourdons.
    Sur un épais pédoncule pubescent, d'un vert violacé, large capitule de 3 à 5 cm, solitaire composé de ligules de 2 cm, à marge en dents de scie, en coeur, 5 étamines, involucre allongé, poilu à 7 à 8 folioles (bractées) lancéolées et soudées entre elles. Les boutons floraux sont pourprés.
    couleur : un pâle jaune soufre, des ligules à liseré noir, revers souvent rayé de rouge pourpré, centre noir ou brun foncé, à découvrir en fond d'écran.
    fruits : des akènes noirs, spatulés de - de 2 cm, pourvus d'un bec creux, surmontés d'une aigrette de soies plumeuses, d'un blanc rougeâtre à roussâtre.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.20 à 0.45 m.
    sol : indifférent, mais sec.
    emplacement : soleil.
    multiplication : par semis spontané.
    zone : 7-10, U-K hardiness H6, USDA zones 5b-9, tolère -15°C.
    origine : bord de chemins et talus, champs, friches, garrigues et prairies du bassin méditerranéen, Afrique septentrionale (Algérie dans le Tell, Maroc dans le Haut Atlas) et l'Europe du Sud, de l'Espagne jusqu'en la côte Dalmate (Yougoslavie, Croatie), présente au sud de la France jusqu'à 700 m d'altitude, dans les Hautes-Pyrénées, l'Ariège, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Orientales, l'Aude, l'Hérault, le Gard, la Lozère et l'Aveyron, l'Ardèche, la Drôme et le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes et la Corse.
    NB : son nom Urospermum vient du grec 'Ouro' qui désigne une queue et 'sperma' la semence, une graine faisant référence à l'akène plumeux et son nom spécifique dalechampii lui a été donné en souvenir de Jacques Daléchamps (1513-1588), médecin, botaniste, naturaliste français qui étudie à l'Université de Montpellier avant d'exercer la médecine à Lyon.
    On lui doit de nombreux ouvrages de médecine et chirurgie et l'Histoire générale des plantes, contenant XVIII livres, publié en latin 'Historia generalis plantarum' en 1615, qui est enrichie de gravures sur bois de Clusius et Dodonaeus, édité à nouveau en 1653, en langue française.
    En 1753, c'est l'Abbé Charles Plumier qui lui dédiera, un genre exotique, Dalechampia dans la famille des Euphorbiaceae.
    Sa rosette de feuilles est parfois confondue avec celle du pissenlit Taraxacum officinale.
    Il est à introduire dans les jardins méditerranéens et les jardins secs pour son jaune si tendre et si rare, en prenant soin de supprimer régulièrement, les fleurs fanées, pour ne pas être envahie, laisser monter en graines, les 2 ou 3 dernières.
    En cherchant, on peut trouver des spécimens à capitule blanc et jaune en coeur avec la pointe des ligules frangées presque noires, au revers violet aubergine, ou blanc sur l'extérieur passant au jaune pâle en coeur ou sur le pourtour un blanc cuivré, rosé en coeur progressivement jaune pâle et des tons de jaune plus ou moins foncé.
    Autrefois, durant l'hiver, ses jeunes rosettes de feuilles étaient récoltées pour être consommées en salade d'herbes sauvages, elles ont, une certaine amertume rappelant, parait-il, celle de l’amande amère.

    Annotations :
    *Arrucat, c'est aussi le nom commun donné au faux-pissenlit, Crepis taraxacifolia.
    *Kuntze, abréviation botanique pour le botaniste allemand Carl Ernst Otto Kuntze (1843-1907), qui voyage à travers le monde, collectant des milliers d'espèces.
    Il est le grand réformateur de la nomenclature botanique 'Nomenclaturae botanicae codex brevis maturus, sensu codicis emendati, aux Lois de la nomenclature botanique de Paris de 1867 ; Linguis internationalibus: anglica, gallica, germanica quoad nomina latina, édité en 1903.
    *Plumier, le révérend père marseillais Charles Plumier (1646-1704), membre de l'Ordre des Minimes, élève de Joseph Pitton de Tournefort*, il est l'un des initiateurs de la classification des genres reprise par Linné et conformément à la mode qu'il instaure de donner le nom de personnes célèbres (botanistes, naturalistes, explorateurs..) à un genre, l'un d'entre eux, lui est dédié Plumeria.
    Il participe à plusieurs expéditions aux Antilles françaises en 1689, puis entre 1893 et 1695, en Amérique centrale, expéditions au cours desquelles, il découvre de nombreuses espèces dont le genre Begonia, qu'il dédie à Michel Begon, l'intendant des Galères de Marseille, au retour de ses voyages, il est nommé botaniste du Roi. On lui doit l'un des premiers herbiers de la Provence et du Languedoc.
    *Scop., Giovanni Antonio Scopoli (1760-1775), médecin et entomologiste italien qui s'est intéressé à la flore du Tyrol, puis à celle de l'actuelle Slovénie.
    *Tournefort, médecin, botaniste aixois Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708), qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine ; il fixe, définitivement, le genre Aphyllanthes, et il est, l'initiateur du premier système de classification des fleurs, sur leurs caractères constants, qui a été repris par la suite par Carl Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au Jardin du Roy, c'est aujourd'hui, le Jardin des plantes. En 1691, il devient académicien, pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696, docteur de la Faculté de Médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre "Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy" (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure), au cours de ce séjour, il s'intéresse aux drogues, aux préparations médicinales et les plantes d'où, on les tire, que l'on retrouve dans l'Histoire abrégée des drogues simples. Afin de ne plus dépendre, de l'Orient, on lui doit l'acclimatation des Térébinthacées.
    *Willd., abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste prussien Carl Ludwig Willdenow (1765-1812), qui fut également apothicaire et docteur en médecine. En 1798, il enseigne l'histoire naturelle. Il est nommé, en 1801, directeur du Jardin botanique de Berlin-Dahlem qu'il entreprend de remettre en état. En 1810, à l'Université de Berlin, il occupe la chaire de professeur de botanique. Son herbier, riche de plus de 20 000 espèces, se trouve depuis 1818 au Musée botanique de Berlin où il constitue la base de l'herbier.
    Il fait la connaissance en 1788 d'Alexander von Humboldt, qui lui adresse ses collectes, dont il assure l'identification et s'intéresse à l'influence du climat sur les plantes, il y consacre d'ailleurs, en 1792, un ouvrage 'Grundriss der Kräuterkunde', qui est toujours réédité. Les botanistes lui ont dédié 33 espèces de plantes et des espèces de champignons sous la forme willdenowiana et 73 sous willdenowii.
    On lui doit de nombreux ouvrages, dont 'Florae Berolinensis Prodomus' (1787) et son oeuvre de référence 'Hortus berolinensis sive Icones et descriptiones, plantarum rariorum vel minus cognitorum quae in Horto regio botanico berolinensi', première édition en 1803.
    natacha mauric© 19/05/2009 ® Jardin! L'Encyclopédie
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