Breynia disticha - Breynie distique, Breynie neigeuse, Neigeuse
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    Breynia disticha Enchanting Floral Gardens of Kula, Maui, Hawaii. October
    Forest & Kim Starr &©
    Nom commun : Breynie distique, Breynie neigeuse, Breynie lépreuse, Cranaval, à la Réunion, c'est, l'Arbre à neige, l'Arbre de neige, Buisson des neiges, Neigeuse, Lépreuse, à Puerto Rico 'Nevado', en Équateur 'Arbolito de navidada', nommée par les anglophones 'Ice Plant, Snow-on-the-Mountain, Snow Bush, Sweetpea Bush' et à Hawaï, c'est 'Foliage flower'.
    Nom latin : Breynia disticha J.R. Forst. et G. Forst* (1775), après révision synonymes retenus Breynia axillaris Spreng. *, Breynia disticha var. neocaledonica (Baill.) Müll.Arg.*, Breynia disticha f. nivosa (W.Bull) Croizat ex Radcl.-Sm., Breynia disticha var. nivosa (W. Bull) Croizat, Breynia nivosa (W.Bull) Small, Breynia nivosa var. roseopicta (Regel) F.Br. , Melanthesa neocaledonica Baill., Melanthesa neocaledonica var. forsteri Müll.Arg. , Phyllanthus nivosus W.Bull, Phyllanthus nivosus W.G. Sm., Phyllanthus sandwicensis var. hypoglaucus H.Lév.
    famille : Phyllanthaceae, autrefois classé dans les Euphorbiaceae, famille qui a été scindée en 3 avec les Picrodendraceae.
    catégorie : arbrisseau, arbuste ou petit arbre monoïque à l'écorce vert clair aux fins rameaux roses à framboiser.
    port : compact, très ramifié depuis la base, aux rameaux obliques, puis retombants un peu.
    feuilles : persistant, panaché, maculé de vert, rose, carmin et blanc, plus uni, sur l'ancien feuillage d'un vert soutenu à vert émeraude, cliquer sur les photos pour en découvrir d'autres.
    Sur de fines tiges rosâtres ou rougeâtres, des feuilles alternes, ovales, oblongues, elliptiques de 2 à 12 cm x 1 à 7,5 cm, légèrement cordées vers la base sur un court pétiole. Les jeunes pouces et feuilles sont d'un rose soutenu à rouge framboise.
    floraison : tout au long de l'année, nectarifère, la pollinisation est effectuée par des papillons, un lépidoptère nocturne, l'Epicephala vitisidaea (leafflower moths) qui pond ses oeufs, dans les fleurs et par la suite les larves se nourrissent de ses graines."
    En 2016, au Japon, des recherches menées sur les Epicephala, au Centre de recherche écologique, à l'Université de Kyoto, ont permis de constater, "une mutation chez les femelles d'Epicephala possèdent des trompes spécialisées porteuses de sensilles et les utilisent pour collecter le pollen sur les fleurs mâles, le transporter et déposer le pollen sur les fleurs femelles hôtes (espèces indifférentes) afin d'assurer la nourriture de leurs larves. Ils ont révélé l'existence de neuf espèces japonaises venant pondre sur les fleurs des différentes espèces de Breynia et deux autres genres endémiques. Article d'Atsushi Kawakita et Makoto Kato, publié le 26 février 2016, dans la revue Zookeys.
    Inflorescences axillaires composées, en partie base, de fascicules de 3 fleurs mâles à calice charnu et 8 étamines, en partie haute, des fascicules de fleurs femelles solitaires à calice campanulé et pédicelle. Les fleurs pollinisées sont presque toujours infestées par des oeufs de papillon*.
    couleur floraison : verdâtre.
    fruits : des petites capsules déhiscentes contenant six graines.
    croissance : rapide.
    hauteur : 1 m à 2 m à surveiller, car il a tendance à s'étaler, via des drageons.
    plantation : sous climat approprié au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par semis spontané et boutures, en mars ou par prélèvement de drageons et portions de racines et division de souche.
    sol : ordinaire, sablonneux ou graveleux à tendance calcaire et schisteux.
    emplacement : soleil, mi-ombre, ombre.
    zone de rusticité : 9b-11, U-K hardiness H1c à H2, USDA zone 9b-11. Tolère sur de courtes périodes jusqu'à -8°C.
    Dans son milieu naturel, une humidité ambiante avoisinant les 60%, bien qu'une fois implanté, il supporte des périodes de sécheresse.
    Ailleurs, à cultiver dans une potée que l'on rentre, l'hiver, sous serre ou dans une véranda.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie, pour l'instant, mais il peut subir, les assauts des pucerons noirs (aphids) et à l'intérieur ceux des araignées rouges (glasshouse red spider mite).
    Breynia disticha - Oakwood Lakes Boynton Beach, Florida, september
    Breynia disticha F.& K.Starr©
    origine : dans les forêts sclérophylles des îles du Pacifique sud, sur l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie et dans l'archipel du Vanuatu. Introduit et naturalisé en Polynésie, en 1921, au sud-est de l'Asie, dont la Chine et la Malaise, en Australie et dans les Caraïbes, cultivé aussi à Porto Rico.
    Introduit comme espèce ornementale aux États-Unis, dans le sud de la Floride et à Hawaï où, s'étant échappé des cultures, depuis 1996, il est considéré comme une espèce envahissante. Il en est de même, en Guinée, le long des axes routiers et dans les fourrés ainsi que dans les territoires britanniques de l'Océan Indien et à Cuba.
    entretien : arroser régulièrement, c'est un soiffard. Si vraiment nécessaire, taille de mise en forme au début du printemps. Sous climat favorable, surveiller sa croissance, car il peut devenir envahissant et occuper largement la place.
    culture en pot : que l'on rentre l'hiver, en serre froide à 10 °C. Prévoir un mélange de terreau enrichi, tourbe et sable grossier sur un lit de perlite au fond de la potée. Maintenir le substrat humide, vaporiser souvent le feuillage et penser à tourner la potée pour avoir un port équilibré. Température idéale entre 18 et 20 º C, loin d'une source de chaleur et à l'abri des rayons du soleil.
    maladies et ravageurs : en Guadeloupe et Martinique, au sud des États-Unis, au Paraguay, Antigua, Dominique, Sainte-Lucie et Jamaïque. Son feuillage peut être dévoré par les chenilles de la tordeuse Melanchroia chephise (White-tipped Black).
    NB : le genre Breynia est dédié au marchand, botaniste et collectionneur de Dantzig, Jacob Breyne (Jakob Breynius) (1637-1697) qui joue un rôle important dans la botanique néerlandaise et peut-être aussi à son fils, Johann Philipp Breyne. L'ouvrage le plus ancien sur culture des chrysanthèmes orientaux en Europe datant de 1689, est signé par Jacob Breyne, cité page 95, dans le Catalogue de l'exposition 'Japonisme et Mode'*, présentée en 1992, au Musée de la Mode de Kyoto (Japon), puis, en 1999, au Palais Galliera (Paris) ; son nom spécifique disticha vient du latin 'distichus', qui signifie distique, un adjectif qui se dit des parties qui sont rangées en 2 séries disposées sur le même plan et le long d'un axe commun, mais à des hauteurs différentes, de manière qu'il y en ait alternativement une d'un côté et l'autre de l'autre', extrait du Dictionnaire raisonné, étymologique, synonymique et polyglotte des termes usités dans les sciences naturelles par A.-J.-L. Jourdan, édition de 1834.
    Dans les jardins, il est utilisé, la plupart du temps, pour confectionner des bordures, le long des allées et des haies. Il peut entrer en arrière-plan, dans la composition de massifs arbustifs ou tout simplement dans des potées pour égayer balcons, patios et terrasses.
    Ce genre comprenait 113 noms d'espèces référencés après révision en 2012, seulement 38 noms ont été retenus et 73 autres sont considérés juste comme étant des synonymes et 2 autres sont toujours non résolus. Des espèces d'arbustes ou petits arbres originaires des régions tropicales et subtropicales de l'Asie, de l'Australie et des îles du Pacifique.
    Propriétés et utilisations :
    Dans l'archipel des Loyautés, sur la méridionale île volcanique de Maré, située à l'est de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie, traditionnellement pour les mélanésiennes, c'était une des plantes magiques qui entrait dans la confection de paquets magiques (waceng) qui donnaient leur pouvoir aux sorciers et sorcières, leur servant aussi de remède, pour guérir les blessures et les plaies de sagaie. Selon la tradition, ce remède était très efficace, car il faisait sortir le bout cassé.
    Lire l'article de M. J. Dubois, Ethnobotanique de Maré, Iles Loyauté (Nouvelle-Calédonie), publié dans le Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, n° 7-8, de juillet/août 1971, pp. 222-273, consultable en ligne chez Persée*.
    Parmi les variétés et cultivars, citons :
    - Breynia disticha 'Snow Bush', panaché de vert et blanc légèrement rosé en pointe pour les nouvelles pousses.
    - Breynia disticha var. atupurpurea au feuillage d'un rouge pourpre.
    - Breynia nivosa var. roseo-picta commercialisé aussi sous Breynia disticha 'Rosea-picta', feuillage panaché de vert et de différents tons de rose.
    Breynia rosea-pictea F.& K.Starr©

    Annotations :
    *Japonisme et Mode, le japonisme, c'est une analyse de l'influence et de l'apport du Japon et de sa culture dans la mode occidentale.
    *J.R.Forst., abréviation botanique pour le naturaliste (ornithologue) allemand Johann Reinhold Forster (1729-1798), qui participe à la deuxième expédition (1772-1775) de James Cook dans le Pacifique à bord de l'HMS Resolution, en compagnie de son fils Johann Georg Adam Forster (1754 - 1794) naturaliste, ethnologue et géographe, qui relate ce voyage dans 'A voyage round the world in his Britannic majesty's sloop Resolution (1777 - Londres), réédité en 1996 par N.Thomas, H. Guest et M. Dettelbach - Université d'Hawaï.
    *Müll.Arg., abréviation botanique pour le botaniste suisse Johannes Müller Argoviensis (1828-1896), instructeur à Genève en 1868, à partir de 1871, il enseigne la botanique médicinale à l'Académie de Genève jusqu'à sa retraite.
    Il occupe la chaire en 1876 et prend sa retraite en 1889, conservateur de l'herbier Delessert et directeur du Jardin botanique de Genève jusqu'à sa disparition, président de la Botanical Société botanique de Genève de 1878 jusqu'en 1882.
    Auteur de monographies sur des Resedaceae (1857) et il participe à la rédaction de Flora brasiliensis de Carl Friedrich Philipp von Martius, en 15 volumes, publiés de 1840 à 1906, sur les Euphorbiaceae, les Characeae et les Apocynaceae dont un genre, lui a été dédié, les Argomuellera.
    *Oeufs de papillon, lire 'Obligate Pollination Mutualism' page 76, publié en 2017 par Makoto Kato, Atsushi Kawakita, Kyoto University, chez Springer Japan, consultable en ligne dans Books.
    *Persée, lire également L'arrivée des Blancs à Maré. Tragiques contacts, 1793-1851, publication par M. J. Dubois, publié dans le Journal de la Société des Océanistes, année 1969, 25 pp. 307-316.
    *Spreng., abréviation botanique pour le médecin botaniste allemand Kurt Polycarp Joachim Sprengel (1766-1833), qui enseigne la médecine en 1789, le spécialiste de l'histoire de la médecine, auteur de nombreux ouvrages, sur cette histoire, il s'intéresse à la classification linnéenne. En 1810, il est élu membre de l'Académie Royale des sciences de Suède.
    De septembre 1818 à mai 1819, il échange une correspondance sur des graines et des fougères plantées à Liverpool avec l'éditeur, botaniste britannique William Pamplin (1806-1939), qui est également pépiniériste à Chelsea.
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