Dichroa febrifuga - Dichroa fébrifuge, Quinine chinoise
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    Dichroa febrifuga en septembre
    Zoya Akulova 2018 © U. of California, Berkeley
    Nom commun : Dichroa fébrifuge, Quinine chinoise, en chinois 'Chàng shän, Luo bo, Lai du' en japonais 'Mokkoku' et en vietnamien 'Thuong-son' et en Inde 'Basak' nommée par les anglophones 'Blue Evergreen Hydrangea, Chinese quinine', en allemand 'Dichroa Febrifuga Blumen, Blau Evergreen Hortensie, Chinese Chinin', en espagnol 'China quinina', en italien 'Cinese chinino', en portugais 'Hortênsia azul tibetana, Chino quinina', en russe 'Golubaya vechnozelenaya gortenziya'
    Nom latin : Dichroa febrifuga  Lour *, synonymes Cyanitis sylvatica  Reinw.* ex Blume*, Dichroa febrifuga var. febrifuga , n'est demeure non résolu en 2020 Dichroa sylvatica  (Reinw. ex Blume) Merr.*
    famille : Hydrangeaceae, dans flore de Chine Saxifragaceae.
    illustration : botanique voir planche comparaison avec 2 autres espèces, source Kunming Institute of Botany.
    catégorie : arbuste.
    port : buissonnant, compact, très ramifié, retombant.
    feuilles : persistant, épais, vert moyen brillant, glauque sur le revers qui est pubescent le long des nervures qui sont bien marquées, marge crantée en pointe.
    Feuilles opposées de 6 à 25 × 3 à 10 cm, de forme variable souvent ovale, obovale, elliptique oblongue ou lancéolée au large pétiole framboisé vers la base.
    floraison : dans son milieu naturel du printemps à la fin de l'été, ici courant juin-juillet, nectarifère visitée par les abeilles et par les papillons.
    En cime, inflorescences axillaires de petites fleurs étoilées à 5 pétales elliptiques à oblongs légèrement charnues dans un calice de 4 à 6 sépales, de 10 à 20 étamines filiformes plaquées contre la corolle, aux anthères biloculaires, 1 style, stygmate légèrement bifide. Les boutons floraux sont ovoïdes, avec le calice ils font penser à des clous de girofle photo, pédicelles et pédoncules violine à aubergine.
    couleur : bleu plus foncé vers la base ou mauve, étamines rose vif, anthères mauves, boutons floraux du blanc verdâtre au bleu lavé de blanc ou d'un rose soutenu.
    fruits : dans son milieu d'origine courant mai des baies (Ø 3-7 mm) brillantes d'un somptueux bleu outremer enchâssées dans un calice tirant sur le violet, virant au noir lorsqu'elles sont desséchées, contenant de nombreuses petites graines réticulées, obovoides.
    croissance : moyen.
    hauteur : 0.90 ± 2.10m Ø environ 1.50m adulte.
    plantation : selon climat au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par semis à chaud entre 20 et 21 °C, compter pour la levée entre 15 et 21 jours, le résultat est assez aléatoire au sujet du coloris, par bouturage de tiges aoûtées et par marcottage.
    sol : riche en humus, frais mais bien drainé.
    culture en pot : peut se cultiver dans des potées que l'on rentre l'hiver en serre froide à 10 °C.
    emplacement : soleil, mi-ombre, ombre.
    zone de rusticité : 9 - 10. USDA zone 8b-10, ailleurs cultivé dans des potées que l'on rentre à l'abri en serre froide.
    origine : des vallées boisées et le long des cours d'eau en Chine dans les provinces du Gansu, Séchouan, Guizhou, Guangxi, Guangdong, Fujian, Jiangxi, Hunan, Hubei, Anhui et Shaanxi et Taïwan, chaîne de l'Himalaya en zone tempérée entre 1500 et 2900 m d'altitude dans la région autonome du Tibet, au nord de l'Inde, Népal, Sikkim, Bhoutan, Myanmar (Birmanie), Laos, Thaïlande, Cambodge, Vietnam, les îles Ryukyu et en Indonésie à Java, voir carte de l'Asie.
    entretien : si nécessaire la taille s'effectue après la floraison.
    maladies et ravageurs : rien de signalé pour l'instant.
    NB : son nom Dichroa  vient du grec 'dichroos' composé de 'dis' qui signifie deux fois et 'chroa' désigne la couleur donc bicolore, fait référence à la variabilité de la teinte de ses fleurs et de ses fruits et son nom spécifique febrifuga  vient du latin 'fébris' qui signifie fièvre et du verbe 'fugare' qui signifie chasser, à chasser, d'où fébrifuge.
    Ce genre comprenait 25 noms d'espèces connues, après révision en 2012 seulement 13 noms ont été acceptés ayant 4 espèces synonymes, toutes originaires de l'est de l'Asie, 6 d'entre elles sont présentes en Chine dont 4 y sont endémiques.
    Un spécimen à fleurs roses se trouve dans la grande serre du jardin de Wisley (RHS Wisley Garden), Surrey.
    A réserver pour les jardins au climat doux, prés des cheminements et des ouvertures pour bien profiter de son étonnante floraison et sa fructification métallique convoitée par les oiseaux.
    Propriétés et utilisations :
    Déjà vers 2735 avant JC, l'érudit empereur chinois Shen Nung avait déjà noté l'efficacité de cette plante dans le traitement de la fièvre causée par les parasites du paludisme.
    Dans le Bulletin de la Société botanique de France de 1866 sur les publications, page 85, il est écrit "Dans son essais sur la pharmacie et la matière médicale des chinois de J.-O. Debaux publié en 1865, ce dernier note que le dichroa febrifuga fourni l'un des meilleurs fébrifuges de l'Asie intertropicale. Dans cet ouvrage, il a eu l'occasion de vérifier l'exactitude des informations données par Loureiro* dans sa Flora Cochinchinensis*.
    Ses racines nommées Basak, Big golden sword, British Indian, et ses feuilles contiennent de la fébrifugine et de l'isofébrifugine, la pharmacopée traditionnelle chinoise utilise depuis des siècles cette racine pour traiter le paludisme, ainsi que son écorce fébrifuge prescrite également au Vietnam en Indes et à l'extrême ouest de la Russie pour soigner aussi la malaria, d'autres fièvres et le cancer de l'estomac.
    Au cours de la Seconde Guerre mondiale on a pu isolés la fébrifugine alcaloïde et l'isomère isofébrifugine afin d'étudier leurs effets contre le paludisme. Dans les années 1960 ont été mis au point des dérivés synthétiques de la racine de dichroa, l'halofuginone et l'haloguinol, ainsi que d'autres dérivés analogues à la fébrifugine.
    Cependant, aucun essai clinique récent ne donnent de recommandations concernant la posologie et il existe de possibles effets indésirables qui sont des nausées, des vomissements et de la diarrhée , de plus l'hépatotoxicité est également une préoccupation. Il est recommandé de ne pas en prescrire durant la grossesse et la période d'allaitement.
    Dichroa febrifuga en février
    Zoya Akulova 2017 © U. of California, Berkeley
    Parmi les cultivars, citons :
    - Dichroa febrifuga; 'Blue Cap', d'un bleu couleur jacinthe légèrement violacé en coeur, calice et pédicelle rosâtre.
    - Dichroa febrifuga 'Tokiwa Nishiki', une introduction de Cédric Basset, Pépinière Aoba, La Touche au Burgot 35460 Saint Ouen la Rouerie, il se distingue par son feuillage vert foncé irrégulièrement marbré de vert plus clair un peu granny smith, floraison estivale très pâle aux étamines colorées, rose foncé et violet.
    - Dichroa febrifuga 'Yamaguchi Hardy', une obtention du pépiniériste japonais M. Yamaguchi, floraison bleu soutenu en avril.

    Annotations :
    *Blume, abréviation botanique pour le botaniste germano-hollandais Carl Ludwig Von Blume (1796-1862) il s'intéresse à la flore des Indes orientales néerlandaises et à celle de Java.
    *Lour., abréviation botanique pour le missionnaire jésuite Joao de Loureiro (1717-1791) qui passant 30 ans en Cochinchine (Vietnam), on lui doit la découverte du genre Enkianthus.
    Dans son ouvrage 'Flora Cochinchinensis', publié en 1790, il y décrit les propriétés fébrifuges et émétiques du ch'ang shan en précisant que c'était le Dichroa febrifuga, consultable en ligne à la BHL page 301.
    *Merr., abréviation botanique pour le botaniste taxonomiste américain Elmer Drew Merrill (1876-1956) spécialiste de la flore de l'Asie australe et orientale et de l'Océanie. Aux Philippines de 1902 à 1923, il travaille pour le département américain de l'Agriculture puis en 1929 professeur de botanique à l'Université de Columbia. De 1929 et 1935, directeur du Jardin botanique de New York, en 1936 jusqu'à sa retraite en 1946 directeur de l'Arnold Arboretum de l'Université de Harvard.
    On lui doit de nombreux ouvrages dont 'Flora of Manila' en 1912, 'The Enumeration of Philippine Flowering Plants' de 1922 à 1926 et 'The Botany of Cook's Voyages' publié en 1954.
    *Reinw., abréviation botanique pour le botaniste hollandais Caspar G.C. Reinwardt (1773-1854), fondateur et directeur du jardin botanique de Bogor (île de Java près de Jakarta) et son nom spécifique indica , indicus signifie de l'Inde ou de l'Extrême-Orient.
    natacha mauric© 17/09/2019 ® Jardin! L'Encyclopédie
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