Periploca graeca - Périploque de Grèce
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    Nom commun : Périploque grecque, Périploque de Grèce, Périploque des jardins, le Bourreau-des-arbres*, trouvé écrit dans un ouvrage le Périploce grec et l'Arbre de soie de Virginie*, nommé par les anglophones 'Silk vine', en allemand 'Orientalische Baumschling', en espagnol 'Peripocla griega, Cornical griego', en italien 'Periploca greca, Periploca maggiore', en Toscane 'Apocino serpeggiante, Erba del Signore' dans les Pouilles 'Boia degli alberi', en portugais ?.
    Nom latin : Periploca graeca L.*, synonymes Periploca laeta Salisb.*, Periploca maculata Moench*, qui sont non résolus depuis 2012-03-23 par The Plantlist.
    famille : Apocynaceae, anciennement Asclepiadaceae.
    catégorie : arbrisseau grimpant aux anciennes tiges entrelacées et sarmenteuses à l'écorce brune, et des tiges souples volubiles, contenant un suc âcre et laiteux qui s'entortillent au moindre support et produisant des drageons.
    port : dressé, buissonnant, touffu, très ramifié.
    feuillage : caduc, coriace, brillant, vert moyen à vert foncé, nervure médiane plus claire. Des feuilles opposées, oblongues- lancéolées et acuminées de 3 à 12 cm de long.
    floraison : à l'odeur peu agréable, du printemps à l'été selon climat, d'avril jusqu'en juillet-août, nectarifère, visitée par les abeilles.
    En abondance, en cime, corymbes axillaires de 2 à 5 fleurs charnues, hermaphrodites urcéolées (20 à 35 mm) étoilées à 5 divisions et 5 étamines crème, 5 filaments cylindriques recourbés comme des griffes vers les courtes étamines pourvues d'anthères bilobées et 1 style à stigmate à 5 côtes dans un très petit et court calice pubescent, aux 5 sépales lisses ovales-aigues persistants. Les boutons floraux sont de forme pyramidale.
    couleur : pourpre foncé violacé, vert jaunâtre en pointe, couvert de poils blanc à verdâtre, revers glabre tirant sur le jaune, étamines pourpres, boutons floraux ovoïdes, d'un vert acide lavé de pourpre.
    fruits : des paires de follicules oblongs, fusiformes déhiscents, légèrement arquées, noirâtres à maturité, contenant des graines plates imbriquées dans les soies de leur aigrette, comme l'Araujia serasifera, graines dispersées par le vent.
    croissance : moyennement rapide.
    hauteur : 3 à 9 m et plus en tous sens.
    plantation : sous climat doux au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par semis à chaud entre 20 et 21 °C, par boutures de tiges aoûtées et prélèvement de rejets.
    sol : tous même sablonneux, surtout très bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre une partie de la journée.
    zone : 6- 10, U-K hardiness H 3, USDA zones 6a -9b.
    origine : sud de l'Europe de la Péninsule grecque jusqu'au Caucase, Proche-Orient dont le Syrie et le sud-est de l'Asie.
    Introduite de longue date dans les jardins de France et de l'Europe puisque qu'elle est décrit par J.Bauhin et présenté dans Plantes de la France, décrites et peintes d'après nature par Jean-Henri Jaume Saint-Hilaire (1772-1845), illustrations du dessinateur Alexis Nicolas Noël (1792-1871). Tome premier, édité par Didot Firmin entre 1819 et 1822, consultable en ligne à la bibliothèque Tolosana, bibliothèque numérique des Universités toulousaines.
    Depuis 2016, on peut la trouver dans les ripisylves, dans la vallée du Rhône et dans le Vaucluse, où elle pose des problèmes.
    entretien : pour limiter sa propagation, supprimer les follicules avant qu'elles ne libèrent les graines et surveiller son développement car elle peut allègrement supplanter ses voisines.
    NB : son nom lui a été donné en 1694 par Tournefort* puis référencé plus tard vers 1753, par Linné Periploca vient du grec 'périplékô' qui désigne l'entortillement, l'enlacement, venant du préfixe grec 'peri' qui signifie autour, et de 'plokè' qui signifie j'enlace, j'entortille, parce qu'elle enroule sa tige et s'entrelace autour des autres plantes et de tous les autres supports en sa présence et son nom spécifique graeca de Grèce, pour nous préciser son origine.
    Cette périploque grecque a sa place au jardin notamment dans les jardins secs et ceux en bord de mer car elle est parfaitement adaptée aux vents et aux embruns.
    Ce genre comprenait 65 noms répertoriés après révision en 2012 seulement 15 noms d'espèces ont été acceptés, et 8 noms sont conservés comme des synonymes, tous originaires de sud de l'Europe et des îles Canaries, du Proche-Orient, 6 espèces de l'Afrique du Nord et du centre et de l'est de l'Afrique et 10 espèces de l'Asie.
    Propriétés et utilisations :
    Certains d'entre elles font partie des pharmacopées traditionnelles de l'Afrique tropicale comme Periploca linearifolia réputée pour soigner le paludisme, les maladies de peau et les maladies vénériennes, ou comme en Chine dans la province du Yunnan, les tiges et les racines de Periploca forrestii (en chinois 'Hei long gu'), servent à préparer une liqueur médicinale pour traiter l'arthrite rhumatismale.
    Au Moyen-Orient, son suc laiteux jaunâtre, était employé pour empoisonner les loups, celui d'autres espèces était utilisé pour empoisonner la pointe des harpons et les pointes de flèches.
    Dans de nombreux pays il a été introduit et cultivé pour tirer parti de ses fibres utilisées pour confectionner des fils textiles.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Periploca graeca 'Aurea', d'environ 2 m x 2m au port buissonnant se distingue par un fin feuillage jaune d'or, les nouvelles pousses sont d'un jaune bronze.

    Annotations :
    *Arbre de soie de Virginie, cité dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, Tome II, édité en 1804-1816 page 451, consultable en ligne à la BHLibrary.

    *Bourreau-des-arbres, il existe d'autres espèces grimpantes portant ce nom commun : les Celastrus et la Morelle douce-amère Solanum dulcamar.

    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757, Carl Linneaus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède.
    Son herbier, le plus riche de son époque ne contenant que 7000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum'.

    *Moench., abréviation botanique, pour le botaniste allemand Conrad Moench (1744-1805), durant toute sa vie, il enseigne à l'Université protestante de Marbourg (Hesse- Allemagne), il est en total désaccord avec Linné à propos de la classification des plantes. On lui doit des ouvrages sur la systématique.
    Un petit genre de 3 espèces présentes au sud de l'Europe, lui est dédié Moenchia (Caryophyllaceae) par un autre opposant à Linné, le médecin botaniste allemand F.K. Medicus (1736-1808), ainsi qu'à une douzaine d'espèces spécifiques sous la forme moenchii, moenchia, moenchiana.

    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury (né Markham) (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, qui fut un farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes lorsqu'ils découvrirent qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.

    *Tournefort, Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) médecin et botaniste aixois, qui constitue un célèbre herbier comprenant les flores dauphinoise, savoyarde, parisienne et montpelliéraine ; il fixe définitivement le genre Aphyllanthes monspeliensis. Il est l'initiateur du premier système de classification des fleurs sur leurs caractères constants, qui a été repris par Linné.
    Conseiller du Roy, en 1683, il est nommé professeur de botanique au jardin du Roy (aujourd'hui le Jardin des plantes), en 1691 , Académicien pensionnaire de l'Académie Royale des Sciences, puis en 1696, docteur de la Faculté de Médecine de Paris.
    En 1700, à la demande de Louis XIV, il entreprend un voyage de deux ans, aux pays du Levant, qu'il relate en deux volumes publiés en 1717, sous le titre 'Relation d'un Voyage du Levant fait par ordre du Roy' (contenant, l'histoire ancienne et moderne de plusieurs isles de l'archipel, de Constantinople, des côtes de la Mer Noire, de l'Arménie, de la Géorgie, des frontières de Perse et de l'Asie Mineure) au cours de ce séjour il s'intéresse aux drogues, préparations médicinales et plantes d'où on les tire (Histoire abrégée des drogues simples). On lui doit l'acclimatation des térébinthacées afin de ne plus dépendre de l'Orient.
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