Aesculus pavia - Pavier, Pavier rouge, Marronnier Pavier
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    Aesculus pavia © Brighton Plants - Flickr
    Nom commun : Pavier rouge, Pavier à fleurs rouges, Marronnier Pavier, Marronnier rouge, nommé par les anglophones 'Small Bluckeye Red buckeye, Scarlet buckeye, Red-flowered Pavia', en allemand 'Rote Rosskastanie', en espagnol 'Pavía roja', en italien ' Marrone di Paw, Pavia rosso' en portugais 'Pavía roja'.
    Nom latin : Aesculus pavia L.*, après révision en 2012, synonymes retenus, Aesculus humilis Lindl.*, Aesculus lyonii Loudon*, Pavia rubra Poir.* et 20 autres noms, ainsi que 16 synonymes, qui sont toujours non résolus.
    famille : Hippocastanaceae.
    catégorie : arbre ou arbuste à l'écorce lisse d'un brun grisâtre.
    port : conique, plus large que haut.
    feuillage : caduc, coriace, d'un vert moyen à vert foncé brillant, virant au roux à l'automne, tombant au sol très tôt, dans la saison, dans son milieu naturel dès septembre.
    De grandes feuilles opposées et palmées, de 8 à 14 cm à 5/7 folioles oblongues-lancéolées, à marge irrégulièrement dentelée, excepté, vers la base, aux nervures marquées et plus claires, un revers plus clair et velu, au bout d'un long pétiole rougeâtre à framboisé.
    floraison : à la fin du printemps, courant mai-juin, selon climat, nectarifère, visitée par les abeilles, les abeilles charpentières, les bourdons, les colibris et par des papillons, notamment les machaons.
    D'étroits thyrses de ± 15 à 20 cm, groupées par trois d'étroites fleurs tubulaires, hermaphrodites, à corolle à quatre pétales et de six à huit étamines légèrement saillantes.
    couleur : rouge carmin, maculé de jaune, des étamines d'un rose soutenu, lavé de jaune aux anthères roses, pétiole et calice dans un rose framboisé.
    fruits : capsule ovoïde aplatie de 4 à 6 cm, à surface lisse, contenant d'une à deux graines brunes, toxiques, nommées marrons, qui parviennent à maturité en octobre.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 4 à 6 m, peut dépasser les 10 m.
    plantation : de préférence à l'automne, à défaut, au printemps.
    multiplication : par semis de graines fraîches, car les propriétés germinatives sont de très courte durée et par greffage sur Aesculus hippocastanum.
    sol : plutôt riche, frais, mais bien drainé.
    emplacement : soleil, mi-ombre et même ombre dense.
    zone : 4-10, U-K hardiness H5, USDA zones 6-9a.
    origine : de l'est des États-Unis, dans les forêts mixtes et dans les plaines côtières le long de l'Atlantique, de la Louisiane et la Floride jusqu'en Virginie, dans les plaines du Midwest et dans les montagnes de l'est et du Piémont, dans les États de l'Arkansas, à l'extrême sud du Missouri, au Tennessee et au sud de la Géorgie, consulter la carte du Piémont.
    entretien : ne pas oublier, de l'arroser, après la plantation durant l'année, puis en période de sécheresse, car il est sensible au stress hydrique. La taille n'est pas nécessaire, mais il la supporte.
    maladies et ravageurs : il peut être l'hôte, à trois reprises, durant une année, des larves et des chenilles de la mineuse ou de la teigne minière Cameraria ohridella, qui consciencieusement évident l'intérieur des feuilles, provoquant la chute précoce du feuillage au coeur de l'été.
    Comme les autres du genre, ce pavier rouge peut être aussi, sujet à un champignon Guignardia aesculi, qui provoque sur le feuillage l'apparition de taches d'un brun rougeâtre, marginées de jaune.
    En Europe (en Allemagne, Belgique, France, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni), il est sensible, comme les autres espèces du genre, au chancre bactérien du marronnier Pseudomonas syringae. Un chancre suintant, qui s'attaque, à toutes ses parties, tout en signalant sa présence, lui aussi, avec des taches sur les feuilles.
    Dans tous ces cas, il est important de ramasser la totalité du feuillage et surtout de le brûler. Il peut subir les assauts, des cochenilles pulvinaires du marronnier d'Inde Pulvinaria regalis (horse chestnut scale).
    NB : son nom générique Aesculus vient du latin où il désigne, un chêne à glands comestibles et son nom spécifique pavia est le nom donné à un genre, dédié au médecin, botaniste, néerlandais Hermann Boerhave (1668-1738).
    Introduit en Angleterre en 1711 par le jardinier britannique Thomas Fairchild (1667–1729), le premier hybrideur qui a travaillé, dès 1690, dans une pépinière, près de Londres, à Hoxton, qui était, un centre de maraîchage. En à peine 10 ans, il est devenu célèbre pour ses obtentions rares.
    Vous pouvez en découvrir un spécimen planté au 19e siècle au jardin du Luxembourg (1611) qui fait partie des arbres remarquables qui y ont été plantés. Les serres du Sénat* ne sont ouvertes au public que durant les journées du jardin et celles du Patrimoine, consulter le site du Sénat.
    Le genre Aesculus comprend une vingtaine d'espèces d'arbres ou d'arbustes caducs, originaires principalement des États-Unis (dix espèces), de l'Asie, en zone tempérée, cinq sont présents en Chine dont deux d'entre eux, y sont endémiques (et peut-être plus) et une espèce, présente au sud-est de l'Europe.
    Les marrons d'Inde contiennent des saponines, les aescines qui ont des propriétés insecticides qui ont la capacité de repousser certaines espèces d'insectes, dont les araignées.
    Dans certaines régions, les croyances locales, transmises de génération en génération, font qu'à l'automne, il est de mise de poser des marrons fendus sur le rebord des fenêtres, pour que les araignées ne viennent pas se réfugier à l'intérieur.

    Aesculus pavia var. discolor © Brighton Plants
    Parmi les cultivars et variétés, citons :

    • Aesculus pavia 'Atrosanguinea', 10 à 15 m, au port évasé, de grandes feuilles à 5 folioles d'un vert assez clair et très gaufré. En juin-juillet, des thyrses de 15 cm, dressées de fleurs dans un rose plus clair vers la base avec la partie supérieure de la corolle lavée de jaune, dans un calice dans un rose nettement plus foncé. Des photos sur Flickr, prises en Belgique*, au jardin botanique de Meise, près de Bruxelles, présent aussi au Bokrijk Arboretum.

    • Aesculus pavia var humilis, commercialisé également sous Aesculus pavia 'Humilis', une obtention de forme arbustive de 1 à 2 m, aux inflorescences plus courtes. Croissance très lente. Présent en Belgique au Bokrijk Arboretum.

    • Aesculus pavia var. pavia certains auteurs le donnent pour synonyme de l'Aesculus pavia var. flavescens.

    • Aesculus pavia var. flavescens, endémique au centre-ouest de l'État du Texas, aire de répartition, les affleurements rocheux du plateau occidental d'Edwards, principalement sur les versants nord, nommé localement 'Texas Yellow Buckeye, Pale Buckeye', de 1,5 à 4,5 m, pour un étalement de 2 à 3 m, au feuillage tomenteux d'où son nom de Yellow Woolly Buckeye, qu'il perd avant la fin de l'été et qui se distingue en mai par une floraison jaune pâle (rappelant celle de l'Aesculus flava), avec la partie tubulaire dans un dégradé de rose et un fond de gorge, lavé de rouge, dans un calice d'un rose soutenu. Photo sur Flickr. Visible au jardin botanique de Copenhague (Botanisk have), répertorié en Angleterre, dans le Devon, au RHS Garden Rosemoor, Torridge valley.

    • Aesculus pavia var. discolor 'Koehnei', donné pour synonyme de l'Aesculus pavia 'Rosea Nana'. Adulte de 4 à 9 m. En mai-juin, une abondante floraison rose, rouge saumoné et jaune en pointe, dans un calice rose soutenu. Des panicules de plus ou moins 15 cm. Son feuillage est flamboyant à l'automne et cuivré lorsqu'il est jeune. Croissance lente, tolère jusqu'à -10 °C. Photo ci-dessous, cliquer dessus pour en voir d'autres.

    • Aesculus pavia 'Splendens', de 4 à 10 m pour un étalement de 6 à 8 m, qui présente, courant juin, des thyrses d'un rouge framboisé, avec des paires de fleurs, qui ont la base tubulaire tirant sur le jaune pâle. Elles sont plus longues et étroites que chez les autres paviers, mais ces thyrses sont moins denses.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Belgique, répertoire des collections présentes dans les jardins de Belgique avec l'indication du lieu où on peut découvrir, par exemple celles des Aesculus ou d'autres consultable sur collections.be.

    *CCVS, Conservatoire des collections végétales spécialisées, une association de scientifiques et d'amateurs créée en 1989, oeuvrant de concert avec les détenteurs de collections publics, professionnelles ou privés, contre la disparition, des espèces botaniques et des variétés horticoles. Elle participe au recensement de ce patrimoine national, avant de décerner ou non, son réputé label.

    *L., abréviation botanique pour Carl von Linné auparavant Carl Linneaus (1707-1778), médecin, botaniste-naturaliste suédois, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'une 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'université d'Uppsala, à partir de 1741, une année durant, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie des sciences de Suède.

    *Lindl., abréviation botanique pour le botaniste britannique John Lindley (1799-1865), l'un des premiers à occuper une chaire de botanique à l'Université de Londres et de Cambridge, assistant de Bank's, nommé en 1822, secrétaire de la Royal Society of Horticultur.
    Spécialiste des orchidées et de leur hybridation, on lui doit les descriptions des 77 espèces découvertes par Thomas L. Mitchell lors de ses 3 expéditions en Australie orientale vers 1838 et par la suite celles de l'Australie occidentale de Drummond et Molloy. En 1838, c'est son intervention, qui a permis de sauver Kew garden de la destruction.

    *Loudon, jardinier paysagiste et architecte écossais John Claudius Loudon (1783-1843), il fut aussi un fort célèbre journaliste horticole (Gardener's Magazine), façonnant le goût des jardins, parcs puis de l'architecture des banlieues de l'ère victorienne. Auteur de 'An Encyclopaedia of Gardening' (1822) et 'Arboretum et Fruticetum Britannicum' édité en 1838, avec son épouse Jane C. Webb Loudon (1807-1858), 'Loudon's encyclopaedia of plants; comprising the specific character, description, culture, history, application in the arts, and every other desirable particular respecting all the plants indigenous to, cultivated in, or introduced into Britain', Londres 1866.

    *Poir., abréviation botanique de Jean-Louis Marie Poiret (1755-1834) botaniste, explorateur français qui passe une année en Algérie, séjour qu'il relate dans 'Voyage en Barbarie : ou lettres écrites de l'ancienne Numidie pendant les années 1785 & 1786, sur la religion, les coutumes et les moeurs des Maures et des Arabes-Bédouins' avec un essai sur l'histoire naturelle de ce pays.
    Un petit genre d'Amérique centrale, Poiretia de la famille des Fabaceae, lui a été dédié ainsi que plusieurs espèces d'origine maghrébine.

    *Pursh, abréviation botanique pour le botaniste germano-américain Friedrich Traugott Pursh (1774-1820), on lui doit 'Flora americae septentrionalis'- Londres, 1813.

    *Serres du Sénat, collection d'orchidées initiée en 1838 où les premières hybridations ont été obtenues en 1860. Aujourd'hui, cette collection comprend environ 1 300 taxons qui sont représentées par plus de 10 000 plantes dont 7 000 d'entre elles sont du genre Paphiopedilum qui est reconnu, collection nationale par le CCVS*, composée de 60 espèces et de 540 cultivars. Découvrir une vidéo de la serre.
    natacha mauric© 16/05/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
    natacha mauric©16/05/2000 - ® par la Société des Gens de Lettres - ® Jardin! L'Encyclopédie - Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites - ® Jardin! L'Encyclopédie




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