Magnolia grandiflora - Magnolia à grandes fleurs
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    Esplanade du Peyrou à Montpellier
    Nom commun : Magnolia à grandes fleurs, Magnolia d'été, Magnolier, nommé par les anglophones 'Bullbay, Southern magnolia', en chinois c'est le 'Héhuä mùlàn' le Magnolia lotus.
    Nom latin : Magnolia grandiflora L.*, après révision en mars 2012 synonymes retenus Magnolia obovata Ait.* ex Link.*, Magnolia ferruginea W.Watson, Magnolia galissoniensis Millais et 29 autres synonymes consultable sur The Plant List et 7 autres qui sont invalides ou illégitimes.
    famille : Magnoliaceae.
    photo : un des 4 Magnolia grandiflora de l'esplanade du Peyrou à Montpellier, ont été plantés en 1895, en mars 2017, le plus majestueux d'entre eux mesurait 14,5 m de haut avec une circonférence de 3,50 m.
    catégorie : arbre centenaire à l'écorce d'un brun grisâtre, fissurée avec le temps.
    port : de conique à colonne large.
    feuillage : persistant, grandes feuilles épaisses, coriaces d'un vert foncé brillant sur le dessus, revers tomenteux et d'un brun roussâtre. Des grandes feuilles obovales de 8 à 20 cm x 4 à 8 cm.
    floraison : vers la fin du printemps, début de l'été, courant mai-juillet, délicatement à l'odeur de citron, nectarifère et pollinifère, visitée entre autre par les abeilles et les papillons.
    Grandes fleurs de 15 à 30 cm, en forme de coupe à 6 larges tépales épais, lancéolés, nombreuses étamines.
    couleur : blanc crème, étamines jaunes d'or.
    fruits : longs fruits ovoïdes pubescents d'un brun-rougeâtre contenant des graines pourvues d'un arille rouge vif. Les graines conservent leur acuité germinative* durant 5 à 6 mois à condition, de les conserver bien sèches et au sec.
    croissance : lente.
    hauteur : 3-8 m jusqu'à 30 m, étalement 3 à 6 m.
    plantation : de préférence à l'automne, bien choisir son emplacement, car il n'aime pas être transplant".
    multiplication : ce qui marche le mieux, le marcottage aérien, par bouturage en fin d'été, par semis, mais c'est assez aléatoire en veillant auparavant à stratifier ou conserver les graines au froid, puis au printemps semer dans un mélange sablonneux.
    sol : profond, riche, humide, drainé, tolère les sols calcaires et un peu sec.
    emplacement : soleil, mi-ombre.
    zone : 6/7-11, U-K hardiness H5, USDA zones 6a - 10, à l'abri des vents froids et des gelées printanières.
    origine : dans les plaines côtières, le long de l'Atlantique et le Piémont du sud-est des États-Unis, à l'extrême est du Texas, en Louisiane, l'Arkansas, au sud Mississippi et de l'Alabama, Floride, sud de la Géorgie, au sud de la Caroline du Sud et celle du Nord, consulter la carte.
    Introduit en Europe par l'horticulteur Etienne Soulange-Bodin* qui était le conservateur des jardins de l’impératrice Joséphine à Malmaison.
    entretien : aucun, peut être taillé en mars-avril. protéger des gelées les jeunes sujets, arroser les deux premières années après la plantation.
    maladies et ravageurs : peut-être sujet à la cochenille pulvinaire du marronnier Pulvinaria regalis (horse chestnut scale) et subir les assauts des punaises vertes Lygocoris pabulinus (green capsid bugs), voir ephytia INRA.
    Dans des conditions trop humides, sensible à la pourriture grise provoquée par le champignon Botrytis cinerea* (grey mould), également sensible à la maladie du corail, provoquée par un champignon Nectria cinnabarina (coral spot), qui développe des pustules oranges sur l'écorce et sur le tronc, l'armillaire couleur de miel Armillaria mellea (Honey fungus), voir photo.
    NB : son nom Magnolia a été donné en 1703, par l'Abbé Charles Plumier* en souvenir du médecin-botaniste français Pierre Magnol* et son nom spécifique grandiflora signifie évidemment à grandes fleurs.
    Il fut introduit en Europe pour la première fois vers 1734, vous pouvez admirer au jardin de Nantes, un très vieux sujet planté en 1806, issu des premières tentatives de marcottage. Largement distribué et cultivé dans le sud-ouest et l'ouest de la France, le plus haut se trouverait à la Bambouseraie d’Anduze, d'une hauteur de 31 m pour une circonférence 4,67 m.
    Le Jackson Magnolia rapporté du Tennessee est l'arbre le plus ancien planté en 1829, dans la pelouse sud de la Maison blanche par Andrew Jackson (1767-1845) en souvenir de sa défunte épouse bien-aimée Rachel, le septième président des États-Unis de 1829 à 1837, ce Jackson Magnolia était vraiment mal en point en 2017, on a dû réduire son envergure et son remplaçant patiente dans une serre depuis 2019, parait-il.
    Magnolia grandiflora - 25 juin
    Depuis 1928, il figure sur la vue de la Maison Blanche sur les billets verts de 20 dollars. Il est si emblématique qu'en 2013, Barack Obama a offert un plant à Israël comme "un symbole de force, de persévérance et de dignité" (a symbol of strength, perseverance and dignity) et en 2015 un autre plant à Cuba, l'année où les États-Unis ont rétabli les relations diplomatiques avec la nation cubaine.
    La décision prise en 2016 par l'administration Obama de faire figurer le portrait d'Harriet Tubman, une militante anti-esclavagiste noire qui a aidé à la libération d'esclaves et a participé à la lutte pour le droit de vote des femmes, devait remplacer, dès 2020, le portrait d'Andrew Jackson, sur les billets de 20 dollars, est reportée au moins jusqu'à 2028 selon le secrétaire américain au Trésor Steven Terner Mnuchin.
    Ce sont les collectionneurs collecteurs John Bartram et Mark Catesby, qui l'introduisirent, dans les jardins britanniques, avec la collaboration du pépiniériste John Veitch.
    Ce genre primitif qui est présent dans des fossiles datant du Crétacé, comprend plus d'une centaine d'espèces d'arbustes ou d'arbres caducs ou persistants, originaires des régions tempérées et tropicales de l'Asie dans l'Himalaya, en Chine, Taïwan, Japon, Malaisie et Indonésie, Mexique, Amérique centrale et de l'Amérique du Nord.
    Propriétés et utilisations :
    Comme d'autres espèces de magnolias, l'écorce de ses racines et de ses tiges sont riches en principe amer considéré comme étant tonique et fébrifuge, autrefois, il était préparé une teinture alcoolique efficace, pour traiter les rhumatismes et son bois blanc était utilisé pour confectionner les charpentes.
    Parmi les cultivars citons :
    - Magnolia grandiflora 'Double Nantais' à fleurs doubles blanches
    - Magnolia grandiflora 'Exmouth' à feuilles elliptiques, de grandes fleurs parfumées d'un blanc crème, en coupe, à tépales ovales, très étroits vers la bas.
    - Magnolia grandiflora 'Edith Bogue', au port pyramidale, floraison blanche en été, le plus rustique tolèré aisément -25 à -30 °C.
    - Magnolia grandiflora 'Galissoniensis', une très ancienne obtention, introduite en France vers 1740, par Roland Barrin de la Galissonnière*, environ 7 m de haut, floraison blanche en été, très rustique.
    - Magnolia grandiflora 'Goliath', aux fleurs plus grandes.
    - Magnolia 'Maryland', issu de croisement entre Magnolia grandiflora et Magnolia virginiana, feuillage vert moyen, au revers argenté, floraison parfumée blanche, en tulipe assez ronde.

    Dans l'abécédaire; consulter la liste des autres espèces de Magnolia présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *acuité germinative, de 5 à 6 mois pour les graines des Araucaria, Cephalotaxus, Magnolia, Taxus et Ulmus.
    *Ait., abréviation botanique pour William Aiton (1731-1793) jardinier-botaniste écossais qui oeuvra au jardin de Chelsea avant d'être chargé en 1759 par la princesse de Galles (Augusta de Saxe-Gotha-Altenburg) (1719-1772) de gérer les collections, introduire de nouvelles espèces et développer le jardin exotique de Kew House, date qui correspond à la fondation des Jardins botaniques royaux de Kew.
    Il est l'auteur du célébrissime 'Hortus Kewensis a catalogue of the plants cultivated in the Royal botanic garden at Kew' en 3 volumes - impr. Georges Nicol - 1789 (le volume 3 est consultable en ligne sur books.google.fr).
    *de la Galissonnière, Roland Michel Barrin de la Galissonnière (1793 – 1756), Capitaine de vaisseau du Roy en 1739, qui au Canada sera considéré comme étant le plus remarquable des gouverneurs de la Nouvelle France de son siècle.
    Le Jardin des Plantes médicinales était établi à Nantes depuis 1688, une terre d’acclimatation pour les végétaux exotiques avant d'être expédiés vers Paris, et rejoindre le jardin royal”. Une ordonnance qui le ravit, car passionné de botanique, il avait rapporté un arbuste exotique planté en 1711 à la Maillardière des Sorinères chez un ami négociant René Darquistade, arbuste identifié qu'en 1764 par le botaniste médecin nantais François Bonamy (1710-1786), comme étant un Magnolia grandiflora qui est à l'origine des magnolias, qui ont fait la réputation du jardin des plantes de Nantes, découvrir ses collections de 350 magnolias.
    En 1719, Pierre Chirac (1657- 1732), médecin du Régent et intendant du Jardin des Plantes de Paris, obtient que le jardin nantais devienne “jardin royal des plantes, qu’il soit annexé et subordonné au jardin du Roi, qu’il soit comme un entrepôt", en 1726 une Ordonnance du Roy Louis XV "d’assujettir les capitaines nantais, d’apporter graines et plantes des colonies des païs étrangers" ainsi démarre la fabuleuse histoire botanique française.
    Magnolia grandiflora au 10 novembre
    *L., abréviation botanique pour médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant nommé Carl Linneaus à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe latins, désignant le genre suivi du nom de l 'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, à partir de 1741, durant une année, la médecine, puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Link., abréviation pour le médecin, botaniste-naturaliste allemand Johann Heinrich Friedrich Link (1767-1851), il commence par enseigner en 1792 dans la plus ancienne Université d'Europe du Nord, l'Université de Rostock dans le département de chimie, botanique et zoologie (Mecklembourg- Poméranie occidentale). Un séjour de deux ans au Portugal l'oriente définitivement vers la botanique et à partir de 1811 à l'Université de Breslau, il y enseigne la botanique et la chimie. En 1815, il est nommé professeur d'Histoire Naturelle, Directeur du jardin botanique de Berlin et conservateur de l'herbier, puis membre de l'Académie des Sciences de Berlin. Il entreprend la description des Echinocactus et des Melocactus à partir de 1827. On lui doit de nombreux ouvrages dans différents domaines dont une Flore portugaise éditée à Berlin (1809-1840) qui sera longtemps un ouvrage de référence.
    *Magnol, Pierre Magnol (1638-1715), professeur titulaire de la chaire de botanique de Montpellier en 1694, nommé Intendant du Jardin botanique de Montpellier de 1694 à 1697, il initie la classification des plantes par familles naturelles proposée par John Ray (1623-1705), préfigurateur de la classification de Carl von Linné.
    Il fut l'un des fondateurs de la Société Royale des Sciences de Montpellier (1706), on lui doit entre autre la première flore de Montpellier 'Botanicum Monspeliense, sive Plantarum circa Monspelium nascentium index' (1676) et 'Prodromus historiae generalis plantarum in quo familiae per tabulas disponuntur' (1689).
    Lire l'oeuvre des Magnols illustre famille implantée à Montpellier, article du Dr Louis Dulieu dans la Revue d'histoire des sciences de mars 1959 pp. 209-224 chez Persée.
    natacha mauric© 15/01/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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