Maclura pomifera - Oranger des Osages, Bois d'arc
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    Maclura pomifera Nom commun : Oranger des Osages, Bois d'arc, nommé par les anglophones 'Osage orange, Bowwood (bow-wood), Bodark, Naranjo chino, Hedge apple, Horse apple*, Mock orange, Monkey ball, Yellow-wood', en allemand 'Osage-Orange, Hecke-Apfel, Pferd-Apfel, Bodark', en italien Osagi, Gelso del Texas, Arancio degli Osagi, Legno d'arco, Melo dei cavalli, Melo da siepi, en espagnol 'Naranja Osage, Manzana de caballo, Seto, Manzano de seto, en portugais 'Laranja Osage, Laranjeira-de-Seja, Mmaçã de sebe'.
    Nom latin : Maclura pomifera (Raf.) C.K. Schneider*, synonymes Maclura aurantiaca Nutt*, Toxylon pomiferum Raf.*
    famille : Moraceae.
    catégorie : arbre dioïque, à l'enracinement profond constitué par des racines épaissses et charcnues recouverte d'une écorce orangée.
    port : arrondi, branches épineuses retombantes.
    feuillage : caduc vert vif devenant à l'automne d'un brillant jaune citron, mais glabre et plus pâle sur le revers.
    Des feuilles acuminées, alternes, oblongues-lancéolé, à marge ondulée de 8 à 13cm x 4 à 8 cm. Elles sont pourvues à l'aisselle de longues épines sur des jeunes rameaux pubescents et de couleur verte virant pas la suite avec le temps au brun orangé ; ils contiennent une moëlle jaunâtre.
    floraison : sur les branches de de l'année précédente, au printemps dans son milieu naturel, vers le mois de juin, les mâles pédonculées en grappes pendantes composées de 4 etamines, les femelles à pédoncule très court, sont rassemblées et soudées entre elles , en inflorescences globulaires à longs filaments qui sont les styles flexueux dans un calice à 4 épais lobes poilus. Les fruits sont stériles s'il n'y a pas de pied mâle à proximité.
    couleur : jaune verdâtre pour les styles et vert acide au centre.
    infrutescences : en septembre-octobre un syncarpe rugueux et verruqueux qui est composé d'un amalgame de drupes, non comestibles mais non toxiques pour les humains ou le bétail, d'un vert acide puis jaune orangé de la taille d'un pamplemousse, d'une la taille d'une balle de baseball ou de softball, de 8 à 14 cm avec des filaments d'un brun roussâtre. La texture des fruits est dure et sèche, elle contient des toxines et un antioxydant longtemps utilisé pour la conservation alimentaire, surtout pour les huiles qui rancissent.
    Les graines oblongues ressemblant à des amandes, sont comestibles et convoitées par les écureuils-renard, Sciurus niger (Fox Squirrel) et d'autres petits rongeurs et certains passereaux nord-américains, les habiles bec-croisés des sapins, Loxia curvirostra (Red Crossbill) ou le Colin de Virginie Colinus virginianus (Northern bobwhite).
    Chaque année à l'automne, les fruits appelés 'horse apples, Irish snowballs monkey brains' (cervau de singe) sont vendus en ligne pour servir de répulsif pour les araignées, les cafards, les moustiques (contient de l'elemol*) et autres insectes ou pour des compositions de décoration, vendus ici pour environ 4 $ la livre (3.75 €) .
    croissance : rapide.
    hauteur : 10 à 15 m pour un étalement de 6 à 10 m.
    plantation : au printemps ou en automne en choisissantbien son emplacement car son enracinement est profond, lui laisser de la place pour son développement.
    multiplication : par semis profond, en place à l'automne ou après stratification à froid, durant 1 mois puis avoir trempage dans de l'eau tiède durant 24 h, mais le sexe sera aléatoire, ou par bouturage de rejets basaux, de tiges aoûtées ou au cours de l'hiver, de portions de racinesde 5 à 10cm de long, plantées horizontalement, sous serre.
    sol : adapté à la plupart des sols, même calcaire et pauvre, sa préférence va aux sols profonds et fertiles.
    emplacement : soleil.
    zone : 7-10, U-K hardiness H5, USDA zones 4b-9b, tolère aisément - 20°C et il est adapté aux expositions marines.
    origine : dans les plates et légèrement vallonnées prairies du Blackland et les savanes à chênes* du Post Oak (Post Oak Savannah, lieu de pâturage des bisons et des cerfs, puis pour les premiers colons des bovins et des chevaux), dans les comté à l'ouest et au nord du Texas, dans l'Arkansas et sud-est de l'Oklahoma, son aire de répartition dans le bassin versant de la rivière rouge (Red River) et autres cours d'eau jusqu'à la chaîne montagneuse du Texas, les monts Chisos et sporadiquement jusu'au au nord-ouest de la Louisiane. Largement naturalisée danbs l'État de l'Ontario et au sud-est du Canada.
    Introduite Europe vers 1818, puis au centre de l'Italie, vers 1827 il a été en vogue en Toscane, dans la région de Florence ainsi qu'au Latium, dans la campagne Romaine, par la suite il s'est largement implanté dans l'ex-Yougoslavie, en Roumanie jusque dans l'ex-URSS et jusqu'en Inde, ainsi que des cultivars sans épine.
    Il aurait été introduit en France bien plus tôt en 1812 car comme il fait partir de la famille des mûriers, il a été planté pour nourrir les vers à soie avec son feuillage, mais cela c'est soldé par un cuisant échec, depuis il est planter à titre ornementale et l'on peu en découvrir un spécimen tout noueux et incliné au jardin botanique de Montpellier et de plus jeunes dans les jardins du Muséum national d'Histoire naturelle.
    Dans l'État de l'Indiana, se trouve un spécimen à New Harmony, près du parc Paul Tillich, pas très loin de la maison où vécut William Maclure.
    entretien : arroser les premières années après la plantations, supporte très bien la taille et pour les jeunes sujets protéger le pied du gel.
    maladies et ravageurs : avec ses propriétés, il est dépourvu de parasites et n'est sujet à aucune maladie.
    NB : son nom Maclura lui a été donné par le botaniste Thomas Nuttall* en 1818 qui le dédie au géologue américain William James Maclure (1763-1840) d'origine écossaise qui émigre en 1796, il considéré comme étant le père de la géologie américaine, nommé en 1817, président de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie (ANSP), fonction qu'il exerce durant 22 ans, il eut un rôle important au printemps 1803 lorsque le président Thomas Jefferson (1743-1826) a entamé les acquérir la Louisiane et son nom spécifique actuel, pomifera vient du latin 'pomum' qui désigne le fruit et 'ferre', qui signifie porter, donc qui porte, qui produit des fruits semblables aux pommes, nom donné en 1906 par le dendrologue autrichien Camillo K. Schneider*, initialement Thomas Nuttall, l'avait nommé aurantiaca qui signifie orangé.
    La première description faites par Constantin Rafinesque remonte à 1804 où il est référencé par erreur sous le nom de Oxyton corrigé un peu plus tard en Toxylon.
    Son nom commun Osages est celui d'une tribu amérindienne de la famille des Sioux, qui vivait sur un territoire qui correspond aujourd'hui aux États du Mid-Ouest, Arkansas, Missouri et Kansas, d'ailleurs, c'est dans la partie de ce territoire des Osages* qui correspond à l'actuel Missouri, qu'il a été découvert, consulter la carte.
    Il est approprié pour le recépage et il est couramment utilisé pour fixer les sols et limiter l'érosion et dans la confection de haies défensives et impénétrables et des brise-vent, des lieux de refuges sûrs pour les petits mammifères et les oiseaux, qui localement sont nommés 'hound apple', et qui sont taillés tous les deux ou trois ans, mais ces clôtures végétales d'Oranger des Osages, ont de nos jours disparu, remplacées un temps par des barbelés* entraînant la disparition de 70% des oiseaux de prairies qui s'y nichaient et le déclin des petits mammifères*. Les sujets mâles sont utilisés comme arbre d'alignement dans les aménagements urbains, car ils supportent bien la pollution atmosphèrique.
    Autrefois, son bois jaune servait à la confection des arcs de flèche, d'où le nom donné à l'arbre de Bois d'arc : Bowwood, Bodark et comme les racines, ce bois contient des composés utilisés comme conservateur.
    Maclura pomifera Ce genre comprend 12 espèces parfaitement adaptées au climat aride.
    Propriétés et utilisations :
    L'oranger des Osages secrète un latex qui peut irriter la peau et provoquer des dermatites, chez certaines personnes, et son écorce contient de la morine, un colorant jaune orangé, avec le bois et les racines, elle servait pour obtenir des teintures dans les tons de jaune-orange et dans la fabrication de répulsif et pesticides ; ses parties sont riches en tanins, et elles possèdent des propriétés, antibiotique, fongique et répulsive pour les insectes.
    Son bois jaune très dur, lourd et flexible, au grain fin, était utilisé pour fabriquer des arcs et des clubs de guerre, d’autodéfense amérindienne (war club weapon), des manches d'outils, de longues cheville en bois (goujons, gournables pour fixer les bordages pour la construction navale), des poteaux et des barrières en bois vert à l'époque des premiers colons dans le Midwest et des Grandes Plaines, des travées de chemin de fer ; car il a une excellente résistance à la pourriture, il est recherché pour la confection d'instruments à vent et c'est aussi un bois apprécié comme combustible parce qu'il a valeur calorifique élevée, par rapport aux autres essences nord-américaines.
    Des observations dans la stratigraphie des couches de l'Oligocène ont démontré que les fruits avaient été consommés par des mammifères et des Mammouths durant la première période de l'ère quaternaire, ils auraient assuré la dispersion des graines.
    Parmi les cultivars sans épines, citons :
    Les premières ont été signalées dans les années 1967 par Rehder, bien que certains horticulteurs affirment qu'il s'agit juste de spécimen mature, mais qui étaient épineux lorsqu'ils étaient jeunes,.... du coup l'Université du Kansas a entamé des sélections sans épines et sans fruits dans les années 60 et la première sélection a été commercialisé dans les années 1970 sous le nom de "Pawhuska", du nom d'un chef indien Osage, qui ne se retrouve plus que dans certains anciens jardins.
    - Maclura pomifera f. inermis, une forme sans épines et sans fruits.
    - Maclura pomifera 'Double O', une forme mâle, chez qui les les épines ne sont apparentes que sur les jeunes tiges.
    - Maclura pomifera 'Park', un cultivar mâle sans épines.
    - Maclura pomifera f. inermis 'Wichita', une obtention de 1991 de J.C.Pair de l'Université du Kansas, à partir d'une sélection de mâles sans épines trouvés au Kansas, dans la régionde Wichita.
    - Maclura pomifera f. inermis 'White Shield', un cultivar mâle sans épines.
    Autres espèces :
    - Maclura tricuspidata Carrière*, qui a pour synonymes retenus Cudranus triloba Hance, Morus integrifolia H. Lév. & Vaniot, Vanieria tricuspidata (Carrière) Hu, Vanieria trilob (Hance) Satake autrefois donné pour synonyme de Cudrania tricuspidata (Carrière) Bureau ex Lavallée , aujourd'hui non résolu, d'où le nom de Cudranier, originaire de Corée , un arbre dioïque caduc, au feuillage ovales à trilobé d'un vert brillant passant au jaune à l'automne d'environ 6 à 8 m, à croissance lente, produitsant des drupes globuleuses comestibles et juteuses faisant penser à des framboises par leur forme et leur couleur.

    Annotations :
    *Barbelés, une invention nord américaine du 24 novembre 1874, date où le brevet sera délivré, dans l'État de l’Illinois à DeKalb (l'ouest de Chicago) par un fermier Joseph Farwell Glidden (1813-1906), qui en avait fait le dépôt le 27 octobre 1873 sous le nom de ronce artificielle, le procédé était onéreux de mettre des fils de fer tendus parallèlement et à intervalles réguliers des croix métalliques pointues et il a été modifié et remplacé par du fil lisse torsadé qui maintient des ardillons qui est torsadé autour d'un fil lisse, un deuxième brin de fil lisse est torsadé avec le premier pour empêcher les ardillons de glisser, dont il existe des modèles à quatre pointes, plus tard il sera surnommé The devil's rope (la corde du diable), voir photo 1878 patent Scutt's antique barbed wire appelé appelé "McNeill's "H".
    John Warne Gates (1855 –1911), surnommé 'Bet-a-Million', en 1876, en assure la promotion en présentant à des éleveurs texans, un troupeau de taureaux longhorns face à du barbelé, en clamant : "Plus léger que l'air, plus fort que le whisky, moins cher que la poussière" nous l'appelons simplement fil de fer barbelé", et en prenant des paris auprès des spectateurs pour savoir si les puissantes bêtes pourraient percer ce fil d'apparence fragile, le nouveau type de clôture, faits relatés dans L'économie mondiale en 50 inventions" de Tim Harford, publié en 2017 aux Presses Universitaires de France, lire l'article de la BBC ou chapitre, aller au chapitre 3 sur le fil de fer barbelé, qui deviendra une histoire politique en passant des prairies aux tranchées, aux frontières et camps de concentration. Les Indiens en seront les premières victimes, les rendant prisonniers de ces barbelés qui stoppent, avec violence, leur mode de vie traditionnelle, les privant brutalement, avec les pionniers de la Conquête de l'ouest, de l'accès libre à l'eau ainsi qu'à l'herbe des vastes prairies.
    En 1875, les producteurs d'acier, fabriquaient 270 tonnes de barbelés, 26 ans plus tard (1901), parmi les 4 quatre grands fabricants, la production de la nouvelle United State Steel (U.S. Steel) est passée à 135 000 tonnes pour clôturer l'ouest américain, et celle du roi du barbelé Philip L. Moen, la Washburn and Moen Manufacturing produisait 100 000 tonnes, lire l'Histoire politique du barbelé par Olivier Razac, publiée chez Flammarion en 2009, repris dans l'Histoire des murs de Claude Quétel, publiée en 2012, chez Perrin, collection : Tempus consultable sur Google Books.

    *Carrière, abréviation botanique pour l'horticulteur, botaniste français Élie-Abel Carrière (1818-1896), jardinier en chef des pépinières du Musée Nationale d'Histoire Naturelle de Paris, qui s'intéresse surtout aux arbres fruitiers, et par ailleurs rédacteur de la Revue horticole.
    On lui doit de nombreux ouvrages d'horticulture et d'arboriculture dont 'Description et classification des variétés de pêchers et de brugnoniers (1867), une Encyclopédie horticole et des ouvrages sur les conifères.

    *Chênes, le chêne châtaignier (Chestnut oak) Quercus muehlenbergii, le chêne noir Quercus velutina(Black oak), qui, avec l'Oranger des Osages, le Noyer blanc, Carya ovata (Shagbark hickorya), le Micocoulier (Hackberry) Celtis occidentalis et l'Orme d'Amérique Ulmus americana (American elm) empiètent sur les pâturages.

    *elemol, une molécule aux propriétés répulsives semblable au DEET développé en 1947 par l'armée américaine comme répulsifde synthèse anti-moustique, d'ailleurs il est considéré comme « l’étalon or » des répulsifs anti-moustiques recommandés par l’OMS1.

    *Horse Apple, pomme de cheval, parce que le fuit mûre, lorsqu'il est tombé au sol, il devient sombre, et ressemble un peu au crottin de cheval.

    *Mammifères, les lapins et les cerfs, les marmottes, les ratons laveurs et les opossums ont également diminué, idem pour les mouffettes et les rongeurs tel que lapins à queue blanche Sylvilagus floridanus (Eastern cottontail).

    *Nutt., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste britannique Thomas Nuttall (1786-1859), qui émigre aux États-Unis pour y mener des études de botanique, il devient collecteur pour l'Université de Philadelphie. On lui doit de nombreux ouvrages dont "The Genera of North American Plants" en 2 vol - 1818.

    *Osages, tribu amérindienne des Osages, lire 'Les Indiens Osages: Enfants-Des-Eaux-Du-Milieu" par Marie-Claude Feltes-Strigler, maître de conférences à l'Université Paris 3, éditions du Rocher, publié en février 2023, feuilletable sur books.
    Voir Killers of the Flower Moon', un long-métrage de Martin Scorsese, sorti en salles en octobre 2023, d'après le best-seller du journaliste David Grann, publié en français sous le titre 'La Note américaine', qui rapporte la série de meurtres qui s'est déroulée en Oklahoma, au début entre 1921 et 1925, sur les indiens Osages, qui étaient devenus extrêmement riches grâce à la découverte d'un énorme champ pétrolifère sur leur territoire, d'où avaient été châssés par le gouvernement fédérale américain", consulter le résumé du film, dans Géo et le reportage sur france3.

    *Raf., abréviation botanique pour l'excentrique naturaliste, linguiste et archéologue autodidacte français Constantine Samuel Rafinesque-Schmaltz (1783-1840) qui, dès 1802, séjourne et travaille en Amérique, auteur de nombreux canulars, mais aussi des Principes fondamentaux de somiologie, ou Les lois de la nomenclature et de la classification de l'empire organique, ou des animaux et des végétaux, publié en 1814,, a été numérisé en décembre 2021, commercialisé par Hachette.

    *C. K. Schneid., abréviation botanique pour le botaniste, dendrologue et architecte-paysagiste autrichien Camillo Karl Schneider (1876-1951), qui sous l'instigation de la Société dendrologique austro-hongroise en 1913 et 1915 collecte des espèces en Chine, dans la province du Yunnan pour l'illustre jardin de Pruhonitz à Prague, s'intéressant surtout au genre cotoneaster et berberis, par malheur, tous ses ouvrages furent détruits lors du bombardement en 1943 du Musée botanique de Berlin.
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Maclura pomifera






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