Nom commun : Daphné, Bois-Joli, Bois-Gentil, Joli-Bois, Mézéréon, nommé par les anglophones 'Mezereon,Paradise plant'.
Nom latin : Daphne mezereum L.*, synonymes retenus après révision en 2012 Daphne arvernensis Gand.*, Daphne cantabrica Willk., Daphne kabylica Chabert, Daphne laureola var. hosmariensis Ball, Daphne laureola var. latifolia Coss., Daphne laureola subsp. latifolia (Coss.) Rivas Mart., Daphne laureola subsp. laureola, Daphne major Lam., Daphne multiflora Thore ex Rchb., Daphne pycnophylla Gand., Daphne sempervirens Salisb., Laureola sempervirens C. Bauhin ex Fourr.. Certaines flores ne retiennent que celui-ci : Thymelaea laureola (L.) Scop. (1771)
famille : Thymeleaceae.
catégorie : arbuste dont toutes les parties sont toxiques, peu ramifié, à l'écorce lisse et brillante d'un brun-grisâtre marqué de lenticelles (cicatrices foliaires)
port : buissonnant, aplati à la ramure dressée en chandelier.
feuillage : caduc, coriace, vert lair, glauque, au revers d'un bleu-vert à gris-vert. Après la floraison, courant avril, uniquement au bout des rameaux souples et légèrement pubescents à la jeune écorce aromatique et verte. Des bouquets d'étroites feuilles alternes, de 3 à 9 cm x 2 à 3 cm, ovales-lancéolées et presque sessiles.
floraison : à la fin de l'hiver, courant février-mars selon climat avant la foliaison, au parfum suave et entêtant, nectarifère, visitée entre autres par certaines espèces d'abeilles.
En cime, faux épis axillaires de 2 à 4 minuscules fleurs tubulaires et hermaphrodites, de plus ou moins 1 cm, à corolle étoilée, à 4 lobes charnus, recurvés et pointus, 8 étamines et 1 style.
couleur : rose vif à rose pourpré, rose violacé, voire plus rarement blanc, étamines d'un jaune orangé.
fruits : très toxiques et irritants pour les muqueuses. Au début de l'été, des petites drupes ovoïdes d'un rouge écarlate, dont la pulpe juteuse à une saveur amère et poivrée, avec au centre, un noyau contenant une amande, elles sont consommées par des oiseaux, comme les faisans, les grives, les merles et les rouge-gorges, et certaines espèces de petits rongeurs (écureuils, tamias) qui ne consomment que les graines.
croissance : assez lente.
hauteur : 0,50 m à 1,50 m en tous sens.
plantation : en hiver après les gelées, en choisissant bien son emplacement, car il n'aime pas être déplacé.
multiplication : assez difficile par bouturage en été à l'étouffée de tiges aoûtées, par marcottage ou par semis de graines fraîches en terre de bruyère à l'ombre ou .
sol : ordinaire, humifère, allégé avec du sable, surtout très bien drainé, il ne supporte pas l'humidité stagnante, parfaitement adapté au calcaire.
emplacement : soleil léger à mi-ombre, ombre légère. Elle a besoin d'un peu de soleil pour bien fleurir.
zone : 4-9, U-K Hardiness H6, USDA zones 4a-7b.
origine : du Moyen-Orient jusqu'au nord de l'Iran et de l'Europe, dans les massifs montagneux jusqu'au Caucase et jusqu'au sud-ouest de la Sibérie, au Danemark, en Norvège et en Suède. Présent dans l'est de la France, dans les Alpes jusqu'à une altitude de 2000 m et dans les Pyrénées vers 1300 m.


Olivier Gaubert ©

Présent au Maghreb, au nord du Maroc, dans la partie occidentale du Rif, en pays berbère (Jebala, Yebala), celui de la tribu de Beni Hozmar (Hosmar), proche de Tétouan (Daphne laureola var. hosmariensis Ball) et au nord de l'Algérie, dans les montagnes de la Kabylie (Daphne kabylica Chabert).
Introduit au nord de l'Amérique, depuis la province de l'Alaska jusqu'au Québec et le Nouveau-Brunswick et depuis l'ouest des États-Unis, du Montana jusqu'au nord-est dans le Maine et le Vermont.
entretien : ne pas oublier de l'arroser après la plantation, durant les premiers mois et le laisser vivre en paix sans le tailler, juste supprimer le bois mort. Si elle est vraiment nécessaire, elle s'effectue après la floraison, car les boutons se forment à l'automne.
Juste, chaque année prévoir un épais paillage pour conserver le sol frais durant l'été, mais avant de l'approcher mettre des gants.
maladies et ravageurs : peut être sujet à la pourriture racinaire, provoquée par la présence d'un champignon, le Phytophthora (Phytophthora root rot) qui induit le flétrissement, le jaunissement puis le dépérissement de la ramure, consulter sa fiche technique sur ephytia.inra.
Il peut subir les assauts des pucerons (aphids).
NB : son nom Daphne lui a été donné en souvenir de la nymphe Daphnée qui, poursuivie par Apollon, fut métamorphosée en laurier pour lui échapper, son nom spécifique mezereum viendrait d'un mot arabo-persan 'mazriyoun' qui signifierait toxique mortel.
Ce genre comprenait 440 noms d'espèces connues, après révision en 2012, seulement 92 noms ont été retenus avec 162 synonymes et 151 demeurent depuis non résolus. Des espèces persistantes ou caduques, originaires des zones tempérées de l'Afrique du Nord, de l'Asie et de l'Europe.
Ce daphné mézéréon est un arbuste ornementale intéressant pour sa floraison hivernale, mais à tenir loin des enfants et des animaux, utilisable dans les massifs, dans les rocailles, sous le couvert d'arbres, pas trop loin des ouvertures pour profiter de son parfum et de sa floraison, il a un défaut celui de dépérir brutalement.
Propriété et utilisations :
Il suffit de 3 ou 4 drupes pour faire dépérir un animal de la taille d'un cochon et d'une dizaine pour un homme. Elles servaient, autrefois, à empoisonner les loups avec juste six baies.
Son écorce et sa sève peuvent provoquer chez certaines personnes des dermatites de contact ou des brûlures. Elle est utilisée en homéopathie pour traiter les inflammations osseuses bucco-dentaires, les affections vet pour traiter les abcès, prurits, eczémas, zonas et les névralgies. Autrefois de cette même écorce était extraite une teinture jaune.
Parmi les hybrides et les cultivars, citons :
- Daphne mezereum 'Alba' ou Daphne mezereum f. alba, surnommée par les Orégonais, February Daphne, pour sa floraison blanche, dès le mois de février (photo ci-dessous) et courant mars et des petites feuilles de 2 cm et portant en été, des drupes orange.
- Daphne mezereum 'Rubra', arbuste étroit de 1 à 1,20 m pour un étalement moindre, avec une floraison inodore, dans un rose flashi violacé.
- Daphne x burkwoodii est issu de croisements entre Daphne caucasica et Daphne cneorum, un arbuste semi-persistant de plus ou moins 1m, à floraison rose pâle, vers la fin du printemps, idéal pour les rocailles, zones 5-9.

Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de Daphne présentes dans l'Encyclopédie et consulter la liste des autres espèces toxiques.



Daphne mezereum 'Alba'

Annotations :
*Gand, abréviation botanique pour le prêtre catholique, médecin, botaniste et naturaliste français, Jean-Michel Gandoger (1850-1926), qui a séjourné 24 fois dans la péninsule ibérique pour y herboriser, ainsi qu'en Afrique du Nord et en Crète.
Il enrichit son immense herbier avec l'achat d'herbiers en provenance de toutes les parties du monde, le tout réunissant plus de 800.000 spécimens, qui ont constitué à sa mort une des toutes premières collections d’herbier de la fin du 19e et début du 20e siècle, qui est conservé à l’université de Lyon, lire sa biographie publiée par l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Lyon .
*L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linnaeus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Son herbier, le plus riche de son époque, contenait 7 000 plantes.
Il enseigne à l'université d'Uppsala durant une année, à partir de 1741, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des sciences de Suède.
Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum', qui est consultable en ligne, à la bibliothèque universitaire de Kyoto.
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