Brownea grandiceps - Rose du Venezuela, Brownéa écarlate
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    Man-Wah Leung © Flickr
    Nom commun : Brownéa écarlate, Brownéa éclatante, Rose du Venezuela, Rose de Colombie, localement nommeé en espagnol 'Palo cruz, Palo de Cruz, Correa, Condor capsi, Cruz capsi, Rosa de Montaña', en quichua 'Garetague, Oyokabé' et par les anglophones 'Glory flamebean, Rose of Venezuela, Rose of the Jungle, Kuntze orange scarlet flamebean, Broadleaf flamebean, Cooperhoop, Mountain rose', en allemand 'Rose von Venezuela', en portugais 'Braùnia', en brésilien 'Rosa da mata, Rosa da serra, Rosa da montanha'.
    Nom latin : Brownea grandiceps Jacq.*, aprés révision en 2012, synonymes retenus, Brownea amplibracteata Pittier, Brownea araguensis Pittier, Brownea ariza Lindl. & Paxton*, Hermesias grandiceps (Jacq) Kuntze*
    famille : Caesalpiniaceae (Légumineuse)
    catégorie : arbustevou petit arbre au tronc rectiligne et court Ø de 20 à 30 cm, guère plus, à l'écorce d'un gris verdâtre, maculée de taches plus claires, chez les jeunes spécimens.
    port :compact, très ramifié depuis la base, évasé et retombant.
    feuilles : persistant, vert clair à vert foncé, au revers plus pâle et glauque, nervures marquées et plus claires, marge légèrement ondulée.
    De grandes feuilles pendantes, paripennées, de 15 à 45 cm, aux folioles lancéolées, effilées en pointe, les jeunes feuilles retombantes sont de couleur bronze, virant progressivement dans un vert acide avec des macules, à voir dans Flickr en cliquant sur la photo.
    floraison : longue dès février jusqu'en septembre, nectarifère et pollinifère, visitée par les abeilles, les colibris et par les papillons.
    Des inflorescences globuleuses pendantes de 20 cm, s'ouvrant du pourtour, vers le centre, composées d'une cinquantaine de petites fleurs tubulaires à corolle étoilée, aux lobes oblongs et des étamines saillantes. Certaines d'entre elles, poussant directement sur le tronc.
    couleur : rouge à rouge orangé comme la fleur des grenadiers, étamines de la même couleur, plus foncées en tête et plus claires vers la base, anthères jaunes d'or, bractées foliaires, plus claires que les fleurs.
    fruits : de longues gousses pendantes, duveteuses et déhiscentes de 20 à 25 cm, contenant des graines ovales d'une courte durée germinative.
    croissance : lente.
    hauteur : 6 à 10 m dans son milieu naturel.
    plantation : selon climat au printemps ou à l'automne.
    multiplication : après scarification effectuée après trempage dans une eau très chaude durant une douzaine d'heures, semis de graines fraîches à chaud entre 20 et 21 °C, par bouture courant mars, par marcottage de tiges.
    sol : riche en humus, frais, mais bien drainé.
    emplacement : soleil très léger, mi-ombre sous le couvert d'autres arbres.
    origine : dans les forêts pluviales de l'Amérique tropicale au Venezuela, Colombie, Équateur, Pérou, Amazonie et Guyane, Trinidad and Tobago et les grandes Antilles.
    Il a été introduit à Tahiti en 1931, dans le Jardin botanique Harrison Smith à Papeari, qui est aujourd'hui un peu délaissé, lire son histoire.
    zone de rusticité : 10-11, USDA zones 10-12, 23 à 33 °C, une humidité ambiante avoisinant les 70% à 80%, ailleurs, peut se cultiver sous serre dans de grandes potées.
    entretien : le laisser vivre en paix.
    maladies et ravageurs : rien de signalé pour l'instant.
    NB : dédié au botaniste irlandais Patrick Brown (1720-1790), auteur d'une histoire naturelle de la Jamaïque. Vous pouvez en découvrir un sujet au jardin botanique de Pamplemousses sur l'île Maurice (1770, créé par Pierre Poivre pour y acclimater les espèces en provenance des Antilles avant de les introduire à Madagascar), au jardin botanique Harrison Smith à Tahiti (Papeari) planté par ce dernier vers 1931, dans ce jardin qu'il a créé aux alentours de 1919, et sur l'île de Tenerife, au Jardin d'acclimatation de La Orotava (Puerto de la Cruz , qui a été créé entre 1788-1832 par le marquis de Villanueva del Prado pour y acclimater les espèces en provenance des Amériques). Et son nom spécifique, grandiceps, vient du latin 'grandis' qui signifie grand et de ceps' qui désigne la tête, faisant référence aux inflorescences à têtes globuleuses.
    Dans les Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, Journal d'horticulture et des sciences accessoires, rédigé par Charles Morren. volume 2 - 31 décembre 1845, il est écrit, concernant une vallée, dans la province de Caracas au Venezuela :
    " La température est de 23 à 33 °C : je consacrais quelques jours à l'exploration des environs et je poussais jusqu'à l'hacienda du Palmar ...
    Les plantations de cacaoyers, de caféiers, de canne à sucre, de maïs, d'indigo, même des champs de froment et d'orge s'étendent sans interruptions depuis la Vittoria jusqu'aux bords magiques du lac de Tacarigua. Quoique la sécheresse fût extrême, cette heureuse vallée ne paraissait nullement s'en ressentir, car l'abondance des irrigations y entretenaient la fertilité au sein d'une admirable fraîcheur.
    Je recueillis pendant ces courses plusieurs plantes nouvelles, et dans les quebradas, près de la Vittoria, je trouvai pour la première fois, le brownea grandiceps (rosa de montana), que je vis fréquemment après, et dont la fleur est une des plus brillantes de l'Amérique tropicale."
    Relation d'un voyage scientifique exécuté par M.J.Linden*, sous les auspices du gouvernement Belge, dans les régions intertropicales du Nouveau Monde : au Venezuela, à la Nouvelle-Grenade et dans les Grandes Antilles, pendant les années 1841 à 1844 ; rapport présenté par M. Sylvain Van de Meyer, ministre de l'Intérieur, page 259, début récit p 205, consultable en ligne en E-book, contributed by The Library of State College of Agriculture at Cornell University - Ithaca, New-York.
    Propriétés et utilisations :
    Dans les pharmacopées traditionnelles, notamment amazoniennes, les fleurs sont réputées traiter les hémorragies et les infections des voies respiratoires, prescrites pour traiter la toux, les rhumes et la sinusite.
    Son écorce est réputée auprés des femmes pour ses propriétés contraceptives et hémostatiques, prescrite pour traiter les troubles menstruels qui se traitent également avec des tisanes de fleurs et de feuilles.
    Son bois léger, est utilisé localement, pour confectionner de petits objets d'artisanat et du parquet.

    Annotations :
     en février - Jardin Botanico Las Orquideas in Puyo, Ecuador
    Andreas Kay © Flickr
    *Jacq., abréviation botanique pour le médecin, botaniste et philosophe viennois, Nicolas Joseph Von Jacquin (1727-1817), d'origine néerlandaise, François Ier d'Autriche, le nomme en 1752, responsable du Jardin Impérial de Schönbrunn, dont il initie le catalogue, et pour ce dernier, il entreprend entre 1755 et 1759 comme botaniste-collecteur, un voyage aux Antilles et en Amérique centrale. Un genre jamaïcain d'arbustes persistants de la famille des Theophrastacea, lui a été dédié par Linné Jacquinia.
    On lui doit de nombreux ouvrages, dont 'Hortus botanicus vindobonensis' en 3 volumes, publiés à Vienne de 1770 à 1776 et 'Plantarum rariorum horti caesari schoenbrunnensis' - Vienne (1797-1804).

    *Kuntze, abréviation botanique pour le botaniste allemand Carl Ernst Otto Kuntze (1843-1907), qui voyage à travers le monde, collectant des milliers d'espèces, il est le grand réformateur de la nomenclature botanique 'Nomenclaturae botanicae codex brevis maturus, sensu codicis emendati aux Lois de la nomenclature botanique de Paris de 1867 " linguis internationalibus: anglica, gallica, germanica quoad nomina latina", édité en 1903.

    *J.Linden, le botaniste, horticulteur, explorateur belge Jean Jules Linden (1817-1898), célèbre spécialiste des orchidées dont les recherches apportent un nouveau savoir-faire sur leur culture et leur conservation, auteur de nombreux ouvrages publiés au retour de plusieurs expéditions en 1835 au Brésil, de 1837 à 1840 à Cuba et au Mexique pour enrichir ses collections, puis, leur commercialisation. Des ouvrages qui sont de nos jours toujours la référence dans l'univers des orchidées.
    Il présente ses collections, aux expositions florales de Bruxelles, Gand, Paris, Londres et Saint-Pétersbourg où il remporte de nombreux prix.
    Auteur de 'Pescatorea - Iconographie des Orchidées' publiée de 1854 à 1860 à Bruxelles, 'Lindenia - Iconographie des Orchidées' publiée de 1885 à 1906 à Bruxelles, de nombreux articles dans l'Illustration horticole, journal spécial des serres et des jardins, publié de 1854 à 1884.
    A partir de 1851, et durant 10 années, il est le directeur scientifique, de la Société Royale de Zoologie, d’Horticulture et d’Agrément de la ville de Bruxelles. De nombreuses eespèces sud-américaines, notamment de Colombie, lui ont été dédiées sous la forme lindenii, lindeniana, lindeniae.

    *Paxton., abréviation botanique pour le jardinier-architecte anglais Joseph Paxton (1803-1865), qui démarre sa carrière comme jardinier en chef des jardins du Duc William Cavendish à Chatsworth. En 1832, il entreprend d'y réaliser Regia Victoria House, une serre avec bassin où il installe, le gigantesque nénuphar Victoria regia donné par la RHS* de Kew, en 1849, ainsi qu'une autre serre, pour y conserver les régimes de bananes Cavendish, des modèles pour entreprendre à Hyde Park, le célèbre Crystal Palace, de la grande exposition de 1851.
    En 1831, il publie le mensuel 'The Register horticulture' et 4 ans initie 'Paxton's Magazine of Botany 'en 5 volumes qui paraissent de 1834 à 1838. En 1941, il fonde "The Gardeners' Chronicle", en collaboration avec d'autres botanistes comme Lindley.

    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres, le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant, du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide, chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch 'en l'honneur de James Veitch, qui est décernée à des jardiniers, des collecteurs, des botanistes ou des scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.
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