Lonicera caprifolium - Chèvrefeuille des jardins
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    Pierre-J. Redouté* - 1833
    Nom commun : Chèvrefeuille des jardins, Chèvrefeuille italien, nommé par les anglophones 'Italian woodbine, Italian Honeysuckle'.
    Nom latin : Lonicera caprifolium L.*, synonymes retenus, Caprifolium atropurpureum Hort.* ex K.Koch,* Caprifolium hortense Lam*, Caprifolium germanicum Delarb., Caprifolium magnevilleae Dippel, Caprifolium pallidum Schur, Caprifolium perfoliatum Roehl., Caprifolium rotundifolium Moench,Caprifolium vulgare Medik.
    illustration : planche 123 par Pierre Joseph Redouté dans 'Choix des plus belles fleurs et des plus beaux fruits', 1833, contributed by Missouri Botanical Garden, St. Louis, U.S.A.
    famille : Caprifoliaceae.
    catégorie : arbuste ou arbrisseau liane à souche sarmenteuse et au système racinaire fibreux et traçant.
    port : volubile, grimpant.
    feuillage : caduc, coriace, d'un vert-gris, glauque, sur le revers, avec le liseré de la marge, translucide. Feuilles opposées, ovales, se distingue par des feuilles en partie haute qui sont fusionnées pour former une coupe où sont enchâssées, les inflorescences.
    floraison : longue de la fin du printemps à l'été, courant mai/juin jusqu'en août-septembre selon climat), très parfumée surtout la nuit, pollinifère et nectarifère, visitée par les abeilles, de nombreux insectes et certaines espèces de papillons. Inflorescences terminales, de petites fleurs tubulaires à 2 lèvres, l'inférieure juste lobée, la supérieure à 4 petits lobes, 5 étamines et un style filiforme. Fleurs hermaphrodites dont la fécondation est assurée par les papillons de nuit.
    couleur : blanc crème, jaune pâle, lavé de rose sur le revers. Les boutons floraux sont d'un rose soutenu.
    fruits : petites baies toxiques, ovoïdes rouges de + ou - 0.5 cm, contenant de petites graines (2 à 8), elles sont consommées par les oiseaux, lorsqu'elles arrivent à maturité courant octobre/novembre. Ils auraient des propriétés émétiques.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 5-6 m, en tous sens.
    plantation : à l'automne ou au printemps (mars-avril) selon climat.
    multiplication : par semis en poquets de quelques graines fraîches après stratification à froid à l'automne, par bouturage de tiges herbacées, ou de tiges aoûtées avec ou sans talon et par marcottage, àeffectuer de préférence au printemps.
    sol : riche, humifère, frais, humide, mais bien drainé. N'aime pas les sols trop alcalins.
    emplacement : soleil, mi-ombre, il se rencontre en zone d'ombre, comme les autres, le pied à l'ombre la tête au soleil.
    zone : 5b-9b, U-K hardiness H5, USDA zones 4b-9b, tolère aisément jusqu'à - 20 à -25°C.
    origine : dans les broussailles, les bois, les garrigues et les haies bocagères, en zones tempérées de l'hémisphère nord, présente au sud de l'Europe et à l'ouest de l'Asie, introduite aux États-Unis, dans la région des grands lacs et l'État de New-York ainsi qu'au Canada, dans la province de l'Ontario. Introduite aussi en Grande-Bretagne jusqu'au sud de l'Écosse, présent en Europe centrale et Europe de l'Est, de l'Autriche jusqu'en Roumanie, du Caucase jusqu'au nord-est de la Turquie. En France, présent dans les départements du nord-est.
    entretien : on peut rabattre, après floraison, les longues tiges et supprimer les branches dénudées sur le dessous. Pour le renouveler, il suffit d'avoir le courage de le rabattre, au ras du sol
    maladies et ravageurs : comme les autres, il est sujet aux pucerons verts hyadaphis tataricae (turnip aphid.), sur les nouvelles pousses et le revers des feuilles, aux aleurodes (glasshouse whitefly), aux thrips (thunder flies) et parfois aux cochenilles (scale insects). Il est sensible à l'oïdium (powdery mildews) qui peut provoquer la chute des feuilles et à la maladie des taches foliaires (silver leaf).
    Les cervidés pour ceux qui sont en couvre-sol adorent s'en servir de litière.
    NB : son nom Lonicera lui a été donné par Carles von Linné* en souvenir du médecin-botaniste allemand Adam Lonitzer (1528-1586), qui publiât divers ouvrages sur les plantes. Les sages-femmes de son époque lui doivent la première utilisation de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea) à des fins médicinales, pour accélérer la délivrance, lire à ce sujet un article format pdf.
    Son nom spécifique, caprifolium vient du latin 'capra' mot qui désigne la chèvre et 'folium' désigne la feuille, donc Chèvrefeuille.
    Ce genre comprend environ 180 espèces de grimpantes ou d'arbustes caducs, persistants ou semi-persistants, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, 11 espèces en France donc 6 arbustives, 15 en Europe, 22 en Amérique du Nord dont 11 présentes au Canada et 18 endémiques aux États-Unis, et 57 espèces présentes en Chine dont 23 y sont endémiques et 25 présentes au Japon.
    Ce Chèvrefeuille italien, a sa place au jardin, en sujet isolé, ou dans un massif de quelques sujets, pour couvrir une treille, une tonnelle, une clôture, un mur, retomber sur un muret, associé à d'autres espèces dans les massifs arbustifs, dans les sous-bois et aussi dans la composition de haies.
    Propriétés et utilisations :
    Avec ses rameaux feuillus et fleuris est préparée une teinture mère qui est prescrite en homéopathie et sous forme de granulés ; ce chèvrefeuille est présent dans la liste des Fleurs de Bach, pour agir sur les émotions négatives, liées au passé. Son utilisation est vraiment déconseillée aux femmes enceintes et aux enfants, comme bien des produits.
    Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, les fleurs et les tiges sont réputées, avoir des propriétés analgésiques, antivirales, antibactériennes, diurétiques, émollientes, expectorantes, laxatives et vulnéraires, prescrites en infusion ou lotion pour traiter les infections cutanées, les migraines et les fièvres, les affections respiratoires (aphtes, grippes et maux de gorge), les troubles digestifs et les troubles urinaires. La poudre de fleurs séchées contient de l'acide chlorogénique, qui a, des propriétés antioxydantes, elle entre dans la composition de produits cosmétiques. Les fleurs séchées étaient autrefois utilisées en infusion comme substitut du thé.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces de chèvrefeuilles grimpants, ou les arbustives (Xylosteum, présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Hort., abréviation de la nomenclature botanique qui vient du latin 'hortulanorum' qui signifie des jardiniers, qui désigne un horticulteur inconnu.
    *J.C. Krauss, professeur de médecine, botaniste et taxonomiste allemand Johan Carl Krauss (1759-1826), illustration ci-contre, planche 32 figurant dans 'Afbeeldingen der fraaiste, meest uitheemsche boomen en heesters ..' (Images des arbres et des arbustes les plus plus beaux et les plus bizarres etc..), publiées par J.Allart, en 1820, Amsterdam.
    J. C. Krauss* - 1820
    *K.Koch., abréviation botanique pour l'abbé Karl Heinrich Émile Koch (1809-1879), botaniste, dendrologue et collecteur allemand, nommé à Berlin, directeur du Jardin botanique de l'Université Humboldt où il enseigne, il effectue des séjours dans la région du Caucase et en Turquie, dans la région pontique.
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. A partir de 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Lam., abréviation botanique pour le naturaliste, biologiste, botaniste français Jean-Baptiste Antoine Pierre de Monnet de Lamarck (1744-1829), fondateur de la biologie, il en a établi les principes théoriques, voir 'Philosophie zoologique', publiée en 1809, où il met en place, une nouvelle classification pour les animaux, qu'il transmet durant ses cours de zoologie. Le fondateur de la zoologie et de la paléontologie des Invertébrés, sur ce sujet lire, l'ouvrage de Raymond Enay, professeur à l'Université Claude-Bernard, Lyon I, consultable à la Bnf, publié en 1990 chez Dunod, toujours commercialisé.
    Il est considéré comme le plus grand botaniste de son temps, on lui doit un traité de botanique 'Encyclopédie méthodique' (1783-1793), il y énonce un principe fondamental sur l'évolution des animaux et des végétaux qui sous l'influence de diverses conditions et circonstances induisent des adaptations et des modifications de leur structure, qui seront alors transmises à leur descendance, des modifications morphologiques et psychologiques.
    L'auteur de 'Histoire des Mollusques', ouvrage de référence dans la nomenclature des coquillages et plusieurs volumes de l'Encyclopédie méthodique sont consultables en ligne à la BHLibrary.
    *Redouté, célèbre peintre ardennais Pierre Joseph Redouté (1759-1840) spécialiste des illustrations botaniques peintes sous forme d'aquarelle sur un dessin au crayon puis graver au pointillé, il est surnommé le Raphaël des fleurs.
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