Serre tropicale froide de Lisbonne

Nom commun : Philodendron scandens, Philodendron grimpant, Philodendron à feuilles de lierre, nommé par les anglophone 'Heart Leaf Philodendron'.
Nom latin : Philodendron scandens K. Koch.* & Sello.*, synonymes retenus après révision, Philodendron hederaceum var. hederaceum, Philodendron micans Klotzsch ex K.Koch, Philodendron oxycardium Schott.*, Pothos hederaceus (Jacq.) Aubl.*, Philodendron acrocardium Schott et 17 autres noms, consultables sur The Plant list.
Dans les flores sud-américainestrois sous-espèces sont retenues. Initialement il était référencé en 1756, sous le nom d'Arum hederaceum Willd.
Il est souvent commercialisé sous le nom de Philodendron hederaceae, un nom qui n'est pas référencé et reconnu officiellement.
famille : Araceae.
catégorie : liane vivace hémiépiphyte pourvue de racines adventives, aux tiges grimpantes et souvent pendantes, et dont les racines rejoignent ensuite le sol, mais les graines sont épiphytes.
port : grimpant et retombant.
feuillage : persistant, vert foncé, brillant, les nouvelles poussent sont souvent d'un bronze cuivré. Feuilles alternes ovales à cordées, en forme de coeur à l'apex acuminé, de 8 à 10 cm de long.
floraison : rare sous nos climats. Dans son milieu naturel, elle a lieu entre février et avril puis courant juillet-août. Une inflorescence dressée ou pendante à l'aisselle des feuilles sous forme de spadice verdâtre.
croissance : rapide.
hauteur : 3-6 m.
plantation : sous climat approprié et sous serre en toutes saisons.
multiplication : par marcottage aérien, par bouturage à chaud entre 23 et 24 °C, de portion de tige pourvue de feuilles et d'un entrenoeud ou de racines, prévoir un mélange sablonneux maintenu humide, le développement de racines peut s'effectuer également dans de l'eau.
sol : riche, frais et humide.
emplacement : lumière vive sans soleil direct, une exposition un peu sombre, lui convient parfaitement, cependant les philodendrons de couleur claire nécessitent un peu plus de lumière.
zone : 10-11, U-K hardiness Hb1, USDA zones 9a-11b, température ambiante entre 16 et 22 °C et plus, la croissance est stoppée aux alentours de 13 °C.
origine : dans les forêts tropicales humides de l'Amérique du Sud, deux sous-espèces référencées dans l'État de Veracruz à l'est du Mexique et présent aux Caraïbes et dans les Antilles, figurant dans le volume 3 Flore médicale des Antilles* de Michel Étienne Descourtilz (1775-1869), illustration consultable sur BHLibrary.
entretien : en cas d'atmosphère très sèche, bassiner, vaporiser le feuillage ainsi que ses racines adventives.
De temps en temps, penser à enlever la poussière sur les feuilles avec de l'eau tiède et un peu de bière pour qu'elles retrouvent leur brillance pour qu'elles puissent profiter pleinement de la lumière et leur permettre ainsi d'exercer la photosynthèse nécessaire à leur survie et cette poussière peut provoquer une allergie à la poussière.
Ce très résistant philodendron peut être palissé pour une croissance en hauteur sur un tuteur en sphaigne, ou cultivé sans support en laissant retomber ses tiges, en les repiquant lorsqu'elles sont trop longues ou trop dégarnies.
culture en pot : arroser sans excès en laissant sécher le substrat entre deux arrosages et sans laisser stagner de l'eau dans le dessous de pot ; durant la période de croissance, prévoir un apport d'engrais, pour plantes vertes, tous les 15 jours, toujours dilué dans de l'eau et sur un substrat humide, ou en immergeant la potée dans une bassine d'eau additionnée d'un peu d'engrais liquide et laisser tremper une quinzaine de minutes, en profiter pour nettoyer le feuillage avec une eau non calcaire. Durant l'hiver, les réduire mais ne pas laisser le substrat se dessécher complétement.
Pour les cultivars aux couleurs claires, il est conseillé de mettre un engrais pour plantes à fleurs, les autres celui pour plantes vertes.
Chaque année au printemps, rempoter dans un pot, juste un peu plus grand, en supprimant les tiges dégarnies ou en les fixant au niveau des noeuds dans le substrat pour qu'elles s'y enracinent.
maladies et parasites : est exempt de maladie, mais il peut être sujet aux cochenilles à bouclier (scale insects), aux thrips (thunder flies) et aux tétranyques (araignées) rouges (glasshouse red spider mite), qui tissent de fines toiles sur le revers des feuilles, se développant sous serre ou à l'intérieur, lorsque l'atmosphère est trop sèche et lorsqu'il n'y a pas une bonne ventilation.
NB : son nom Philodendron vient du grec 'philo' qui désigne un ami et de 'philein' qui signifie aimer et de 'dendron' qui désigne l'arbre faisant allusion au fait qu'il prend les arbres pour support, et son nom spécifique scandens signifie grimpant, son autre nom hederaceum signifie à feuilles de lierre.
Il a été primé par la RHS* avec The Award of Garden Merit (AGM).
Ce genre comprenait 883 noms d'espèces référencées, après révision de mars 2012 seulement 487 espèces ont été retenues avec 286 autres noms étant juste des synonymes et 178 autres noms demeurent à ce jour non résolus ; toutes des espèces de vivaces épiphytes, hémiépiphytes grimpantes, d'arbustes et d'arbres persistants, dans l'ensemble originaires de l'Amérique du Sud et Mésoamérique, en zones tropicales, dont 4 espèces d'entre elles du Costa-Rica et des Antilles.
Propriétés et utilisations :
Toutes les espèces de Philodendron contiendraient approximativement 0,7% d'oxalate, sous forme de cristaux d'oxalate de calcium, la quantité est supérieure à celle du Dieffenbachia, qui peuvent être nocifs pour les humains et les animaux de compagnie et ce seraient les alkylrésorcines qui provoqueraient chez certaines personnes de légères dermites de contact et/ou conjonctivite oculaire, dans les deux cas, avec des effets retardés. Philodendron, c'est d'ailleurs ce que font les personnes qui les cultivent et les manipulent fréquemment dans les serres.
L'ingestion de feuilles ou portion de feuilles est hautement toxique pour les chats, induisant, selon la quantité ingérée, une forte salivation, un gonflement de la langue, des rougeurs de la muqueuse buccale, des spasmes, suivis de convulsions, pouvant entraîner une insuffisance rénale et/ou une encéphalopathie. C'est une plante d'intérieur qui ne doit pas être laissée à la portée des jeunes enfants et des animaux domestiques.
Des études menées par la NASA dès 1980 ont démontré que certaines plantes ont des propriétés absorbantes, dépolluantes, neutralisant les divers produits se trouvant dans les matériaux (tissus, revêtements muraux, revêtements de sol, mobilier) présents dans nos intérieurs, dans les produits utilisés (peintures, solvants, colles, produits d'entretien, parfums d'ambiance), parmi ces plantes purificatrices, figurent entre autre les Philodendron qui ont une action absorbante sur le pentachlorophémol qui se trouve dans les produits utilisés pour le traitement des bois.
Contrairement aux idées reçues, les plantes produisent une quantité nettement plus important d'oxygène, qu'elles ne rejettent de gaz carbonique, donc vous pouvez même en mettre dans les chambres.
Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres plantes purificatrices présentes dans l'Encyclopédie.
Parmi les nombreux cultivars, citons :


Philodendron scandens medio-pictum

- Philodendron scandens 'Brazil' ou 'Brasil', commercialisé aussi sous les noms de Philodendron scandens oxycardium'Brazil', Philodendron hederaceae qui devrait s'écrire hederaceum, les nouvelles feuilles sont d'un vert anisé, puis elles sont irrégulièrement panachées de vert anisé, vert plus foncé et jaune, souvent avec une large zébrure, c'est celui qui se trouve au Portugal dans l Estufa fria* de Lisbonne, une serre tropicale froide.
- Philodendron scandens 'Lemon Lime' commercialisé aussi sous 'Lime House', au feuillage d'un jaune lime (citron vert), puis d'un ton plus jaune vert, acide et lumineux, presque tentée de lui donner un peu de fer.
- - Philodendron scandens 'Micans', présentes des feuilles un peu plus cordiformes, plus grandes et larges, les nouvelles pousses sont d'un bronze cuivré, et par la suite d'un vert foncé rougeâtre à vert violacé, lui donnant un aspect velouté avec des nervures plus claires et le revers est légèrement pourpré.

Dans l'abécédaire, consulter la liste des autres espèces présentes dans l'Encyclopédie.

Annotations :
*Aubl., abréviation botanique pour le botaniste français Jean-Baptiste, Christian Fusée Aublet (1720 - 1778), qui durant 9 années a exercé en tant qu'apothicaire pour la Compagnie des Indes à l’île de la Réunion, il séjourne par la suite deux années en Guyane et il publie en 1775, la première flore sur la Guyane sous le titre : Histoire des plantes de la Guiane Françoise, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusiers mémoires sur différens objets intéressans, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane Françoise, & une notice des plantes de l'Isle-de-France.', c'est le titre exact, il n'y a pas de fautes d'orthographes), publiée en 1775, éd. Pierre-François Didot- Paris, 4 volumes avec des planches illustrées, dont un exemplaire se trouve depuis peu au Musée des Cultures Guyanaises à Cayenne.
*Flore médicale des Antilles, plus exactement 'Flore médicale des Antilles, ou, Traité des plantes usuelles :des colonies Françaises, Anglaises, Espagnoles et Portugaises', en 3 volumes par Michel Étienne Descourtilz (1775-1869), ce philo est à découvrir, dans le volume 3, publié en 1827, planche d'illustration n° 167, consultable sur BHLibrary ou dans Plantillustration.
*Estufa fria, une serre froide située près du Parc Edurado VII, le tout a été inauguré en 1933, créé et réalisée par le peintre, architecte portugais Raul Carapinha (1876-1957), serre au climat tempéré, où sont rassemblées, des espèces de l’Australie, de la Corée, du Brésil, et du Pérou, Estufa Fria, veut dire serre froide.
*Jacq., abréviation botanique pour Nicolas Joseph Von Jacquin (1727-1817), médecin, botaniste et philosophe viennois d'origine néerlandaise, François Ier d'Autriche, le nomme en 1752, responsable du Jardin Impérial de Schönbrunn, dont il initie le catalogue, et pour ce dernier, il entreprend entre 1755 et 1759, en tant que botaniste, collecteur, un voyage aux Antilles et en Amérique centrale.
Un genre jamaïcain d'arbustes persistants de la famille des Theophrastacea, lui a été dédié par Linné Jacquinia.
On lui doit, de nombreux ouvrages dont 'Hortus botanicus vindobonensis' publié en 3 volumes à Vienne de 1770 à 1776, par la suite 'Plantarum rariorum horti caesari schoenbrunnensis', publié aussi à Vienne, de 1797 à 1804.
*K.Koch., abréviation botanique pour l'abbé Karl Heinrich Émile Koch (1809-1879), botaniste, dendrologue et collecteur allemand, nommé à Berlin, directeur du Jardin botanique de l'Université Humboldt où il enseigne, il effectue des séjours dans la région du Caucase et en Turquie.
*RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
*Schott, abréviation botanique pour le nom du botaniste autrichien Heinrich Wilhelm Schott 1794-1865), qui séjourne au Brésil de 1817 jusqu'en 1821, il se spécialise alors dans l'étude des Aracées tropicales.
En 1845, il est nommé directeur du Jardin impérial du palais de Schönbrunn à Vienne. On lui doit un superbe ouvrage illustré 'Aroideae Maximilianae, éditeur J. Peyritsch-1879, des planches sont à découvrir à l'Institut de botanique de Vienne.
*Sello., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste allemand Friedrich Sellow (1789-1831) qui passe de nombreuses années au Brésil et en Uruguay à découvrir de nouvelles espèces qu'il fait parvenir au Jardin botanique de Rio de Janeiro et à plusieurs jardins botaniques en Angleterre et en Allemagne.
Un genre Selloa, dans la famille des Astéracées, lui a été dédié ainsi que des espèces sous le nom de selloana, selloi, selloviana, sellovianum, qui n'a rien à voir avec sellowiana qui est dédié au botaniste et naturaliste prussien Friedrich Sellow (1789-1831), le premier botaniste à s'intéresser la flore brésilienne.
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