Adenium obesum - Rose du désert, Lis des Impalas
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     Adenium obesum, Socotran Bottle Tree in december
    Rod Waddington © Socotran Bottle Tree
    Nom commun : Adénium obèse, Rose du désert, Lis des Impalas, Faux baobab, Baobab chacal, localement nommé 'Igandaiyu', par les anglophones 'Desert Rose, Socotran Bottle Tree', cliquer sur la photo pour en découvrir d'autres sur Flickr. En Polynésie il est nommé Rose de Bangkok, Tipanié de Bangkok.
    Nom latin : Adenium obesum (Forssk.) Roem.* & Schult.*, synonymes Adenium arabicum Balf.f.*, Adenium arboreum Ehrenb., Adenium coetaneum Stapf, Adenium honghel Lindl., Adenium micranthum Stapf, Adenium speciosum Fenzl, Adenium socotranum Vierh., Adenium somalense Balf.f., Adenium tricholepis Chiov., Cameraria obesa (Forssk.) Spreng., Nerium obesum Forssk., Adenium obesum subsp. socotranum (Vierh.) Lavranos, Adenium obesum subsp. somalense (Balf.f.) G.D.Rowley, Adenium somalense var. caudatipetalum Chiov., Adenium somalense var. crispum Chiov.
    famille : Apocynaceae, sous-famille : Apocynoïdes, tribu : Wrightieae.
    catégorie : vivace succulente à la sève toxique, d'une longue durée de vie, cultivée comme plante d'intérieur, au tronc épais, charnu en forme de bouteille, de courtes racines charnues d'un blanc jaunâtre. C'est dans la base du tronc que se situe la partie "réserve".
    feuillage : semi-persistant à caduc durant l'hiver ou à la saison sèche selon latitude, épais, succulent, vert franc, luisant, au revers plus pâle et glauque, sur le revers des nervures saillantes et blanchâtres.
    Sur des branches tortueuses, rosette de feuilles réunies en verticille, ovales à lancéolées légèrement bombées et sessiles.
    port : dressé, en forme de bouteille, de carafe ventrue.
    floraison : dans son milieu naturel, elle a lieu durant l'hiver. Fleur de 4 à 6 cm, en forme de trompette à 5 lobes arrondis à marge ondulée, 5 étamines soudées, dans un très court calice.
    fruits : paire de follicules déhiscents de 6 à 18 cm, courbés l'un vers l'autre comme les cornes des impalas. Nombreuses graines pourvues de soies brunes aux deux extrémités, comme chez le laurier-rose.
    couleur : rouge ou rose, fond de gorge plus pâle, tirant sur le blanc, existe aussi en blanc avec la gorge lavée de rose, calice d'un blanc verdâtre avec des lobes lavés de rose.
    croissance : lente, lente, vraiment lente.
    hauteur : 1.50 m, dans son milieu naturel, peut avoisiner les 3.50 à 5m.
    plantation : au printemps, pour une culture en extérieur.
    multiplication : par semis de graines fraîches, à chaud entre 20 et 22 °C, dans un mélange de 2/3 de terreau et 1/3 de vermiculite, maintenue humide, compter entre 8 jours et 5 à 6 semaines pour la levée, attention les graines ont une durée de vie limitée entre 5 et 6 mois guère plus, également par bouturage de tiges en été, laisser sécher et cicatriser les coupures durant quelques jours avant de planter.
    sol : riche, très drainé, plutôt alcalin. Pour une culture en pot, prévoir un mélange pour cactées.
    emplacement : soleil.
    zone : 10-12 U-K hardiness H1b, USDA zones 11-12.
    origine : du nord-est de l'Afrique, Égypte, Éthiopie, Somalie, Tanzanie, du Moyen-Orient, d'Arabie saoudite, au sultanat d'Oman, au Yémen et dans l'archipel de Socotra, consulter la carte.
    Introduite et naturalisée en Thaïlande et au Sri Lanka, à travers le monde, largement cultivée comme plante d'intérieur.
    entretien : à l'intérieur, arroser modérément pendant la croissance et laisser le substrat presque au sec en hiver entre 12 et 15 °C, sous une forte luminosité. Ne pas oublier de vider l'eau des dessous de pot, pour évitez le pourrissement, où les remplir de billes d'argile.
    maladies et ravageurs : peut être sujet aux araignées rouges, aux cochenilles farineuses, plus rarement aux pucerons.
    A Singapour, où il est nommé Fùguï huä, depuis octobre 2020, il a été remarqué que des larves de papillons nocturnes dévorent feuilles et fleurs.
    NB : son nom Adenium a pour origine son nom en arabe 'Oddarjin, Oddaejn, Oddein, Adena, Aden', c'est aussi le nom donné, en 1839 à une ville portuaire du Yémen et c'est également l'ancien nom donné au Yémen du sud jusqu'en 1967, où la première espèce du genre fut découverte en 1763, à Djebel Mehlan et décrite par l'explorateur, naturaliste Pehr Forsskål* et son nom, en langue anglais 'Socotran bottle tree' fait allusion à l'archipel de Socotra appartenant au Yémen, qui est situé au nord-ouest de l’Océan Indien, en mer d'Arabie, non loin du golfe d'Aden. Il y a 6 millions d’années, il était rattaché au supercontinent Gondwana, avant la fracturation, au Jurassique, il est inscrit depuis 2008 au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en tant que réserve de biosphère.
    On y découvre plus de 825 espèces endémiques, dont l'Adenium obesum sp socotranum à floraison rose et l’arbre emblématique de l'île de Socotra, le Dragonnier en forme de parasol.
    Son nom spécifique obesum obèse fait référence à l'allure renflée de son tronc et de ses branches.
    Le genre Adenium comprenait 28 noms d'espèces connues, après révision en 2012 seulement 5 espèces ont été retenues, les autres noms sont des synonymes, des espèces originaires de l'Afrique australe : en Namibie, Botswana, Angola, Zambie, Zimbabwe, Malawi, Mozambique, Swaziland et de l'Afrique du Sud, de la péninsule arabique et de l'archipel de Socotra, voir carte, lien ci-dessus.
    Propriétés et utilisations :
    C'est l'une des rares plantes médicinales endémiques au sultanat d'Oman, une étude biochimique y a été conduite démontrant qu'elle contenait différents groupes de composés chimiques dont des glycosides cardiaques, flavonoïdes, flavonoïdes prénylés, terpénoïdes, prégnanes, qui ont montré des propriétés antimicrobiennes importantes, des activités antioxydantes, anticancéreuses, antivirales et immunitaires modulatrices qui pourraient être utilisées pour la confection dans un avenir proche de nouveaux médicaments pour la thérapie et la prévention de différentes maladies, selon un article du professeur Dr.Md. Amzad Hossain, École de pharmacie, Université de Nizwa, publié le 08.06.2018 dans la Revue des sciences fondamentales et appliquées de l'Université Beni-Suef, consultable en ligne.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Adenium obesum 'Variegated', au feuillage panaché de blanc, les jeunes pousses sont blanches lavées de rose pâle, voir dans Flickr en cliquant sur la première photo.
    Les autres espèces :
    - Adenium boehmianum Schinz, synonyme d'Adenium obesum subsp. boehmianum (Schinz) G.D.Rowley, Adénium de Boehm présent au Botswana dans une petite aire de répartition, est en voie de disparition. Son suc laiteux récolté en hiver après la floraison servait aux Kwanyama Ovambo du nord de la Namibie (le long de la frontière angolaise), aux Himbas du Koakoland au nord-ouest de la Namibie et aux Bushmen du désert du Kalahari - Namibie et Botswana à empoisonner les pointes de flèche et pour étourdir les poissons ; ce poison qu'ils nomment echuja, echuga. La toxine échujine, a été isolée à Leipzig en 1889-90 par Boehm : 'Un poison du coeur qui arrête le coeur d'une grenouille en moins d'une demi-heure, qui à forte dose, peut produire une paralysie complète, sans que cependant l'excitabilité de l'appareil névro-musculaire ait été modifiée notablement, ce qui établit une différence entre l'échujine et le curare', cité dans Dictionnaire de physiologie", volume V par Charles Richet professeur de physiologie à la Faculté de Médecine de Paris, édité en 1902 par Félix Alcan éditeur.
    L'antidote des Heikom bushmen était des racines écrasées de Grewia avellana (Omukopakopa) et de Grewia deserticola (Omushe) qu'ils appliquaient en cataplasme sur la plaie. Lire 'Afrikanische Arzneiplanzen und Jagdgifte' (African Ethnobotany: Poisons and Drugs) par Hans Dieter Neuwinger, 1994 - Stuttgart traduit en 1996, chez Chapman & Hall, consultable en ligne.
    Ce latex aqueux entre dans la préparation d'une potion magique, confectionnée par les différentes ethnies du Mozambique et sud-africaines.
    Ce sont des espèces qui sont consommées par certaines espèces sauvages comme les impalas et les babouins.
    - Adenium oleifolium Stapf, synonymes retenus, Adenium lugardiae N.E.Br., Adenium obesum subsp. oleifolium (Stapf) G.D.Rowley, Adenium oleifolium var. angustifolium Phil., Adenium somalense var. angustifolium (Phil.) G.D.Rowley, une espèce vulnérable en Namibie et vulnérable au Botswana, au feuillage vert de gris, floraison rose dragée, gorge lavée de jaune, striée de rose plus foncé, voir photo et les suivantes.
    Dans la pharmacopée traditionnelle, ses feuilles entrent dans la fabrication d'une pommade pour traiter les morsures de serpent et les piqûres de scorpion. Ses racines séchées sont utilisées pour confectionner une tonique tisane réputée traiter les fièvres. Sa sève est utilisée pour empoisonner les flèches.
    - Adenium multiflorum Klotzsch, synonymes de Adenium obesum var. multiflorum (Klotzsch) Codd, l'Étoile de Sabi, Lis impala en afrikaner 'Mpalalelie', en anglais 'Sabie star, Impala lily, Kudu lily', originaire de l'est et centre de l’Afrique australe, Malawi, Zimbabwe, Mozambique, en Afrique du Sud au Mpumalanga (à l'est de l'ancienne province du Transvaal dont dans le Parc national Kruger) et au nord du KwaZulu-Natal et au Swaziland, petit arbre ne dépassant pas 3m, floraison parfumée hivernale (c.-à-d. de mai à septembre durant la saison sèche) d'un brillant rouge grenadine et blanc dans la partie centrale des lobes à marge irrégulière et ondulée, fond de gorge veiné de grenadine, revers légèrement pubescente, une espèce menacée par l'augmentation des cultures de canne à sucre au Swaziland, au Zimbabwe et au sud-est de la Zambie, espèce protégée dans le parc.
    Sarah Anne Drake* 1846
    - Adenium swazicum Stapf, synonymes retenus, Adenium boehmianum var. swazicum (Stapf) G.D.Rowley, Adenium obesum subsp. swazicum (Stapf) G.D.Rowley, à floraison rose pâle à rose foncé, endémique à une petite aire de distribution se limitant en Afrique du Sud, à l'est de l'ancienne province du Transvaal, aujourd'hui le Mpumalanga, au limitrophe Mozambique, Swaziland et Natal, où c'est une espèce menacée par l'augmentation de l'agriculture et des constructions (habitats et barrages), elle y est théoriquement protégée.

    illustration : planche 54, dans Edwards's Botanical Register par S.A. Drake*, vol. 32 (1846), contributed by the Missouri Botanical Garden, St. Louis, U.S.A.

    Annotations :
    *Balf.f., abréviation botanique pour le botaniste écossais Isaac Bayley Balfour (1853-1922), professeur de botanique à Oxford, il occupe également la chaire de botanique à l'Université de Glasgow, membre de la Société Royal, il a reçu la médaille d'honneur Victoria de la Société Royale d'Horticulture (RHS*).
    *S.A.Drake, illustratrice anglaise Sarah Anne Drake (1803–1857), spécialiste des orchidées, son talent a été rapidement reconnu par Lindley et elle illustre son Sertum Orchidaceum', pour James Batemen, elle illustre 'The Orchidaceae of Mexico and Guatemala' (1837-1843), d'ailleurs un genre australien lui a été dédié Drakaea. Rien que pour The Botanical Register entre 1815 et 1847, elle réalise plus de 1100 planches d'illustration, lire article du Jardin botanique de Kew.
    *Schult., abréviation botanique pour le botaniste, médecin et naturaliste autrichien, Josef (Joseph) August Schultes, père du médecin botaniste Julius Hermann Schultes (1804-1840), il enseigne la botanique à Vienne.
    Avec le médecin et professeur de botanique et entomologiste zurichois Johann Jacob Roemer (1763–1819), il publie la 16e édition du Systema Vegetabilium de Linné, auteur de nombreux ouvrages dont 'Flora Austriaca, 1794 et Flora Capensis, 1823.
    Il est élu en 1821, membre étranger de l'Académie royale suédoise des sciences.
    *RHS, The Royal Horticultural Society, La Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804 qui décerne chaque année The Award of Garden Merit (AGM) à de nouvelles obtentions au cours du Chelsea Flower Show qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres.
    C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    *Roem., abréviation botanique pour le naturaliste suisse Johann Jakob Römer ou Joanne Jacobo Roemer (1763 - 1819), directeur du jardin botanique de Zurich.
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