Nom commun : Arctothèque souci, Dent de Lion du Cap ou Souci du Cap, souvent confondue et vendue sous le nom d'Arctotide ou d'Arctotis.
Localement nommée en afrikaner 'Kaapse Gousblom' et par les anglophones 'Cape Dandelion' (Pissenlit du Cap), Capeweed, Cape Marigold, Australian Cape weed".
Nom latin : Arctotheca calendula (L.) Levyns*, synonymes de : Arctotis calendula L.*, Arctotis calendulacea L., Arctotis speciosa Salisb.*, Arctotis hypochondriaca Willd., Arctotis sulphurea Gaertn., Arctotis superba L., Arctotis tristis L., autres synonymes retenus synonyme : Alloiozonium arctotideum Kunze , Cryptostemma calendula (L.) Druce, Cryptostemma calendulaceum (L.) Druce., Cryptostemma hypochondriacum R.Br., Cryptostemma runcinatum R.Br., Cryptostemma triste (L.) Domin, Cynotis hypochondriaca Hoffmanns.
famille : Asteraceae.
catégorie : vivace aux tiges creuses tomenteuses et rougeâtres, qui peut-être cultiver en annuelle.
port : rosette basale rampante, couvre-sol, s'étalant par enracinement des stolons.
feuillage : persistant en zone 9/10, caduc en cas de petits gels, rosette de feuilles basales poilues, pennatifides à revers blanc et grosse nervure centrale.
floraison : longue du printemps à la fin de l'été, voire plus selon climat, nectarifère, visitée entre autre par certaines espèces de papillons.
Au centre de la rosette de feuilles, capitules de + ou - 5 cm, de fleurs hermaphrodites tubules, cernées d'étroites ligules ne s'ouvrant qu'en présence du soleil.
couleur : jaune pour les ligules, fleurons au centre tirant sur l'orangé.
fruits : akènes laineux brunâtres, les graines ingérées par un animal peuvent être mortelles. La propagation naturelle des graines est effectuée par le vent, l'eau et elles se fixent dans la laine des toisons et sur le pelage.
hauteur : 0.10-0.25 m avec un étalement à l'infini.
plantation : au printemps.
multiplication : par division des stolons au printemps.
sol : sec ou frais, riche ou fertile, mais il accepte un terrain pauvre où il est moins envahissant, acide ou neutre ou alcalin, apprécie le calcaire
Dans un terrain très sec, l'arctothèque ne fleurira et ne se développera qu'au printemps.
emplacement : soleil, mi-ombre lumineuse.
entretien : juste supprimer les fleurs fanées pour limiter la montée en graines.
origine : le long de la côte de l'Afrique du Sud, endémique à la province du Cap, au KwaZoulou-Natal et Mozambique, consulter la carte.
Introduite aux USA, en Argentine et au Chili, au Japon, Nouvelle-Zélande et en Australie où elle est répertoriée comme envahissante.
En France, l'espèce a été signalée, en Corse, dans les Pyrénées-Atlantiques et dans Landes, elle est également présente au Maroc, en Tunisie, dans la Péninsule ibérique et aux îles Canaries, en Italie et en Israël.
zone : 8 - 11, U-K hardiness H2, USDA zones 8a -10b, une fois installée, elle est parfaitement adaptée à la sécheresse et aux embruns.
NB : son nom Arctotheca vient du grec 'arktos' qui désigne l'ours et 'theka' qui désigne le fruit, faisant allusion au type d'akène présent sur les capitules et son nom spécifique calendula faisant référence au souci, mot venant du latin 'calendae' ou 'calendes', qui désigne le premier jour du mois, mais aussi un indicateur d'ensoleillement, puisque les capitules ne s'ouvrent qu'en présence du soleil.
Cette Dent de Lion du Cap, trouve sa place dans les jardins en bord de mer et les jardins secs en tant que couvre-sol, sur les talus et dans les dunes, dans les plates-bandes, les massifs ou dans les rocailles, colonisant rapidement, si les conditions lui conviennent ; si on ne la contrôle pas, elle peut devenir envahissante, elle fait d'ailleurs partie dans certains pays, de la liste des aliens*.
Attention, certaines personnes peuvent développer des dermatites de contact et elle peut provoquer le rhume des foins.
Ce genre ne comprend que 5 espèces de vivaces, certains auteurs la considèrent comme un genre à part, ne comportant qu'une seule espèce, des espèces qui sont toutes originaires de l'Afrique du Sud et du limitrophe Mozambique.
En Australie où elle a été introduite depuis l'Afrique du Sud, par inadvertance dans du fourrage, accrochée à la toison du bétail ou sur ou dans, des emballages. Elle est devenue, aujourd'hui, une adventice redoutable, car dans certaines régions, elle est l'espèce dominante dans les pâturages, les prairies côtières, modifiant l'habitat naturel, allant jusqu'à y former des peuplements monospécifiques impénétrables. De plus, elle se mélange aux cultures de blé, avoine, orge, colza et aux légumineuses, occasionnant des pertes de rendement conséquent.
Il a été constaté, qu'elle avait un impacte sur la santé du bétail en diminuant son poids et la production du lait, car elle stocke dans ses parties, le cadmium, un métal lourd présent dans les engrais phosphatées, qui a aussi un effet sur la qualité du lait, sur la production du bétail et la production céréalière.
En Californie, là où c'est implantée, une variété plus agressive qu'ailleurs, dans les zones riveraines, elle prend le pas, sur les autres espèces végétales indigènes.
Pour l'Europe, on suppose, qu'elle a été introduite au 19e siècle, par l'intermédiaire d'une contamination de semences de légumineuses en provenance de l'Australie, actuellement, elle est en train de se répandre sur l'ensemble du pourtour méditerranéen.
Les autres espèces du genre :
- Arctotheca forbesiana (DC.) K.Lewin, synonyme Gazania forbesiana Harv.<, Gazania forbesiana DC., Gazania subbipinnata DC., Cryptostemma forbesianum (DC.) Harv., au sud-ouest, dans la province du Cape, aux alentours de Cape Town, sur des tiges franchement rougeâtres et poilues, floraison aux ligules jaune pâle et jaune orangé en coeur.
- Arctotheca marginata Beyers qui est endémique au nord de la province du Cap - Nieuwoudtville en zone semi-aride.
- Arctotheca populifolia (Berg.) Norlindh, synonyme Arctotheca nivea (L.f.) K. Lewin, Arctothèque à feuilles de populage, 30 cm de haut, à feuilles tomenteuses, ne s'étale pas, pousse même dans le sable, tolère bien les embruns.
- Arctotheca prostrata (Salisb.) Britten, synonyme de Arctotheca repens J.C. Wendl., synonyme Arctotheca grandiflora Schrad., endémique à la province du Cap, dans la région du Cap de Bonne Espérance ainsi qu'en Namibie, floraison d'un jaune un peu plus jaune orangé, de 19 à 21 ligules plus larges, fleurons en coeur tirant sur le marron.
Dans l'abécédaire, consulter les Arctotis et Gazania :

Annotations :
Levyns, abréviation botanique pour la botaniste-taxonomiste sud-africaine Margaret Rutherford Bryan Levyns (1890-1975), qui, initialement en 1914, a exercé comme professeur de mathématique au South African College de Cape Town, avant de se dédier définitivement à la botanique. Elle rentre en Angleterre pour étudier l'horticulture et la génétique à l'Institut John Innes de Norwich. Lorsque la guerre éclate, elle abandonne ses recherches et travaille dans une usine de munition jusqu'à ce qu'elle rentre en 1916, en Afrique du Sud, pour donner des conférences à l'Université du Cap jusqu'à sa retraite en 1945, mais elle y a poursuivi ses recherches au laboratoire jusqu'à l'âge de 80 ans, tout en rédigeant plus de 1700 articles qui ont été publiés dans "Standard Encyclopaedia of South Africa".
Elle est l'auteur d'un Guide de la flore de la péninsule du Cap, publié en 1929, suivi d'une édition révisée en 1966.
En 1933, elle présente, pour son doctorat, une monographie sur le genre Lobostemon (Boraginaceae) et elle rédige des contributions majeures à la flore de la péninsule du Cap, éditées par Adamson et Salter.
Elle est l'une des premières femmes à devenir membre de la Royal Society of South Africa, dont elle en sera la présidente en 1963.
Son herbier sur l'Afrique australe, composé des espèces de l'Afrique du Sud et du Zimbabwe, est conservé au Muséum d'histoire naturelle de Pretoria, et ses taxons, identifiés et conservés dans Bolus Herbarium, ont été publiés dans le Journal of South African Botany.
Les femmes ont apporté une contribution significative à la botanique de l'Afrique australe, lire la publication d'Estrela Figueiredo et Gideon F. Smith sur Researchgate, Nelson Mendela University.

*liste des aliens en France, l'Agence Méditerranéenne de l'Environnement du Languedoc-Roussillon (AME) et l'Agence Régionale Pour l'Environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur se sont associées au Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles pour mettre en place un dispositif régional et européen sur les plantes envahissantes ; en juillet 2003 l'AME a réalisé des fiches sur les plantes envahissantes de la région méditerranéenne, télécharger le pdf.
Liste catégorisée des espèces végétales exotiques envahissantes (émergeantes, implantées et invasives) de la région Grand Est, consulter le pdf, mars 2020.
natacha mauric © 02/01/2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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