Anemone pulsatilla, Pulsatilla vulgaris  - Anémone pulsatille
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    pulsatilla vulgaris les premiers jours d'avril
    Brighton Plants ©
    Nom commun : Anémone pulsatille, Pulsatille commune, Fleur de Pâques, Coquelourde, Coquerelle, l'Herbe au vent, nommée par les anglophones 'Pasqueflower, Pasque, Prairie smoke, Meadow A15:28 06/02/2023nemone', en allemand 'Pasque Blumensamen'.
    Nom latin : Anemone pulsatilla L.*, synonymes Pulsatilla vulgaris Mill.*, Pulsatilla amoena Jord.*, Anémone collina Salisb.*, Anemone nemerosa L.*, Anemone pratensis Sibth., Anemone sylvestris Vill., et 12 autres ainsi que 8 noms non résolus, consultables sur The Plant list.
    famille : Renonculaceae.
    catégorie : vivace herbacée à souche tubéreuse, aux rhizomes rampants à dormance estivale.
    feuilles : caduc, veluu, vert foncé, à gris-vert argenté. Feuilles de forme oblongues, bipennatiséquées, découpées en lanières soyeuses à reflets argentés pour les nouvelles pousses.
    floraison : au printemps courant avril-mai, une trentaine de fleurs inclinées se retressant progressivement vers le soleil, à l'odeur un peu âcre et peu agréable, visitée par les abeilles.
    Dans un calice soyeux sur le revers à 6 sépales oblongs-elliptiques, fleurs campanulées de 5 à 7 cm à 6 sépales pétaloides, couvert de poils soyeux à reflets argentés, disposés en quinconce par 3
    couleur : du violet à l'améthyste, au byzantin et à l'héliotrope jusqu'au pourpre ou lie de vin pour les cultivars, gros bouquet d'étamines jaune d'or.
    fruits : nombreuses akènes surmontés d'une aigrette soyeuse formant une houppette, les graines se récoltent courant juin-juillet avant qu'elles ne soient dispersées par le vent.
    croissance : peut être difficile à établir par la suite croissance moyenne.
    hauteur : 0.30 à 0.40 m pour un étalement, avec le temps de 20 à 30 cm.
    plantation : à l'automne ou au printemps à 3 ou 4 cm de profondeur, bien choisir son emplacement, car elle n'aime pas être déranger, cela peut nuire à son développement.
    multiplication : à l'automne par semis en place, dès la maturité des graines, ou sous châssis à 20 ° C de mars à mai, la levée est irrégulière, compter un bon mois, également par boutures de portion de touffe basale avec racines ou en hiver boutures de portion de racines.
    sol : humifère, riche, légèrement humide, mais surtout bien drainé, avec une préférence pour le calcaire .
    emplacement : soleil.
    zone : 5-9, U-K hardiness H5, USDA zones 4-8, tolère aisément jusqu'à - 25°C et supporte les expositions au vent, ainsi qu'une seconde ligne dans les jardins côtiers.
    origine : centre de l'Europe et les îles britanniques jusqu'à l'est de l'Europe jusqu'en Ukraine, dans les pelouses sèches et calcaires, dans les éboulis et rocailles alpines, jusqu'à une altitude entre 1 200 et 1 000 m, parfois plus; présent en France, dans le sud du Massif central et au nord-est dans les Alpes.
    entretien : ne pas déranger, laisser la vivre.
    maladies et ravageurs : sans maladie, juste visitée par les escargots et les limaces, dédaignée par les cervidés et les lapins.
    NB : son nom Anemone vient du grec 'anemos' qui désigne le vent, un courant d'air, de vent faisant référence soit au fait que ses tépales sont vite détachés par le vent, soit parce que ses akènes plumeuses sont emportées au loin au moindre coup de vent. Un nom qui lui aurait été attribué par le philosophe et savant grec Théophraste qui fut un des premiers botanistes, à qui l'on doit entre autre 'Recherches sur les plantes, les causes des plantes', et son nom spécifique pulsatilla vient du verbe latin 'pulsare' qui signifie pousser, agiter ou secouer, faisant référence aux aigrettes plumeuses des akènes qui s'agitent au vent. Il lui a été donné par le médecin, naturaliste siennois Pietro Andrea Mattioli plus connu sous le nom de Matthiole*.
    Dans son milieu naturel, sa cueillette y est interdite comme bien d'autres plantes sauvages, elle peut y être confondue avec deux autres montagnardes, la Pulsatille des montagnes Pulsatilla montana qui est d'un violet plus foncé, presque noir, présente au Queyras et dans le Briançonnais et la Pulsatille de Haller Pulsatilla halleri qui a des fleurs un peu plus grandes, maisd'un violet beaucoup plus pâle, qui, elle, figure sur la Liste rouge mondiale des espèces menacées, présente dans les Alpes-Maritimes, Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes et Vaucluse ; vous pouvez comparer les 3 espèces sur Flore-Alpes.
    Au jardin, cette Pulsatille commune a sa place dans les rocailles, les jardins alpins et les jardins de gravier, en couvre-sol, sur le devant des bordures et des massifs, une alpine primée par la RHS* avec The RHS Award of Garden Merit (AGM).
    Ce genre comprenait plus de 553 noms d'espèces connues après révision en 2013 seulement 159 noms d'espèces ont été retenus, puis 304 autres noms sont considérés comme des synonymes et 90 autres sont non résolus ou invalides. Ce sont toutes des espèces de vivaces à tubercules ou vivaces rhizomateuses, originaires des zones tempérées de l'hémisphère nord, de l'Asie et quelques-unes originaires de l'hémisphère sud en Afrique australe, Amérique du Sud notamment en Argentine et au Chili.
    En 1867, elle a inspiré à un compositeur M. E Chaves, une polka-mazurka pour piano : op. 35 qu'il a dédié à Mme Saulnier née de Chauvigny de Blot, la partition est consultable en ligne à la Bnf.
    En France, sont présentes 4 espèces (2 violettes et 4 sous-espèces blanches : Anemone halleri, Anemone pulsatilla, Anemone rubra, Anemone vernalis, Anemone alpina subsp. alpina, Anemone alpina subsp. apiifolia, Anemone scherfelii subsp. cyrnea (Pulsatille de Corse), Anemone alpina subsp. millefoliata, dans les pelouses sèches, les pierriers et les versants rocailleux du Jura, des Alpes, du Massif central et des Pyrénées.
    Pulsatilla vulgaris 'Eva Constance', 3 mai U-K
    Pulsatilla vulgaris 'Eva Constance' © Brighton Plants
    Parmi les cultivars, citons :
    - Pulsatilla vulgaris 'Alba', de 15 à 20 cm, aux fleurs de 8 cm, d'un blanc pur, aux étamines d'un jaune citron aux anthères doubles jaune d'or.
    - Pulsatilla vulgaris 'Eva Constance', de 15 à 20 cm, aux anémones d'un rouge pourpré, photo ci-contre.
    - Pulsatilla vulgaris 'Rote Gloke' ou 'Röde Klokke', de 15 à 20 cm, aux fleurs d'un rouge cramoisi.
    - Pulsatilla vulgaris 'Rubra', de 15 à 20 cm avec le temps, forme une touffe de 20 cm, fleurs d'un rouge framboisé, corolle à 7 pétales duveteux sur le revers.
    Propriétés et utilisations :
    Attention, comme toutes les autres du genre, c'est une plante toxique pour l'homme et les animaux domestiques, qui peut provoquer en cas d'ingestion des vomissements, des diarrhées, des difficultés respiratoires voir des convulsions, sa sève âcre est irritant, mettre des gants et penser à se laver les mains ensuite.
    Elle contient de l'anémonine, depuis des siècles, elle est connue pour ses propriétés antibactériennes, antinévralgiques, antispasmodiques, sternutoires, sédatives et vésicantes.
    Dans les pharmacopées traditionnelles, son feuillage et ses rhizomes étaient utilisés pour traiter les dartres et la coqueluche.
    Aujourd'hui, elle est surtout employée en homéopathie pour traiter les troubles de la circulation sanguine, les troubles digestifs et gynécologiques et elle est prescrite en ORL, son utilisation est déconseillée, sans avis médical, pour les patients ayant une sinusite ou une otite, dans ces pathologies, la pulsatille risque de provoquer des complications.
    Autres espèces présentes dans l'Encyclopédie :
    - Pulsatilla alpina (L.) Delarbre, Pulsatille des Alpes, consulter sa fiche.
    - Pulsatilla rubra Delarbre, Pulsatille rouge, Fleur de Pâques, Coquelourde, consulter sa fiche.

    Annotations :
    *Jord., abréviation botanique officielle, pour le botaniste lyonnais Alexis Jordan (1814-1897).
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnæus, médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'. Il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année, à partir de 1741, la médecine puis la botanique jusqu'en 1772, il est le fondateur de l'Académie des Sciences de Suède.
    *Matthiole, médecin, naturaliste siennois Pietro Andrea Mattioli (1500 -1577), on lui doit de forts célèbres Commentaires sur Dioscoride et sur sa Materia medica (Venise 1554) dont il ne reste que 6 livres qui ont été maintes fois traduits.
    *Mill., abréviation botanique pour le jardinier, botaniste écossais Philip Miller (1691-1771), nommé surintendant en chef du Jardin botanique de Chelsea (Apothecaries’ Garden 1673), l'un des plus anciens jardins botaniques, qui, est aujourd'hui connu, sous Chelsea Physic Garden de Londres.
    On lui doit l'ouvrage de référence pour les jardiniers du 18e 'The Gardener's Dictionary' du jardin de Chelsea, édité à Londres de 1755 à 1760, illustré de nombreuses gravures de Ehret, Lancake et John Miller. Dans ce vieux jardin botanique, il y cultive, de nouvelles espèces comme l'Arum d'Éthiopie.
    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    *Salisb., abréviation botanique pour le botaniste britannique Richard Anthony Salisbury (né Markham) (1761-1829), un homme ayant eu un passé financier peu scrupuleux, qui fut un farouche opposant à la nomenclature de Linné, boudé par un bon nombre de ses contemporains, rejeté par ses confrères botanistes lorsqu'ils découvrirent qu'il s'était approprié l'oeuvre d'un autre botaniste.
    natacha mauric © 02.01.2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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