Malpighia glabra - Acérolier, Cerisier des Antilles
Portail de Jardin! L'Encyclopédie


    Malpighia glabraen septembre
    Cerlin Ng © Flickr septembre
    Nom commun : Acérolier, Acérola, Moureiller des jardins, Malpighier glabre, Cerisier des Antilles, Cerisier des Barbades ou encore Cerisier des Indes occidentales, nommé localement 'Acerola, Manzanita' et par les anglophones 'Dwarf Barbados Cherry, Barbados Cherry, West Indian Cherry, Wild crapemyrtle' en espagnol 'Cerezas Indias'.
    Nom latin : Malpighia glabra L.*, autrefois connu sous Malpighia punicifolia L., synonymes, Malpighia biflora Poir., Malpighia dicipiens Sessé & Moc.*, Malpighia undulata A.Juss., et 12 autres noms dont 6 sous espèces, consultable sur The Plant List.
    famille : Malpighiaceae.
    catégorie : arbuste pyrophyte au tronc tortueux à l'écorce rugueuse et grisâtre, les jeunes pousses sont jaunes.
    port : élancé, très ramifié à cime arrondie.
    croissance : lente.
    feuillage : persistant ou semi-caduc, selon climat, vert foncé, coriace, brillant sur le dessus et glauque sur le revers. Des feuilles opposées (7 à 9 cm x 2 à 5 cm) ovales à elliptiques, stipulées à la base du limbe, avec la présence de part et d'autre d'une glande, pourvues d'un court pétiole.
    floraison : sous climat approprié, sporadiquement, tout au long de l'année, (USA entre mars et décembre), des petites fleurs, réunies en ombelles axillaires, nectarifère, visitée par les abeilles qui en assurent la pollinisation, les bourdons, les oiseaux et certaines espèces de papillons.
    Des fleurs hermaphrodites, à 5 pétales spatulées, à marge ondulée et frangée, 10 étamines, 1 pistil à 3 carpelles, des sépales verts glanduleux et brillants.
    couleur : rose bonbon à rose soutenu, rose lavande ou blanc ou rose et blanc, étamines d'un éclatant jaune d'or.
    fruits comestibles : appelés cerises acérola ou acéroles, des petites drupes sphériques, charnues d'un jaune-rouge à rouge rosâtre de 1,5 à 2,5 cm, à la pulpe juteuse, acidulée d'un rouge-orangé à 3 petits noyaux triangulaires. Il faut compter entre 20 et 25 jours entre la floraison et la fructification d'octobre à mai, qui est convoitée et engloutie par les oiseaux locaux, il y a 5 en gros, récoltes dans l'année.
    Les fruits mûrs sont mous et leur peau est très fine, ils sont rapidement endommagés, ils sont généralement transformés en jus immédiatement, sur place après les récoltes ; ce qui fait, qu'il est difficile d'apercevoir des fruits crus en dehors des zones de production.
    illustration : planche 79, page 145 d'Antonio Condal ou Benito Palto dans 'Illustrators of the New World. The Image in the Spanish Scientific Expeditions of the Enlightenment' Miguel Angel Puig-Samper, sous la direction du botaniste suédois Peter Loefling (1729 - 1756) disciple le Linné, contributed by Real Jardín Botánico de Madrid. Cliquer sur l'illustration pour voir le grand format ou consulter l'intégralité de la parution de Miguel Angel Puig-Samper, Instituto de Historia, CCHS-CSIC, Madrid, Spain.
    hauteur : 1.50 à + 3 m. pour un étalement moindre.
    plantation : sous climat doux au printemps ou à l'automne, ailleurs à cultiver dans des potées que l'on rentre sous serre l'hiver ou comme le font les Japonais, à l'intérieur près d'une fenêtre ensoleillée.
    multiplication : elle est principalement effectuée par greffage, également, par boutures à talon de tiges aoûtées ou encore par semis.
    sol : tous, même sec et pauvre, adapté au calcaire, avec une préférence légèrement acide et neutre, humide ; son milieu naturel est sablonneux, argileux et loameux.
    emplacement : soleil tamisé, mi-ombre.
    zone : 10 - 12, USDA zones 10, tolère jusqu'à - 2 à 3 °C et de brèves gelées lorsqu'il est établi, il peut tolérer la sécheresse, mais pas les embruns.
    origine : les avis sont très partagés sur son origine des Amériques en zone tropicale ou des Petites Antilles, jusqu'à une altitude de 1500 m dans le matorral, les broussailles, les fourrés, le long des routes, dans les plaines sablonneuses et dans les palmeraies naturelles. Certains vont jusqu'à affirmer qu'il viendrait de l'extrême sud du Texas.
    Cultivé pour ses fruits en zones tropicales et subtropicales au sud du Texas, dans la région d'Austin, en Floride et en Californie, à l'est et au sud du Mexique, en Amérique centrale etau sud de l'Amérique du Sud, notamment, au centre du Brésil et au sud du Pérou, ainsi que dans les Grandes Antilles.
    entretien : sous nos climats à cultiver en pot, arroser régulièrement en prenant soin de laisser sécher le substrat entre 2 arrosages, et durant la période de croissance, effectuer toutes les 3 semaines, un apport d'engrais organique pour arbre fruitier.
    maladies et ravageurs : c'est la plante hôte larvaire pour certaines espèces de papillons nocturnes et du Cassius bleu Leptotes cassius.
    Malpighia emarginata - Barbados cherry en septembre
    Forest & Kim Starr © Malpighia emarginata Hawaï septembre
    NB : son nom Malpighia lui a été donné en souvenir du Médecin, anatomiste, philosophe, professeur d'Université bolognais Marcello Malpighi (1628-1694), il fut le pionnier dans l'utilisation du microscope, on lui doit les premières descriptions anatomiques du cerveau, du foie, de la rate, des glandes, des os et des poumons.
    Tout au long de sa carrière, il fut controversé et ses travaux furent fortement critiqués, mais en 1669, il devient membre de la Royal Society de Londres.
    Il fut considéré comme étant le père de l'histologie végétale et ses travaux sont décrits dans Plantarum Anatome (Londres - 1671).
    Des parties de notre anatomie où de celles des insectes portent son nom comme les corpuscules ou les glomérules de Malpighi ou encore l'épithélium malpighien et son nom spécifique 'glabra' vient du latin 'glaber' qui signifie glabre, faisant allusion à l’aspect lisse de ses feuilles et son autre nom punicifolia qui vient de punica' nom donné au grenadier, donc feuilles de grenadier.
    Le nom d'acérola, lui a été donné par les conquistadores espagnols au 16e siècle, lorsqu'ils l'ont découvert, ils l'utilisèrent immédiatement pour lutter contre le scorbut, maladie mortelle qui ravageait les équipages, dû à une carence en vitamine C, dans les vivres qu'ils avaient embarqués pour vivre durant ces longs mois de traversée. Ce mot aurait une origine arabo-andalouse 'azza rùra, az zou roûr'. Il ne faut pas le confondre avec l'azerolier, azarolier (Crataegus azarolus) qui produit des fruits comestibles, les azeroles ou cenelles.
    Sous climat approprié, l'Acérolier est l'arbuste à planter en sujet isolé, dans les massifs arbustifs, le long des cheminements ou dans la composition de haies, ou simplement dans des potées ; il est recherché par les amateurs de bonsaïs.
    Introduit en Europe par les Espagnols et les Britanniques, et ce n'est qu'en 1958 que l'acerolier arrive au Japon où il a été introduit qu'en 1958, depuis l'Université d'Hawaï, par le professeur Henry Nakasone (1920-1995) le spécialiste des fruits tropicaux, pour le cultiver pour la première fois sur l'île d'Okinawa dans la région de la ville de Motobu et par la suite à l'extrémité sud de l'île de Kyushü, dans la région de Kagoshima, d'ailleurs à Okinawa, ils se servent de sa culture comme une ressource touristique de mai jusqu'en octobre, le 12 mai est férié à Motobu, c'est la fête de la première récolte qui est effectuée la plupart du temps, quotidiennement par des personnes âgées.
    Ce genre comprend 45 espèces d'arbustes et d'arbres persistants sous climat approprié aux drupes comestibles, tous originaires des Antilles ou de l'Amérique centrale et Amérique du Sud.
    Propriétés et utilisations :
    Les acéroles sont consommées fraîches, telles que, ou sous forme de jus, à consommer rapidement, car avec la chaleur, elles ne se conservent pas ; elles entrent dans la confection de confitures, compotes, conserves, de boissons fermentées légèrement alcoolisées ou encore comme additif acidulant dans les jus de fruits. Le jus de fruit pur est extrait sur place et il est concentré par lyophilisation.
    L'acérole est très riche en acide ascorbique (vitamine C), sa teneur est très élevé, environ 4 g pour 100 g de fruits, en vitamine A et B, B6, calcium, fer, magnésium et phosphore et des bioflavonoïdes qui renforcent l'organisme agissant notamment les globules rouges, contient des anti-radicaux libres, des anti-oxydants à effet régénérateur et anti-âge qui renforce le système immunitaire et fixe le calcium, évitant la déminéralisation. La vitamine C permet de fixer le fer dans l'organisme.
    Dans les années 1950, des études scientifiques ont été menées, mettant en avant ses propriétés, c'est alors qu'elle commence à être commercialisée. Fréquemment prescrite pour traiter les convalescents, le surmenage, les asthénies, les fatigues, les états grippaux, elle a la réputation d'exciter l'appétit et favoriser la reprise du poids.
    Dans les pharmacopées traditionnelles amazoniennes, l'acérola est prescrit en décoction, pour traiter les dysenteries, les diarrhées et les troubles hépatiques.
    Elle est réputée renforcer les défenses naturelles et le système immunitaire et fortifier en cas de fatigue, surmenage et stress.
    L'acérola est utilisé dans l'industrie pharmaceutique et parapharmaceutique, pour confectionner des gélules, cachets, pastilles et poudre, elle entre aussi dans des préparations vitaminées.
    Il existe deux types d'acérola, des variétés de fruits acides avec une forte teneur en acidité et des variétés douces avec une acidité moindre et plus douce, elles sont adaptées à l'alimentation crue. Dans ces deux groupes, il existe différentes variétés qui diffèrent par la taille des fruits, le goût et la teneur en vitamine C et dans les deux des variétés naines recherchées pour la confection de bonsaïs.
    Les variétés les plus sucrées sont : 'Cherry Spain, Cherry Thailand, Florida Sweet, Hawaiian Queen, Manoa Sweet (aigre-doux d'Hawaï), Ruby Tropical' et les variétés acides utilisées pour la transformation, les plus connues sont ' Levork, Mauna Wheelie, Puerto Rico, Red Jumbo et Vermont'.
    Real Jardín Botánico de Madrid
    Autres espèces connues :
    - Malpighia coccigera L.*, synonymes Malpighia coccifera Reichard, Malpighia heranthera Wright ex Niedenzu, >Malpighia heteranthera R. Wight III, Malpighia heteranthera Wright ex Niedenzu, Malpighia variifolia Turcz. , l'Azotacaballo, nommé 'Dwarf Holly, Miniature Holly, Singapore Holly', originaire des Antilles, petit arbuste de moins de 1 m de haut et de large, au feuillage rappelant un peu celui du houx, floraison estivale rose pâle, des baies comestibles d'un rouge cerise. Sous climat approprié, il est couramment utilisé pour confectionner des haies basses, zones 10-12, cliquer sur la photo pour en découvrir 21 autres prises à Hawaï.

    - Malpighia emarginata DC, synonymes Malpighia berteroanaSpreng., Malpighia lanceolata Griseb., Malpighia retusa Benth., Malpighia umbellata Rose, l'Acérolier échancré, c'est la Cerise de Cayenne, Cerisier de Barbade, Cerisier des Antilles, Cerise la côte, nommé par les anglophones 'Acerola cherry, Guarani cherry', originaire des Caraïbes, Porto Rica, de l'Amérique centrale et du sud du Mexique, nord de l'Amérique du Sud au Brésil, petit arbre trapu de 4 m en tous sens, des feuilles persistantes, opposées, ovales-lancéolées, floraison rose bonbon à rose mauve ou blanche, des fleurs avec des pétales dont la marge est ciliée, cultivé en zones tropicales semi-arides. USDA zones 9b-12, cliquer sur la photo des acéroles pour en découvrir.
    Largement cultivé au Brésil, dans des vergers répartis sur l'ensemble du territoire, où sont plantés 18 variétés développées localement par la recherche brésilienne, car Le Brésil est à la fois le plus grand consommateur, producteur et exportateur mondial de l'acérola.

    Annotations :
    *L., abréviation botanique pour le botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), avant d'être anobli en 1757 Carl Linneaus, également médecin, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxonomie et de la nomenclature internationale.
    Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'un ouvrage 'Flora lapponica'.
    En 1741, il enseigne à l'Université d'Uppsala, durant une année la médecine puis la botanique jusqu'en 1772. En 1738, il fonde l'Académie des Sciences de Suède.
    Son herbier, le plus riche de son époque, contenait 7 000 plantes. Il est l'auteur de 'Systema naturae, Genera plantarum' et 'Species plantarum'.

    *Poir., abréviation botanique pour le botaniste, explorateur français Jean-Louis Marie Poiret (1755-1834), qui demeure une année en Algérie, séjour qu'il relate dans 'Voyage en Barbarie : ou lettres écrites de l'ancienne Numidie pendant les années 1785 & 1786, sur la religion, les coutumes & les mœurs des Maures & des Arabes-Bédouins' avec un essai sur l'histoire naturelle de ce pays.
    Un petit genre d'Amérique centrale, Poiretia de la famille des Fabaceae, lui a été dédié ainsi que plusieurs espèces d'origines maghrébines.

    *Sessé & Moc., abréviation botanique pour le médecin militaire, naturaliste aragonais Martin de Sessé y Lacasta (1751–1808). En 1787, il est nommé Directeur de l'expédition scientifique en Nouvelle Espagne (Mexique et Amérique central), son assistant est José Mariano Mociño. Au Mexique, en 1788, il entreprend la création du jardin botanique de Mexico et il initie l'enseignement de la botanique à l'Université, 3 ans plus tard, il se consacre totalement à la botanique et c'est ainsi que, pour le compte du Roi Charles III d'Espagne, il monte une expédition scientifique qui parcourt 6 années durant le Mexique, Cuba, le Costa-Rica et la Californie y collectant des milliers d'espèces, relatées dans 'Catalogo de animales y plantas Mexicanas', édité en 1794.
    Ses collections, il les ramène en Espagne, en 1803, et ce n'est que bien après sa mort, que paraissent ses œuvres maîtresses 'Flora Mexicana et 'Plantae Novae Hispaniae', en collaboration avec Mociño sont publiées en 1888 et 1889, réédité en 1894 à Mexico (consultable en ligne à la BHL).
    Botanical results of the Sessé & Mociño expedition (1787- 1803), consultable au Hunt Institute Archives , Reseña de la expedicon de historia natural dirigida por Martin Sessé BHLibrary.

    *S.Watson, abréviation botanique pour le biologiste, botaniste américain, Sereno Watson (1826-1892), nommé en 1873 à l'Université de Harvard l'assistant de l'Herbier Gray* et plus tard le conservateur. Il publie en 1879,"Revision of the North American Liliaceae : Descriptions of Some New Species of North American Plants, membre de l'American Academy of Arts and Sciences et The National Academy of Sciences.
    natacha mauric © 04.03.2006 ® Jardin! L'Encyclopédie
    Conformément aux conventions internationales relatives à la propriété intellectuelle, la reproduction électronique avec mise à la disposition du public et/ou l'exploitation commerciale sont expressément interdites.




compteur internet