Pavonia makoyana - Pavonie, Goëthée de Makoy
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    Pavonia makoyana - Serre du Jardin botanique de Genève
    Nom commun : Pavonie de Makoy, Goëthée de Makoy, appelée par les anglophones 'Brazilian candles' au même titre que Pavonia multiflora également appelée 'Many-flowered pavonia, Rosy pavonia', en chinois 'Pà péng hua'.
    Nom latin : Pavonia makoyana E. Morren*, synonyme Goethea mackoyana Hook.f.*
    famille : Malvaceae.
    catégorie : vivace herbacée.
    port : buissonnant, élancé à ramification base.
    feuillage : persistant, vert moyen à vert foncé, brillant sur le dessus, sur le revers la nervure médiane est saillante d'un rouge orangé. Feuilles de + ou - 15 cm, simples, elliptiques à lancéolées, acuminées à marge irrégulièrement légèrement dentelée.
    floraison : longue de l'été à la fin de l'hiver, de juillet jusqu'en décembre, chaque fleur dure longtemps.
    En cime, grappe de 12 à 20 fleurs axillaires, solitaires de 5 à 6 cm, dressée à pétales ligulés, calicule à 5 folioles lancéolées, effilées et un calice à 5 lobes ; au centre, colonne staminale saillante (exserte) formée par des étamines soudées, aux anthères réniformes, comme pour les Hibiscus.
    couleur : calice rouge, rose magenta, pétales roses à la base, puis d'un rouge prune, style et étamines d'un rose soutenu, aux anthères au pollen d'un bleu violacé.
    Voir détails dans Flickr avec 'Kew Brazilian candles Palm House'.
    fruits : des capsules, appelées schizocarpes déhiscents formés de 5 bivalves contenant chacune une seule graine (monosperme).
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.80 à 1.80 m sous climat approprié, peut atteindre 3 à 4 m.
    plantation : au printemps ou automne selon le climat, ailleurs cultivé sous serre ou dans des potées que l'on rentre l'hiver.
    multiplication : par semis à chaud entre 19 et 24°C, au printemps et par semis au printemps ou en été par bouturage de tiges aoûtées à chaud, dans un substrat maintenu humide.
    sol : acide ou neutre, surtout bien drainé.
    emplacement : soleil léger ou mi-ombre lumineuse.
    origine : Brésil dans les forêts pluviales, des provinces de Bahia et d'Espirito Santo.
    Introduite depuis le Brésil dans les serres de l'Europe vers 1874.
    zone : 10-12, U-K hardiness H1B, USDA zones 9b-11a, ailleurs à cultiver sous serre.
    entretien : rabattre un peu à la fin de l'hiver, maintenir le substrat humide.
    maladies et ravageurs : exempt de maladie, mais sous serre, peut être sujet aux araignées rouges (red spiders) et aux aleurodes (glasshouse whitefly), un ennemi les blattes Blatta orientalisqui peuvent nocturnement dévorer les feuilles et les parties tendres, elles étaient autrefois présentes dans les serres d'Orchidées et celles des bulbeuses.
    NB : c'est le botaniste Antonio José Cavanilles*, qui dédie le genre Pavonia au botaniste, pharmacien espagnol, José Antonio Pavón Jiménez (1754-1840), qui participe à de longues expéditions au Chili, en Équateur et au Pérou de 1777 à 1788.
    L'Herbier, qu'il réalise en collaboration avec Hipölito Ruiz*, est conservé au Real Jardín Botánico de Madrid.
    On leur doit aussi 'Florae peruvianae et chilensis Prodromus', publié en 1794, seul, il rédige la Nueva Quinología (Nouvelle Quinologie) en 1826.
    Son nom spécifique makoyana lui a été donné en souvenir de Lambert Jacob-Makoy (1790-1873), un ancien mineur passionné de jardinage, qui à partir de 1813 devient l'un des horticulteurs le plus réputé d'Europe, dirigeant à Liège, la Maison Jacob-Makoy, oeuvrant au sein de la Société Horticole Liégeoise.
    Il finance plusieurs expéditions de collecteurs au Brésil et au Mexique, on lui doit l'introduction en Europe, des premières broméliacées et orchidées exotiques.
    Ce genre comprend 150 espèces de vivaces, sous-arbrisseaux, arbrisseaux ou arbustes, originaires des Amériques en zones équinoxiales, tropicales, d'Asie du sud-est et Afrique tropicale.
    Cette Pavonie de Makoy est visible en période de floraison avec d'autres espèces, dans la serre du jardin botanique de Genève, à Kew Garden dans Palm House et plus loin, au Jardin botanique de Rio de Janeiro.
    Parmi les cultivars et hybrides citons :
    Pavoniax gledhillii - au Japon en février
    - Pavonia × gledhillii Cheek, synonyme Pavonia intermedia Hort.*, connu sous le nom de 'Brazilian Candles' est issu d'un croisement entre Pavonia makoyana et Pavonia multiflora, dédié en 1989, au botaniste britannique Dr David Gledhill (1929-), Conservateur du Jardin botanique de l'Université horticole de Bristol jusqu'en 1992, arbuste de 1.20 à 1.80 m de haut, aux feuilles alternes, oblongues d'un vert soutenu, aux nervures plus foncées donnant un aspect légèrement gaufré aux feuilles brillantes, aux fleurs d'un violet foncé et le calicule d'un rose vif, anthères bleu-gris, à découvrir au Jardin du Val Rahmeh de Menton, sous climat approprié, floraison toute l'année, largement cultivée au Japon avec Pavonia intermedia qu'ils nomment japonais 'Pabonia'.
    - Pavonia × gledhillii 'Kermesina', recherchée pour sa petite taille, à des fleurs carmin.
    - Pavonia × gledhillii 'Rosea', floraison d'un rose soutenu.
    - Pavonia multiflora A.St.- Hillaire., Pavonie multiflore, à nombreuses fleurs, un arbuste persistant aux feuilles étroites, linéaires, de 1.50 à 2.50 m à la fin de l'été, de nombreuses fleurs solitaires de 6 cm, d'un rouge rose violacé en partie centrale.
    Propriétés et utilisations :
    Dans les pharmacopées traditionnelles sud-américaines, les feuilles et l'écorce seraient utilisées en usage externe sous forme de cataplasme pour leurs propriétés cicatrisantes.

    Dans l'abécédaire, consulter les autres espèces présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Cav., abréviation botanique pour l'abbé botaniste-naturaliste et géologue espagnol Antonio José Cavanilles (1745- 1804), qui s'installe comme tuteur à Paris en 1777 et c'est au contact d'Antoine Laurent de Jussieu et d'André Thouin qu'il se passionne définitivement pour la botanique, l'un des premiers scientifiques espagnols à appliquer la nomenclature de Linné, c'est lui qui fera la première description du Dahlia et de 42 autres genres d'Amérique du Sud. En 1801, il est nommé directeur du jardin botanique Royal de Madrid où l'on peut voir sa statue.
    *de Jussieu, médecine, botaniste français Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1836), le spécialiste de la classification des plantes, qui à partir du 19 juin 1770, donne des cours de botanique au Jardin royal des plantes, il est nommé en 1800, Directeur du Museum d'histoire naturelle de Paris et 4 ans plus tard, et durant plus de 20 ans, professeur à la faculté de médecine de Paris.
    *Hort., abréviation de la nomenclature botanique qui vient du latin 'hortulanorum' qui signifie des jardiniers, qui désigne un horticulteur inconnu.
    *E.Morren abréviation botanique pour le naturaliste et botaniste belge Charles Jacques Édouard Morren (1833-1886), le spécialiste des Broméliacées, en charge de la chaire de botanique à Liège, qui, courant 1858, reprend la direction du Jardin botanique de l'Université de Liège, il assure plusieurs publications dont la 'Belgique Horticole', journal des jardins, des serres et des vergers (1868 -18 volumes), fondé par son père Charles François Antoine Morren (1807-1858), un célèbre professeur de physique et de botanique qui en 1855 sombre dans la folie.
    En 1836, dans les serres chaudes de l'établissement horticole Jacob-Makoy, il réalise sur deux pieds, la première fécondation artificielle de la fleur de vanille, Vanilla planifolia, voir fécondation en détails.
    Un an plus tard, la fructification est réussie, le pied de vanille présentait une centaine de gousses.
    Expérience relatée par le botaniste français Alire Raffeneau-Delile (1778- 1850), dans 'Notice sur un voyage horticole et botanique en Belgique et Hollande', publié en 1838 aux éditions Sevalle, Montpellier, récit que vous pouvez retrouver en ligne via Books-Google.
    *Ruiz., pharmacien-botaniste castillan, Hipólito Ruiz Lopez (1754-1815), spécialiste des plantes médicinales, qui, à bord du Péruvien 'El Peruano', est responsable de l'expédition scientifique afin d'établir un monopole pharmaceutique sur les plantes sud-américaines, explorant les provinces côtières du Pérou, puis celles du Chili entre avril 1777 et 1788, avec sous ses ordres, le botaniste extremadurien José Antonio Pavón y Jiménez (1754-1844), les dessinateurs José Brunete et Isidoro Gálvez et le médecin-botaniste français Joseph Dombey (1742-1794), qui durant ces années, collectent des graines et constituent des herbiers qui ne parvinrent que partiellement au jardin botanique de Madrid. Abréviation officielle Ruiz
    *Thouin., abréviation botanique pour le botaniste, agronome et académicien André Thouin (1747- 1824), le jardinier en chef du jardin du Roi et créateur de l'école de botanique, il participe à la rédaction de l'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.
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