Spiraea prunifolia - Spirée à feuilles de prunier
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    Spiraea prunifolia © Shirö Kurita*
    Nom commun : Spirée à feuilles de Prunier, en chinois 'Lï yé xiù xiàn jù', en japonais 'Shijimibana, Kogomebana', nommée par les anglophones 'Bridal-wreath spiraea, Bridalwreath Spirea' (Spirée de la couronne de mariée).
    Nom latin : Spiraea prunifolia Siebold & Zucc.* (1840), synonymes retenus, Spiraea prunifolia var. prunifolia, Spiraea crenata var. folia-ovatis Thunb.*, Spiraea crenata var. latioribus Thunb., Spiraea prunifolia var. florepleno Siebold, Spiraea prunifolia var. plena C.K.Schneid., Spiraea thunbergii var. prunifolia (Siebold & Zucc.) Wenz (1888).
    famille : Rosaceae.
    catégorie : arbuste au tronc grisâtre, avec l'écorce des rameaux d'un brun rougeâtre.
    port : érigé, compact, aux rameaux arqués.
    feuilles : caduc, vert moyen virant à l'automne au jaune, orange et rouge, le revers et les jeunes pousses sont pubescentes. Feuilles de 1,5 à 3 cm x 0,7 à 1,4 cm, alternes, ovales-oblongues, à marge dentée et un pétiole, poilu, de 2 à 4 mm.
    floraison : avant l'apparition du feuillage, courant avril-mai, selon climat.
    Corymbes axillaires de 3 à 6 fleurs doubles en forme de pompon Ø 1 à 1,2 cm, à pétales ovales.
    couleur : blanc en coeur blanc légèrement verdâtre. Au printemps, les boutons floraux sont globuleux d'un blanc lavé de rose soutenu, calice vert et pédoncule d'un vert rougeâtre, les deux sont légèrement pubescents.
    fruits : sans fructification.
    croissance : assez rapide.
    hauteur : 0.80 à 2.50 m Ø 1.20 à 2m.
    plantation : à l'automne, d'octobre à novembre, afin de permettre au système racinaire de s'installer.
    multiplication : par boutures de bois semi-ligneux à la fin de l'été ou à l'automne, dans un mélange sablonneux en serre froide, avec un repiquage au début du printemps avant le développement complet des bourgeons ou par boutures de jeunes tiges herbacées au printemps avant la floraison dans un mélange léger + hormone de bouturage, compter pour l'enracinement environ un mois.
    sol : tous, riche en matière organique et bien drainé, acide, neutre ou alcalin (pH 6,5/7,5), elle n'aime pas le calcaire.
    emplacement : soleil, mi-ombre partielle.
    culture en pot : un mélange de terre de jardin et de terreau de feuilles, puis chaque année en février, prévoir un apport d'engrais organique.
    emplacement : soleil, mi-ombre.
    zone de rusticité : 5-9, U-K hardiness H6, USDA zone 5a-8b. Tolère aisément entre -15° et -20 °C, adapté à la pollution urbaine.
    origine : sur les collines et les massifs rocheux jusqu'à 1 500 m d'altitude à l'est et sud-est de la Chine, dans les provinces d'Anhui, Fujian, Guizhou, Henan, Hubei, Hunan, Jiangxi, Shaanxi, Séchouan, dans les provinces côtières du Jiangsu, Zhejiang, Guangdong, Shandong, dans la région autonome du Xinjiang, dans la péninsule coréenne et à Taïwan, consulter la carte.
    Elle a été introduite au Japon, au cours de l'ère Chökyö (1487-88), elle y est nommée Tamayanagi, qui a été remplacé par Shijimibana dans le 'Dictionnaire des fleurs' au cours de la deuxième année de la période Edo*.
    Largement introduite et naturalisée à travers le monde, cette spirée peut devenir envahissante, comme elle l'est, dans certaines parties de l’est des États-Unis.
    entretien : ne pas oublier de l'arroser en été et durant les périodes de sécheresse, prévoir un paillage pour conserver le substrat frais et à la fin de l'hiver, effectuer un apport d'engrais organique.
    En hiver, taille des bois morts et des vieilles branches, taille de mise en forme après la floraison. De temps en temps, lorsqu'elle est déséquilibrée ou dégarnie, rabattre à 20-30 cm du sol.
    maladies et parasites : comme toutes les autres spirées, ses jeunes pousses peuvent être sujettes aux pucerons des spirées Aphis spiraecola (aphids), aux cochenilles à carapace (scale insects) et son feuillage, l'hôte des larves des tenthrèdes cigarières Biennocampa phyllocolpa*, mais il est dédaigné par les cervidés.
    Plus rarement, sensible au mildiou (downy mildew) qui provoque des taches brunâtres sur le feuillage, au feu bactérien (fireblight) et à l’oïdium (powdery mildew).
    NB : son nom Spiraea lui aurait été donné par Charles de l'Écluse*, mot venant du grec 'speira' qui signifie enroulement, spirale, faisant référence à la fructification des follicules spiralés et son nom spécifique prunifolia signifie à feuilles de prunier et non pruineux comme on peut le lire sur certain site marchand, pruineux ce dit pruinosa.
    Spiraea prunifolia 'Pleniflora'
    Aux siècles passés, des couronnes étaient confectionnées avec les rameaux fleuris, notamment celles des mariées, d'où son nom en anglais de Bridal-wreath spiraea.
    Ce genre comprend 80 espèces d'arbustes caducs ou semi-persistants à floraison printanière ou estivale, originaires de l'Europe dont une seule en France, de l'Asie (40 en Chine et 12 au Japon) et 31 espèces de l'Amérique du Nord.
    Cette élégante spirée, aux rameaux délicatement arqués, est parfaite, pour être utilisée en sujet isolé ou non, dans les massifs arbustifs et dans la composition de haies.

    Taxons infraspécifiques conservés après révision du genre :

    • Spiraea prunifolia var. hupehensis (Rehder) Rehder, dans la flore de Chine synonyme de Spiraea hypericifolia Linnaeus var. hupehensis  Rehde, découverte en 1913, se rencontre en Chine, dans les provinces de l'Hubei, Shaanxi où il est nommé 'Wu mào lï yé xiù xiàn jù' dépourvu de poils puisque 'Wu mao lï' signifie prune sans poils, à fleurs simples.

    • Spiraea prunifolia var. pseudoprunifolia (Hayata ex Nakai) H.L.Li, dans la flore de Chine, il est synonyme de Spiraea pseudoprunifolia Hayata ex Nakai, 1915, originaire de l'île de Taïwan, nommé en chinois 'Duö mào lï yé xiù xiàn jù', Duö mào signifie prune poilue, à fleurs simples.

    • Spiraea prunifolia var. simpliciflora (Nakai) Nakai*, découvert tardivement vers 1906, originaire du Japon et de l'est de la Chine dans les provinces du Anhui, Fujian, Henan, Hubei, Hunan, Jiangsu, Jiangxi, Zhejiang où il est nommé 'Dan ban lï yé xiù xiàn jù'. Il est considéré comme l'espèce sauvage type à fleurs simples, qui n'est pas cultivé à des fins ornementales, photo 3.

    Parmi les cultivars, citons :

    • Spiraea prunifolia 'Plena', 1.80 à 2.50 m, en tous sens, port évasé, des feuilles elliptiques à marge dentelée. Dès le mois d'avril, une abondance de fleurs blanches et doubles d'un blanc verdâtre en coeur.

    • Spiraea prunifolia'Pleniflora', 2 à 2.50 au port dressé, aux rameaux retombants, des feuilles ovales à elliptiquesaux nervures marquées. Floraison doubles blanches en coeur verdâtre, légères macules vertes sur les pétales, formant des pompons plus serrés, photo 2.

    Dans l'abécédaire, consulter la liste des huit autres espèces de Spiraea présentes dans l'Encyclopédie.

    Annotations :
    *Biennocampa phyllocolpa, Tenthrède, des pontes, courant juin, les larves ressemblent à une chenille verte légèrement aplatie, elles déforment, enroulent et dévorent le feuillage, s'attaquent à celui des bouleaux, iris, groseilliers, noisetiers et des rosiers.

    *de l'Écluse, Jules Charles de l'Écluse (1526-1609) médecin flamand, botaniste, mycologue et humaniste de la Renaissance, plus connu sous le nom de Carolus Clusius.
    En 1587, à Leyde (Pays-Bas), il est le créateur du premier jardin botanique d'Europe et le premier à y introduire la pomme de terre et la tulipe, considéré comme le fondateur de l'horticulture.

    *Edo, la période Edo va de 1603 à 1867, Edo est le nom d'un hameau perdu dans la plaine de Mussashi, appartenant à une famille de guerriers du même nom qui y fit construire un château, autour duquel se développe une agglomération, c'est le Shogunat des Tokugawa qui ferme le Japon, aux influences étrangères, les Européens sont expulsés et le christianisme est réprimé, lorsque l'ère Tokugawa s'achève, Edo est rebaptisée Tokyo, consulter cette période sur herodote.net.

    *Kurita, botaniste-biologiste japonais Shirö Kurita (1936-2019), en 1958, professeur au département de biologie de l'université de Chiba, nommé professeur émérite en 2001. Docteur en sciences, à l'Université métropolitaine de Tokyo (1949-2011). Il y mène des recherches sur les fougères puis sur les Amaryllidacées japonaises qui se reproduisent sans produire de graines en divisant les bulbes, il a publié l'histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998), hélas son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et d'autres.

    Spiraea prunifolia var. simpliciflora
    *Nakai, abréviation botanique pour le botaniste, taxonomiste, japonais Takenoshin Nakai (1882-1952), il travaille pour le compte du gouvernement et il effectue, de nombreux séjours en Corée et il enseigne la taxonomie à l'Université impériale de Tokyo. On lui doit de nombreux ouvrages dont 'Flora Sylvatica Koreana' édité de 1916 à 1936, en 1927 'Lespedeza of Japan and Korea'.

    *Sieb., abréviation botanique pour le médecin et naturaliste bavarois Philipp Franz Balthazar von Siebold (1796-1866) qui vécut au Japon entre 1823 et 1830, on lui doit l'introduction en Europe via ses établissements de Leide, aux Pays-Bas, de nombreuses nouvelles espèces de la flore japonaise, dont les premiers Hydrangea japonais en 1860-1861.
    Auteur en collaboration avec le botaniste allemand Joseph Gerhard Zuccharini (1797-1848) de la très célèbre Flora japonica, publiée entre 1835 et 1870, en 30 volumes avec des illustrations d'artistes japonais tel que Keiga Kawahara, descriptions et dessins consultables sur le site de l'Université de Kyoto, le volume 2 est consultable à la Bnf.
    Spiraea prunifolia et Spiraea thunbergii sont présentes dans le volume 3.

    *Thunb., abréviation botanique pour le botaniste, naturaliste, explorateur suédois Carl Peter Thalberg (1743-1822), à qui l'on doit la publication de Flora japonica en 1784, suivie de Flora capensis (1807-1812); un genre riche de 200 espèces lui a été dédié Thunbergia et 261 espèces et sous-espèces sous la forme thunbergii.
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