Millettia, Callerya reticulata - Millétie réticulée, Glycine d'été
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    Koizumi © Flickr
    Nom commun : Millétie réticulée, Glycine d'été en chinois 'Jïxuèténg, Lâo jïng téng' (vieille vigne), en japonais 'Murasaki natufuji' nommée par les anglophones 'Evergreen Wisteria, Leatherleaf Millettia', en allemand 'Japanischer Blauregen Milletia', en espagnol 'Glicinia japonesa', cliquer sur la photo pour en découvrir d'autres sur Flickr.
    Nom latin : Millettia reticulata Benth.* (1852), c'est le synonyme de Callerya reticulata (Benth.*) Schot, qui a pour autres synonymes Callerya reticulata var. stenophylla (Merr. & Chun) XY Zhu, Millettia championii Benth., Millettia cognata Hance, Millettia kiangsiensis Z.Wei , Millettia purpurea Yatabe*, Wisteriopsis reticulata (Benth.) J.Compton & Schrire (2019)
    famille : Leguminosae ou Fabaceae.
    herbier : consulter 15 spécimens sur JSTOR Global Plants.
    catégorie : liane vivace arbustive à l'écorce ligneuse, fibreuse d'un brun rougeâtre, qui sur les jeunes pousses est pubescente.
    port : buissonnant, très ramifié, retombant.
    feuilles : selon climat persistant ou semi-persistant, coriace vert soutenu. Feuilles alternes, imparipennées de 6 à 9 cm de long x 2 à 2.5 cm composées de 5 à 9 folioles oblongues à stipules triangulaires, la dernière est plus grande.
    floraison : en été, parfum légèrement camphrée, nectarifère et pollinifère visitée par les abeilles, les colibris et les papillons et les fourmis.
    Inflorescences terminales en panicules axillaires en grappes pendantes de 12 à 18 cm de long à bractées acuminées, triangulaires, d'environ 2 mm, un court pédicelle et des petites fleurs en forme de pois de ± 1,4 cm de Ø.
    couleur : rose, rouge violacé à violet pourpre avec une macule jaune vers la base, tirant sur le bleu violet à mauve pour les boutons floraux, calice blanc verdâtre puis rosâtre.
    fruits : courant septembre-octobre, des gousses déhiscentes, veloutées, légèrement convexes et aplaties, contenant de 3 à 6 graines noires de 8 à 10 mm, lorsqu'elles parviennent à maturité, les minces valves s'ouvrent en s'enroulant et en projetant les graines au loin.
    croissance : moyenne.
    hauteur : 3 à 4.50m Ø de ± 1 m à 1.80 m.
    plantation : selon climat au printemps ou à l'automne.
    multiplication : par semis à chaud entre 20 et 21 °C, avant de semer faire tremper les graines dans de l'eau tiède durant une journée, par bouture à talon courant mars, par marcottage de portions de tiges.
    sol : acide à neutre PH 5,6 - 7,5, riche en humus, frais mais bien drainé. Peut se cultiver, dans des potées, que l'on rentre l'hiver en serre froide à 10 °C.
    culture en pot : bonne terre de jardin et compost, arroser régulièrement, effectuer un apport d'engrais pour plantes à fleurs toutes les 2 semaines toujours sur un substrat humide.
    emplacement : soleil, mi-ombre partielle quelques heures dans la journée.
    zone de rusticité : 9-11 une humidité ambiante avoisinant les 60 %, tolère sur de courtes périodes jusqu'à -8°C, U-K hardiness H3, USDA zone 9b-11a, une fois installée, supporte des périodes de sécheresse.
    origine : dans les fourrés et les haies, le long des cours d'eau en lisière de forêts des îles Nansei et de Taïwan, au sud et au centre de la Chine, présente au nord-est du Vietnam et en Malaisie, consulter la carte.
    entretien : arroser régulièrement mais sans excès, la taille s'effectue comme pour la glycine.
    maladies et ravageurs : peut être sujet aux pucerons (aphides) et visitées par les fourmis (ants) pour son nectar.
    NB : son nom Millettia est dédié au collecteur britannique Charles Millett (1792-1873), qui de 1809 à 1834, oeuvre en Chine dans la ville de Canton puis, durant 6 années à la procure de Macao, au Sri Lanka et au Malabar pour le compte de la Compagnie des Indes Orientales ( Honorable East India Company). Tout au long de son séjour, il fait parvenir des spécimens chinois au jardin botanique de Glasgow et correspond avec W.J. Hooker. Et son nom spécifique reticulata signifie réticulée faisant référence à la nervation de son feuillage.
    Son autre nom de Callerya est dédié au missionnaire français Joseph-Marie Callery (1810-1862), éminent sinologue qui sert d'interprète lors de la signature d'un important Traité* entre la Chine et la France, qui séjourne en Chine et collecte de nouvelles espèces botaniques, notamment en 1858 le Pyrus calleryana, le Poirier de Callery.
    Cette Glycine d'été, qui fixe l'azote dans le sol, trouve sa place dans les jardins au doux climat loin des gazons trop riches en engrais azoté, sur une tonnelle, pergola, arche, un treillage ou clôture, plantée à l'arrière-plan, contre un muret dans les mixed border et les massifs devant une rampe d'escalier ou simplement dans des potées pour animer claustras et treillis sur les balcons, patios et terrasses. Elle est recherchée pour être cultivée sous forme de bonsaïs, principalement au Japon Millettia japonica, Hime Fuji à petites folioles, voir photo.
    Millettia japonica Satsuma en fleurs fin août au Japon
    Sirö Kurita* ©
    Le genre Millettia comprend plus de 210 espèces et le genre Callerya comprenait 116 noms d'espèces référencés, après révision de 2012, seulement 33 noms ont été acceptés et 72 autres noms ont été retenus comme étant juste des synonymes et 11 autres ne sont pas résolus à ce jour.
    Propriétés et utilisations :
    Dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, elle est nommée Ji xue teng', ses tiges et ses racines sont prescrites pour traiter les douleurs et les troubles du cycle menstruel (dysménorrhée, aménorrhée) et comme tonique pour la circulation sanguine.
    Elle est réputée pour ses propriétés anti-inflammatoires et prescrite pour soulager l'engourdissement des mains et des pieds, la polyarthrite rhumatoïde et d'autres maladies auto-immunes.
    En Asie et dans la province du Yunnan, les fibres des tiges servent à confectionner des cordes et à faire de la pâte à papier.

    Annotations :
    *Benth., abréviation botanique pour le nom du botaniste britannique George Bentham (1800-1884) qui vécut en Languedoc-Roussillon avant d'y devenir propriétaire du Domaine de Restinclières à Prades-le-Lez. Il est à l'origine de la réalisation de nombreuses flores, dont la première concernant les plantes de la région de Hongkong 'Flora Hongkongensis' (1861), et 'Flora Australiensis' (édition en 7volumes de 1863 à 1878).
    En 1826, il fait paraître à Paris, le catalogue des plantes indigènes des Pyrénées et du Bas Languedoc, collectées par son père lors de leur séjour à Montauban, puis à Montpellier.

    *Schott., abréviation botanique pour le nom du botaniste autrichien Heinrich Wilhelm Schott (1794-1865), qui séjourne au Brésil de 1817 jusqu'en 1821, il se spécialise alors, dans l'étude des Aracées tropicales. En 1845, il est nommé directeur du jardin impérial du palais de Schönbrunn (Vienne). On lui doit un superbe ouvrage illustré 'Aroideae Maximilianae, éditeur J. Peyritsch-1879, des planches sont a découvrir à l'Institut de botanique de Vienne.

    *Kurita, botaniste-biologiste, généticien japonais Sirö Kurita (1936-2019), qui, en 1958, est professeur au département de biologie de l' Université de Chiba, nommé professeur émérite en 2001. Docteur en sciences ( Université métropolitaine de Tokyo (1949-2011).
    Il y mène des recherches sur les fougères, puis, sur les amaryllidacées japonaises, qui se reproduisent sans produire de graines, en divisant les bulbes, il a publié l'histoire et les résultats sous la forme d'un livre scientifique destiné au grand public 'Higanbana Museum Magazine" Kenseisha (1998), hélas son blog sur les Higanbana a été fermé.
    Membre de la Botanical Society of Japan, de l'American Botanical Society, de l'International Fern Society et d'autres.

    *Traité, Traité de Huangpu signé le 24 octobre 1844, entre Keying, gouverneur mandchou du Guangdong et Théodore de Lagrené, qui accorde à la France, les mêmes privilèges que ceux accordés aux britanniques, lors du Traité de Nankin, incluant l'ouverture des ports au commerce français, d'établir en poste des consuls en Chine, suivi d'une convention assurant la protection des missionnaires catholiques et l'absence de persécution pour les chinois catholiques par une autorité locale chinoise.
    La correspondance de Callery est consultable à la BnF, il est l'auteur d'un Dictionnaire encyclopédique de la langue chinoise, publié en 1845.

    *Yatabé, abréviation botanique pour le botaniste japonais Ryô;kichi (Ruôkichi) Yatabé (1851-1899), en 1871, il étudie à New York à l'Université Cornell, à son retour au Japon, il devient le premier professeur de botanique à l'Université de Tokyo, assurant en même temps, la fonction de directeur des jardins botaniques de Koishikawa, puis, il est nommé en 1886, directeur de l'école normale supérieure de l'Université de Tokyo, en charge, de la formation des futurs enseignants japonais. Il a référencé et décrit 41 espèces japonaises et un genre Yatabea lui est dédié.
    Auteur d'un seul ouvrage en japonais 'Iconographia Florae Japonicae' ou Descriptions avec des figures de plantes indigènes au Japon en 4 volumes publiés en 1891 à Tokyo, consultable à l'Université de Harvard.
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