Nom commun : Ciste de Montpellier, Mucchiu, nommé par les anglophones 'Montpelier Rock Rose'
Nom latin : Cistus monspeliensis L.*, synonymes retenus après la révision de mars 2012, Cistus affinis Bertol. ex Guss., Cistus collinus Salisb., Cistus olbiensis A.Huet & Hanry, Cistus oleifolius Mill., Cistus valentinus Pourr. ex Nyman, demeure non résolu Stephanocarpus monspeliensis Spach
famille : Cistaceae.
catégorie : arbrisseau pyrophyte, ligneux, aux jeunes pousses collantes et visqueuses, couvertes de poils glandulaires.
port : dressé, touffu, très ramifié et sinueux, forme irrégulière.
croissance : lente.
feuillage : persistant, rugueux, visqueux et fortement aromatique (ladanum), gaufré, vert sombre sur le dessus, au revers grisâtre.
Des petites feuilles sessiles, opposées, étroites, linéaires et effilées en pointe.
floraison : au printemps courant mai-juin, suivant le climat, pollinifère et nectarifère, visitée par les abeilles pour le pollen, par les bourdons et de nombreuses espèces de cétoine, comme la vorace cétoine hérissée Tropinota hirta (beetles) et certaines espèces de papillons, telle que la thaïs balkanique Zerynthia cerizy (eastern festoon), voir photos.
Petites fleurs en coupe ouverte, de 3 à 3,5 cm, regroupées à plusieurs (une dizaine), composées de cinq pétales très écartés à marge ondulée, de nombreuses étamines et trois sépales déhiscents.
couleur : blanc pur, la base du pétale peut être griffée de jaune.
fruits : capsules ligneuses globuleuses, déhiscentes à cinq valves à double compartiment, recouvertes de courts poils, les valves sont soudées au calice.
hauteur : 0.70 m à 1 m, pour un étalement identique.
plantation : au printemps ou à l'automne sous climat approprié.
multiplication : par semis en place à l'automne sous climat méridional ou au printemps, sous serre chaude, entre 17 et 23 °C (au-dessus, il semble qu'il y ait inhibition de la germination, pour cette espèce), de préférence, dans un substrat sablonneux ou par boutures à l'étouffée en été. Patienter, la première floraison a lieu entre 2 et 3 ans.
sol : sec, drainé, pauvre, acide, neutre ou alcalin, supporte parfaitement le calcaire.
emplacement : soleil ou mi-ombre partielle, mais il sera moins florifère, prévoir un emplacement, en situation abritée des vents violents pour profiter pleinement de la brève floraison.
zone : 8-9, U-K hardiness H4, USDA zones 8-10, jusqu'à -12 à -15 °C. Adapté aux embruns, il est présent dans les calanques de Marseille, et d'ailleurs en Italie, il est appelé 'Cisto marino' ; une fois implanté, il tolère bien la sécheresse, indice* sécheresse : 5 - jusqu'à 5 mois sans eau.
origine : région méditerranéenne, île de Chypre incluse, dont la France méditerranéenne et sur l'île de Porquerolles, principalement dans les garrigues secondaires ou les maquis siliceux.
entretien : aucun, si nécessaire, une légère taille de mise en forme en pinçant l'extrémité des tiges à l'automne, ne redémarre pas sur le bois.
maladies et ravageurs : peut être sujet aux cochenilles farineuses australiennes Icerya purchasi (cottony cushion scale) dont les oeufs sont consommés par les larves de la coccinelle Rodolia cardinalis (Vedalia beetle), c'est aussi un prédateur des pucerons (aphids). Voir ci-contre timbre Turquie 1980.
Avec d'autres cistes à fleurs blanches, le système racinaire peut être parasité par la Cytinelle (Cytinet des Cistes) Cytinus hypocistis subsp. hypocistis à floraison jaune vif, dans des écailles orange, qui est visible au printemps, juste au pied du ciste, au niveau du collet, au moment de sa floraison, courant mai, consulter l'article de l'ENS de Lyon, publié par David Busti en octobre 2011.
NB : le nom Cistus vient du latin 'cisthos','cista' où il désigne l'espèce, mot venant du grec 'kistê' qui signifie panier, faisant allusion à la forme de ses fruits monspeliensis pour spécifier son origine montpelliéraine.
Les cistes ne supportent pas une taille sévère, les sujets âgés qui ont tendance à se dégarnir doivent être remplacés si nécessaire. Leur durée de vie est assez courte, ne dépassant pas une dizaine d'années, compter une quinzaine pour les hybrides.
Ils sont chargés en essence aromatique (ladanum) qui les rendent aisément inflammables.
Le ciste de Montpellier était aussi, autrefois, très largement utilisé pour récupérer du ladanum qui était prescrit, dans la pharmacopée traditionnelle, pour traiter entre autres les bronchites et calmer les douleurs. Souvent utilisé pour la revégétalisation des zones dégradées par les feux, la végétalisation des talus pentus et rocailleux, même en bord de mer pour certaines espèces (Cistus munbyi) ou Cistus monspeliensis.
Il trouve sa place dans les jardins secs et les jardins sur le littoral, où il peut être utilisé en sujet isolé, dans les massifs d'arbustes, en bordure le long des allées, en couvre-sol, dans les rocailles, dans la composition de haies basses ou simplement dans des potées pour animer balcons, patios et terrasses.
Chaque année, dans le Var, au printemps, on peut découvrir au domaine du Rayol, la collection nationale de cistes agréée par le CCVS*, riche de 35 espèces botaniques, dont quelques-unes d'entre elles sont originaires des îles Canaries, et d'y admirer aussi de nombreux hybrides spontanés.
Parmi les sous-espèces ou cultivars, citons :
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Rodolia cardinalis |
Dans les garrigues en Languedoc et sur l'île de Porquerolles, vous pouvez y découvrir de nombreux clones aux feuillages divers et variés.
- Cistus monspeliensis f. flavescens commercialisé aussi sous le nom de Cistus monspeliensis 'Vicar's Mead', un hybride naturel, découvert sur l'île de Majorque, à la floraison jaune pâle.
- Cistus monspeliensis 'Densifolius', une forme naine de 40 cm max, au feuillage gris-vert.
- Cistus monspeliensis 'Minor' le plus compact de tous.
- Cistus x florentinus, ce serait un hybride spontané, issu de croisement entre Cistus monspeliensis et Cistus salviifolius au port érigé, compact d'environ 1 m, à petites feuilles lancéolées d'un vert sombre, à petites fleurs blanches en coupe semi-ouverte aux pétales arrondis chiffonnés se chevauchant, bouquet ouvert d'étamines jaune d'or et rouge en pointe, plaqués contre les pétales, centre blanc jaunâtre, floraison courant avril-mai, les sépales des boutons floraux rougeâtres, assez rustique.
Quelques autres espèces ou cultivars à floraison blanche :
- Cistus albanicus E. F. Warburg ex Heywood., donné pour synonyme de Cistus sintenisii Litard., originaire de l'Albanie et de la Grèce, de petite taille 0.30 m, port étalé, à réserver pour les sols acides. Tolérerait jusqu'à -15° C, sur de courtes périodes, zones 8-10.
- Cistus clusii Dunal, synonyme Cistus rosmarinifolius Pour., originaire d'Afrique du Nord, d'Espagne et Portugal, de 0.30 à 0.80 m à feuillage très étroit, linéaire, aromatique, vert foncé au revers blanc, petites fleurs blanches de 3 cm, en coupe très ouverte en été, les boutons floraux sont roses et les sépales vert-chartreux, adapté au calcaire, zones 8-10.
- Cistus inflatus Pourret ex Demoly, se rencontre dans le sud de la France, de petite taille 0.40 m, port compact, étalé au feuillage vert-de-gris, fleurs de 4 cm, en large coupe ouverte d'un blanc pur, pétales arrondis se chevauchant, pompon évasé, étalé d'un jaune-orangé au centre blanc verdâtre, boutons floraux vert chartreux rosé.
- Cistus x heterocalyx 'Chelsea Bonnet', issu de croisement entre Cistus monspeliensis et Cistus libanitos, au port compact, érigé, 1 m environ pour un étalement identique. Des corymbes de petites fleurs blanches en coupe semi-ouverte, des étamines en petit bouquet sphérique jaune d'or avec un centre jaune d'or.
- Cistus hirsutus Lam., synonyme retenu, Cistus psilosepalus Sweet., originaire de l'île de Madère, de l'ouest de l'Espagne et du Portugal, 0.80 m de haut, de la fin du printemps au début de l'été, courant mai-juillet. Un feuillage étroit, linéaire et rugueux. Il a une préférence pour les sols acides, zones 8-10.
- Cistus libanitos L., se rencontre en Espagne et au Portugal, 1.20 m, port dressé, feuillage très étroit gaufré, vert foncé. Au printemps, courant mai, une profusion de petites fleurs blanches de 3,5 cm, réunies en bouquet évasé d'étamines jaunes, en coeur jaune, tolère un peu de calcaire, zones 8-10.
- Cistus munbyi Pomel, originaire d'Afrique du Nord, présent en Algérie et au Maroc, assez proche de Cistus clusii, 0.80 m, port compact, dressé, au feuillage étroit, linéaire, vert foncé et légèrement collant. De nombreuses petites fleurs blanches au printemps, courant avril. assez rustique et adapté au calcaire, zones 8-10.
- Cistus palhinhae Ingram., synonyme de Cistus ladanifer L. var. sulcatus Demoly, se rencontre dans les landes maritimes, 0.60 m. Des fleurs blanches au printemps, zones 8-10.
- Cistus pouzolzii Delile, originaire d'Afrique du Nord, se rencontre dans le sud de la France, notamment en Cévennes, port compact, de 0.30 à 0.40 m, au feuillage lancéolé, vert-de-gris. Des petites fleurs solitaires et blanches de 2 cm, au milieu du printemps, courant avril. C'est une espèce protégée, en voie de disparition, dans son habitat.
- Cistus populifolius L., Ciste à feuilles de Peuplier, originaire de l'Espagne, du Portugal et du sud de la France (dont localement, dans l'Aude et l'Hérault) 1 à 2 m, au feuillage aromatique ovale à cordiforme avec de jeunes pousses visqueuses et des fleurs blanches en été, zones 8-10.
- Cistus salviifolius L. Ciste à feuilles de Sauge, fiche.
- Cistus salviifolius 'Prostratus', une forme naine avec les mêmes caractéristiques que l'espèce type, zones 8-10.
- Cistus x aguilarii, issu de croisement entre Cistus ladanifer et Cistus populifolius, de 1.20 à 1.50 m de haut, feuillage aromatique vert foncé à larges fleurs blanches en été (expo à l'abri des vents violents pour profiter de la floraison), des boutons floraux roses.
- Cistus x aguilarii'Maculatus', c'est un cv à fleurs blanche avec à la base du pétale, une macule rouge foncé ; zones 8-10.
- Cistus x canescens 'Albus', issu de croisement entre Cistus albidus et Cistus creticus plus ou moins 1 m, feuillage vert-de-gris et des fleurs blanches de 5 cm. Tolère le calcaire, zones 8-9.
- Cistus x corbariensis Pourret ex Dunal, donné pour synonyme de Cistus x hybridus issu de croisement entre Cistus salviifolius et Cistus populifolius, de 1 à 1.50 m, feuillage aromatique, tomenteux. Très longue floraison blanche du printemps à l'été, zones 7-9.
- Cistus x cyprius Lam., se rencontre en Languedoc, serait issu de croisements naturels entre Cistus ladanifer subsp. ladanifer et Cistus × laurifolius, 2 m, feuillage vert sombre à grandes fleurs blanches avec un onglet rouge pourpre à la base. Floraison au printemps, courant avril-juin, adapté au calcaire, zones 8-10.
- Cistus x cyprius 'Elma' ou Cistus x cyprius var. ellipticus Dem, au port compact, feuillage aromatique, abondante floraison d'un blanc pur.
- Cistus x hybridus est issu de croisement entre Cistus salviifolius et Cistus populifolius entre 1 à 1.50 m, feuillage aromatique, tomenteux, à très longue floraison blanche, du printemps à l'été, zones 7-9.
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Cistus monspeliensis |
- Cistus x laxus est issu de croisement entre Cistus hirsutus et Cistus populifolius, de 0.60 à 0.80 m, à fleurs blanches, étamines et centre jaune, feuillage aromatique, zones 8-9.
- Cistus x lusitanica : issu de croisement entre Cistus hirsutus et Cistus ladanifer, 0.60 m , au port compact, feuillage vert foncé, à fleurs blanches avec une tache pourprée à la base des pétales, zones 8-9.
- Cistus x lusitanica'Decumbens' au port prostré, étalé, à fleurs blanches à tache pourpre à la base du pétale, zones 8-9.
- Cistus x obtisifolius, souvent commercialisé sous le nom de Cistus psilosepalus, issu de croisement entre Cistus hirsutus et Cistus salviifolius, une forme naine, au port compact arrondi. Des petites fleurs de 3 cm, blanches, avec la base du pétale tachetée de jaune. Il n'aime pas du tout le calcaire ; zones 8-10.
- Cistus × obtusifolius 'Thrive', au feuillage vert et gaufré, les jeunes tiges rougeâtres. Des petites fleurs en coupe ouverte, plate, d'un blanc pur, marge ondulée, irrégulière, dense pompon d'étamines d'un jaune d'or, centre blanc.
- Cistus x purpureus 'Alan Fradd', feuillage étroit, vert foncé, fleurs d'un blanc pur, en large coupe ouverte et plate, pétales se chevauchant, avec un large onglet rouge à la base, pompon évasé d'étamines jaune d'or, centre plus clair, tolère le calcaire.
- Cistus × stenophyllus feuillage aromatique et collant, étroit, linéaire, vert clair, gaufré, large coupe ouverte d'un blanc pur. Des pétales se chevauchant. La base peut être griffée de jaune, large pompon évasé d'étamines jaune d'or, tolère un peu de calcaire.
- Cistus 'Ann Baker' environ 0.80 m de haut, au feuillage rugueux, lancéolé, vert foncé, à fleurs blanches à onglet d'un brun rouge à la base à la fin du printemps (mai-juin). Un sol de préférence acide, zones 8-9.
- Cistus 'Gordon Cooper', feuillage tomenteux, vert-de-gris. Des fleurs en coupe très ouverte, aux pétales très écartés, avec à la base, un onglet pourpre. Large pompon d'étamine à centre blanc, les boutons sont rosâtres.
- Cistus 'Grayswood Pink', peut être commercialisé sous le nom de Cistus parviflorus Lam., feuillage tomenteux, vert-de-gris, des fleurs bicolores avec la base du pétale blanche, l'autre moitié d'un rose très pâle.
- Cistus 'Jessamy Beauty' au port étalé, arrondi, 0.80 m, feuillage aromatique, ovale-lancéolé, vert foncé et visqueux. Fleurs blanches en large coupe, aux pétales arrondis se chevauchant, marge ondulée, à la base, un onglet pourpre, les boutons floraux sont rougeâtres. Tolère le calcaire, zones 8-10.
- Cistus 'Jessamy Bride' au feuillage étroit, des fleurs d'un blanc pur en large coupe semi-ouverte. Les pétales se chevauchent, petit pompon serré d'étamines jaune d'or.
- Cistus 'Little Gem' est issu de croisement entre Cistus inflatus et Cistus ladanifer, des fleurs blanches, avec un onglet rouge à la base du pétale, des étamines en pompon évasé jaune d'or, feuillage tomenteux vert-de-gris et des boutons floraux cramoisi.
- Cistus 'Snow Mound', plus ou moins 2 m , au feuillage aromatique, fleurs blanches, très longue floraison du printemps à l'été.
- Cistus 'Snow Fire' est issu de croisement avec Cistus inflatus et des hybrides, port étalé, 0.80 m à 1 m de haut, feuillage rugueux, lancéolé à marge ondulée, fleurs blanches à la base onglet rouge sombre, à la fin du printemps (mai à juin), serait de croissance rapide, à réserver pour les sols acides, zones 8-10.
- Cistus creticus subsp. creticus 'Tania Compton', fleurs d'un blanc pur, en coupe très ouverte, avec un petit pompon serré d'étamines jaune d'or, centre blanc.
Dans l'abécédaire, consulter les sept autres espèces de Cistus présentes dans l'Encyclopédie.
Annotations :
*CCVS, association de scientifiques et d'amateurs créée en 1989, le Conservatoire des collections végétales spécialisées, oeuvrant de concert avec les détenteurs de collections publics, professionnelles ou privés contre la disparition des espèces botaniques et variétés horticoles, participant au recensement de ce patrimoine national avant de décerner ou non son réputé label.
*Indice, indices de résistance à la sécheresse : indice : 1 - jusqu'à 1 mois sans eau, indice : 2 - jusqu'à 2 mois sans eau, indice : 3 - jusqu'à 3 mois sans eau, indice : 4 - jusqu'à 4 mois sans eau, indice : 5 - jusqu'à 5 mois sans eau, indice : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, correspond à des zones désertiques.
*L., abréviation botanique pour le médecin, botaniste-naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), auparavant Carl Linnaeus, à qui l'on doit la classification des végétaux, des minéraux et des animaux et la nomenclature binominale, basée sur la juxtaposition de deux mots en principe en latin, désignant le genre suivi du nom de l'espèce, c'est la base de la taxinomie et de la nomenclature internationale.
Durant ses études de médecine, il entame la réalisation d'un herbier de la flore de Laponie qui sera suivi d'une parution : 'Flora lapponica'.
Il enseigne à l'université d'Uppsala, à partir de 1741, durant une année, la médecine, puis la botanique, jusqu'en 1772. Il est le fondateur de l'Académie sciences de Suède.
natacha mauric©28/10/2000 ® Jardin! L'Encyclopédie
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