Pour se développer harmonieusement les rosiers nécessitent des soins réguliers. Les uns sont fréquents comme l'arrachage des mauvaises herbes qui poussent à leur pied, le binage de la terre ou le nettoyage des fleurs fanées. D'autres sont occasionnels comme les traitements..
L'entretien courant
Nettoyer
Les rosiers sont très sensibles aux désherbants, même sélectifs, aussi le nettoyage devra être fait à la main. Pour éviter cette corvée paillez entre les pieds dès que la terre s'est réchauffée. Cela limitera la pousse des mauvaises herbes et encouragera le travail des vers de terre. Vous pouvez accompagner vos rosiers arbustes de plantes couvre-sol à végétation dense. Choisissez-les peu gourmandes afin qu'elles n'entrent pas en compétition avec eux. Quant au film plastique, peu esthétique, il sera si possible réservé aux plantations en haie. Pendant la période de floraison coupez régulièrement les fleurs fanées des rosiers modernes qui ne produisent pas de fruits ornementaux, surtout celles des rosiers remontants. En général, lorsqu'il s'agit de rosiers buissons à grandes fleurs, on compte 2 ou 3 feuilles sous la fleur fanée et on coupe au-dessus d'un œil tourné vers l'extérieur. Le cas des variétés à fleurs groupées est différent : on supprime à fur et à mesure les fleurs flétries puis, lorsque tout le bouquet est fané, on rabat la tige jusqu'au premier œil bien formé ou jusqu'à une tige secondaire bien placée. En cours de saison les rosiers tiges développent parfois des gourmands le long de leur tronc. Ceux-ci doivent être coupés à ras sans abîmer l'écorce. D'autres rosiers, greffés, émettent des drageons. Ce sont des tiges qui partent du sol et sont reconnaissables à leurs feuilles, différentes de celles du rosier. Vérifiez en creusant la terre que cette tige est bien née sous le point de greffe et arrachez-là car elle se développe au détriment du rosier. En fin d'automne ratissez les feuilles tombées. Ne les mettez pas sur le compost mais brûlez-les car elles contiennent parasites et germes de maladies.
Arroser
Hormis pendant leur période d'installation et en période de sécheresse, les rosiers, correctement plantés dans un sol profond, ne devraient pas avoir besoin d'être arrosés. La première année cependant ils ont besoin d'arrosages réguliers. Privilégiez un arrosage copieux de 10 litres une fois par semaine, de préférence le soir, car les arrosages fréquents entraînent un enracinement superficiel donc un risque de dessèchement des racines en cas de forte chaleur. Un paillage conservera la fraîcheur en été. Si vous avez une pelouse le moyen le plus économique est - à condition d'avoir pris la précaution de faire sécher l'herbe avant - d'utiliser les tontes de votre gazon pour faire un matelas de 6 ou 7cm d'épaisseur au pied de vos rosiers. Vous pouvez aussi essayer les coques de cacao. À noter : le paillage d'écorces de pin trop acide n'est pas conseillé pour les rosiers. N'oubliez pas qu'humidité et chaleur favorisent l'apparition de maladies. Arrosez les rosiers au pied en évitant de mouiller le feuillage.
Nourrir
Dès le début de la saison vous pouvez fortifier vos rosiers en les arrosant avec du purin d'ortie ou de prèle. Ces purins peuvent également être pulvérisés sur le feuillage qui ainsi résistera mieux aux maladies et ravageurs. Au printemps, pour favoriser la floraison, apportez-leur une dose d'engrais spécifique riche en magnésie et oligo-éléments. Les rosiers remontants recevront une deuxième dose en juillet. L'engrais doit être répandu au pied du rosier, sur un sol humide. Un griffage superficiel suivi d'un bon arrosage l'incorporera à la terre. C'est en été, juste après la taille, que vous devrez apporter de l'engrais aux rosiers anciens (galliques, Damas, Alba, Portland…) afin qu'ils forment de nouveaux rejets vigoureux qui fleuriront l'année suivante. En automne une couche de compost bien décomposé améliorera le sol et l'enrichira. Un paillage de terreau de feuilles peut également entretenir une légère acidité tout en protégeant le collet du froid.
Protéger
Dans les régions froides ou les situations exposées vous devrez sans doute protéger ceux de vos rosiers les moins rustiques. En début d'hiver "buttez" leur pied, c'est à dire recouvrez-le d'une butte de 20 cm de terre afin de le préserver du gel. Dans les régions plus froides encore il peut être nécessaire de rassembler les branches des grands arbustes et de les entourer d'un manchon de paille. Utilisez ce même paillasson pour entourer le tronc des rosiers tiges et chapeautez leur tête avec 2 ou 3 tours de voile d'hivernage. Ce genre de protection demandera une surveillance attentive au printemps. Il ne faut pas la retirer avant la fin des gelées mais si vous agissez trop tard, les jeunes pousses déjà développées auront du mal à supporter la différence de température. Outre les paillassons, la base des grimpants peut aussi être protégée avec des sacs de jute, genre sacs à pommes de terre.
Les soins
Dans un jardin plus les espèces sont variées, moins il y a de problèmes de maladies ou d'attaques de parasites spécifiques. Ainsi une roseraie demandera plus de soins que des rosiers disséminés parmi des arbustes et des vivaces. Dans tous les cas, avant tout traitement, assurez-vous d'avoir clairement identifié l'origine du problème et demandez-vous s'il nécessite réellement une intervention.
Les ravageurs
Les pucerons :
Les pucerons apprécient particulièrement les bourgeons et les jeunes tiges des rosiers. Non contents de sucer la sève et de déformer les jeunes pousses, ils secrètent un miellat qui favorise l'apparition d'un feutrage noir, la fumagine. Afin d'éviter les pulvérisations d'insecticides vous pouvez, pour les combattre, introduire leurs prédateurs dans votre jardin. Attirez les oiseaux, préservez les coccinelles, les délicates chrysopes. Une petite attaque sera facilement combattue à l'aide d'une bonne douche froide : tenez la tige d'une main et de l'autre arrosez avec un jet puissant en n'oubliant pas le revers des feuilles. À défaut une pulvérisation d'une solution à base de savon noir (15gr/l) ou de pyréthrines naturelles, suivie d'une autre 7 jours plus tard, détruira la colonie. Enfin on conseille aussi d'attirer les pucerons sur d'autres plantes : armoises, capucines… plantées à leur pied. Personnellement je ne trouve pas cette solution très efficace, ces plantes attirant les pucerons noirs, pendant que les verts restent sur les rosiers !
Les araignées rouges :
Ces minuscules acariens vivent sur la face inférieure des feuilles. Ils apparaissent lorsque le temps est sec et chaud, sucent les tissus des feuilles qui jaunissent entièrement et tombent. Certaines espèces tissent de fines toiles qui donnent aux feuilles des reflets plombés. En cas d'attaque bassinez le feuillage de vos rosiers, sans oublier le dessous des feuilles. Ramassez et brûlez les feuilles tombées au sol puis paillez-le pour conserver l'humidité.
Les tordeuses :
Si boutons et feuilles sont dévorés par leurs chenilles, pulvérisez une solution de Bacillus thuringiensis efficace contre toutes les chenilles.
Les cétoines :
À la rigueur ramassez manuellement ces magnifiques coléoptères vert métallisé à reflets or qui grignotent le cœur des fleurs mais sont rarement assez nombreux pour justifier un traitement.
Les cicadelles :
Ce petit insecte sauteur jaune pâle de 2/3mm vit sur la face inférieure des feuilles qu'il pique pour sucer la sève. Les traces de piqûres forment de petites taches blanches sur les feuilles. Afin de les éviter, plantez vos rosiers dans des situations dégagées. Ne plaquez pas les grimpants contre les murs, écartez-les de quelques centimètres afin que l'air puisse circuler. Éliminez les oeœufs l'hiver, en pulvérisant une solution huileuse.
Les cochenilles :
Les coques rondes des cochenilles sont collées sur les tiges et au revers des feuilles. Ce bouclier protège l'insecte dont il est difficile de se débarrasser. Supprimez les rameaux infestés, traitez avec une solution de savon noir ou, en hiver seulement, avec une pulvérisation de produit spécifique huileux.
Les mégachiles et les otiorrhynques :
Le bord des feuilles de vos rosiers est découpé d'encoches arrondies ? Accusez les petites abeilles mégachiles qui cherchent à garnir leur nid mais laissez-les faire. Plus rarement ces découpes peuvent être causées par les otiorrhynques. Ce petit charançon, reconnaissable à son rostre, ne sort que la nuit et ce n'est qu'armé d'une lampe de poche que vous le verrez, par exemple sur les murs où sont palissés vos rosiers grimpants. Si l'adulte est peu dangereux, sa grosse larve blanche dévore les racines. La meilleure arme : un nématode (Hétérorhabditis) ou à défaut un insecticide du sol en granulés, incorporé à la terre de surface avant un arrosage.
La tentrhrède des tiges :
Une jeune pousse se dessèche subitement ? Une larve blanche a certainement creusé une galerie à l'intérieur de la tige tendre et en dévore la moelle. Coupez et détruisez la partie du rameau contenant la larve.
Les tenthrèdes :
Peu fréquentes sur les rosiers, on confond souvent les larves de tenthrèdes avec des chenilles. Vert vif ponctué de jaune et de noir, ces larves ont la particularité de se relever en prenant une attitude défensive en forme de S lorsqu'on agite les feuilles qu'elles dévorent entièrement, ne laissant que la nervure centrale. Lorsqu'elles sont encore groupées sur un jeune rameau, cueillir celui-ci et écraser les larves. Si non traiter avec une pulvérisation à base de pyréthrines.
Les maladies
Certaines variétés de rosiers sont réputées sensibles à l'oïdium ou au marsonia. Si vous n'êtes pas collectionneur, plutôt que de les introduire dans votre jardin, remplacez-les par des variétés proches. Quoi qu'il en soit la chaleur humide est favorable au développement des champignons, évitez donc de mouiller le feuillage de vos rosiers et n'arrosez qu'au pied. En période de très forte chaleur faites le très tard, lorsque la terre s'est refroidie, pour d'éviter la remontée de vapeurs humides. Afin de prévenir les maladies ou d'éviter leur propagation pensez aussi à ramasser les feuilles mortes ou malades tombées au sol et à les brûler. Si, pour certaines variétés sensibles, un traitement systématique est nécessaire, agir tôt, dès l'apparition des premiers symptômes, éviteraà la maladie de s'installer. On conseille aussi d'agir préventivement, avant l'apparition des feuilles, avec une pulvérisation de bouillie bordelaise.
Le marsonia (maladie des taches noires) :
Les feuilles atteintes par ce champignon portent tout d'abord des taches rondes brunes ou noires, puis elles jaunissent et tombent. Le rosier peut rapidement se dénuder. Pour être efficace le traitement spécifique doit être fait dès l'apparition des premières taches et renouvelé.
En fin d'automne, après la chute totale du feuillage, faire une pulvérisation de bouillie bordelaise.
L'oïdium :
Facile à reconnaître l'oïdium provoque un feutrage blanc autour des bourgeons et sur les tiges des rosiers. Pousses et feuilles se déforment. Le jeune bois étouffé par ce feutrage ne se lignifie pas. Des pulvérisations régulières de décoction de prèle ou celles d'un produit spécifique soufré dès le début de l'attaque en viendront à bout.
La rouille :
La rouille se manifeste par des taches jaunes sur les feuilles, des pustules orangées dessous. Elle semble être favorisée par une carence en potasse qui peut être corrigée avec un engrais spécifique ou de la cendre de bois répandue au pied du rosier. Le fongicide utilisé contre le marsonia traitera aussi les attaques de rouille. N'oubliez pas une fois encore de ramasser et brûler les feuilles malades.
Le pourridié (armillaria mellea) :
Cette grave, mais rare, maladie touche parfois les plantes faibles, celles installées dans un terrain trop humide ou dans lequel était déjà une plante atteinte. Le rosier se dessèche rapidement et meurt. On observe un feutrage et des filaments blancs sur ses racines. Arrachez et brûlez le rosier malade. Ne replantez rien avant d'avoir changé la terre.
La cholorose ferrique :
Facile à combattre grâce à un engrais azoté riche en magnésie, cette carence provoque la décoloration des nervures. Peu à peu le limbe s'éclaircit autour des nervures mais le bord des feuilles reste vert.
La carence en magnésie :
Facile à combattre grâce à un engrais azoté riche en magnésie, cette carence provoque la décoloration des nervures. Peu à peu le limbe s'éclaircit autour des nervures mais le bord des feuilles reste vert.
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